Léon Degrelle - Persiste et signe - Jean-Michel Charlier


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''C’est le cœur de l’homme, et lui seul, qui est en état de faillite.
C’est faute d’aimer, c’est faute de croire et de se donner,
que le monde s’accable lui-même des coups qui l’assassinent.''
Léon Degrellle

Léon Degrelle : Persiste et signe. Interviews recueillis pour la télévision française par Jean-Michel Charlier

Je suis Belge et je sais de quoi je parle. A Liège, j'ai vécu toute la guerre et les tumultes de la Libération. Je sais la haine inexpiable et sans mélange que l'occupation allemande et la collaboration y allumèrent chez la plupart de mes compatriotes. A l'époque, jeune trotskiste idéaliste, j'ai moi-même partagé ce sentiment pour avoir vu des parents proches, des amis très chers, arrêtés, emprisonnés, déportés, mon père dénoncé trois fois à la Gestapo, et pour avoir, moi-même, été mis un an au travail forcé avant de rejoindre la Résistance.
Trente-cinq ans plus tard, cette exécration aveugle semble toujours aussi exacerbée chez beaucoup de mes compatriotes. Seuls quelques-uns d'entre eux — et, chose singulière, surtout ceux qui ont combattu dans le camp des Alliés, avec l'idéal le plus pur et le plus désintéressé, comme le colonel de Lovinfosse, le soldat le plus décoré de Belgique et le chef de l'Intelligence Service en Belgique durant la guerre — se sont honnêtement interrogés et ont essayé, en conscience et en toute objectivité, de comprendre pourquoi tant de gens dont le patriotisme, le courage, la pureté d'intentions et la vocation du sacrifice étaient, a priori, au moins égaux aux leurs, ont pu, eux, passer dans le camp d'Hitler. Jusqu'à partager les théories du nazisme raciste. L'opportunisme, le hasard ou l'esprit de lucre paraissent des explications par trop courtes et trop simplistes.
En France, la situation est à peu près la même qu'en Belgique. A l'inverse de ce qui se passe aux Etats-Unis et en Angleterre, une craintive auto-censure pratiquée par tous les grands médias empêche qui que ce soit d'aborder sans parti pris certains problèmes.
Et jusqu'ici, si absurde et injustifiable que cela puisse paraître en pays démocratique, raisonnable et tolérant, il était à peu près impensable, même dans une perspective strictement historique, d'espérer traiter impartialement et objectivement, à la radio ou à la télévision, de tout ce qui touchait au nazisme.
L'intervention sur les ondes d'un survivant de l'aventure hitlérienne — même officiellement innocenté de tout crime de guerre, et témoignant sur des faits vieux d'un tiers de siècle — eût immanquablement suscité l'obstruction systématique et la fureur des professionnels de l'anti-germanisme et du pacifisme.

Qu'apparaissent dans une émission — autrement que sous les traits de fantoches sanglants ou haïssables — Hitler, Mussolini, Pétain, Laval, Skorzeny (1), Borghèse ou Rudel (2), et aussitôt planent les menaces d'interdiction ou de déprogrammation (3), justifiées par la crainte de manifestations violentes ou de réactions de certains milieux qui, pour hautement respectables qu'ils soient, sont incapables d'impartialité.
Il est certain qu'on entretient parmi les journalistes des grands médias la fausse impression que, même à trente ou quarante ans de distance, le grand public reste à ce point traumatisé par les séquelles de la Seconde Guerre mondiale qu'on ne peut lui proposer, sous peine de réactions brutales, que des œuvres orientées, même si plus de la moitié de ce public n'était pas né au moment des faits.

La radio et la télévision notamment considèrent auditeurs et téléspectateurs comme si immatures et dépourvus de sens critique, — voire de bon sens tout court — qu'elles s'interdisent, sur certains sujets, de soumettre à la réflexion et au jugement de leur auditoire témoignages non expurgés et documents dans leur authenticité brute et brutale. Chacun a pu en faire l'expérience maintes fois devant son poste de radio ou son petit écran. Encore que les choses commencent à changer, très lentement. Ce n'était pas le cas en 1976. Aussi n'était-il pas question que je me lance dans la réalisation d'un programme ayant pour personnage principal un général S.S., condamné à mort par contumace, réfugié dans la clandestinité et qui continue aujourd'hui à proclamer son attachement pour Hitler et pour le national socialisme, si révélatrice que puisse être une telle enquête, menée en toute objectivité.
J'avais lu plusieurs des livres de Léon Degrelle. Je savais de quelle façon il y « assassinait » certaines très hautes personnalités belges, disparues ou encore vivantes. C'était m'attirer gratuitement et avec certitude les pires ennuis que de tourner quoi que ce soit sur lui.
Voilà pourquoi, à la question insidieuse du journaliste qui m'interrogeait à ce sujet, je répondis sans hésiter que consacrer un « Dossier Noir » à Degrelle, c'était jouer avec de la dynamite.



(1) Responsable des missions spéciales de la SS ; notamment il fut le libérateur de Mussolini en 1943.
(2) Général qui commandait l'aviation d'assaut allemande durant la Seconde Guerre mondiale.
(3) Il suffit de se reporter à la récente affaire « Manouchian », interdite d'antenne durant trois semaines, sur veto des communistes français.




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