[large]Ludwig von Pastor[/large]
Histoire des papes, depuis la fin du moyen âge - Tome I à VI
[small]Ouvrage écrit d'après un grand nombre de documents inédits extraits des archives secrètes du Vatican et autres[/small]
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[right][small]Il est de mon devoir de donner un témoignage de ma profonde gratitude envers S. S. le pape Léon XIII
pour l'intérêt qu'elle a daigné prendre à mon travail et les encouragements qu'elle m'a accordés.[/small][/right]
[justify]Ludwig von Pastor, né le 31 janvier 1854 à Aix-la-Chapelle et mort le 29 septembre 1928 à Innsbruck, est un historien et un diplomate autrichien. Il reçut le titre de baron de Camperfelden de l'empereur François-Joseph en 1908.
Pastor fut un historien des Papes et de l'Église et un fervent catholique.[/justify]
En publiant cette Histoire des Papes à partir de la fin du moyen âge, j'ai la confiance de faire une ?uvre utile. Je mets à part l'intérêt de premier ordre que doit avoir pour les hommes de notre temps l'histoire de la dynastie la plus ancienne et la plus vivace du monde; mais, en me plaçant uniquement au point vue de la science, il me parait que le moment est venu de fondre en un seul tous les résultats des innombrables études faites sur ce sujet depuis vingt ans, et de les compléter au moyen des documents que j'ai eu le bonheur de découvrir en puisant directement aux sources.
Tout le monde connaît le nom de Ranke et l??uvre intitulée : Les Papes de Rome au seizième et au dix-septième siècle, qui a été le point de départ de la réputation du plus considérable des historiens protestants de l'Allemagne.
Publiée entre 1834 et 1836, cette ?uvre donne une idée exacte de l'état des recherches historiques au moment où elle parut pour la première fois. A l'exception des chapitres relatifs à la période comprise entre 1829 et 1870, qui figurent dans la dernière édition, l'auteur s'est borné à d'insignifiantes retouches. Il ne jette qu'un coup d??il sommaire sur l'époque de la Renaissance, qui a été, depuis les vingt dernières années, l'objet de si nombreuses recherches, en Italie, en Allemagne et en France, et pour laquelle de savants écrivains, parmi lesquels il n'est que juste de citer au premier rang M. Eugène Muntz, ont amassé des matériaux si considérables. Cependant, à défaut d'une connaissance exacte de cette période, il est impossible de comprendre le seizième siècle.
La généreuse initiative prise par S. S. Léon XIII, en rouvrant aux savants les archives secrètes du Vatican, a eu pour résultat de démontrer la nécessité d'écrire sur de nouvelles hases l'histoire des Papes du quinzième siècle et des trois siècles suivants. Ni Ranke, ni, après lui, Burckhardt, Voiut, Gregorovius et Creighton, n'avaient pu pénétrer dans ces archives lorsqu'ils écrivirent ceux de leurs ouvrages qui ont trait à l'époque de la Renaissance. M. de Reumont lui-même, dont l'Histoire de la ville de Rome, si instructive et si judicieusement écrite, m'a rendu de précieux services, M. de Reumont n'a fait que de rares emprunts à cette mine si riche en renseignements nouveaux.
Mon premier soin a donc été, pendant les deux longs séjours qu'il m'a été donné de faire à Rome, de fouiller ces archives et d'amasser les plus importants des matériaux qu'elles mettaient à ma disposition.
Au cours de ce travail, que m'a singulièrement facilité Je concours bienveillant des fonctionnaires préposés à la garde des archives, j'ai reconnu qu'on pouvait appliquer aux temps modernes ce que Pertz avait écrit pour d'autres : "Les clefs de Pierre sont encore de nos jours les clefs du moyen âge."
En dehors des archives secrètes du Vatican, j'ai eu le bonheur de pouvoir faire, soit par moi-même, soit par l'intermédiaire d'amis dévoués, une abondante moisson, à Rome même, dans des archives qui, jusqu'ici, avaient été fermées d'une façon à peu près complète aux recherches historiques. Je citerai, entre autres, les Archives consistoriales, les Archives du Latran, qui, malheureusement, ne sont pas encore classées, celles de l'Inquisition, de la Propagande, de la chapelle Sixtine, de la Secrétairerie des brefs et la Bibliothèque de Saint-Pierre. Je ne pouvais, bien entendu, laisser de côté les trésors renfermés dans la Bibliothèque Vaticane, d'autant plus que Ranke et Gregorovius n'avaient eu communication que d'une partie infime des manuscrits que l'on y conserve.
Bien que les collections amassées dans la Bibliothèque des Papes soient une mine à peu près inépuisable, où chaque découverte en amène une autre, je ne pouvais m'y renfermer exclusivement. Mes recherches m'amenèrent donc à visiter successivement : d'abord les bibliothèques publiques ou demi-publiques, célèbres dans tout le monde savant, sous les noms de Bibliothèques Angélique, Barberini, Casanatense, Chigi, Corsini, Vallicellane; puis des collections moins connues, telles que les Bibliothèques Altieri, Borghèse et Boncompagni, les archives de l'Anima, du Campo Santo al Vaticano et du Saint-Esprit, enfin les archives particulières des maisons princières de Rome, dans lesquelles il n'est pas donné à tout le monde de pénétrer. Parmi ces dernières, quelques-unes, telles que celles des maisons Odescalchi et Orsini, ne m'ont fourni qu'un médiocre butin ; dans d'autres, au contraire, telles que les archives des familles Colonna, Gaetani, Ricci, la moisson a dépassé mon attente.
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Pastor Ludwig - Histoire des papes depuis la fin du moyen âg
Moderator: Le Tocard