You are not logged in.
Le mystère de la disparition des abeilles.
Un documentaire de: Mark Daniels
Labeille est le pollinisateur agricole le plus important de notre planète. Un tiers de notre nourriture dépend aujourdhui directement de son travail de pollinisation.
Depuis plusieurs années, des millions dabeilles disparaissent. Scientifiques et apiculteurs sont en première ligne pour inciter gouvernements et institutions à consacrer des ressources importantes a la recherche des causes de la vulnérabilité de linsecte mellifère.
Filmé durant 18 mois en France, en Allemagne, aux Etats-Unis, au Canada et en Ecosse, Le mystère de la disparition des abeilles fait le bilan des connaissances scientifiques, explore les hypothèses, et met en examen nos pratiques agricoles et notre modèle de société.
« Cest la première fois dans lhistoire de notre planète que létendue des activités humaines empiète autant sur le système naturel. Et cest la première fois que la civilisation humaine risque de seffondrer. Nous allons peut-être disparaître à cause des abeilles ».
Pr. Paul Ehrlich
Biologiste, Université de Stanford
Cest une incroyable épidémie, dune violence et dune ampleur faramineuse, qui est en train de se propager de ruche en ruche sur la planète. Partie dun élevage de Floride lautomne dernier, elle a dabord gagné la plupart des Etats américains, puis le Canada et lEurope jusquà contaminer Taiwan en avril dernier. Partout, le même scénario se répète : par milliards, les abeilles quittent les ruches pour ne plus y revenir. Aucun cadavre à proximité. Aucun prédateur visible, pas plus que de squatter pourtant prompt à occuper les habitats abandonnés.
En quelques mois, entre 60 % et 90 % des abeilles se sont ainsi volatilisées aux Etats-Unis où les dernières estimations chiffrent à 1,5 million (sur 2,4 millions de ruches au total) le nombre de colonies qui ont disparu dans 27 Etats. Au Québec, 40 % des ruches sont portées manquantes.
En Allemagne, selon lassociation nationale des apiculteurs, le quart des colonies a été décimé avec des pertes jusquà 80 % dans certains élevages. Même chose en Suisse, en Italie, au Portugal, en Grèce, en Autriche, en Pologne, en Angleterre où le syndrome a été baptisé « phénomène « Marie-Céleste » », du nom du navire dont léquipage sest volatilisé en 1872. En France, où les apiculteurs ont connu de lourdes pertes depuis 1995 (entre 300.000 et 400.000 abeilles chaque année) jusquà linterdiction du pesticide incriminé, le Gaucho, sur les champs de maïs et de tournesol, lépidémie a également repris de plus belle, avec des pertes allant de 15 % à 95 % selon les cheptels.
« Syndrome deffondrement »
Légitimement inquiets, les scientifiques ont trouvé un nom à la mesure de ces désertions massives : le « syndrome deffondrement » _ ou « colony collapse disorder ». Ils ont de quoi être préoccupés : 80 % des espèces végétales ont besoin des abeilles pour être fécondées. Sans elles, ni pollinisation, et pratiquement ni fruits, ni légumes. « Trois quart des cultures qui nourrissent lhumanité en dépendent », résume Bernard Vaissière, spécialiste des pollinisateurs à lInra (Institut national de recherche agronomique). Arrivée sur Terre 60 millions dannée avant lhomme, Apis mellifera (labeille à miel) est aussi indispensable à son économie quà sa survie. Aux Etats-Unis, où 90 plantes alimentaires sont pollinisées par les butineuses, les récoltes qui en dépendent sont évaluées à 14 milliards de dollars.
Faut-il incriminer les pesticides ? Un nouveau microbe ? La multiplication des émissions électromagnétiques perturbant les nanoparticules de magnétite présentes dans labdomen des abeilles ? « Plutôt une combinaison de tous ces agents », assure le professeur Joe Cummins de luniversité dOntario. Dans un communiqué publié cet été par linstitut Isis (Institute of Science in Society), une ONG basée à Londres, connue pour ses positions critiques sur la course au progrès scientifique, il affirme que « des indices suggèrent que des champignons parasites utilisés pour la lutte biologique, et certains pesticides du groupe des néonicotinoïdes, interagissent entre eux et en synergie pour provoquer la destruction des abeilles ». Pour éviter les épandages incontrôlables, les nouvelles générations dinsecticides enrobent les semences pour pénétrer de façon systémique dans toute la plante, jusquau pollen que les abeilles rapportent à la ruche, quelles empoisonnent. Même à faible concentration, affirme le professeur, lemploi de ce type de pesticides détruit les défenses immunitaires des abeilles. Par effet de cascade, intoxiquées par le principal principe actif utilisé _ limidaclopride (dédouané par lEurope, mais largement contesté outre-Atlantique et en France, il est distribué par Bayer sous différentes marques : Gaucho, Merit, Admire, Confidore, Hachikusan, Premise, Advantage ) _, les butineuses deviendraient vulnérables à lactivité insecticide dagents pathogènes fongiques pulvérisés en complément sur les cultures.
Butineuses apathiques
Pour preuve, estime le chercheur, des champignons parasites de la famille des Nosema sont présents dans quantités dessaims en cours deffondrement où les butineuses, apathiques, ont été retrouvées infectées par une demi-douzaine de virus et de microbes.
La plupart du temps, ces champignons sont incorporés à des pesticides chimiques, pour combattre les criquets (Nosema locustae), certaines teignes (Nosema bombycis) ou la pyrale du maïs (Nosema pyrausta). Mais ils voyagent aussi le long des voies ouvertes par les échanges marchands, à limage de Nosema ceranae, un parasite porté par les abeilles dAsie qui a contaminé ses congénères occidentales tuées en quelques jours.
Cest ce que vient de démontrer dans une étude conduite sur lADN de plusieurs abeilles léquipe de recherche de Mariano Higes installée à Guadalajara, une province à lest de Madrid réputée pour être le berceau de lindustrie du miel espagnol. « Ce parasite est le plus dangereux de la famille, explique-t-il. Il peut résister aussi bien à la chaleur quau froid et infecte un essaim en deux mois. Nous pensons que 50 % de nos ruches sont contaminées. » Or lEspagne, qui compte 2,3 millions de ruches, est le foyer du quart des abeilles domestiques de lUnion européenne.
Leffet de cascade ne sarrête pas là : il jouerait également entre ces champignons parasites et les biopesticides produits par les plantes génétiquement modifiées, assure le professeur Joe Cummins. Il vient ainsi de démontrer que des larves de pyrale infectées par Nosema pyrausta présentent une sensibilité quarante-cinq fois plus élevée à certaines toxines que les larves saines. « Les autorités chargées de la réglementation ont traité le déclin des abeilles avec une approche étroite et bornée, en ignorant lévidence selon laquelle les pesticides agissent en synergie avec dautres éléments dévastateurs », accuse-t-il pour conclure. Il nest pas seul à sonner le tocsin. Sans interdiction massive des pesticides systémiques, la planète risque dassister à un autre syndrome deffondrement, craignent les scientifiques : celui de lespèce humaine. Il y a cinquante ans, Einstein avait déjà insisté sur la relation de dépendance qui lie les butineuses à lhomme : « Si labeille disparaissait du globe, avait-il prédit, lhomme naurait plus que quatre années à vivre. »
PAUL MOLGA
En quelques mois, entre 60 % et 90 % des abeilles se sont volatilisées aux Etats-Unis où les dernières estimations chiffrent à 1,5 million le nombre de colonies qui ont disparu dans 27 Etats. En France, on enregistre des pertes allant de 15 % à 95 % selon les cheptels.
ndlr: Larticle date de 2007
LE MYSTERE DE LA DISPARITION DES ABEILLES
Dès 2006, une nouvelle alarmante fait le tour du monde : les abeilles sont en voie de disparition, atteintes d'une étrange maladie. Or ces précieux insectes sont indispensables à la pollinisation, et donc à la survie de la nature et des humains. La maladie des abeilles conduit de nombreuses équipes scientifiques à en étudier la, ou les causes. De leur côté, les apiculteurs tentent aussi d'observer et de comprendre. Leurs constats sont à découvrir dans cette enquête, qui met en cause l'agriculture intensive massivement développée lors des dernières décennies. En effet, combiné à un virus, ou à un champignon, l'effet de certains pesticides semble se démultiplier. Face aux débats, les autorités louvoient, coincées entre des agriculteurs dépendants des pesticides, des industriels qui défendent leurs produits et des apiculteurs qui sonnent l'alarme.
ENFIN UNE REPONSE
voila 1 video de 200mega enquete apportant des reponses sur la disparition des abeilles
Depuis une vingtaine d'années, un mal mystérieux frappe les abeilles. Les pertes se chiffrent en millions. Les conséquences en sont désastreuses : faute de pollinisation, les arbres ne produisent plus de fruits et tout l'écosystème est menacé. Natacha Calestrémé mène l'enquête afin de démasquer le vrai coupable de cette catastrophe écologique annoncée.
Mise à jour des liens
Le mystère de la disparition des abeilles
Streaming
http://www.youtube.com/watch?v=smFks4D7-wE
Téléchargement
Taille : 313 Mo
Langue : FR
UpToBox : http://uptobox.com/ujsxg7mrllzb
UploadHero : http://uploadhero.com/dl/Gou2Gdvk
Offline