Charles Lucieto - Au pays de l'épouvante N° 3


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Les coulisses de l’espionnage international

Les merveilleux exploits de James Nobody
Lucieto Charles - Au pays de l'épouvante N° 3


Une étrange disparition...

La nouvelle de la disparition de M. Lionel Walpool, le talentueux rédacteur du Daily Magazine, éclata comme un coup de foudre, et cela d’autant plus que, dès l’abord, elle s’entoura du plus angoissant des mystères...
Les faits, somme toute, permettaient toutes les suppositions, même les pires, et se pouvaient résumer ainsi :
Convoqué la veille au soir par sir Horace Londsale, son directeur, lequel lui avait demandé de rectifier l’un des alinéas de son article quotidien, Lionel Walpool s’y était énergiquement refusé et, après une discussion à laquelle avaient assisté la plupart de ses camarades de la rédaction, était parti en faisant claquer les portes.
Dix minutes plus tard, par express, il avait envoyé sa démission.
Depuis, on était sans nouvelles de lui.
La chose était d’autant plus grave que, étant donné l’homme, il ne pouvait s’agir d’un suicide et encore moins d’une fugue.
Marié à une femme charmante qui l’adorait et à laquelle il rendait son affection au centuple, père de deux beaux bébés qu’il aimait à la folie, Lionel Walpool était un mari et un père irréprochables.
Ne vivant que pour les siens, auxquels, par son travail, il assurait une large aisance, il se gardait bien de faire quoi que ce fut qui pût les chagriner ; ce qui avait permis a un sien ami de dire de lui, non sans malice d’ailleurs, qu’il n’avait même pas les défauts de ses qualités ; ce qui, tout bien considéré, était un hommage.
Les policiers chargés de l’enquête le comprirent si bien que, dès le début, résolument, ils écartèrent l’hypothèse de la fugue.
Quant à celle du suicide, ils ne l’envisagèrent même pas.
C’eût été du dernier grotesque.
Il n’en demeurait pas moins que toutes les recherches entreprises pour retrouver le disparu étaient restées vaines.
C’est alors que, en désespoir de cause, sir Horace Londsale, lequel n’avait jamais pris au sérieux la démission de son éminent collaborateur, mais qui se reprochait amèrement la discussion qui avait précédé sa disparition, demanda à James Nobody de vouloir bien s’occuper de cette affaire.
Le grand détective qui, à l’époque où se déroula le drame dont j’entreprends de raconter les terrifiantes péripéties, se trouvait précisément à Londres, accepta d’autant plus volontiers de se charger de la mission qui lui était ainsi confiée que, sans connaître de vue Lionel Walpool, il ne l’en admirait pas moins.
Ce dernier, en effet, était l’un des premiers, parmi les journalistes anglais, à s’être aperçu, des effets néfastes qu’allait produire la reconnaissance officielle du Gouvernement des Soviets par la Grande-Bretagne, et, en des articles remarquablement documentés, il s’était élevé avec énergie, parfois même avec violence, contre ce qu’il appelait : un crime contre la nation.
Quoi qu’il eût pu dire, écrire ou faire ; le « crime » avait été commis et, à son grand désespoir, un jour était venu s’installer à Londres un ambassadeur des Soviets, le « camarade » Rosengolz, qu’accompagnait une tourbe de tchékistes et d’espions à la solde du Gouvernement de Moscou.
Leur action néfaste ne tarda pas à se manifester et, ainsi que l’avait laissé prévoir Lionel Walpool, bientôt, le « Nationality Minority Movement », réorganisé sur la base des cellules, trouva à « Soviet-House » l’appui et les fonds qui lui permirent d’intensifier son odieuse propagande.



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