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Évangile de Barnabé
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Saint Barnabé
Saint Barnabé guérissant les malades
Last edited by LouSomPauII (28-05-2011 18:34:39)
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Prologue
Barnabé, apôtre de Jésus Nazaréen appelé Christ, à tous ceux qui habitent sur la terre, souhaite paix et consolation. Très chers, le grand et admirable Dieu nous a visités, ces jours passés, par son Prophète Jésus Christ, en grande miséricorde de doctrine et de miracles. C'est pourquoi beaucoup, trompés par Satan, sous couvert de pitié, prêchent une doctrine fort impie: ils appellent Jésus fils de Dieu, rejettent la circoncision, alliance de Dieu à jamais, et autorisent toute sorte d'aliments impurs. Parmis eux, Paul lui-même est dans l'erreur, et je n'en parle pas sans douleurs. En conséquence, je vous écris cette vérité que j'ai vue et entendue en fréquentant Jésus, afin que vous soyez sauvés, que vous vous ne soyez pas trompés par Satan et que vous ne périssiez pas dans le jugement de Dieu. Gardez-vous donc de quiconque vous prêche une doctrine nouvelle opposée à ce que je vous écris, pour que vous soyez sauvés à jamais. Que le grand Dieu soit avec vous et vous garde de Satan et de tout mal! Amen.
Chapitre 1 Ces années passées, une vierge appelée Marie, de la race de David, de la tribu de Juda, reçut la visite de l'ange Gabriel envoyé par Dieu. Cette vierge vivait en toute sainteté, sans aucun scandale, sans reproche, dans la prière et les jeûnes. Un jour qu'elle était seule, l'ange Gabriel entra dans sa chambre et la salua en ces termes: "Que Dieu soit avec toi, Marie!" A la vue de l'ange, la vierge prit peur. Celui-ci la réconforta en disant: "Ne crains pas, Marie, car tu es agréable à Dieu. Il t'a choisie pour être la mère d'un Prophète qu'il enverra au peuple d'Israël pour qu'ils marchent dans sa loi d'un coeur sincère". La vierge répondit: "Comment mettrais-je au monde des enfants puisque je ne connais pas d'homme?". L'ange reprit: "Marie, Dieu qui a fait l'homme sans homme est capable d'engendrer en toi l'homme sans homme car pour lui rien n'est impossible". Marie répondit: "Je sais que Dieu est tout puissant; aussi que sa volonté soit faite!". L'ange reprit: "Maintenant, en toi a été conçu le Prophète, tu l'appelleras Jésus. Tu le préserveras du vin, de la boisson fermentée et de tout aliment impur, car l'enfant est de Dieu". Marie s'inclina humblement et dit: " Voici la servante de Dieu. Qu'il advienne selon ta parole!". L'ange s'en alla et la vierge glorifia Dieu en disant: "Ô mon âme. reconnais la grandeur de Dieu! Et toi mon esprit, exulte en Dieu mon sauveur qui a si bien regardé l'humilité de sa servante que je serais appelée bienheureuse par toutes les nations! En effet, il m'a faite grande celui qui est puissant. Que son saint nom soit béni, car sa miséricorde s'étend a travers toutes les générations qui le craignent! Il a rendu puissante sa main. Il a dispersé le superbe dans ses desseins. Il a déposé les puissants de leurs trônes. Il a exalté les humbles. Il a comblé de biens ceux qui avaient faim, et les riches ils les a renvoyés vides, car il se souvient des promesses faites à Abraham et à son fils à jamais.
Chapitre 2 Une fois connue la volonté de Dieu, Marie craignant que le peuple ne se scandalise de ce qu'elle était enceinte et ne la lapide comme coupable de fornication, élut un compagnon de sa race, un homme appelé Joseph, de vie irréprochable. En effet, en juste qu'il était, il craignait Dieu et le servant dans les jeûnes et la prière, vivant de l'oeuvre de ses mains, car il était charpentier. Connaissant un tel homme, la vierge le choisit pour compagnon et lui révéla le dessein divin. Quand Joseph s'aperçut que Marie était enceinte, il voulait l'abandonner en juste qu'il était, car il craignait Dieu. Or, tandis qu'il dormait il fut réprimandé par l'ange en ces termes: "Joseph, pourquoi veux-tu abandonner Marie, ton épouse? Sache que tout ce qui s'est fait en elle est arrivé par la volonté de Dieu! La vierge enfantera un fils. Tu l'appelleras Jésus. Tu le préserveras du vin, de la boisson fermentée et de tout aliment impur, car il est saint de Dieu dans le ventre de sa mère. Il est Prophète de Dieu, envoyé au peuple d'Israël pour convertir Juda dans son coeur et pour qu'Israël marche dans la loi du seigneur, comme il est écrit dans la loi de Moïse. Il viendra avec une grande puissance que Dieu lui donnera et il fera de grands miracles, c'est pourquoi beaucoup se sauveront". En s'éveillant, Joseph remercia Dieu et demeura avec Marie toutes les années de sa vie, servant Dieu en toute sincérité.
Chapitre 3 En ce temps-là, Hérode régnait en Judée par décret de César Auguste; Pilate était gouverneur, étant pontifes Anne et caïphe. C'est alors que par décret d'Auguste, tout le monde se fit recenser. A cet effet chacun se rendait a sa patrie et se présentait a sa tribu pour se faire recenser. Joseph, originaire de Nazareth, ville de Galilée, partit donc pour Bethléem avec Marie, son épouse, qui était enceinte, afin d'y être recensé selon le décret de César. C'était en effet sa ville puisqu'il était de la race de David. Parvenu a Bethléem, comme la ville était petite et que la foule des pèlerins était grande, il ne trouva pas de place. Aussi se logea-t-il hors de la ville, dans un endroit fait pour abriter les bergers. Tandis que Joseph y demeurait, le temps arriva où Marie devait enfanter. La vierge fut environnée d'une immense splendeur et elle enfante son fils sans douleur. Elle le prit dans ses bras, l'enveloppa de langes et le posa dans l'étable, car il n'y avait pas de place à l'auberge. Une multitude d'anges vint à l'auberge avec allégresse, bénissant Dieu et annonçant la paix a ceux qui craignent Dieu. Marie et Joseph louaient le Seigneur pour la naissance de Jésus et le nourrissaient avec une joie extrême.
Chapitre 4 En ce temps-là les bergers étaient en train de veiller sur leur troupe au selon leur habitude. Et voici qu'ils furent environnés d'une immense splendeur. C'est alors que leur apparut un ange qui glorifiait Dieu. Les bergers furent remplis de frayeur à cause de la lumière soudaine et de l'apparition de l'ange. Aussi l'ange du Seigneur les réconforta-t-il en disant: "Voici que je vous annonce une grande joie: il est né dans la ville de David un enfant, Prophête du Seigneur. Il apporte grand salut à la maison d'Israël. Ce petit enfant vous le trouverez dans l'étable, ainsi que sa mère qui glorifie Dieu". A ces mots, survint une multitude d'anges qui glorifiaient Dieu et annonçait la paix à ceux qui sont de la bonne volonté. Les anges partis, les bergers parlaient ainsi entre eux: "Allons jusqu'à Bethléem et voyons la parole que Dieu nous a annoncée par son ange!" Beaucoup de bergers vinrent à Bethléem à la recherche du nouveau né. Hors de la ville, ils trouvèrent le nouveau-né, couché dans l'étable comme l'ange l'avait dit. Ils se révérèrent donc et donnèrent à la mère ce qu'ils avaient tout en lui en racontant ce qu'ils avaient entendu et vu. Cependant Marie conservait tout cela dans son coeur, de même que Joseph, et ils remercièrent Dieu. Les bergers retournèrent à leur troupeau en racontant à chacun ce qu'ils avaient vu. Aussi toute la montagne de Judée fut-elle remplie de crainte et tout homme se demanda dans son coeur: "Que deviendra cet enfant ?".
Chapitre 5 Quand furent accomplis les huits jours, selon la loi de Seigneur, comme il est écris au livre de Moïse, ils prirent l'enfant et le portèrent au temple pour le circoncir. Ils le circoncirent donc et l'appelèrent "Jésus" comme l'avait dit l'ange du Seigneur avant qu'il fut conçu. Marie et Joseph surent que cet enfant devait être pour le salut et la ruine de beaucoup. Aussi craignirent-ils Dieu, et ils servaient l'enfant avec crainte de Dieu.
Chapitre 6 Dans les régions orientales, sous le règne d'Hérode, roi de Judée, après la naissance de Jésus, trois mages scrutaient les étoiles du ciel. Or une étoile d'une grande splendeur leur apparut. En ayant délibéré entre eux, d'un commun accord ils se rendirent en Judée. L'étoile les guidait en les précédant. Parvenus à Jérusalem, ils demandèrent où était né le roi des Juifs. En l'entendant, Hérode eut peur et toute la ville fut troublée. Hérode convoqua donc les prêtres et les scribes et leur demanda où devait naître le Christ. Ils répondirent qu'il devait naître à Bethléem, comme il est écrit par le Prophète: " Et toi Bethléem, tu n'es pas petite parmis les princes de Juda, car c'est de toi que sortira un chef qui conduira mon peuple Israël!". Hérode convoqua donc les mages et les interrogea sur la raison de leur venue. Ils leur répondirent qu'ils avaient vu une étoile en Orient, qu'elle les avait guidés jusqu'en ce lieu, qu'ils voulaient adorer ce nouveau roi que montrait son étoile et lui offrir des présents. Hérode dit alors: "Allez à Bethléem! Avec grand soin enquérez-vous de l'enfant. Et quand vous l'aurez trouvé, venez me le dire, car moi aussi je veux aller l'adorer". Il disait cela pour les tromper.
Chapitre 7 Les mages sortirent donc de Jérusalem. Et voici que l'étoile qui leur était apparue en Orient les
précédait. A sa vue, ils furent remplis de joie. Parvenus à Bethléem, à l'écart de la ville, ils virent l'étoile arrêtée au-dessus de l'auberge où était né Jésus. Les mages s'y rendirent donc. Entrés dans la pièce, ils trouvèrent l'enfant et sa mère et se prosternant, ils le révérèrent. Tout en racontant à la vierge tout ce qu'ils avaient vu, les mages offrirent à l'enfant des aromates, de l'argent et de l'or. Puis, pendant leur sommeil, ils furent exhortés par l'enfant à ne pas se rendre chez Hérode. Ils partirent donc par une autre route et s'en retournèrent chez eux en racontant tout ce qu'ils avaient vu en Judée.
Chapitre 8 Voyant que les mages ne revenaient pas, Hérode s'estima joué par eux. Il se décida donc à faire mourir l'enfant ou nouveau-né. Mais voici que pendant le sommeil de joseph, l'ange du Seigneur lui apparut et lui dit: "Vite! Lève-toi! Prends l'enfant et la mère et va-t'en en Egypte. Ils y demeurèrent jusqu'à la mort d'Hérode. Celui-ci, s'estimant bafoué par les mages, envoya ses soldats massacrer tous les enfants nouveau-nés à Bethléem. Les soldats vinrent donc et tuèrent tous les enfants qui s'y trouvaient comme le leur avait commandé Hérode. Alors s'accomplirent les paroles du Prophète: "Lamentation et larmes sont abondantes en Rama: Rachel pleur ses fils, mais il n'y a pas de consolation, car ils ne son plus!".
Chapitre 9 A la mort de Hérode, voici que l'ange du Seigneur apparut en songe a Joseph et lui dit: Rentre en Judée, car ils sont morts ceux qui voulaient la mort de l'enfant!" Joseph prit donc l'enfant alors âgé de sept ans, ainsi que Marie, et il vint en Judée. Là, il apprit qu'Archelaüs, fils d'Hérode, régnait en Judée; craignant d'y demeurer, il s'en alla en Galilée. Ils vinrent habiter Nazareth. L'enfant grandissait en grâce et en sagesse devant Dieu et devant les hommes. A douze ans, avec Marie et Joseph, Jésus monta a Jérusalem pour y adorer selon la loi du Seigneur écrite au livre de Moïse. La prière faite, ils s'en allèrent en ayant perdu Jésus, ils croyaient en effet qu'il était retourné à la maison avec des membres de leur famille. Marie et Joseph revinrent donc à Jérusalem, en cherchant Jésus parmis les membres de leur famille et leurs voisins. Le troisième jour, ils retrouvèrent l'enfant dans le temple parmi les docteurs, discutant avec eux de la loi. Chacun s'étonnait de ses demandes et de ses réponses et disait: "Comment peut-il y avoir en lui une belle doctrine, puisqu'il n'a pas appris à lire!" Marie le réprimanda: "Fils, que nous as-tu fait? Voici que moi et ton père nous t'avons cherché trois jours dans la douleur!" Jésus répondit: "ne savez-vous pas que le service de Dieu doit passer avant père et mère?". Jésus descendit à Nazareth avec sa mère et Joseph. Il leur était soumis avec humilité et révérence.
Chapitre 10 A trente ans, comme il me l'a dit, Jésus était allé ramasser des olives avec sa mère sur le mont des oliviers. A l'heure de midi, tandis qu'il priait, parvenu aux mots: "Seigneur, avec miséricorde ", il fut environné d'une immense splendeur et d'une multitude infinie d'anges qui disaient: "Dieu soit béni!" L'ange Gabriel lui présenta un livre comme un brillant miroir. Ce livre descendit dans le coeur de Jésus' il y apparût ce que Dieu a fait, ce que Dieu a dit, ce que Dieu veut, si bien que toute chose fut pour lui nue et ouverte, ainsi qu'il me l'a dit: "crois-le, Barnabé, je connus chaque Prophète, si bien que tout ce que je dis sort de ce livre". Après cette vision, se sachant Prophète envoyé à la maison d'Israël, Jésus révéla tout à Marie, sa mère, en lui disant qu'il devait souffrir grande persécution pour l'honneur de Dieu et qu'il ne pouvait plus être continûment avec elle pour la servir. A ces paroles, Marie répondit: "Avant ta naissance, fils, tout me fut annoncé. Aussi que le saint nom de Dieu soit béni!" Ce jour-là, Jésus quitta donc sa mère pour s'adonner à sa mission prophétique.
Chapitre 11 En descendant de la montagne pour se rendre à Jérusalem, Jésus rencontra un lépreux. Par inspiration divine, celui-ci sut que Jésus était Prophète. Aussi le priait-il en pleurant: "Jésus, fils de David, aie pitié de moi!" Jésus répondit: "que veux-tu que je fasse pour toi, frère?" Le lépreux reprit: "Seigneur, rends-moi la santé!" Jésus le réprimanda: "Es-tu fou? Prie Dieu qui t'a créé et il te rendra la santé, car moi je suis un homme comme toi!" Le lépreux dit: "Seigneur, je sais que tu es un homme, mais saint du Seigneur! C'est pourquoi prie Dieu toi-même et il me rendra la santé". Jésus dit alors en soupirant: "Seigneur Dieu tout-puissant, pour l'amour des saints Prophètes, rends la santé à cet infirme!" Après ces paroles, touchant l'infirme de ses mains: "Au nom de Dieu, frère, dit-il,
recouvre la santé!" A peine avait-il prononcé ces mots que la lèpre fut purifiée, si bien que la chair du lépreux devient comme celle d'un enfant. Dès qu'il se vit guéri, le lépreux se mit à crier à haute voix: "Israël, viens accueillir le Prophète que Dieu t'envoie!" Jésus le pria: "Frère, tais-toi, ne dis rien!" Mais plus il le priait, plus l'autre criait: "Voici le Prophète! Voici le saint de Dieu!" A ces paroles, beaucoup de ceux qui quittaient Jérusalem revinrent sur leurs pas et y entrèrent avec Jésus en disant ce que Dieu avait fait au lépreux par Jésus.
Chapitre 12 Ces paroles émurent toute la ville de Jérusalem, et comme Jésus était entré dans le temple pour y prier, ils accoururent tous au point qu'ils pouvaient à peine s'y tenir. Les prêtres prièrent donc Jésus : «Ce peuple désir te voir et t'entendre; monte donc dans la pinacle et parle au nom du Seigneur si Dieu te donne de parler !». Jésus monta à l'endroit d'où parlaient les scribes et d'un signe de la main, ayant demandé le silence, il ouvrit la bouche et dit : «Que soit béni le saint nom de Dieu qui, dans sa bonté et sa miséricorde, voulut créer ses créatures pour qu'elles le glorifient! Que soit béni le saint nom de Dieu qui créa la splendeur de tous les saints et Prophètes avant toute chose pour l'envoyer pour le salut du monde comme il l'a dit par David, son serviteur :«Avant Lucifer, en splendeur des saints, je t'ai créé!» Que soit béni le saint nom de Dieu qui créa les anges pour qu'ils le servent! Que Dieu soit béni qui puni et réprouva Satan et ceux qui le suivirent parce qu'ils n'ont pas voulu vénérer celui que Dieu voulait qu'ils vénèrent! Que soit béni le saint nom de Dieu qui créa l'homme de la boue de la terre et qui l'établit sur ses oeuvres! Que soit béni le saint nom de Dieu qui chassa l'homme du paradis parce qu'il avait transgressé son saint précepte! Que soit béni le saint nom de Dieu qui regarda avec miséricorde les larmes d'Adam et d'Eve, premiers parents du genre humain! Que soit béni le saint nom de Dieu qui punit justement Caïn, le fratricide, qui envoya le déluge sur la terre, qui brûla trois villes scélérat, flagella l'Égypte, engloutit Pharaon dans la Mer Rouge, dispersa les ennemis de son peuple, châtia les incrédules et punit les impénitents! Que soit béni le saint nom de Dieu qui prit misèricordieusement soin de ses créatures et leur envoya en conséquence ses saints Prophètes pour qu'elles marchent devant lui avec vérité et justice! Qui délivra ses serviteurs de tout mal et leur donna ce pays comme il l'avait promis à notre père Abraham et à son fils, pour toujours! Puis, par son serviteur Moïse il nous donna la sainte loi pour que Satan ne nous trompe pas, et nous éleva au-dessus des autres peuples. Mais nous, frères, que faisons-nous aujourd'hui pour éviter d'être punis à cause de nos péchés?» Alors, avec une très grande force, Jésus fait reproche à la foule d'avoir oublié la parole de Dieu et de ne s'occuper que de vanité. Il fit reproche aux prêtres de leur négligence dans le service de Dieu doctrine vaine et d'amoindrir la loi de Dieu. Il fit reproche aux docteurs de d'anéantir la loi de Dieu avec leurs traditions. Et Jésus admonesta tant le peuple que tous pleuraient, du plus et de leur cupidité. Il fit reproche aux scribes de prêcher une était au plus grand; ils demandaient pardon et priaient Jésus de prier pour eux, sauf les prêtres et leur chef qui prirent Jésus en haine ce jour là parce qu'il avait ainsi parlé contre prêtres, scribes et docteurs. Ils se mirent à envisager sa mort, mais ils n'en soufflèrent mot par crainte du peuple qui l'avait reçu en Prophète de Dieu. Ayant levé les mains vers le Seigneur Dieu, Jésus priait. Et le peuple disait en pleurant: «Qu'il en soit ainsi, Seigneur, qu'il en soit ainsi!» Après la prière, Jésus descendit du temple. Il quitta Jérusalem ce jour-là ainsi que beaucoup de gens qui le suivaient. Et les prêtres entre eux disaient du mal de Jésus.
Chapitre 13 Quelques jours plus tard, ayant su en esprit la résolution des prêtres, Jésus gravit le mont des Oliviers pour prier. Au matin, après avoir prié toute la nuit, Jésus dit dans sa prière : «Seigneur, je sais que les scribes me haïssent et que les prêtres envisagent de me faire mourir, moi, ton serviteur, Aussi, Seigneur tout-puissant et miséricordieux, écoute dans ta miséricorde les prières de ton serviteur et sauve-moi de leurs pièges, car tu es mon salut. Tu sais, Seigneur, que moi, ton serviteur, je ne cherche que toi et que je parle ta parole, parce que ta parole est vérité qui dure toujours!» Jésus ayant prononcé ces mots, voici que l'ange Gabriel vint à lui en disant :«Ne crains pas, Jésus, car des milliers et des milliers de ceux qui habitent au-dessus du ciel conservent tes vêtements. Tu ne mourras pas avant que s'accomplisse toute chose et que le monde soit proche de sa fin». Jésus tomba la face contre terre en disant :« Seigneur, Grand Dieu, qu'elle est grande ta miséricorde à mon égard! Que te donnerais-je, Seigneur, pour tout ce que tu m'as donné?» L'ange Gabriel répondit :«Lève-toi, Jésus, et souviens-toi d'Abraham! Pour accomplir la parole de Dieu, il voulait sacrifier Ismaël, son fils unique. Or, comme son couteau ne pouvait trancher son fils, il offrit, sur ma parole, un
mouton à sacrifier. Tu feras donc de même, toi aussi, Jésus, serviteur de Dieu!» Jésus répondit :«Volontiers, mais où trouverais-je l'agneau, car je n'ai pas d'argent, et il n'est pas permis de le voler ». Alors l'ange Gabriel lui présenta un bélier et Jésus l'offrit en sacrifice en louant et bénissant Dieu qui est glorieux à jamais.
Chapitre 14 Jésus descendit de la montagne, et, seul, durant la nuit, il passa de l'autre côté du Jourdain. Il jeûna quarante jours et quarante nuits, sans rien manger, ni de jour ni de nuit, priant continuellement le Seigneur pour le salut de son peuple auquel Dieu l'avait envoyé. Les quarante jours passés, il eut faim. Satan se présenta à lui et le tenta par beaucoup de paroles, mais Jésus le chassa, en vertu de paroles de Dieu. Satan parti, les anges vinrent et servirent à Jésus ce qui lui était nécessaire. Revenu dans la région de Jérusalem, Jésus fut retrouvé par la foule avec une joie extrême. Ils le prièrent de rester parmi eux, car ses paroles n'étaient pas comme celles des scribes : prononcées avec autorité, elles touchaient le coeur. Jésus, voyant que grande était la multitude de ceux qui revenaient à leur coeur pour marcher dans la loi de Dieu, gravit la montagne. Toute la nuit, il se tint en prière. Le jour venu, il descendit de la montagne et choisit les douze apôtres, et parmi eux, Judas, celui qui fut mis à mort sur la croix. Leurs noms sont : André et Pierre son frère, pêcheurs, Barnabé qui écrivit ceci, ainsi que Mathieu le publicain qui s'asseyait au comptoir, Jean et Jacques fils de Zébédée, Thaddée et Jude, Barthélémy et Philippe, Jacques et Judas Iscariote, le traître. Il leur communiqua toujours les secrets divins, mais il fit de Judas l'Iscariote l'intendant de ce qu'on lui donnait en aumône. Mais lui, voulait la dîme de tout.
Chapitre 15 A l'approche de la fête des tabernacles, un homme riche invita Jésus aux noces avec ses apôtres et sa mère. Jésus y alla donc. Tandis qu'ils mangeaient, le vin leur manqua. Sa mère s'approcha de Jésus et dit :«Ils n'ont pas de vin ». Jésus répondit :«Et qu'importe, ma mère! » Sa mère commanda aux serviteurs d'obéir à tout ce que Jésus demanderait. Il y avait là six jarres destinées à la purification avant la prière, selon la coutume d'Israël. Jésus dit :«Remplissez d'eau ces jarres!» Les serviteurs le firent . Jésus leur dit :«Au nom de Dieu. Donnez à boire à ceux qui mangent ». Les serviteurs portèrent donc à boire au majordome qui réprimanda les servants :«Mauvais serviteurs, pourquoi avez-vous gardé le meilleur vin jusqu'à maintenant? » En effet, il ne savait rien de ce que Jésus avait fait. Les serviteurs répondirent :«Maître, il y a ici un homme saint de Dieu; car il a fait du vin avec de l'eau ». Le majordome pensait que les serviteurs étaient ivres, mais ceux qui étaient assis à côté de Jésus et qui avaient tout vu, se levèrent de table et le révérèrent en disant :«Vraiment, tu es saint de Dieu, vrai Prophète qui nous a été envoyé par Dieu. » Alors ses disciples crurent en lui; beaucoup rentrèrent en eux-mêmes et dirent :«Loué soit Dieu qui a pitié d'Israël et qui visite avec amour la maison de Juda! Béni soit son saint nom! ».
Chapitre 16 Un jour, Jésus convoqua ses disciples et gravit la montagne. Quand il fut assis, ses disciples s'approchèrent de lui. Ayant ouvert la bouche, il les enseignait en disant : «Grands sont les bienfaits de Dieu envers nous! Il nous faut donc le servir dans la vérité du coeur, car le vin nouveau se met dans des outres neuves. Ainsi, vous aussi, vous devez devenir des hommes nouveaux si vous voulez comprendre la doctrine nouvelle qui sortira de ma bouche. Je vous le dis, en vérité même que l'homme ne peut voir de ses yeux, en même temps, le ciel et la terre, de même il est impossible d'aimer en même temps Dieu et le monde. On ne peut en aucune façon servir deux maîtres ennemis l'un de l'autre, car si l'un vous aime, l'autre vous aura en haine. Je vous le dis en vérité : vous ne pouvez pas servir Dieu et le monde, car le monde est établi dans le mensonge, la cupidité et la méchanceté. Il est donc impossible que vous y trouviez le repos, mais bien plutôt persécution et dommage. Servez donc Dieu et méprisez le monde, car vous trouverez par moi le repos de vos âmes. Ecoutez mes paroles, car je vous parle en vérité : ils sont vraiment heureux ceux qui déplorent cette vie du monde, parce qu'ils seront consolés! Bienheureux les pauvres qui haïssent vraiment les délices du monde, parce qu'ils seront comblés des délices du royaume de Dieu! Oh, vraiment bienheureux ceux qui mangent à la table de Dieu, parce que le anges les serviront! Vous êtes en voyage comme des pèlerins : est-ce que le voyageur se charge sur son chemin de maisons, de champs et d'autres choses terrestres? Bien sûr que non! Mais il porte des choses légères, appréciées pour leur utilité et leur peu d'embarras. Eh bien, voilà votre exemple! Et si vous voulez un autre exemple, je vous le donnerai pour que vous fassiez ce que je vous dis. N'alourdissez pas votre coeur de désirs terrestres en disant :«Qui nous vêtira? qui nous donnera à
manger?» Mais regardez les fleurs, les arbres et les oiseaux. Dieu, notre Seigneur, les habille et les nourrit plus magnifiquement que toutes les magnificences de Salomon! Dieu qui vous a créé et appelé à son service est capable de vous nourrir, lui qui pendant quarante ans au désert fit pleuvoir la manne du ciel pour son peuple Israël et qui ne laissa pas leurs vêtements s'user ni tomber en lambeaux! Et ils étaient six cent quarante mille hommes sans compter les femmes et les enfants. je vous le dis en vérité : le ciel et la terre viendront à manquer, mais sa miséricorde envers ceux qui le craignent ne manquera pas. Par contre les riches du monde, dans leur prospérité, sont affamés et périssent. Il y avait un homme riche dont les revenus venaient d'augmenter. Il disait :«Que vais-je faire, ô mon âme? je démolirai les greniers, car ils sont petits, et j'en ferai d'autres plus grands. Alors, tu triompheras, ô mon âme!» Malheureux! il mourut cette même nuit. Il aurait du penser aux pauvres et s'en faire des amis en leur faisant l'aumône des richesses injustes de ce monde, car ce sont eux qui emportent les trésors dans le royaume du ciel. Dites-moi, s'il vous plaît, si vous donniez en banque à un publicain et qu'il vous rendît dix ou vingt pour un, ne donneriez-vous à cet homme tout ce que vous auriez? mais je vous le dis en vérité : de tout ce que vous donnerez ou laisserez pour l'amour de Dieu, vous recevrez cent pour un et la vie éternelle. Voyez donc comme vous devez être contents de servir Dieu!
Chapitre 17 A ces paroles de Jésus, Philippe répondit :«nous sommes contents de servir Dieu, mais nous désirons connaître Dieu, car le Prophète Isaïe a dit :«Vraiment, tu es un Dieu caché!». Et Dieu dit à Moïse son serviteur :«Je suis celui qui suis». Jésus reprit :« Philippe, Dieu est un bien sans lequel il n'y a pas de bien. Dieu est un être sans qui rien n'existe. Dieu est une vie, sans qui rien ne vit. Il est si grand qu'il remplit tout et qu'il est partout. Il est le seul qui soit sans égal. Il n'a pas eu de commencement et il n'aura jamais de fin, mais il a donné commencement à tout et à tout il donnera fin. Il n'a ni père, ni mère, il n'a pas d'enfants, ni de frères, ni de compagnons. Et comme il n'a pas de corps, il ne mange pas, il ne dort pas, il ne meurt pas, il ne marche pas, il ne se meut pas, mais il demeure éternellement, sans ressemblance humaine, car il est incorporel, sans composition, immatériel, d'une substance parfaitement simple. Il est si bon qu'il aime seulement la bonté. Il est si juste que lorsqu'il punit ou pardonne, on ne peut pas le reprendre. Bref, je te le dis, Philippe, ici-bas tu ne peux ni le voir, ni le connaître parfaitement, mais dans son royaume, tu le verras pour toujours. En lui consiste toute notre félicité et notre gloire!» Philippe répondit :«Que dis-tu, Maître? Il est écrit aussi en Isaïe que Dieu est notre Père; comment donc n'a-t-il pas d'enfants?» Jésus dit :«Beaucoup de paraboles sont écrites dans tous les Prophètes; pourtant tu ne dois pas les comprendre selon la lettre mais selon le sens. En effet les cent quarante quatre mille Prophètes que Dieu envoya au monde, ont parlé obscurément, mais après moi viendra la splendeur de tous les Prophètes et saints; il éclairera les ténèbres de tout ce qu'ont dit les Prophètes, car il est le Messager de Dieu » Cela dit, Jésus soupira et ajouta :« Aie pitié d'Israël, Seigneur Dieu! avec bonté veille sur Abraham et sur sa descendance pour qu'ils te servent en vérité de coeur.» Ses disciples répondirent :«Qu'il en soit ainsi, Seigneur notre Dieu!» Jésus dit :«Je vous le dis en vérité : les scribes et les docteurs ont rendu vaine la loi de Dieu avec leurs fausses prophéties contraires aux prophéties des vrais Prophètes de Dieu. Aussi Dieu est-il irrité contre la maison d'Israël et contre cette génération incrédule!» A ces paroles, les disciples pleuraient et disaient : «Dieu, aie pitié du temple de la cité sainte! Ne la donne pas en opprobre aux nations pour qu'elles ne méprisent pas ton alliance sainte !» Jésus répondit :«Qu'il en soit ainsi. Seigneur. Dieu de nos pères!»
Chapitre 18 Jésus ajouta :«ce n'est pas vous qui m'avez choisi, c'est moi qui vous ai choisi pour que vous soyez mes disciples. Si le monde vous hait, vous serez vraiment mes disciples, car le monde a toujours été ennemi des serviteurs de Dieu. Souvenez-vous des saints Prophètes tués par le monde! Au temps d'Elie, dix mille Prophètes ont été tués par Jézabel; le pauvre Elie ne s'en tira qu'avec peine, ainsi que sept mille fils de Prophètes que cacha le capitaine de l'armée d'Achad. O monde inique, toi ne connaît pas Dieu! Mais vous, ne craignez pas, car les cheveux de votre tête sont si bien comptés qu'ils ne seront pas détruits. Regardez les moineaux et autres oiseaux : il ne leur tombe pas une seule plume sans la volonté de Dieu. Dieu prendrait-il donc plus de soin des oiseaux que de l'homme pour lequel il a tout créé? Se trouverait-il par hasard un homme qui prendrait plus de soin de ses souliers que de son propre fils? Bien sûr que non! Eh bien, encore moins devez-vous penser que Dieu vous abandonnerait alors qu'il prend soin des oiseaux! et que dis-je, des oiseaux? Une feuille d'arbre ne tombe pas sans la volonté de Dieu!
croyez-moi, je vous le dis en vérité, le monde vous craindra beaucoup si vous observez mes paroles. En effet, il ne vous hait que parce qu'il craint de voir sa malice découverte. Il craint d'être découvert, il vous haïra donc et il vous persécutera . Si vous voyez que vos paroles sont méprisées par le monde, ne vous contrastez pas; considérez que dieu est plus grand que vous et qu'il est tellement méprisé par le monde que sa sagesse passe pour de la folie. Si Dieu supporte le monde avec patience, pourquoi voudriez-vous vous attrister, poussière et boue de la terre? Dans votre patience, vous possèderez votre âme. C'est pourquoi, si quelqu'un vous donne un soufflet sur une joue, présentez-lui l'autre pour qu'il la frappe! Ne rendez pas le mal pour le mal, car c'est ainsi que font les pires animaux! Mais rendez le bien pour le mal et priez pour ceux qui vous haïssent! Ce n'est pas par le feu qu'on éteint le feu, mais par l'eau. Aussi je vous le dis, vous ne vaincrez pas le mal, mais au contraire par le bien. Voyez Dieu : il fait venir le soleil sur les bons et sur les méchants, ainsi que la pluie! C'est pourquoi vous aussi, vous devez faire du bien à tous, car il est écrit dans la loi :«Soyez saints parce que moi, votre Dieu, je suis saint! Soyez purs parce que je suis pur, et soyez parfait parce que je suis parfait». Je vous le dis en vérité : le serviteur s'efforce de plaire à son maître et par conséquent il ne s'habille pas de ce qui lui déplaît. Vos habits, ce sont votre volonté et votre amour. Gardez-vous de vouloir et d'aimer rien qui déplaise à Dieu notre Seigneur! soyez sûrs que Dieu a en haine le luxe et la concupiscence du monde. Donc, pour vous, haïssez le monde!»
Chapitre 19 A ces paroles de Jésus, Pierre répondit :«Maître voici que nous avons tout quitté pour te suivre. Qu'adviendra-t-il de nous? » Jésus répondit :«en vérité, au jour du jugement, vous serez assis à mes côtés et vous témoignerez contre les douze tribus d'Israël.» Cela dit, Jésus soupira et ajouta :«Seigneur, comment cela se fait-il : j'en ai choisi douze et l'un d'eux est un démon? » A cette parole les disciples s'attristèrent. Alors celui qui écrivit ceci, interrogea secrètement Jésus en pleurant :«Maître, Satan ne me trompera-t-il? Serai-je donc réprouvé? » Jésus répondit :«Ne t'attriste pas, Barnabé, car ceux que Dieu a choisis avant la création du monde, ne périront pas! Réjouis-toi parce que ton nom est inscrit au livre de la vie.» Jésus consola les disciples en disant :«Ne craignez pas, celui qui me haïra ne s'attriste pas de mes paroles, car il n'y a pas en lui de sentiment divin.» A ces paroles, les élus se consolèrent. Jésus fit les prières et ses disciples disaient :«Amen ! Qu'il en soit ainsi, Seigneur Dieu, tout-puissant et miséricordieux! » Après la prière, Jésus descendit de la montagne avec ses disciples. Il rencontra dix lépreux qui crièrent de loin :«Jésus, fils de David, aie pitié de nous! » Jésus les appela près de lui et leur dit :«Que voulez-vous de moi frères? » ils crièrent tous :«Donne-nous la santé» Jésus répondit :«Hélas, pauvres que vous êtes! Avez-vous donc perdu la raison pour dire : donne-nous la santé? Ne voyez-vous pas que je suis un homme comme vous? Appelez notre Dieu qui vous a créés et lui, qui est tout-puissant et miséricordieux, vous guérira! » Les lépreux répondirent en larmes :«Nous savons que tu es un homme comme nous, mais saint de Dieu et Prophète du Seigneur. C'est pourquoi, prie Dieu toi-même et lui nous guérira! » Là-dessus, les disciples supplièrent Jésus en disant «Seigneur, aie pitié d'eux! » Alors Jésus gémit et pria Dieu en disant :«Seigneur Dieu, tout-puissant et miséricordieux, aie pitié et écoute les paroles de ton serviteur. Pour l'amour d'Abraham notre père et par ton alliance sainte, aie pitié de leur demande et rend leur la santé! » Puis Jésus se tourna vers les lépreux et leur dit :«Allez vous présenter aux prêtres, selon la loi de Dieu! » Les lépreux s'en allèrent et, en chemin, ils furent guéris. Alors l'un d'eux, se voyant guéri, revint trouver Jésus; c'était un Ismaélite. Ayant retrouvé Jésus, se prosternant, il le révéra en disant :«Vraiment tu es saint de Dieu!» Avec remerciements, il le priait de l'accepter pour serviteur. Jésus répondit :«Dix ont été guéris, où sont les neuf autres? » Et à celui qui avait été guéri :«Je ne suis pas venu, dit-il, pour être servi, mais pour servir. Va donc chez toi et raconte ce que dieu a fait pour toi, afin qu'ils sachent que s'approchent les promesses faites à Abraham et à son fils, ainsi que le royaume de Dieu. » Le lépreux guéri le quitta et, arrivé dans son pays, il raconta tout ce que Dieu avait opéré en lui par Jésus.
Chapitre 20 Jésus se rendit à la mer de Galilée; il monta dans une barque et navigua vers Nazareth, sa ville. Alors s'éleva une grande tempête, de sorte que le bateau était près de couler. Jésus dormait à la proue du bateau. Ses disciples s'approchèrent donc de lui et le réveillèrent en disant :«sauve-nous, Maître. car nous périssons! » Ils étaient en proie à une grande épouvante en raison du grand vent contraire et du fracas de la mer. Jésus se leva, et les yeux levés au ciel, il dit :«O Elohim Sabaot, aie pitié de tes serviteurs »! A peine Jésus avait-il prononcé ces paroles que le vent tomba et que la mer se calma. Alors les maris furent saisis de frayeur et dirent :«Quel est celui auquel obéissent la mer et le vent? »
Arrivés à Nazareth, les marins remplirent la ville du récit de ce que Jésus avait fait. Alors la maison où ils se trouvaient fut envahie par les habitants de la ville. Les scribes et les docteurs se présentèrent à lui :«Nous avons entendu dire tout ce que tu as fait en mer et en Judée, dirent-ils. Donne-nous donc un signe ici, dans ta patrie!» Jésus répondit :«Cette génération incrédule cherche un signe, mais il ne lui sera pas accordé, parce qu'aucun Prophète n'est reçu dans sa patrie. Du temps d'Elie, il y avait beaucoup de veuves en Judée, mais il ne fut envoyé qu'à une veuve de Sidon pour qu'elle lui donne à manger. Il y avait beaucoup de lépreux en Judée au temps d'Elisée, et pourtant seul Aman le syrien fut guéri! » alors les habitants de la ville se mirent en colère; ils se saisirent de lui et le conduisirent au bord d'un précipice pour le jeter en bas, mais Jésus, marchant au milieu d'eux, s'en alla.
Chapitre 21 Jésus monta à Capharnaüm. Comme il approchait de la ville, un possédé sortit des tombes. Aucune chaîne ne pouvait le retenir et il faisait beaucoup de mal aux hommes. Les démons criaient par sa bouche: «Saint de Dieu, pourquoi es-tu venu nous molester avant le temps?» Et ils le priaient de ne pas les chasser, Jésus leur demanda combien ils étaient. Ils répondirent : «Six mille six cent soixante six!» En entendant cela, les disciples furent saisis de frayeur et ils priaient Jésus de s'en aller. Jésus dit alors :«Où est votre foi? C'est le démon qui doit s'en aller et non pas moi!» Les démons crièrent donc :«Nous sortirons! Mais permets-nous d'entrer dans ces porcs!» Il y avait là, passant près de la mer, à peu près dix mille porcs à des Cananéens. «Allez-vous-en, dit alors Jésus, et entrez dans les porcs!» Avec fracas, les démons entrèrent dans les porcs et les précipitèrent à la mer. Ceux qui gardaient les porcs s'enfuirent en ville et racontèrent tout ce qui était arrivé par Jésus. Les hommes sortirent donc de la ville et trouvèrent Jésus et l'homme guéri. Les hommes furent remplis de crainte et prièrent Jésus de quitter leur territoire. Jésus s'en alla donc de chez eux et monta du côté de Tyr et Sidon, Et voici qu'une femme de Canaan, sortie de son patrie à la recherche de Jésus avec deux de ces fils, lui cria en le voyant venir avec ses disciples :«Jésus, fils de David, aie pitié de ma petite fille qui est tourmentée par le diable.» Jésus ne lui répondit même pas un mot, parce qu'ils faisaient partie du peuple incirconcis. Les disciples furent pris de pitié et dirent :«Maître, aie pitié d'eux! voie comme ils crient et comme ils pleurent!» Jésus répondit :«Je ne suis envoyé qu'au peuple d'Israël». Alors la femme vint devant lui avec ses fils, pleurant et disant :«Fils de David, aie pitié de moi!» Jésus répondit :«Il n'est pas bon d'enlever le pain des mains des fils et de le donner aux chiens!» Jésus dit cela à cause de leur impureté, car ils faisaient partie du peuple incirconcis. La femme répondit :«Seigneur, les chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres!» Alors Jésus admira les paroles de la femme et dit :«Femme grande est ta foi!» Et, les mains levées au ciel, il pria Dieu. Puis il dit :«Femme, ta fille est libérée. Va en paix!» la femme s'en alla et en rentrant chez elle, elle retrouva la petite fille qui bénissait Dieu. C'est pourquoi la femme dit :«Vraiment il n'y a pas d'autre Dieu que le Dieu d'Israël!» Et toute sa parenté s'agrégea à la loi de Dieu, selon la loi écrite au livre de Moïse.
Chapitre 22 Ce jour là, les disciples interrogèrent Jésus :«Maître, pourquoi as-tu répondu à cette femme qu'ils étaient des chiens?» Jésus répondit :«Je vous le dit en vérité, un chien est meilleur que l'homme incirconcis!» Les disciples s'attristèrent alors et dirent :«Ces paroles sont dures. Qui pourra les comprendre?» Jésus répondit :«O insensés! Si vous considérez ce que fait le chien, pour servir son maître, alors qu'il est sans intelligence, vous trouverez que j'ai parlé juste. Dites-moi : le chien, ne garde-t-il pas la maison de son maître? n'expose-t-il pas sa vie contre le voleur? Certes oui! Mais que reçoit-il? Beaucoup de coup d'injures et un peu de pain; et toujours et présente à son maître une mine joyeuse, n'est-ce pas?» -«Oui, c'est vrai, Maître!» répondirent les disciples, Jésus dit alors :«Considérez maintenant tout ce que Dieu a donné à l'homme et vous verrez combien il est injuste de ne pas observer l'alliance que Dieu a conclue avec Abraham son serviteur. Souvenez-vous de ce que David dit à Saül, roi d'Israël, contre Goliath, le Philistin :«Seigneur, dit David, quand ton serviteur gardait les troupeaux de ton serviteur, le loup, l'ours et le lion survenaient et prenaient les brebis de ton serviteur. Alors ton serviteur partait les tuer et leur reprendre les brebis. Eh bien, quel est donc cet incirconcis, sinon quelqu'un qui leur ressemble? ton serviteur partira donc, au nom du seigneur Dieu d'Israël, et tuera cet impur qui blasphème le peuple saint de Dieu!» Alors les disciples dirent :«Maître, dis-nous pour qu'elle raison l'homme doit se circoncire!» Jésus répondit :«Qu'il vous suffise que Dieu l'a commandé à Abraham en ces termes : Abraham, circoncis ton prépuce et celui de toute ta maison, car c'est une alliance entre toi et moi pour toujours!»
Last edited by LouSomPauII (28-05-2011 18:54:20)
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Chapitre 23 Cela dit, Jésus s'assit près de la montagne qui fait face à Tyr et ses disciples s'approchèrent de lui pour entendre ses paroles. Jésus dit alors :«Au paradis, après qu'Adam, premier homme trompé par Satan, eut mangé la nourriture défendue par Dieu, sa chair se rebella contre l'esprit. Alors il fit serment en ces termes :«Par Dieu, je veux te couper!» Et après avoir cassé une pierre, il prit sa chair pour la couper avec le tranchant. Aussi fut-il réprimandé par l'ange Gabriel. Il répondit :«J'ai juré par Dieu de la couper et je ne serai jamais monteur!» L'ange lui montra alors l'excroissance de sa chair et il la coupa. C'est pourquoi, de même que tout homme prend chair de la chair d'Adam, ainsi est-il est obligé d'observer tout ce qu'Adam promit par serment. Adam appliqua cela à ses fils et l'obligation de la circoncision se transmit de génération en génération. Or, au temps d'Abraham, l'idolâtrie s'étant multipliée sur la terre, peu nombreux étaient ceux qui se trouvaient circoncis. Dieu révéla donc à Abraham ce en disant :«Celui qui n'aura pas circoncis sa chair, je le rejetterais de mon peuple à jamais!». A ces paroles des Jésus, les disciples tremblèrent de crainte, parce qu'il avait parlé dans la véhémence de l'esprit. Jésus dit alors :«Laissez sa crainte à celui qui n'a pas circoncis son prépuce, parce qu'il est privé du paradis!» Puis Jésus ajouta :«Chez beaucoup, l'esprit est prompt dans le service de Dieu, mais la chair est faible. C'est pourquoi l'homme qui craint Dieu doit considérer ce qu'est la chair, d'où elle a pris origine et ce à quoi elle sera réduite. Dieu créa la chair de la boue de la terre. En elle, il insuffla le souffle vital en soufflant dedans. Quand donc la chair fait obstacle au service de Dieu, elle doit donc être méprisée comme de la boue et foulée aux pieds, car celui qui hait son âme en ce monde, la garde pour la vie éternelle. Ce qu'est la chair actuellement, ses désirent le manifestent : elle est un cruel ennemi de tout bien, car elle seule désire le péché. L'homme doit-il donc, pour complaire à son ennemi, cessez de plaire à Dieu, son créateur? Jugez-en vous-mêmes! Tous les saints et Prophètes ont été ennemis de leur chair pour le service de Dieu. C'est pourquoi spontanément et avec allégresse, ils allaient à la mort pour ne pas offenser la loi de Dieu, donné à Moïse, son serviteur, en allant servir les dieux faux et menteurs. Souvenez-vous d'Elie qui fuyait par des lieux déserts de montagne, ne mangeant que de l'herbe et vêtu de peaux de chèvre. Combien de jours ne jeûna-t-il pas! Quel froid ne supporta-t-il pas! combien de pluies le trempèrent! Et tout cela pendant les sept ans que dura l'âpre persécution de l'impure Jézabel! Rappelez-vous Elisée qui mangeait du pain d'orge et s'habillait de vêtements des plus grossiers! Je vous le dit en vérité, ceux-là, qui n'ont pas craint de mépriser leur chair, étaient terriblement redoutés des rois et des princes. Cela suffirait pour mépriser la chair, ô hommes! mais si vous regardez les tombeaux, vous saurez ce qu'est la chair!»
Chapitre 24 Jésus ajouta en pleurant: «Malheur à ceux qui sont les serviteurs de leur chair, parce qu'ils sont assurés de n'avoir aucun bien dans l'autre vie, mais seulement des tourments pour leurs péchés! Je vous le dis, il était une fois un riche bon vivant qui ne s'occupait que d'orgies. Tous les jours donc, il faisait un festin splendide. A sa porte, se tenait un pauvre couvert de plaies, nommé Lazare. ce dernier désirait avoir les miettes qui tombaient sous la table du bon vivant, mais personne ne les lui donnait. Au contraire, tous se moquaient de lui. Les chiens seuls le prenaient en pitié et léchaient ses plaies. Il arriva que le pauvre mourut et que les anges le portèrent dans les bras d'Abraham, notre père. Le riche mourut aussi et les diables le portèrent dans les bras de Satan. Alors tourmenté à l'extrême, il leva les yeux et il vit au loin Lazare dans les bras d'Abraham. Le riche cria : «Père Abraham, aie pitié de moi! Envoie Lazare pour qu'il m'apporte une goutte d'eau sur ses doigts, afin de me rafraîchir la langue, car elle est tourmentée dans cette flamme!» Abraham répondit : «Fils, souviens-toi que tu as reçu ton bien dans l'autre vie et que Lazare a reçu son mal. C'est pourquoi tu seras maintenant dans le tourment et Lazare dans la consolation.» le riche appela de nouveau : «Père Abraham, chez moi j'ai trois frères; envoie donc Lazare leur raconter tout ce que je souffre, pour qu'ils fassent pénitence et ne viennent pas ici!» Abraham répondit : «Ils ont Moïse et les Prophètes, qu'ils les écoutent!» Le riche rétorqua : «Non, Père Abraham! Mais si un mort ressuscite, ils croiront!» Abraham reprit : «Celui qui ne croit pas à Moïse et aux Prophètes, ne croira pas non plus aux morts, s'ils ressuscitent!» «Voyez donc s'ils sont bienheureux les pauvres, dit Jésus; ils sont patients, ils ne désirent que le nécessaire en haïssant la chair! Comme ils sont misérables ceux qui mènent les autres au tombeau où ils donneront leur chair en nourriture aux vers. Ils n'apprennent pas la vérité, mais se comportent au contraire ici-bas, comme des immortels! Ils se bâtissent donc de grandes maisons, achètent de grandes rentes et vivent superbement.»
Chapitre 25 Celui qui écrit ceci dit alors : «Maître, tes paroles sont vraies et c'est pourquoi nous avons tout
abandonné pour te suivre. Dis-nous comment nous devons haïr notre chair, puisqu'il n'est pas permis de tuer, et que, si l'on vit, il faut la nourrir.» Jésus répondit : «garde ta chaire comme un cheval et tu vivras en sécurité parce qu'à un cheval on mesure sa nourriture, mais on ne mesure pas sa fatigue; on lui met le mors pour qu'il marche à ta guise; on l'attache pour qu'il ne fasse de mal à personne; on le loge dans un endroit grossier et on le bat quand il n'est pas obéissant. Ainsi feras-tu donc, toi aussi, Barnabé, et tu vivras toujours avec Dieu! Ne scandalisez pas de mes paroles car David, le Prophète, agissait de même, comme il l'avoue en disant : «Je suis comme un cheval près de toi; je suis toujours avec toi.» Maintenant, dites-moi quel est le plus pauvre, celui qui se contente de peu, ou bien celui qui désire beaucoup? je vous le dis en vérité, si le monde était sain d'esprit, il n'amasserait rien individuellement, mais tout serait en commun; on reconnaît sa folie en ceci : plus il amasse, plus il désire; et tout ce qu'il amasse, il l'amasse pour le repos corporel des autres. C'est pourquoi il vous suffira d'un seul vêtement. Jetez votre bourse. Ne portez ni sac, ni chaussures aux pieds et ne pensez pas : «Qu'adviendra-t-il de nous? » Pensez à faire la volonté de Dieu et Lui pourvoira si bien à vos besoins que vous ne manquerez de rien. Moi je vous le dis en vérité, amasser beaucoup dans cette vie est une bonne preuve qu'on a rien à recevoir dans l'autre. En effet, celui qui a pour patrie Jérusalem ne bâtit pas de maison en Samarie, puisqu'il y a inimitié entre ces deux villes. Comprenez-vous ?» - «Oui », répondirent les disciples.
Chapitre 26 Jésus dit alors :«Un homme est en voyage. En chemin, il découvre un trésor dans un champ qui est en vente pour cinq deniers. A cette nouvelle, l'homme vend aussitôt son manteau pour acheter ce champ. Est-ce que c'est croyable?». -«Celui qui le croirait pas serait pour un fou», répondirent les disciples. «Vous serez donc fous, dit Jésus, si vous ne donnez pas vos sens à Dieu pour acheter votre âme dans laquelle se trouve le trésor inégalable, puisque pour celui qui aime Dieu, Dieu est à lui, et celui qui a Dieu a tout!» Pierre intervint : «Maître, comment doit-on aimer Dieu de véritable amour? Dis-le nous!» - En vérité, je vous le dis, répondit Jésus, celui qui ne haïra pas son père, sa mère, ainsi que sa propre vie, ses enfants et sa femme pour l'amour de Dieu, celui-là ne mérite pas d'être aimé par Dieu». Pierre reprit : «Maître, il est écrit dans la loi de Dieu, au livre de Moïse : «Honore ton père pour vivre longuement sur terre». Et il est dit aussi : «Qu'il soit maudit le fils qui n'obéira pas à son père et à sa mère!» C'est pourquoi Dieu ordonna qu'un tel fils désobéissant fût lapidé par la colère du peuple, devant la porte de la ville. Alors comment dis-tu qu'il faut haïr père et mère ?». Jésus répondit : «Chacune de mes paroles est vraie parce qu'elle n'est pas de moi mais de Dieu qui m'a envoyé à la maison d'Israël. Aussi je vous le dis que tout ce que vous avez, c'est Dieu qui vous l'a donné. Qu'y a-t-il donc de plus précieux : le don ou bien le donateur ? Quand ton père, ta mère, toute autre chose sont pour toi un scandale dans le service de Dieu, abandonne-les comme des ennemis!» «Dieu n'a-t-il pas dit à Abraham : «Sors de la maison de ton père et de ta parenté et viens habiter le pays que je te donnerai ainsi qu'à ta descendance». Pourquoi donc Dieu dit-il cela ? Mais parce que le père d'Abraham était sculpteur et qu'il façonnait et adorait les dieux menteurs. Aussi y avait-il inimitié entre eux à tel point que le père voulut faire brûler son fils» Pierre reprit : «Tes paroles sont vraies. Dis-nous donc comment Abraham raillait son père!» Jésus répondit : «Abraham avait sept ans quand il commença à chercher Dieu. Un jour donc, il dit à son père : - «Qu'est ce qui a fait l'homme ? » - «C'est l'homme, répondit sottement le père. Parce que moi je t'ai fait et mon père m'a fait ». - «Père, reprit Abraham, ce n'est pas cela. Car j'ai entendu un vieillard dire en pleurant : «Mon Dieu, pourquoi ne m'as tu pas donné d'enfants ?» - «C'est vrai, fils, répondit le père, Dieu aide l'homme à faire l'homme, mais il n'y met pas la main. Il faut seulement que l'homme aille prier son Dieu et qu'il lui donne des agneaux et des brebis et son Dieu l'aidera». - «Combien y a-t-il de dieux, père ?» reprit Abraham. - «Il y en a une infinité, fils» répondit le vieillard. - «Père, dit Abraham, que ferai-je si je sers un Dieu et qu'un autre veuille me faire du mal parce que je ne le sers pas? Une discorde s'élèvera certainement entre eux et il y aura la guerre parmi les dieux. Mais si par hasard le dieu qui me veut du mal tue mon Dieu, que ferai-je? Il me tuera certainement moi aussi!» - Fils, répondit en riant le vieillard, n'aie pas peur, car aucun dieu ne fera la guerre à un autre dieu. En effet, dans le grand temple, il y a mille dieux avec le grand Baal. Eh bien, j'ai bientôt soixante-dix ans et je n'ai jamais vu un dieu en souffleter un autre. Et pourtant, tous ne servent pas le même dieu, mais
celui-ci sert l'un et celui-là un autre». - «Ils sont donc en paix entre eux.» - «Oui, dit le père, ils sont en paix.» Abraham dit alors : «Père, comment sont les dieux ? » - «Insensé, répondit le vieillard, chaque jour je façonne un dieu que je vend pour acheter du pain, et toi tu ne sais pas comment sont les dieux!» Juste à ce moment, il fabriquait une idole. «Celui-là, dit-il, est en bois de palmier. Celui-ci en olivier. ce petit-là est en ivoire, regarde comme il est beau! Ne dirait-on pas qu'il est vivant? Pour sûr, il ne lui manque que le souffle!» - «Père, répondit Abraham, ils n'ont donc pas de souffle les dieux? Comment alors donnent-ils le souffle? S'ils sont sans vie, comment donnent-ils la vie? Père, ils ne sont certainement pas Dieu!» A ces paroles, le vieillard se mit en colère : - «Si tu étais en âge de raisonner, dit-il, je te romprais la tête avec cette hache. Mais tais-toi car tu n'as pas encore de raison!» - «Père, répondit Abraham, si les dieux aident à faire l'homme, comment se fait-il que l'homme fassent les dieux? Et si les dieux se fabriquent avec du bois, c'est un grand péché que de brûler le bois! Mais dis-moi, père, pourquoi, alors que tu as façonné tant de dieux, ne t'ont-ils pas aidé a faire tant d'enfants? Tu serais ainsi le plus puissant du monde!» Le vieillard était hors de lui d'entendre son fils parler ainsi. Celui-ci ajouta : - «Père, pendant un certain temps le monde a été vide d'hommes, n'est ce pas?» - «Oui, répondit le vieillard, et pourquoi ?» - «Parce que, dit Abraham, je voudrai savoir qui a fait le premier dieu ». - «Sors d'ici tout de suite, dit le vieillard! Laisse-moi fabriquer rapidement ce dieu et ne m'adresse pas la parole, car quand tu as faim tu veux du pain et pas des paroles». - «Un beau dieu, certainement, dit Abraham, que vous taillez comme vous voulez et qui ne se défend pas!» Le vieillard se mit alors en colère et dit : - «Tout le monde dit que c'est un dieu, et toi, fou, tu dis qu'il ne l'est pas? Par mes dieux, si tu étais un homme, je te tuerais!» Et cela dit, il donna des coups de poing et de pied à Abraham, et il le chassa de la maison.
Chapitre 27 Les disciples riaient de la folie du vieillard et admiraient la prudence d'Abraham. Jésus les réprimanda en disant : «Vous avez oublié les paroles du Prophète : Le rire présent est une annonce des larmes à venir. Et encore : Tu n'iras pas où l'ont rit, mais assieds-toi là où l'on pleure, car cette vie traverse des misères». Jésus dit alors : «Ne savez-vous pas qu'au temps de Moïse, Dieu changea en animaux stupides beaucoup d'hommes qui se trouvaient en Egypte parce qu'ils avaient ri et qu'ils s'étaient moqués des autres? Prenez garde! Ne riez de rien parce que vous pleurerez». Les disciples dirent : «Nous rions de la folie du vieillard». Jésus reprit alors : «En vérité, je vous le dis, chacun aime ce qui lui ressemble et s'y complaît. Si donc vous n'étiez pas fous, vous ne ririez pas de la folie». Ils répondirent «Que Dieu aie pitié de nous ». Jésus dit : «Qu'il en soit ainsi». Philippe intervint alors : «Maître, comment arriva-t-il que le père d'Abraham voulût faire brûler son fils?» Jésus répondit : «Abraham parvenu à l'âge de douze ans, son père lui dit un jour : «Demain, c'est la fête de tous les dieux. Nous irons donc dans le grand temple et nous porterons un présent à Baal, mon grand dieu. Et toi, tu te choisiras un dieu, parce que tu es en âge d'avoir un dieu. » Abraham, en rusant répondit : «Volontiers, mon père ». Ils allèrent donc au temple le matin de bonne heure, avant personne d'autre. Mais Abraham portait une hache cachée sous son vêtement. Une fois dans le temple, tandis que la foule grossissait, Abraham se cacha derrière une idole dans un endroit sombre du temple. Son père crut en s'en allant qu'Abraham était parti à la maison avant lui; il ne se mit donc pas à sa recherche.
Chapitre 28 Lorsque tous eurent quitté le temple, les prêtres fermèrent et s'en allèrent. Abraham prit alors la hache et coupa les pieds de toutes les idoles, sauf ceux du grand dieu Baal auprès duquel il déposa la hache. Comme les statues étaient vieilles et faites de plusieurs morceaux, en morceaux elles s'écroulèrent. Ensuite, comme Abraham sortait du temple, il fut aperçu par certains qui soupçonnèrent d'y être allé voler quelque chose. Ils le retinrent donc, et arrivés au temple, en voyant leurs dieux brisés de cette manière, ils crièrent en pleurant : «Venez vite, hommes, et tuons celui qui a tué nos dieux ». Près de dix mille hommes ainsi que les prêtres accoururent et demandèrent à Abraham pour quelle raison il avait détruit leurs dieux. Abraham répondit : «Vous êtes insensés. Est-ce qu'un homme peut tuer Dieu? C'est le grand Dieu qui les a tués. Ne voyez-vous pas la hache qu'il a aux pieds ? Il ne
veut certainement pas de compagnons ». Le père d'Abraham arriva alors. Se rappelant tous les discours qu'Abraham avait prononcés contre leurs dieux et reconnaissant la hache avec laquelle Abraham avait brisé les idoles, il s'écria : «C'est mon traître de fils qui a tué nos dieux, car cette hache est à moi ». Il leur raconta alors tous ce qui s'était passé entre lui et son fils. Les hommes rassemblèrent donc une grande quantité de branches et, après avoir lié les mains et les pieds d'Abraham, ils le couchèrent sur les branches et ils y mirent le feu. Et voici que Dieu, par son ange commanda au feu de ne pas brûler Abraham, son serviteur. Le feu prit avec grande fureur et brûla près de deux mille hommes qui parmi ceux qui avaient condamné Abraham à mort. Abraham, au contraire, se trouva libre et porté par l'ange de Dieu près de la maison de son père, sans voir qui le portait. C'est ainsi qu'Abraham échappa à la mort.
Chapitre 29 Philippe dit alors : «Grande est la miséricorde de Dieu envers ceux qu'il aime. Dis-nous, Maître : Comment Abraham parvint-il à la connaissance de Dieu? » Jésus répondit : «Arrivé près de la maison de son père, Abraham craignit d'y entrer. Il s'en éloigna donc un peu et s'assit sous un palmier. Comme il se tenait là, il se dit : «Dieu doit avoir plus de vie et de force que l'homme, puisqu'il fait l'homme ». Alors, en regardant les étoiles, la lune et le soleil, il pensa qu'ils étaient dieu; mais considérant leur mutabilité et leurs mouvements, il dit : «Dieu ne doit pas bouger et les nuages ne doivent pas l'obscurcir, sans quoi les hommes seraient anéantis ». Puis, tandis qu'il hésitait ainsi, il s'entendit appeler par son nom : «Abraham!» mais s'étant retourné et ne voyant personne d'aucun côté, il dit : «J'ai pourtant entendu qu'on m'appelait par mon nom : «Abraham!» Puis deux autres fois, de la même manière, il s'entendit appeler par son nom : «Abraham!» Il répondit : «Qui m'appelle?» Alors il entendit qu'on disait : «je suis Gabriel l'ange de Dieu». Abraham fut rempli de crainte. L'ange le réconforta : «Ne crains rien, Abraham, car tu es ami de Dieu. En effet quand tu as mis en pièces les dieux des hommes, tu as été élu par le Dieu des anges et des Prophètes, et tu es inscrit au livre de la vie.» Abraham demanda alors : «Que dois-je faire pour servir le Dieu des anges et des saints Prophètes?» L'ange répondit : «Va à cette source et lave-toi, parce que Dieu veut parler avec toi.» Abraham reprit : «Mais comment dois-je me laver?» Alors l'ange se présenta à lui même en beau jeune homme et se lava dans la source en disant : «Fais ainsi, toi aussi, Abraham!» Après qu'Abraham se fut lavé, l'ange poursuivit : «va sur cette montagne, car c'est là que Dieu veut te parler». Abraham gravit la montagne comme l'ange le lui avait indiqué. S'étant assis sur ses jambes, il se disait : «Quand donc le Dieu des anges me parlera-t-il ? » Il entendit des voies suaves qui l'appelaient : «Abraham!» Il répondit : «Abraham! Qui m'appelle ? » La voix reprit : «Je suis ton Dieu, Abraham». Rempli de frayeur Abraham tomba la face contre terre en disant : «Comment ton serviteur pourra-t-il t'écouter, lui qui est poussière et cendre ? » Alors Dieu dit : «Ne crains pas, mais lève toi, car je t'ai choisi pour être mon serviteur, et je veux te bénir et te faire croître en un grand peuple. C'est pourquoi, sors de la maison de ton père et de ta parenté et viens habiter le pays que je te donnerai ainsi qu'à ta descendance ». Abraham répondit : «Seigneur, je ferai tous cela, mais protège-moi pour qu'aucun autre dieu ne me fasse du mal». Alors Dieu prononça ces paroles : «Je suis seul et il n'y a pas d'autre Dieu que moi. Je frappe et je guéris, je tue et je donne la vie, je conduis en enfer et j'en retire, et personne ne peut se libérer de mes mains». Dieu lui donna alors l'alliance de la circoncision. C'est ainsi que notre père Abraham connut Dieu. Cela dit, Jésus leva les mains en disant : «A toi soient honneur et gloire, ô notre Dieu, Ainsi soit-il »!
Chapitre 30 A l'approche de la Scénopégie, fête de notre peuple, Jésus se rendit à Jérusalem . L'ayant appris, les scribes et les prêtres tinrent conseil pour le surprendre dans ses paroles . Un docteur s'approcha donc de lui et dit : « Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? » Jésus répondit : « Qu'est-il écrit dans la loi ? » Le tentateur reprit : « Aime le Seigneur ton Dieu et ton prochain. Tu aimeras ton Dieu par dessus tout, de tout ton coeur et de toute ton âme, et ton prochain comme toi-même ». Jésus répondit : « Tu as bien répondu, va donc et fais de même, je te le dis, et tu auras la vie éternelle». Mais lui dit : « Et qui est mon prochain » ? Jésus répondit en levant les yeux : « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, ville reconstruite en malédiction . En chemin il fut pris par des voleurs, blessé et dépouillé. Le laissant à moitié mort, ils s'en allèrent. Il arriva qu'un prêtre passa par là. Ayant vu le blessé, il passa outre sans le saluer. De même, un lévite passa sans un mot. Il arriva qu'un Samaritain passa aussi. A la vue du blessé, il fut pris de compassion : il descendit de cheval, souleva le blessé, lava ses blessures avec du vin, les oignit avec un onguent et les pansa. En le réconfortant, il le mit sur son cheval. Le soir, à l'auberge, il le confia à la garde de l'hôte. Le lendemain matin, en se levant, il dit : « Prends soin de lui, je te
rembourserai tout». Il donna au blessé quatre deniers d'or pour l'hôte, et il lui dit : « Bon courage. Je reviendrai bientôt et je te conduirai chez moi» . Dis-moi, dit Jésus, de ceux-ci, qui a été le prochain? Le docteur répondit : « Celui qui fit miséricorde ». Alors Jésus dit : « Tu as bien répondu. Va donc et fais de même ». Confus, le docteur s'en alla.
Chapitre 31 Les prêtres s'approchèrent de Jésus1 : « Maître, dirent-ils, est-il permis de payer l'impôt à César » ? Jésus se retourna vers Judas et lui dit : « As-tu de l'argent ? » - Après avoir pris un denier en main, Jésus se tourna vers les prêtres et leur dit : « Ce denier porte une effigie, dites-moi donc de qui elle est ? » Ils répondirent : « De César ». - « Donnez donc à César ce qui est de César, dit Jésus, et ce qui est de Dieu, donnez-le à Dieu ». Alors, confus, ils s'en allèrent. Et voici qu'un centurion s'approcha et dit : « Seigneur, mon fils est malade. Aie pitié de ma vieillesse ». Jésus répondit : « Que le Seigneur Dieu d'Israël ait pitié de toi » ! L'homme s'en alla et Jésus dit : « Attends-moi, je vais aller chez toi prier sur ton fils ». Le centurion répliqua : « Seigneur, je ne suis pas digne qui toi, Prophète de Dieu, tu viennes chez moi : la parole que tu as dite pour le salut de mon fils me suffit, car ton Dieu t'a constitué seigneur sur toute maladie et, comme me l'a dit son ange tandis que je dormais. Alors, Jésus fut saisi d'une grande admiration et, se tournant vers la foule, il dit : «Regardez cet étranger, il a plus de foi que je n'en ai trouvé en Israël ». Et se retournant vers le centurion, il dit : « va en paix, car Dieu a voulu rendre la santé à ton fils à cause de la grande foi qu'il t'a donnée ». Le centurion s'en alla et en route il rencontra ses serviteurs qui lui annoncèrent comment son fils était guéri. L'homme répondit : « A quelle heure la fièvre l'a-t-elle quitté » ? Ils dirent : « Hier, à la sixième heure, la fièvre l'a abandonné ». L'homme reconnut qu'au moment où Jésus avait dit : « Que le Seigneur Dieu d'Israël ait pitié de toi », son fils avait recouvré la santé. L'homme crut donc à notre Dieu et, rentré chez lui, il mit en pièces tous ses dieux en disant : « Seul le Dieu d'Israël est le Dieu vrai et vivant » . C'est pourquoi, dit-il, que personne ne mange mon pain s'il n'adore pas le Dieu d'Israël ».
Chapitre 32 Un expert de la loi invita Jésus à dîner pour le tenter. Jésus y alla avec ses disciples. Beaucoup de scribes l'attendaient aussi à la maison pour le tenter . Or les disciples se mirent à table sans se laver les mains. Les scribes interpellèrent Jésus en ces termes : «Pourquoi tes disciples n'observent-ils pas les traditions de nos anciens et ne se lavent-ils pas les mains avant de manger le pain1 » ? Jésus répondit : « Et moi, je vous demande : Pour quelle raison avez-vous supprimé le précepte de Dieu pour observer vos traditions ? Vous dites aux enfants dont le père est pauvre : « Offre et fais voeu au temple ». Ils font voeu du peu dont ils devraient nourrir leur père. Quand leurs pères veulent prendre l'argent, les enfants s'écrient : « Il est consacré à Dieu, cet argent-là ». Et les pères souffrent. Oh, faux scribes, hypocrites. Est-ce que Dieu dépense cet argent ? Bien sûr que non, car Dieu ne mange pas, comme il le dit par son serviteur le Prophète David : « Est-ce que je mangerai la chair des taureaux et que je boirai le sang des béliers ? Rends-moi le sacrifice des louanges, et offre-moi tes voeux, car, si j'avais faim, je ne te demanderais rien, puisque tout est entre mes mains et que l'abondance du paradis est avec moi ». Hypocrites, vous faites cela pour remplir votre bourse et vous prélevez la dîme sur la rue et la menthe ! Misérables, pourquoi montrez-vous très clairement aux autres la voie par laquelle vous ne voulez pas passer ? Vous, scribes et docteurs, vous chargez les épaules des autres de poids intolérables, mais vous-mêmes ne voulez pas les toucher d'un seul doigt . Je vous le dis en vérité, tout mal est entré dans le monde sous le couvert des anciens . Dites-moi, l'idolâtrie, qui la fit entrer dans le monde sinon l'usage des anciens? En effet, il y eut un roi qui aimait énormément son père ; ce dernier se nommait Baal. A la mort de son père, le fils, pour se consoler fit faire une effigie à sa ressemblance et la mit sur la place de la ville. Il décréta que serait tué celui qui s'approcherait de cette stature dans un rayon de quinze coudées et que, sous aucun prétexte nul ne devrait le molester . Aussi les malfaiteurs en raison du profit qu'ils en tireraient, commencèrent-ils à offrir à la statue des roses et des fleurs. En peu de temps, cette offrande se changea en argent et en nourriture, si bien que pour l'honorer ils l'appelèrent Dieu. Cette habitude se changea en loi, de sorte que l'idole de Baal se répandit dans le monde entier. Oh, comme Dieu s'en plaint par le Prophète Isaïe en disant : « Vraiment ce peuple m'adore en vain, car ils ont détruit ma loi que je leur ai donnée par Moïse, mon serviteur, et ils suivent les traditions de leurs anciens ». « Je vous le dis en vérité, manger le pain avec les mains sales ne souille pas l'homme ; ce qui le souille, ce n'est pas ce qui entre en lui, mais ce qui en sort ». Un scribe dit alors : « Donc, si je mange du porc et d'autres aliments impurs, ils ne souilleront pas ma
conscience » ? Jésus répondit : « La désobéissance ne peut pas entrer dans l'homme, mais elle peut sortir de lui, de son coeur ; il sera donc souillé s'il mange l'aliment défendu. » Un docteur dit alors : « Maître, tu as beaucoup parlé contre l'idolâtrie, comme si le peuple d'Israël avait des idoles ; tu nous fais injure » ! Jésus répondit : « Je sais bien qu'aujourd'hui, en Israël, il n'y a pas de statues de bois, mais il y a des statues de chair ». Tous les scribes, en colère, répliquèrent : « Sommes-nous des idolâtres »? Jésus répondit : « Je vous le dis en vérité : le précepte ne dit pas : « tu adoreras », mais il dit : « tu aimeras le Seigneur ton Dieu de toute ton âme, de tout ton coeur et de tout ton esprit. «Est-ce vrai »? dit Jésus ; « C'est vrai », répondirent-ils tous.
Chapitre 33 Jésus dit alors : « En vérité, tout ce que l'homme aime, ce pourquoi il laisse tout le reste, c'est cela son dieu. Ainsi le fornicateur a-t-il la prostituée pour idole; celui qui mange et qui boit a pour idole sa propre chair ; l'avare a pour idole l'argent et l'or. Et ainsi de chaque pécheur ». Celui qui l'avait invité dit alors : « Maître, quel est le plus grand péché ? » Jésus répondit : « Quelle est la plus grande ruine pour une maison ? » Tous se taisaient. Alors de son doigt, Jésus montra les fondations et dit : « Dès que les fondations s'écroulent, la maison tombe en ruines et on doit la reconstruire. Mais lorsque s'écroule n'importe quel autre élément de la maison, on peut réparer. De même, je vous le dis, l'idolâtrie est pour l'homme le plus grand des péchés ; en effet, elle le prive totalement de foi et, par conséquent, de Dieu ; et il ne peut plus avoir aucun fruit spirituel ; tandis que tout autre péché lui laisse l'espoir d'obtenir miséricorde. Je dis donc que l'idolâtrie est le plus grand des pêchés ». Tous étaient émerveillés des paroles de Jésus, reconnaissant qu'on ne pouvait rien y reprendre . Jésus ajouta : « Rappelez-vous ce que Dieu a dit et ce que Moïse et Josué ont écrit dans la loi, et vous verrez combien ce péché est grave. S'adressant à Israël Dieu dit : « Tu ne te feras aucune représentation de ce qui se trouve au ciel ou de ce qui se trouve sous le ciel ; tu ne t'en feras pas de ce qui se trouve sur la terre ni de ce qui se trouve sous la terre ; ni de ce qui se trouve sur l'eau ou de ce qui se trouve dans l'eau. parce que je suis ton Dieu, fort et jaloux qui se vengera de ce péché sur les pères et sur leurs enfants jusqu'à la quatrième génération ». Rappelez-vous que, lorsque notre peuple eut façonné un veau et qu'il l'eût adoré, Josué et la tribu de Lévi tirèrent l'épée sur l'ordre de Dieu et tuèrent cent vingt mille de ceux qui ne demandèrent pas pardon à Dieu envers les idolâtres! »
Chapitre 34 Devant la porte se tenait quelqu'un dont la main droite était repliée de sorte qu'il ne pouvait s'en servir. Alors, élevant son coeur vers Dieu, Jésus pria. Puis il dit : « Afin que vous sachiez que mes paroles sont vraies, je dis : « Au nom de Dieu, homme, étends ta main malade.» Il l'étendit, guérie, comme si jamais elle n'avait eu mal . Ensuite, ils commencèrent à manger avec crainte de Dieu. Après avoir un peu mangé, Jésus reprit : « Je vous le dis en vérité, il vaudrait mieux brûler une ville que d'y laisser une mauvaise coutume. A ce propos, Dieu est irrité contre les princes et les rois de la terre auxquels il a donné l'épée pour détruire les iniquités. » Puis Jésus dit : « quand tu es invité, je te rappelle de ne pas te mettre à la première place, de peur que, s'il arrive un ami de l'hôte plus important que toi, celui-ci ne te dise : « Lève-toi et assieds-toi plus bas, » ce qui serait pour toi une honte. Mais va t'asseoir à la place la plus modeste afin qu'en te voyant, celui qui t'a invité dise : « Lève-toi, ami, et viens t'asseoir ici, plus haut » ; et alors ce sera pour toi un grand honneur. Car celui qui s'élève sera humilié et celui qui s'humilie sera élevé. Je vous le dis en vérité, Satan ne devint pas réprouvé pour un autre péché que pour son orgueil, comme le dit le Prophète Isaïe en l'invectivant en ces termes « Comment es-tu tombé du ciel, Lucifer, toi qui étais la beauté des anges et qui brillais comme l'aurore? Vraiment ton orgueil est tombé par terre. » Je vous le dis en vérité, si l'homme connaissait ses misères, il pleurerait toujours ici-bas et il se considérerait comme plus vil que toute autre chose. Ce n'est pas pour une autre raison que le premier homme et sa femme pleurèrent cent ans sans s'arrêter en demandant pardon à Dieu. Car ils reconnaissaient vraiment où ils étaient tombés par leur orgueil. » Cela dit, Jésus rendit grâces. Ce jour-là, furent rendus publics à Jérusalem tout ce que Jésus avait dit et le miracle qu'il avait fait. Aussi le peuple remerciait-il Dieu en bénissant son saint nom. Mais comme les scribes et les prêtres avaient entendu dire qu'il avait parlé contre les traditions des anciens, ils s'enflammèrent d'une haine plus grande et endurcirent leur coeur comme Pharaon. Ils cherchaient donc une occasion de le faire mourir, mais ils ne la trouvaient pas.
Chapitre 35 Jésus quitta Jérusalem et s'en alla au désert de l'autre côté de Jourdain. Quand ils furent assis, ses
disciples lui dirent : «Maître, dis-nous comment Satan tomba par orgueil, car nous avons entendu dire qu'il tomba par désobéissance, et dis-nous pourquoi il pousse toujours l'homme à faire le mal.» Jésus répondit : «Dieu ayant créé une masse de terre et l'ayant laissée pendant 25 000 ans sans rien faire d'autre, Satan, qui était en quelque sorte prêtre et chef des anges, sut, grâce à la grande intelligence qu'il avait, que Dieu devait tirer de cette masse de terre cent quarante quatre mille marqués du caractère de la prophétie ainsi que le Messager de Dieu dont il avait créé l'âme soixante mille ans avant quoi que ce fût . Aussi dans son indignation, il excitait les anges : «Prenez garde, disait-il, un jour Dieu voudra que nous révérions cette terre. Mais considérez que nous sommes esprit et que par conséquent il ne convient pas de le faire. » Aussi beaucoup se séparèrent de Dieu. Alors, un jour que tous les anges étaient rassemblés, Dieu dit : « Vite, que chacun de ceux qui me considèrent comme leur Seigneur révèrent cette terre. Ceux qui aiment Dieu se prosternèrent, mais Satan et ceux qui pensaient comme lui dirent : «Seigneur, nous sommes esprit, et par conséquent il n'est pas juste que nous révérions cette boue. » A peine avait-il dit cela que Satan devint horrible, épouvantable à voir, et que ses partisans devinrent hideux, car, à cause de leur rébellion, Dieu leur reprit cette beauté qu'il leur avait donnée en les créant. Relevant la tête, les saints anges virent le monstre épouvantable qu'était devenu Satan ainsi que ses partisans, et de frayeur, ils tombèrent la face contre terre. Satan dit alors : « Seigneur, tu m'as rendu hideux injustement, mais j'en suis content, car je veux détruire tout ce que tu feras.» Les autres diables dirent : « Ne l'appelle pas Seigneur, Lucifer, parce que c'est toi le Seigneur. » Dieu dit alors aux partisans de Satan : « Repentez-vous et reconnaissez-moi pour Dieu, votre créateur. » Ils répondirent : « C'est de t'avoir révéré que nous nous repentons parce que tu n'es pas juste, tandis que Satan est juste et innocent. C'est lui notre Seigneur. » Dieu dit alors, « Allez-vous en loin de moi, maudits, car je n'ai pas pitié de vous . » En s'en allant, Satan cracha sur cette masse de terre ; ce crachat, l'ange Gabriel l'enleva avec un peu de terre. De là vient le nombril que l'homme a maintenant dans le ventre.
Chapitre 36 Les disciples restaient très frappés de la rébellion des anges. Jésus dit alors : « En vérité, je vous le dis : celui qui ne prie pas est plus scélérat que Satan et subira de plus grandes peines. Car Satan n'eut avant sa chute aucun exemple à craindre, Dieu ne lui envoya non plus aucun Prophète pour l'inviter à faire pénitence, tandis que l'homme, maintenant que tous les Prophètes sont venus, sauf le Messager de Dieu qui viendra après moi, puisque Dieu veut que je prépare sa route, mais l'homme, dis-je, malgré les exemples infinis qu'il a de la justice de Dieu, vit tranquille, sans aucune crainte, comme si Dieu n'existait pas. Comme a dit de tels hommes, le Prophète David : « Le sot a dit dans son coeur : il n'y a pas de Dieu» Aussi se sont-ils corrompus et sont-ils devenus abominables sans faire aucun bien» Priez sans cesse, ô mes disciples, pour recevoir ; car qui cherche, trouve ; à qui frappe, on ouvre et qui demande, reçoit. Dans la prière, ne vous souciez pas de parler beaucoup, car Dieu fait attention au coeur, comme il le dit par Salomon : « Mon serviteur, donne-moi ton coeur ». Je vous le dis en vérité, vive Dieu, les hypocrites font grande oraison en tout lieu de la ville pour être vus et considérés comme saints par les gens, mais leur coeur est plein de scélératesse. Aussi ne comprennent-ils pas ce qu'ils demandent. Il faut que tu comprennes ta prière, si tu veux que Dieu la reçoive. Or, dites-moi, qui irait parler au gouverneur romain, ou à Hérode, sans d'abord comprendre son propre coeur, où il va et ce qu'il va faire ? Personne, assurément. Et si l'homme fait ainsi pour parler avec l'homme, que doit faire l'homme pour parler avec Dieu, lui demander pardon de ses péchés et le remercier de tout ce qu'il lui a donné ? Je vous le dis en vérité, très peu font une véritable prière. C'est pourquoi Satan a pouvoir sur eux, car Dieu ne veut pas de ceux qui l'honorent des lèvres ; dans le temple, leurs lèvres demandent miséricorde et leur coeur crie justice. Comme il dit à Isaïe le Prophète : « Ote-moi ce peuple, il m'incommode, car ils m'honorent des lèvres, mais leur coeur est loin de moi . Je vous le dis en vérité, celui qui va prier inconsidérément se moque de Dieu. Qui donc irait parler à Hérode en lui tournant le dos, et dirait en sa présence du bien du gouverneur Pilate qu'il hait à mort ? Personne assurément. Néanmoins, l'homme qui va prier et qui ne s'y prépare pas, tourne le dos à Dieu et présente son visage à Satan. Il dit du bien de ce dernier, car il a dans le coeur l'amour des iniquités dont il ne s'est pas repenti. Si quelqu'un qui t'a injurié te disait avec les lèvres : « Pardonne-moi!» et qu'avec la main, il te donnait un soufflet, comment lui pardonnerais-tu? Dieu aura-t-il pitié de ceux qui disent avec leurs lèvres : « Seigneur, aie pitié de nous! », tandis que leur coeur aime les iniquités et qu'ils pensent à de nouveaux péchés ? »
Chapitre 37 Les disciples pleuraient aux paroles de Jésus. Ils lui demandèrent : « Seigneur, apprends-nous à prier ». Jésus répondit : « Considérez ce que vous feriez si le gouverneur romain vous arrêtait pour vous mettre à mort. Eh bien, cela même, faites-le quand vous allez prier. Que vos paroles soient celles-ci : Seigneur notre Dieu, que ton nom soit sanctifié. Que ton règne vienne en nous. Que ta volonté soit toujours faite au ciel. Donne-nous le pain de ce jour. Pardonne-nous nos péchés de même que nous pardonnons à ceux qui pèchent contre nous. Ne nous laisse pas tomber dans les tentations. Mais délivre-nous du mal. Car toi seul est notre Dieu à qui appartiennent gloire et honneur à jamais ».
Chapitre 38 Jean répondit : « Maître, cesserons-nous de nous laver alors que Dieu l'a commandé par Moïse? Jésus répliqua : « Pensez-vous que je sois venu détruire la loi et les Prophètes? Je vous le dis en vérité, vive Dieu, je ne suis pas venu la détruire, mais au contraire l'observer. Tout Prophète en effet a observé la loi de Dieu ainsi que tout ce que Dieu a dit par les autres Prophètes. Vive Dieu, en présence de qui se tient mon âme, personne ne peut plaire à Dieu s'il abolit un précepte pour infime qu'il soit. Il sera lui aussi infime dans le royaume de Dieu, et même il n'y aura plus aucune part. Bien plus, je vous le dis, une seule syllabe de la loi ne peut être abolie sans péché très grave. Au contraire, je vous avertis qu'il faut observer ce que Dieu dit par le Prophète Isaïe : « Lavez-vous et soyez purs. Otez vos pensées de mes yeux» Je vous le dis en vérité, toute l'eau de la mer ne lavera pas celui qui aime de coeur les iniquités. Et je vous dis encore que personne ne fera une prière agréable à Dieu s'il n'est pas lavé; au contraire, il chargera son âme d'un péché semblable à l'idolâtrie. Croyez-moi, si l'homme priait Dieu comme il convient, il obtiendrait certainement autant qu'il demande. Rappelez-vous Moïse , serviteur de Dieu, qui, par la prière flagella l'Egypte, ouvrit la Mer Rouge et y engloutit Pharaon avec son armée. Rappelez-vous Josué qui fit arrêter le soleil; Samuel qui épouvanta l'innombrable armée des Philistins ; Elie qui fit pleuvoir le feu du ciel ; Elisée qui ressuscita un mort; et tant d'autres Prophètes saints qui obtenaient tout ce qu'ils demandaient par la prière. C'est que ceux-là, à la vérité, ne se recherchaient pas eux-mêmes dans leurs propres affaires; ils ne recherchaient que Dieu et son honneur.
Chapitre 39 Jean dit alors : «Tu as bien parlé, Maître, mais il nous reste encore à savoir comment l'homme pécha par orgueil. Jésus répondit : Quand Dieu eut chassé Satan, et que l'ange Gabriel eut purifié cette masse de terre où Satan avait craché, Dieu créa tout ce qui vit, aussi bien les animaux qui volent que ceux qui marchent et ceux qui nagent, et il orna le monde de tout ce qu'il a. Un jour, Satan s'approcha des portes du paradis et, voyant les chevaux manger de l'herbe, il leur annonça que, si cette masse de terre recevait une âme, ils en souffriraient beaucoup et qu'ils feraient bien de piétiner cette terre de façon qu'elle ne soit plus bonne à rien. Les chevaux s'ébrouèrent et se disposèrent avec fougue à ravager cette terre qui gisait parmi les lis et les roses. Alors Dieu donna le souffle au morceau de terre impure sur laquelle se trouvait le crachat de Satan que Gabriel avait enlevé de la masse, et il suscita le chien. Celui-ci en aboyant, remplit de peur les chevaux qui s'enfuirent. Puis Dieu donna l'âme à l'homme, tandis que tous les saints anges chantaient. : «Béni soit ton saint nom, ô Dieu notre Seigneur ». Se dressant sur ses pieds, Adam vit, en l'air, une inscription brillante comme le soleil. Elle disait : « Il n'y a qu'un seul Dieu, et Muhammad est le Messager de Dieu » Alors Adam ouvrit la bouche et dit : « Je te rends grâces, Seigneur mon Dieu, d'avoir daigné me créer, mais dis-moi, je t'en prie, que signifient ces paroles : Muhammad Messager de Dieu ? » Y a-t-il eu d'autres hommes avant moi ? » Dieu répondit alors : « Sois le bienvenu, ô mon serviteur Adam! Je te le dis, tu es le premiers homme que j'ai créé. Celui que tu as vu est ton fils qui se tiendra prêt pendant bien des années à venir au monde. Il sera mon Messager. C'est pour lui que j'ai tout créé, Il donnera lumière au monde quand il viendra. Son âme se trouve dans une splendeur céleste ; elle y fut mise soixante mille ans avant que je fasse quoi que ce soit. Adam pria Dieu en disant : « Seigneur, inscris cela sur mes ongles » Dieu inscrivit alors cela sur les pouces du premier homme. Sur l'ongle de la main droite, il y avait : « Il n'y a qu'un seul Dieu»; et sur l'ongle de la main gauche, il y avait : Muhammad est le Messager de Dieu ». Aussi, avec une affection paternelle, le premier homme baisa ces mots. Il se frotta les yeux et dit : « Béni soit le jour où tu viendras au monde!» Voyant que l'homme était seul, Dieu dit : «Il n'est pas bon que l'homme soit seul ». Il le fit donc dormir. Lui ayant pris une côte du côté du coeur et ayant rempli cet endroit de chair, il fit de cette côte Eve et il la donna à Adam pour épouse. Il les fit tous deux maîtres du paradis et leur dit : «Voici, je vous donne tous les fruits à manger, sauf les pommes et le blé ». A leur sujet il dit : «Gardez-vous absolument de
manger de ces fruits, car vous en deviendriez si impurs que je ne souffrirais pas que vous restiez ici. Je vous chasserais dehors et vous souffririez de grandes misères.
Last edited by LouSomPauII (28-05-2011 18:51:23)
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Chapitre 40 L'ayant appris, Satan fut pris de rage. Il s'approcha de la porte du paradis que gardait un horrible serpent dont les jambes étaient comme celles d'un chameau et dont les ongles des pieds coupaient de tous côtés comme rasoir. L'ennemi lui dit : « Laisse-moi entrer dans le paradis. » Le serpent répondit : « Comment te laisserai-je entrer puisque Dieu m'a commandé de te chasser ? » Satan reprit : « Voici donc comme Dieu t'aime : il t'a placé hors du paradis à la garde de ce tas de boue qu'est l'homme. Mais si tu me fais entrer dans le paradis, je te rendrai si épouvantable que chacun te fuira et qu'ainsi tu pourras aller et venir à ton gré. Le serpent dit alors : « comment te ferai-je entrer ? » Satan reprit : « Tu es grand ; ouvre donc la bouche; j'entrerai dans ton ventre; ainsi, quand tu entreras dans le paradis, tu me mettras à côté de ces deux tas de boue qui marchent depuis peu sur la terre. » Le serpent le fit donc et il mit Satan auprès d'Eve, car Adam, son mari, dormait. Satan se présenta à la femme comme un bel ange et lui dit : « Pourquoi ne mangez-vous pas de ces belles pommes et aussi du blé ? » Eve répondit : « Notre Dieu nous a dit que si nous en mangeons, nous deviendrons impurs et il nous chassera du paradis. » Satan reprit : « Ce n'est pas vrai. Tu dois savoir que Dieu est méchant et envieux. C'est pour cela qu'il ne veut pas d'égaux et qu'il considère chacun comme un esclave. C'est afin que vous ne deveniez pas ses égaux qu'il vous a parlé ainsi, mais si toi et ton compagnon vous suivez mon conseil, vous mangerez de ces fruits comme les autres et vous ne serez pas soumis aux autres. Au contraire, vous connaîtriez le bien et le mal comme Dieu et vous ferez ce qui vous plaira, car vous serez égaux à Dieu. » Alors Eve en prit et en mangea. Son mari une fois réveillé, elle lui rapporta tout ce que Satan lui avait dit. Il prit ce que son épouse lui présentait et en mangea. Ensuite, tandis que la nourriture descendait, il se souvint des paroles de Dieu, et voulant arrêter la nourriture, il se mit la main dans la gorge, là où tout homme en a la marque.
Chapitre 41 Alors ils prirent conscience qu'ils étaient tous deux nus. De honte, ils prirent des feuilles de figuier et se firent un vêtement pour leurs parties secrètes. Dans l'après-midi, voici que Dieu se révéla. Il appela Adam : « Adam où es-tu ? » Il répondit : « Seigneur, je me suis soustrait à ta présence, car nous sommes nus, moi et mon épouse, et nous avons honte de nous présenter devant toi. » Dieu dit alors : «Et qui vous a dépouillés de l'innocence, sinon le fruit que vous avez mangé ? C'est à cause de lui que vous êtes impurs et que vous ne pourrez plus rester ici dans le paradis. » Adam répondit : « Seigneur, si j'en ai mangé, c'est que l'épouse que tu m'as donnée m'a prié de manger. » Dieu dit alors à la femme : « Pourquoi as-tu donné à ton mari cette nourriture-là? » Eve répondit : « Si j'en ai donné, c'est que Satan m'a trompée.» -« Et comment ce réprouvé est-il entré ici ?» dit Dieu. Eve répondit : « Un serpent qui se tient à la porte de Tramontane l'a porté près de moi. » Dieu dit alors à Adam : « Parce que tu as écouté la voix de ton épouse et que tu as mangé le fruit, que maudite soit la terre dans tes oeuvres. Elle produira pour toi ronces et épines et c'est à la sueur de ton front que tu retourneras en terre. » Puis il s'adressa à Eve en disant : « Et toi qui as écouté Satan et qui as donné la nourriture à ton mari, tu te tiendras sous l'empire de l'homme, il te prendra pour servante et tu enfanteras dans la douleur.» Ayant appelé le serpent, Dieu appela aussi l'ange Michel, celui qui tient l'épée de Dieu. Il dit : « Chasse d'abord du paradis ce serpent scélérat, et une fois dehors, coupe-lui les jambes. S'il veut marcher, il traînera son ventre par terre » . Puis Dieu appela Satan qui vint en riant. Il lui dit : « Pourquoi, réprouvé que tu es, les as-tu trompés et les as-tu fait devenir impurs ? Je veux que chacune de leurs souillures, ainsi que celles de leurs enfants qui feront vraiment pénitence et me serviront, entre, en sortant de leur corps dans ta bouche, ainsi tu seras gavé de souillures ». Satan poussa alors un horrible rugissement de dit : « Puisque tu veux me faire toujours plus de mal, moi je ferai encore tout ce que je pourrai. » Dieu dit alors : « Maudit, va-t-en hors de ma présence. » Et Satan s'en alla. Puis Dieu dit à Adam et Eve qui pleuraient tous deux : « Sortez du paradis et faites pénitence. Et que votre espérance ne se perde pas, car j'enverrai votre fils, si bien que votre semence enlèvera à Satan l'empire du genre humain. Car je donnerai tout à celui qui viendra comme mon Messager ». Dieu se cacha et l'ange Michel les chassa du paradis. Adam s'étant retourné, vit écrit sur la porte : « Il n'y a qu'un seul Dieu et Muhammad est le Messager de Dieu. » Alors, en pleurant, il dit : « Plaise à Dieu, mon fils, que tu viennes vite nous tirer de misère. » Et c'est ainsi, dit Jésus, que Satan et Adam péchèrent par orgueil, l'un en méprisant l'homme et l'autre en voulant s'égaler à Dieu.
Chapitre 42 A ce discours, les disciples pleurèrent. Jésus aussi pleurait. Alors ils virent beaucoup de gens qui venaient le trouver parce que les princes des prêtres s'étaient concertés pour le surprendre en paroles. Ils envoyèrent donc les lévite et quelques scribes lui demander : « toi, qui es-tu? » Jésus confessa et dit la vérité : « Je ne suis pas le messie. » Ils dirent : « Es-tu Elie, ou Jérémie, ou quelqu'un des anciens Prophètes? » Jésus répondit : « Non.» Ils reprirent alors : « Qui es-tu, dis-le nous, afin que nous en témoignions à ceux qui nous ont envoyés. » Jésus dit alors : « Je suis une voix qui crie par toute la Judée. Elle crie : préparez la voie au Messager de Dieu, comme il est écrit dans Isaïe ». Ils reprirent : « Si tu n'es ni le Messie, ni Elie, ni l'un des Prophètes, pourquoi prêches-tu une nouvelle doctrine et te fais-tu passer pour plus grand que le Messie?» Jésus répondit : « Les miracles que Dieu fait par mes mains montrent que je dis ce que Dieu veut et donc que je ne me fais pas passer pour ce que vous dites. Car je ne suis pas digne de dénouer les courroies de chausses ni les lacets des sandales du Messager de Dieu que vous appelez Messie. Celui-là est fait avant moi et viendra après moi. Il apportera les paroles de vérité et sa foi n'aura pas de fin. Les lévites et les scribes s'en allèrent confus, et ils rapportèrent tout cela aux princes des prêtres qui dirent : « Il a le diable sur le dos qui lui raconte tout ». Jésus dit alors à ses disciples : « Je vous le dis en vérité, les princes et les anciens de notre peuple cherchent une occasion contre moi » . Pierre dit alors : « Ne va donc pas à Jérusalem ». Mais Jésus lui dit : « Tu es insensé. Tu ne sais pas ce que tu dis. Il faut que je souffre beaucoup de persécutions, car ainsi ont souffert tous les Prophètes et saints de Dieu . Mais je ne crains pas, parce qu'ils sont avec nous plutôt que contre nous .» Après ces paroles, Jésus s'éloigna. Il s'en alla au mont Tabor que gravirent avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, ainsi que celui qui écrit ceci. A ce moment, il se fit sur lui une grande lumière. Ses vêtements devinrent blancs comme neige et son visage resplendissait comme le soleil. Et voici que Moïse et Elie vinrent et parlèrent avec Jésus à propos de ce qui devait arriver à notre peuple et à la ville sainte. Pierre parla en ces termes : « Seigneur, il est bon de rester ici : si tu veux, nous ferons ici trois demeures, une pour toi, une pour Moïse et l'autre pour Elie. » Tandis qu'il parlait, ils furent couverts d'une nuée blanche et ils entendirent une voix qui disait : « Voici mon serviteur en qui je me suis complu, écoutez-le. » Les disciples furent remplis de peur et tombèrent le visage contre terre, comme morts . Jésus descendit et releva ses disciples en disant : « Ne craignez pas, car Dieu vous aime il a fait cela pour que vous croyiez à mes paroles.
Chapitre 43 Jésus redescendit vers les huit disciples qui l'attendaient en bas. Et les quatre racontèrent aux huit tout ce qu'ils avaient vu. Aussi dès ce jour-là, tout doute concernant Jésus quitta leur coeur, sauf pour Judas Iscariote qui ne croyait à rien. Jésus s'assit au pied de la montagnes et ils mangèrent des fruits sauvages, car ils n'avaient pas de pain. André dit alors : « Tu nous as dit beaucoup de choses au sujet du Messie, mais, de grâce, dis-nous tout clairement. » Et les autres disciples le prièrent de la même manière. Jésus dit alors : « Quiconque agit, agit pour une fin dans laquelle il se complaît. Mais je vous le dis en vérité, Dieu, parce qu'il est parfait, n'a pas besoin de se complaire en quoi que ce soit, étant donné que c'est en lui qu'il se complaît. C'est pourquoi, voulant agir, il créa avant tout l'âme de son Messager, pour lequel décida de tout créer, afin que les créatures prennent en Dieu joie et béatitude et que son Messager se réjouisse dans toutes les créatures qu'il a mises à son service1 . Et pourquoi cela, sinon parce qu'il l'a voulu ainsi? Je vous le dis en vérité, les Prophètes, quand ils sont venus, n'ont apporté l'empreinte de la miséricorde de Dieu qu'à une seule nation : leurs discours ne s'adressaient qu'au peuple auquel ils étaient envoyés. Mais quand le Messager de Dieu viendra, Dieu lui donner une sorte de sceau de sa main, si bien qu'il portera le salut et la miséricorde à toutes les nations du monde qui recevront sa doctrine. Il viendra avec puissance sur les impies et il détruira si bien l'idolâtrie que Satan sera confondu. C'est ce que Dieu promit à Abraham en disant : « Voici que je bénirai dans ta semence toutes les tribus de la terre. Et de même que tu as mis en pièces les idoles, Abraham, ainsi fera ta semence. » Jacques reprit : « Maître, dis-nous donc au sujet de qui est faite cette promesse? Car les Juifs disent que c'est au sujet d'Isaac et les Ismaélites au sujet d'Ismaël.» Jésus répondit : «David, de qui est-il le fils et de quelle race ? » Jacques dit : « D'Isaac, parce qu'Isaac fut le père de Jacob et que Jacob fut le père de Judas , de la race de qui est David. » Jésus reprit alors : « Et le Messager de Dieu, quand il viendra, de quelle race descendra-t-il? » Les disciples répondirent : « De David.» Alors Jésus dit : « Vous vous trompez, car David en esprit l'appelle « Seigneur» en disant : « Dieu a dit mon Seigneur :
assieds-toi à ma droite jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis l'escabeau de tes pieds. Dieu établira ton sceptre qui dominera au milieu de tes ennemis.» Si le Messager de Dieu, que vous appelez Messie était fils de David, comment David l'appellerait-il Seigneur8 ? » Croyez-moi, c'est en vérité que je vous dis : la promesse fut faite au sujet d'Ismaël, et non pas d'Isaac. »
Chapitre 44 Les disciples dirent donc : « Maîtres, il est écrit au livre de Moïse, que la promesse fut faite au sujet d'Isaac1 .» Jésus répondit avec un gémissement : « C'est bien ce qui est écrit, mais ce n'est pas Moïse qui l'a écrit, ni Josué, mais nos rabbins qui ne craignent pas Dieu. Moi je vous dis en vérité qui si vous considérez les paroles de l'ange Gabriel, vous découvrirez la malice de nos scribes et docteurs, car l'ange a dit : « Abraham, tout le monde saura/comment Dieu t'aime. Mais comment le monde saura-t-il l'amour que tu portes à Dieu ? Il est tout à fait nécessaire que tu fasses quelque chose pour l'amour de Dieu. » Abraham répondit : « voici le serviteur de Dieu, prêt à faire tout e que Dieu voudra.» Alors Dieu parla : « Abraham, prends ton fils premier né, Ismaël, et viens le sacrifier sur la montagne. » Comment Isaac est-il le premier né, puisque quand Isaac est né, Ismaël avait sept ans? Les disciples dirent alors : « Le mensonge de nos docteurs est patent. Dis-nous la vérité, car nous savons que tu as été envoyé par Dieu. » Jésus répondit alors : « Je vous le dis en vérité, Satan cherche toujours à détruire la loi de Dieu. C'est pourquoi avec ses partisans hypocrites et malfaisants, - les uns avec une doctrine fausse et les autres avec une vie très mauvaise, - ils ont aujourd'hui presque tout contaminé si bien qu'on trouve difficilement la vérité. Malheur aux hypocrites! Car les louanges de ce monde se changeront pour eux en injures et en tourments en enfer. Je vous le dis donc, le Messager de Dieu est une splendeur qui donnera de la joie à presque tout ce que Dieu a fait, parce qu'il est orné d'esprit d'intelligence et de conseil, d'esprit de sagesse et de force, d'esprit de crainte et d'amour, d'esprit de prudence et de tempérance. Il est orné d'esprit de charité et de miséricorde, d'esprit de justice et de piété, d'esprit de mansuétude et de patience. Dieu lui a donné trois fois plus qu'à toutes ses créatures. Oh, temps bienheureux quand il viendra au monde! Croyez-moi, je l'ai vu et je l'ai révéré, de même que tous les Prophètes l'ont vu puisque c'est de son esprit que Dieu leur a donné la prophétie . Quand je l'ai vu, mon âme fut remplie de consolation et a dit : «Muhammad, que Dieu soit avec toi! Qu'il me rende digne de dénouer les lacets de tes chaussures, parce que, quand je l'aurai obtenu, je serai un grand Prophète et saint de Dieu! » Après ces paroles, Jésus rendit grâces à Dieu.
Chapitre 45 Alors l'ange Gabriel vint à Jésus et lui parla de telle manière que nous aussi nous entendions sa voix. Il dit : « Lève-toi et va à Jérusalem.» Jésus s'en alla donc et monta à Jérusalem. Le jour du sabbat, il entra dans le temple et commença à enseigner les gens. Alors le peuple accourut au temple ainsi que le Pontife et les prêtres. Ceux-ci s'approchèrent de Jésus et dirent : «Maître, on nous a dit que tu dis du mal de nous. Prends garde qu'il ne t'arrive quelque malheur!» Jésus répondit :«Je vous le dis en vérité, je dis du mal des hypocrites. Si donc vous êtes hypocrites, je parle contre vous.» Ils dirent : «Qui est hypocrite? Dis-le nous clairement.» Jésus répondit : «En vérité, je vous le dis, celui qui fait une bonne chose pour que les hommes le voient, c'est un hypocrite. En effet comme son action ne pénètre pas son coeur que les hommes ne peuvent voir, il y laisse toute pensée impure et toute sale concupiscence. Savez-vous qui est hypocrite? C'est celui qui sert Dieu avec sa langue, mais sert les hommes avec son coeur. Oh malheureux! En mourant, il perd toute sa récompense. Le Prophète David dit en effet à ce propos : «Ne mettez pas votre confiance dans les princes, dans les fils des hommes, chez eux il n'y a pas de salut; car à leur mort périssent leurs pensées.» Même avant la mort, ils se trouvent privés de récompense, car l'homme, comme le dit Job, Prophète de Dieu, est si instable qu'il ne demeure jamais dans un même état; s'il te loue aujourd'hui, demain il t'invective; s'il veut te faire un cadeau aujourd'hui, demain il voudra te dépouiller. Malheur donc aux hypocrites! Car leur récompense est vaine. Vive Dieu, en présence de qui je me tiens, l'hypocrite est voleur et sacrilège, car il se sert de la loi pour paraître bon, et il vol l'honneur de Dieu à qui seul appartiennent louange et honneur à jamais! En outre, je vous le dis, l'hypocrite n'a pas de foi, car s'il croyait que Dieu voit tout et qu'il punit les méchancetés dans un jugement redoutable, il purifierait son coeur, mais n'ayant pas la foi, il le maintient plein d'iniquités. Je vous le dis en vérité, l'hypocrite est comme un tombeau, blanc au dehors, mais plein de puanteur et de vers au-dedans. Si donc vous les prêtres vous accomplissez le service de Dieu parce que Dieu vous a créés et qu'il vous l'ordonne, je ne parle pas contre vous, parce que vous êtes serviteurs de Dieu. Mais si vous faites tout cela pas intérêt et vous achetez et vendez dans le temple comme sur une place, sans considérer que le temple de Dieu est une maison
de prière et non pas d'affaires, et que vous la transformez en caverne de voleurs, si vous faites tout cela pour plaire aux hommes et si vous avez oublié Dieu, je crie contre vous : vous êtes fils du diable et non fils d'Abraham qui quitta la maison de son père pour l'amour de Dieu et qui voulut tuer son propre fils. Malheur à vous, prêtres et docteurs, si vous êtes tels, car Dieu vous enlèvera le sacerdoce!»
Chapitre 46 Jésus reprit : «Je vous propose un exemple. Il était un père de famille qui planta une vigne et l'entoura d'une haie pour qu'elle ne soit pas piétinée par les animaux. Au milieu, il bâtit un pressoir à vin. Puis il la loua à des agricultures. Le temps de la vendange venu, il y envoya ses serviteurs. Quand les agriculteurs les virent, ils lapidèrent ceux-ci, brûlèrent ceux-là et poignardèrent les autres, et ils le furent de nombreuses fois. Dites-moi, que fera le propriétaire de la vigne à ces agriculteurs? » Tous répondirent : «Il les fera périr de mâle mort et il donnera sa vigne à d'autres agriculteurs.» «Eh bien, dit Jésus, ne savez-vous pas que la vigne est la maison d'Israël et que les agriculteurs sont le peuple de Judée et Jérusalem? Malheur à vous, car Dieu est irrité contre vous. Vous avez en effet tué tant de Prophètes de Dieu, qu'il n'y avait pas assez d'hommes au temps d'Achad pour ensevelir les saints de Dieu .» A ces paroles, les pontifes voulurent se saisir de lui, mais ils craignirent la foule qui le glorifiait. Voyant alors une femme qui depuis sa naissance avait la tête courbée vers le sol, Jésus dit : «Femme, au nom de Dieu, redresse la tête, afin que ceux-ci sachent que je dis la vérité et que Dieu veut que je l'annonce.» La femme se redressa alors, guérie, glorifiant Dieu. Le prince des prêtres cria : «Il n'est pas envoyé de Dieu puisqu'il ne respecte pas le sabbat; il a guérit une infirme aujourd'hui.» Jésus répondit : «Dis-moi, n'est-il pas permis de parler le jour du sabbat et de prier pour le salut des autres? Et qui de vous si son âne ou son boeuf tombe dans la fosse un jour de sabbat, ne l'en retire pas le jour du sabbat? Personne, bien sûr. Et moi j'aurais violé le jour du sabbat pour avoir rendu la santé à une fille d'Israël? On reconnaît bien là ton hypocrisie. Comme ils sont nombreux aujourd'hui ceux qui craignent que la paille que quelqu'un a dans l'oeil ne le blesse et qui ont eux-mêmes un poutre qui leur tranche la tête! Comme ils sont nombreux ceux qui craignent une fourmi et qui ne se soucient pas d'un éléphant!» Cela dit, il sortit du temple, mais les prêtres se rongeaient de ne pas pouvoir le prendre et le traiter à leur guise, comme firent leurs pères envers les saints de Dieu.
Chapitre 47 Durant la deuxième année de son ministère prophétique, Jésus descendit de Jérusalem pur aller à Naïn. Comme il approchait de la porte de la ville, voici que les habitants portaient au tombeau le fils unique d'une mère veuve; et chacun pleurait sur elle. A l'arrivée de Jésus, les hommes se rendirent compte que Jésus, le Prophète galiléen arrivait, ils se mirent donc à le prier pour qu'il ressuscite le mort puisqu'il était Prophète, et ses disciples en firent autant. Alors Jésus, éprouva une grande crainte et, tourné vers Dieu, il dit : «Ote-moi du monde, Seigneur, car le monde est fou. Bientôt, ils m'appelleront Dieu!» Ayant dit cela, il pleurait, L'ange Gabriel vint alors et lui dit : «Jésus, ne crains pas, car Dieu t'a donné pouvoir sur toute infirmité : tout ce que tu accorderas au nom de Dieu s'accomplira.» A ces mots, Jésus soupira et répondit : «Que ta volonté soit faite, Seigneur Dieu, tout puissant et miséricordieux.» Cela dit, il s'approcha de la mère du mort et lui dit avec pitié : «Femme, ne pleure pas!» Il prit la main du mort et dit : «Jeune homme, je te le dis au nom de Dieu, lève-toi guéri.» Alors le jeune garçon ressuscita. Chacun fut rempli de crainte et dit : «Dieu a suscité un grand Prophète parmi mous : il a visité son peuple».
Chapitre 48 En ce temps-là, l'armée des Romains se trouvait en Judée. Notre région leur était soumise à cause des péchés de nos pères. Or les Romains avaient coutume d'appeler Dieu et d'adorer celui qui faisait quelque chose de nouveau au profit de tout le peuple. Comme certains de ces soldats se trouvaient à Naïn, ils faisaient reproches aux uns et aux autres en disant : «L'un de vos dieux vous a visité et vous n'en tenez aucun compte! Assurément, si nos dieux nous visitaient, nous leurs donnerions tout ce que nous avons de meilleur; vous pouvez voir par là combien nous les craignons». Satan stimula tellement ce langage qu'il suscita dans le peuple de Naïn, un conflit qui ne fut pas de peu d'importance. Mais Jésus ne s'arrêta nullement à Naïn. Il fit au contraire demi-tour pour aller à Capharnaüm. La discorde des Naïnites consistait en ceci que certains disaient : «C'est notre Dieu qui nous a visité». D'autres disaient : «Dieu est invisible. Personne ne l'a vu, même pas Moïse, son ami et son serviteur. Ce n'est pas Dieu mais son fils». D'autres disaient : «Il n'est pas Dieu, ni fils de Dieu, car Dieu n'a pas
de corps pour engendrer. Mais c'est un grand Prophète de Dieu». Satan s'employa tant que la troisième année du ministère prophétique de Jésus, un grand désastre allait en sortir pour notre peuple. Comme Jésus se rendait à Capharnaüm, les habitants de la ville l'apprirent et rassemblèrent tous les malades qu'ils avaient. Ils les placèrent devant l'atrium de la maison où Jésus logeait avec ses disciples. Ils l'appelèrent au dehors et le supplièrent de les guérir. Jésus imposa alors les mains à chacun en disant : «Dieu d'Israël, par ton saint nom, rend la santé à ce malade!» Et chacun fut guéri. Le jour du sabbat, Jésus entra dans la synagogue et tout le peuple s'y rassembla pour l'entendre parler.
Chapitre 49 Ce jour-là, le scribe lisait le psaume où David dit : «Quand je prendrai le temps, je jugerai la justice.» Après la lecture des Prophètes, Jésus se leva et fit signe de la main de se taire. Ayant ouvert la bouche, il dit : «Frères, vous avez entendu les paroles que dit le Prophète David, notre père : quand il aura pris le temps, il jugera la justice. je vous le dis en vérité, beaucoup jugent; et ils tombent dans ce jugement même, uniquement parce qu'ils jugent ce qui ne les concerne pas. Quant à ce qui les concerne, ils le jugent avant le temps. Aussi le Dieu de nos pères nous crie par son Prophète David : «Jugez justement, ô fils des hommes.» Misérables sont donc ceux qui se mettent aux coins des rues et ne font que juger ceux qui passent en disant : «Celui-là est beau, celui-ci est laid, celui-là est bon, celui-ci est mauvais.» Malheur à ceux-là, car ils enlèvent des mains de Dieu le sceptre de son jugement. C'est Dieu qui dit : «Je suis témoin et juge, et mon honneur je ne le donnerai à personne.» Je vous le dis en vérité, ceux-là témoignent de ce qu'ils n'ont ni vu ni entendu et ils jugent sans avoir été constitués juges. Aussi, aux yeux de Dieu, sont-ils abominables sur la terre. Au dernier jour, il rendra un jugement terrible. Malheur à vous! Malheur à vous qui appelez bien ce qui est mal et mal ce qui est bien, car vous condamnez Dieu comme coupable, et vous innocentez Satan l'origine de tout mal.
Chapitre 50 Dis-moi, ô homme, toi qui juges autrui, ne sais-tu pas que tous les hommes ont tiré origine de la même boue ? Ne sais-tu pas que Dieu seul est bon et donc que tout homme est menteur est pécheur ? Crois-moi, ô homme, si tu juges que d'autres ont péché, ton coeur aussi a de quoi être jugé. Comme il est dangereux de juger ! Combien ont péri à cause de leur jugement faux ! Satan jugea que l'homme était plus vil que lui, aussi se rebella-t-il contre Dieu son créateur et depuis, il est impénitent comme je m'en suis aperçu en lui parlant. Nos premiers parents jugèrent que le langage de Satan était bon, aussi furent-ils chassés du paradis et condamnèrent-ils ainsi toute leur descendance. Je vous le dis, aussi vrai que Dieu existe, en présence de qui je me tiens, le jugement faux est père de tous les péchés, car personne ne pèche sans le vouloir et personne ne veut ce qu'il ne connaît pas. Malheur donc au pécheur qui dans son jugement juge que le péché est digne et le bien est indigne, et qui par conséquent rejette le bien et choisit le péché ! Il souffrira certainement une peine intolérable quand Dieu viendra juger le monde. Oh, combien ont été près de périr ! Pharaon jugea que Moïse et le peuple d'Israël étaient impies. Saül jugea que David était digne de mort. Achab jugea Elie. Nabuchodonosor jugea les trois enfants qui ne voulaient pas adorer leurs dieux menteurs. Les deux vieillards jugèrent Suzanne, et tous les princes idolâtres jugèrent les Prophètes. Oh, terrible jugement de Dieu, celui qui jugeait a péri et celui qui était jugé fut sauvé ! Et pourquoi donc, ô homme ? Mais parce qu'en le sachant ils jugèrent mal les innocents. En outre, comme furent proches de leur perte les bons pour avoir mal jugé ! Les frères de Joseph en témoignent qui le vendirent aux Egyptiens ; Aaron et Marie, soeur de Moïse, qui jugèrent leur frère. Trois amis de Job jugèrent Job, l'ami innocent de Dieu. David jugea Mephiboseth et Urie. Cyrus condamna Daniel à être mangé par les lions. Et tant d'autres qui furent proches de leur perte pour cette raison. Aussi je vous le dis : ne jugez pas et vous ne serez pas jugés." Et Jésus arrêta là son discours. Alors beaucoup se convertirent et firent pénitence. Pleurant leurs péchés, ils voulaient tout abandonner pour partir avec lui. Mais Jésus dit : " Restez chez vous, abandonnez le péché et servez Dieu dans la crainte. C'est ainsi que vous serez sauvés, car je ne suis pas venu pour être servi, mais pour servir." Après ces paroles, il sortit de la synagogue et de la ville et se retira au désert pour prier, car il aimait beaucoup la solitude.
Chapitre 51 Quand il eut prié le Seigneur, ses disciples s'approchèrent de lui et dirent : " Maître, nous voudrions
savoir deux choses. D'abord comment as-tu parlé avec Satan, puisque tu dis qu'il est impénitent ? Ensuite, comment Dieu viendra-t-il juger au jour du jugement ? Jésus répondit : " Je vous le dis en vérité, j'ai eu compassion de Satan en sachant sa chute et j'ai eu compassion du genre humain qu'il pousse à pécher. Aussi j'ai prié notre Dieu et j'ai jeûné. Il m'a dit par son ange Gabriel : " Que cherches-tu, Jésus, et quelle est ta requête? " Je répondis : " Seigneur, tu sais de quel mal Satan est la cause, et que beaucoup périssent par ses tentations. Il est la créature, Seigneur, tu l'as créé. Aussi, Seigneur, fais-lui miséricorde! " Dieu répondit : " Jésus, je suis disposé à lui pardonner, fais donc en sorte qu'il dise : " Seigneur, mon Dieu, j'ai péché, fais-moi miséricorde " et je lui pardonnerai et je le rendrai à son premier état." En entendant cela, je me suis grandement réjoui, dit Jésus, croyant avoir réalisé cette paix. J'appelai donc Satan; il vint en disant : " Que dois-je faire pour toi, Jésus? " Je répondis : " Tu le feras pour toi-même, Satan, car je n'aime pas ta servitude, mais je t'ai appelé pour ton bien." Satan répondit : " Si tu ne veux pas de mon service, moi non plus je ne veux pas du tien, car je suis plus noble que toi. Aussi bien n'es-tu pas digne de me servir, toi qui est boue, tandis que moi je suis esprit. " Laissons cela, dis-je, et dis-moi, ne serait-il pas bien que tu retournes à ta beauté première et à ton premier état? Tu dois savoir que l'ange Michel doit te frapper cent mille fois au jour du jugement avec l'épée de Dieu; et chaque coup te fera peine comme dix enfers." Satan répondit : " Nous verrons, ce jour là, qui l'emportera. J'aurai tant d'anges et de puissants idolâtres en ma faveur que Dieu fera mauvaise figure et qu'il saura quelle erreur il a faite en me chassant comme une vile boue. " Je dis alors : " Satan, ton intelligence est malade et tu ne sais pas de quoi tu parles." Mais Satan pour se moquer, branlait la tête en disant : " Allons, faisons cette paix entre moi et Dieu; et toi, Jésus, dis-nous ce qu'il faut faire, toi qui est sain d'esprit!" Je répondis : " Il ne faut dire que deux mots." Satan demanda : "Lesquels?" Je répondis : " Ceux-ci : j'ai péché, fais-moi miséricorde!" Satan dit alors : " Bien volontiers je ferai cette paix pourvu que Dieu me les dise à moi, ces mots-là. " " Alors va-t-en, maudit, repris-je, car tu es l'auteur scélérat de toute injustice et de tout péché! Mais Dieu est juste, sans aucun péché ". Satan s'en alla en poussant des cris stridents, et il dit : " Ce n'est pas vrai, Jésus, mais tu mens pour faire plaisir à Dieu." Eh bien voyez vous-mêmes, dit Jésus à ses disciples, comment retrouvera-t-il miséricorde?" Ils répondirent : " Jamais, Seigneur, car il est impénitent. Maintenant parle-nous du jugement de Dieu."
Chapitre 52 " Le jour du jugement de Dieu sera si terrible, je vous le dis en vérité, que les réprouvés choisiraient dix enfers plutôt que d'aller y entendre Dieu en colère parler contre eux. Contre eux aussi témoignera tout ce qui est crée. En vérité je vous le dis, non seulement les réprouvés craindront, mais aussi les saints et élus de Dieu. De sorte que Abraham ne se fiera pas à sa justice et que Job ne se fiera pas à son innocence. Que dis-je, le Messager de Dieu lui-même craindra parce que Dieu, pour faire connaître sa majesté, lui ôtera la mémoire de sorte qu'il ne se rappellera plus que Dieu lui a tout donné. Je vous le dis en vérité, et en en parlant le coeur me tremble, le monde m'appellera Dieu et il faudra que j'en rende compte. Vive Dieu, en présence de qui se tient mon âme, je suis un homme mortel comme sont les autres hommes et bien que Dieu m'ait constitué Prophète sur la maison d'Israël, pour le salut des malades et le redressement des pécheurs, je suis serviteur de Dieu. Vous serez témoins de tout ce que je dis contre les scélérats qui après mon départ du monde détruiront la vérité de mon Evangile par l'opération de Satan. Mais je reviendrai vers la fin, et avec moi viendront Hénoch et Elie. Nous témoignerons alors contre les impies dont la fin sera en malédiction. Cela dit, Jésus pleura. Alors ses disciples pleurèrent à grand bruit et élevèrent la voix pour dire : " Pardonne, Seigneur Dieu, et fais miséricorde à l'innocence de ton serviteur!" Jésus répondit : " Amen! Amen!"
Chapitre 53 " Avant que vienne ce jour, dit Jésus, il y aura de grandes ruines dans le monde; des guerres si cruelles et si impitoyables adviendront que le père tuera son fils et le fils tuera son père à cause des divisions des peuples. Les villes seront dépeuplées et les régions seront désertées. De telles pestes adviendront qu'on ne trouvera personne pour ensevelir les morts et qu'ils deviendront la nourriture des animaux. A ceux qui demeureront sur terre, Dieu enverra une telle famine que le pain sera plus apprécié que l'or. Alors on mangera toutes les ordures. O misérable siècle, dans lequel on n'entendra presque personne dire : " J'ai péché, Dieu, fais-nous miséricorde!" mais avec d'horribles voix ils blasphèmeront celui qui est glorieux et béni pour l'éternité. Après cela, aux approches de ce jour, chaque jour pendant quinze jours, un signe horrible viendra sur les habitants de la terre. En effet le premier jour, le soleil accomplira sa course dans le ciel sans
aucune splendeur mais au contraire noir comme teinture à étoffe, et il poussera des gémissements comme un père qui pleure sur son fils près de mourir. Le deuxième jour, la lune se changera en sang, et le sang viendra sur terre comme rosée. Le troisième jour, on verra les étoiles combattre entre elles comme une armée d'ennemis. Le quatrième jour, les pierres et les rochers se frapperont les uns les autres comme de cruels ennemis. Le cinquième jour, toutes les plantes et les herbes pleureront du sang. Le sixième jour, la mer, sans quitter sa place, se dressera d'une hauteur de cent cinquante coudées et demeurera ainsi toute la journée comme un mur. Le septième jour, elle s'abaissera d'autant, à tel point qu'on pourra à peine la voir. Le huitième jour, les oiseaux et les animaux terrestres et aquatiques se rassembleront côte à côte, et ils pousseront des rugissements et des plaintes. Le neuvième jour, viendra une grêle si horrible et qui tuera tellement que n'y échappera qu'à peine la dixième partie de tout ce qui vit. Le dixième jour, viendront des éclairs et du tonnerre si horribles qu'ils briseront et brûleront le tiers des montagnes. Le onzième jour, tous les fleuves couleront en sens inverse et ce qui coulera sera du sang et non pas de l'eau. Le douzième jour, tout ce qui est créé gémira et pleurera. Le treizième jour, le ciel se roulera comme un livre et il pleuvra tant de feu que tout ce qui est vivant mourra. Le quatorzième jour, il y aura un tremblement de terre si horrible que les cimes des montagnes voleront dans l'air comme des oiseaux et que toute la terre sera aplanie. Le quinzième jour, les saints anges mourront et Dieu seul restera vivant. A lui soit honneur et gloire! " Ayant dit cela, Jésus se frappa le visage des deux mains, puis il frappa la terre de sa tête. Ayant relevé la tête, il dit : " Que soit maudit quiconque mettra dans mes paroles que je suis fils de Dieu." A ces paroles, les disciples tombèrent comme morts. Alors Jésus les releva en disant : " Craignons Dieu maintenant, si nous ne voulons pas être dans l'épouvante en ce jour-là."
Chapitre 54 Après ces signes, il y aura quarante années de ténèbres sur le monde, Dieu seul étant vivant, à qui soient honneur et gloire éternellement. Passés ces quarante ans, Dieu donnera la vie à son Messager, qui surgira comme le soleil, mais aussi resplendissant que mille soleils. Il siégera et ne parlera pas parce qu'il sera comme ravi hors de lui-même. Dieu ressuscitera ses quarante anges préférés qui rechercheront le Messager de Dieu, et l'ayant vu ils lui feront escorte des quatre côtés. Puis Dieu donnera la vie à tous les anges qui viendront tourner autour du Messager de Dieu comme des abeilles. Ensuite Dieu donnera la vie à tous les Prophètes qui, un par un à la suite d'Adam, iront baiser la main du Messager de Dieu, en se recommandant à lui. Dieu donnera ensuite la vie à tous les élus qui crieront : " Muhammad, souviens-toi de nous." A leur voix, la pitié du Messager de Dieu s'éveillera et il pensera à ce qu'il doit faire craignant pour leur salut. Puis Dieu, donnera la vie à toutes les choses créées et elles retourneront à leur existence, avec cette différence que chacune sera douée de la parole. Ensuite Dieu donnera la vie à tous les réprouvés. En les voyant réapparaître, toutes les créatures de Dieu prendront peur à cause de leur hideur et crieront : " Que ta miséricorde ne nous abandonne pas, Seigneur notre Dieu!" Ensuite, Dieu fera ressusciter Satan. A sa vue toutes les créatures seront comme morte de crainte à cause de la forme horrible qu'il présentera. Plaise à Dieu, dit Jésus, qu'en ce jour-là, je ne voie un tel monstre! Seul, le Messager de Dieu ne craindra pas ces figures, car il ne craindra que Dieu." Alors l'ange qui nous aura ressuscités au son de sa trompette, fera encore retentir la trompette pour dire : " Venez au jugement, ô créatures, car votre créateur veut vous juger!" Un trône resplendissant apparaîtra au milieu du ciel, au-dessus de la vallée de Josaphat, et une nuée blanche viendra sur lui. Alors les anges crieront : " Sois béni, notre Dieu, toi qui nous a créés et qui nous a sauvés de la chute de Satan!" Le Messager de Dieu craindra alors car il saura que personne n'a aimé Dieu autant qu'il faut. En effet, celui qui veut obtenir un denier d'or doit donner soixante minutes en échange, et s'il n'a qu'une seule minute, il ne peut pas la changer. Mais si le Messager de Dieu craint alors, que feront les impies qui sont remplis de perversité?
Chapitre 55 Le Messager de Dieu s'en ira rassembler tous les Prophètes. Il leur parlera et les priera d'aller prier Dieu avec lui pour les fidèles. Alors, par crainte, chacun s'excusera. Vive Dieu, je n'irais pas moi-même en sachant ce que je sais. Ce que voyant, Dieu remettra en mémoire à son Messager qu'il a tout créé pour son amour. Aussi la crainte le quittera-t-elle et, avec amour et révérence, il se rendra auprès du trône pendant que les anges chanteront : " Que ton saint nom soit béni, ô notre Dieu! " Quand il se sera approché du trône, Dieu se révélera à son Messager, comme l'ami se révèle à l'ami quand ils ne se sont pas vus depuis fort longtemps. Le Messager de Dieu parlera d'abord en disant : " Je t'adore, je t'aime, mon Dieu, et je te remercie de toute mon âme et de tout mon coeur, parce que tu as daigné me créer pour être ton serviteur. C'est pour mon amour que tu as tout fait, afin que je t'aime pour tout, en tout et par-dessus tout. C'est pour cela que toute créature te rend grâces, ô mon Dieu. " Toutes les choses créées par Dieu diront alors : " Nous te rendons grâces, Seigneur, et nous bénissons ton saint nom." je vous le dis en vérité, en ce temps là, les démons et les réprouvés ainsi que Satan pleureront tellement qu'il sortira plus d'eau des yeux d'un seul d'entre eux que n'en a le Jourdain. Et ils ne verront plus Dieu. Dieu dira à son Messager : " Tu es le bienvenu, ô mon fidèle serviteur. Aussi demande-moi tout ce que tu veux et tu l'obtiendras." Le Messager de Dieu répondra : " Seigneur, je me souviens qu'en me créant, tu dis que tu voulais faire le paradis et le monde, les anges et les hommes par amour pour moi, afin qu'ils te glorifient par moi ton serviteur. Seigneur Dieu, miséricordieux et juste, je te prie donc de te souvenir de la promesse que tu fis à moi, ton serviteur." Dieu répondra comme un ami qui plaisante avec son ami. Il dira : "As-tu des témoins de cela, mon ami Muhammad? " Avec révérence, il dira alors : " Oui, Seigneur." Dieu répondra : " Gabriel, va les appeler!" L'ange Gabriel viendra vers le Messager de Dieu et dira : " Quels sont tes témoins, Seigneur? " Le Messager de Dieu répondra : " Ce sont Adam, Abraham, Ismaël, Moïse, David et Jésus fils de Marie." L'ange s'en ira alors et appellera les susdits qui s'approcheront avec crainte. Quand ils se seront présentés, Dieu leur dira : " Vous souvenez-vous de ce que dit mon Messager ? Ils répondront : " De quoi, Seigneur ? " Dieu dira : " Que j'ai tout fait par amour pour lui, afin que tous me louent par lui." Chacun répondra : " Il y a avec nous trois témoins meilleurs que nous, Seigneur." Dieu demandera alors : " Qui sont ces trois témoins ? " Moïse dira alors : " Le premier, c'est le livre que tu m'as donné." David répondra : " Le second, c'est le livre que tu m'as donné." Celui qui parle dira alors : " Tout le monde, trompé par Satan, disait que j'étais ton fils et ton compagnon, mais le livre que tu m'as donné dit, ce qui est vrai, que je suis ton serviteur, et reconnaît tout ce que dit ton Messager." Le Messager de Dieu déclarera alors : "C'est ce que dit le livre que tu me donnas, Seigneur." Après ces paroles du Messager de Dieu, Dieu déclarera : " Tout ce que je viens de faire, je l'ai fait pour que chacun sache combien je t'aime. " Cela dit, Dieu donna à son Messager un livre où sont inscrits tous les élus de Dieu et toutes les créatures révèreront Dieu en disant : "A toi seul, notre Dieu, soient louange et honneur, parce que tu nous as données à ton Messager !"
Chapitre 56 Dieu ouvrira le livre dans la main de son Messager. En le lisant, son Messager appellera tous les anges, tous les Prophètes et tous les élus. Chacun portera inscrit sur son front la foi du Messager de Dieu et dans le livre, sera inscrite la gloire du paradis. Alors chacun s'en ira à la droite de Dieu. Près de lui, siègera son Messager, et les Prophètes s'assiéront près de lui. Les saints s'assiéront près des Prophètes, et les bienheureux, près des saints. Alors l'ange sonnera de la trompette et appellera Satan en jugement.
Chapitre 57 Le misérable viendra et sera accusé avec suprême opprobre par toutes les créatures. Puis Dieu appellera l'ange Michel. Celui-ci le frappera cent mille fois. Avec l'épée de Dieu il le frappera. Et chaque coup est lourd comme dix enfers. Puis il sera le premier à être chassé dans l'abîme. L'ange appellera ses partisans qui seront semblablement outragés et accusés. Et l'ange Michel, par commission de Dieu, frappera qui cent, qui cinquante, qui vingt, qui dix, qui cinq fois. Ensuite, ils descendront dans l'abîme, car Dieu leur dira : " L'enfer est votre demeure, maudits ! " Puis seront appelés en jugement tous les incrédules et les réprouvés. Contre eux se dresseront d'abord toutes les créatures inférieures à l'homme. témoignant devant Dieu qu'elles l'ont servi et que ceux-ci ont outragé Dieu et ses créatures. Chaque Prophète se lèvera et témoignera contre eux. Alors ils seront condamnés par Dieu aux flammes de l'enfer. Je vous le dis en vérité, un jour terrible, il n'y aura pas une seule parole ou une seule pensée inutile qui restera sans punition. Je vous le dis en vérité, le cilice resplendira comme le soleil et chaque pou que l'homme aura supporté pour l'amour de Dieu sera changé en pierre précieuse. O bienheureux
trois et quatre fois, les pauvres qui auront servi Dieu de tout coeur, dans une vraie pauvreté, car eux qui sont privés en ce monde de tout souci terrestre, seront alors libres de beaucoup de péchés ! En ce jour-là, ils n'auront pas à rendre compte de la façon dont ils auront dépensé les richesse du monde, mais ils seront récompensés de leur patience et de leur pauvreté. Je vous le dis en vérité, si le monde le savait, il choisirait plutôt le cilice que la pourpre, les poux plutôt que l'or, et les jeûnes plutôt que les orgies. Quand tout aura été examiné, Dieu dira à son Messager : " Tu vois mon ami, comme a été grande leur perversité ! Moi, leur créateur, j'avais mis à leur service tout ce qui est créé, et eux, ils m'ont déshonoré en toute chose. Il est donc on ne peut plus juste que je ne leur fasse pas miséricorde. Le Messager de Dieu répondra : " C'est vrai, Seigneur, notre Dieu glorieux ! Aucun de tes amis et serviteurs ne peut te demander de leur faire miséricorde. Bien plus, moi, ton serviteur, je demande, avant tous, justice contre eux. A peine le Messager aura-t-il prononcé ces paroles que tous les anges et Prophètes et tous les élus de Dieu, - et que dis-je : les élus? Je vous le dis en vérité, les araignées, les mouches et les pierres et le sable, - crieront contre les impies et réclameront justice. Dieu fera alors redevenir terre toute âme vivante inférieure à l'homme. Puis il enverra les impies en enfer. Ceux-ci, en s'en allant, verront cette terre dans laquelle seront retournés les chiens, les chevaux et autres animaux vils, et ils diront : " Seigneur, fais-nous retourner nous aussi dans cette terre." Mais ce qu'ils demanderont ne leur sera pas accordé.
Chapitre 58 Tandis que Jésus parlait, les disciples pleuraient amèrement. Jésus aussi versait des larmes abondantes. Après ces pleurs, Jean reprit : " Maître, nous voudrions savoir deux choses. Premièrement, comment est-il possible, qu'en ce jour-là, le Messager de Dieu qui est rempli de pitié et de miséricorde n'aura pas pitié des réprouvés, alors qu'il sont tirés d'une même boue? Deuxièmement, comment faut-il comprendre que l'épée de l'ange Michel est lourde comme dix enfers? Y a-t-il donc plus d'un enfer? Jésus répondit : " N'avez-vous pas entendu ce que dit le Prophète David : le juste se rira de la perte du pécheur et le méprisera en disant : Voici l'homme qui a mis son espérance dans ses propres forces et dans ses richesses et qui a oublié Dieu? " " Je vous le dis donc en vérité, Abraham méprisera son père, et Adam tous les réprouvés. Il en sera ainsi parce que les élus ressusciteront si parfaits et si unis à Dieu que leur esprit ne concevra pas la plus petite pensée contre sa justice. Aussi chacun réclamera-t-il justice, et plus que tout autre le Messager de Dieu. Vive Dieu, en présence de qui je me tiens, si je pleure maintenant par pitié pour l'humaine nature, en ce jour-là je réclamerai justice sans pitié contre ceux qui méprisent mes paroles et surtout contre ceux qui contamineront mon Evangile! "
Chapitre 59 " Il n'y a qu'un seul enfer, ô mes disciples, et les damnés y souffriront éternellement leur peine, bien qu'il s'y trouve sept demeures ou régions, l'une plus profonde que l'autre, de sorte que celui qui s'en ira dans la plus profonde souffrira plus grande peine. Pourtant ce que j'ai dit de l'épée de l'ange Michel est tout à fait vrai, car celui qui fait un seul péché mérite l'enfer et celui qui en fait deux est digne de deux enfers. Aussi les réprouvés ressentiront-ils en un seul enfer autant de peine que s'ils étaient eux-mêmes répartis en dix, cent ou mille enfers, car Dieu tout puissant, avec sa puissance et par sa justice, fera en sorte que Satan souffrira autant que s'il se trouvait en dix fois cent mille enfers; et chacun des autres selon sa propre scélératesse. Pierre dit : " Maître, elle est vraiment grande la justice de Dieu, et tu es fort éprouvé d'en parler aujourd'hui. Tu nous feras donc la grâce de te reposer et demain tu nous diras comment est l'enfer." Jésus répondit : " Pierre, tu me dis de me reposer. Pierre, tu ne sais pas ce que tu dis et c'est pourquoi tu as parlé ainsi. Je vous le dis en vérité, le repos dans la vie présente est un poison pour toute piété et un feu qui brûle toute oeuvre bonne. Vous est-il donc sorti de mémoire combien Salomon, Prophète de Dieu, et tous les Prophètes réprouvent l'oisiveté? Le fait est qu'il dit : " Par crainte du froid, le paresseux ne veut pas travailler la terre; il ira donc mendier en été ". Puis il dit : " Tout ce que ta main peut faire, fais-le sans repos!" Et que dit Job de notre vie, Job, le très innocent ami de Dieu? : " Comme l'oiseau naît pour voler, ainsi l'homme naît pour travailler. " Je vous le dis en vérité, je hais le repos par dessus tout. "
Chapitre 60 L'enfer est le contraire du paradis, comme l'hiver est le contraire de l'été, et le froid du chaud. Aussi celui qui voudrait raconter les misères de l'enfer devrait voir le paradis des délices de Dieu. Oh, demeure maudite de la justice de Dieu pour la malédiction des infidèles et des réprouvés. Job, l'ami de Dieu, dit d'elle : " Là, il n'y a pas d'ordre, mais une épouvante éternelle. " Le Prophète Isaïe dit contre les réprouvés : " Leurs flammes ne s'éteindront jamais, et leur ver ne mourra pas. " Et notre
père David dit en pleurant : " Il pleuvra sur eux des éclairs, flèche, soufre et grande tempête. " Oh malheureux pécheurs, car là-bas, les mets recherchés, les vêtements précieux, les lits recherchés et les chants suaves de leurs harmonies leur donnent la nausée. Oh, quelle répulsion provoqueront en eux la faim dévorante, les flammes ardentes, les braises qui font se desquamer la peau, et les tourments cruels et les plaintes amères! " Ici, Jésus poussa un gémissement pitoyable et dit : " Vraiment, il vaudrait mieux n'être jamais né que souffrir un aussi cruel tourment! " Maintenant, imaginez un homme tourmenté dans toutes le parties de son corps sans que personne ait compassion de lui et méprisé de tous. Dites-moi, cette peine ne serait-elle pas grande? " Les disciples répondirent : " Très grande. " Jésus dit alors : " Eh bien, elle serait un délice en enfer, car je vous le dis en vérité, si Dieu mettait en balance toutes les peines que tous les hommes ont souffertes en ce monde et qu'ils souffriront jusqu'au jour du jugement et, d'autre part, une seule heure de peine de l'enfer, les réprouvés choisiraient sans aucun doute les tribulations de ce monde, parce que celles-ci viennent de la main des hommes, tandis que celles-là viennent de la main des diables qui n'ont aucune compassion. Oh, de quel feu cruel il les tourmenteront! Oh, quel froid rigoureux, sans que pour autant leurs flammes en soient modérées! Oh, quels grincements de dents! Oh, combien de sanglots et de plaintes! Hélas, misérables pécheurs! Car le Jourdain a moins d'eau que les larmes qui sortiront de leurs yeux en un seul instant. Là, les langues maudiront tout ce qui est créé ainsi que leurs père et mère, et leur créateur, qui est béni éternellement "
Chapitre 61 Après ces paroles, Jésus et ses disciples se lavèrent selon la loi de Dieu inscrites au livre de Moïse et ils prièrent. ce jour-là, ses disciples, le voyant ainsi affligé, ne lui dirent rien, mais chacun était dans l'épouvante à cause de ses paroles. Après vêpres, Jésus ouvrit la bouche et dit : «Quel est le père de la famille qui dormirait, en sachant que le voleur veut forcer la maison? Certainement personne. Il veillerait et se tiendrait prêt à tuer le voleur. Eh bien, ne savez-vous pas, dit Jésus que Satan est comme un lion qui rôde, rugissant et cherchant à dévorer? Ainsi il cherche à faire pécher l'homme. Je vous le dis en vérité, si l'homme faisait comme le marchand, il ne craindrait rien ce jour là, car on le trouverait bien prêt. Il était une fois un homme qui donna de l'argent à ses voisins pour qu'ils puissent faire du commerce, et que le bénéfice soit partagé en parts égales. Certains firent donc le commerce si habillement qu'ils doublèrent l'argent; mais d'autres le dépensèrent en faveur de l'ennemi de celui qui le leur avait donné et dirent du mal de lui. Eh bien, dites-moi, quand le voisin appellera ses débiteurs pour faire les comptes, comment cela se passera-t-il? Il donnera sûrement une récompense respectable à ceux qui ont bien commercé. Quant aux autres, il s'emportera contre eux et leur fera injure. Puis il les punira comme le veut la loi. Vive Dieu, en présence de qui se tient mon âme, le voisin, c'est Dieu, qui a donné à l'homme tout ce qu'il a, ainsi que sa vie, afin que s'il vit bien en ce monde, Dieu en retire les louanges et l'homme la gloire du paradis. Aussi, ceux qui vivent bien doublent l'argent par leur exemple, car les pécheur se convertissent et font pénitence en voyant un tel exemple. C'est pourquoi les hommes qui vivent bien seront récompensés d'une grande récompense. mais les pécheurs scélérats qui, par leur péché, mettent au service de Satan, ennemi de Dieu, tout ce que Dieu leur a donné ainsi que leur propre vie, en blasphémant Dieu et en donnant scandale aux autres, dites-moi, quelle sera leur peine?» - «Elle sera sans mesure.» répondirent les disciples.
Chapitre 62 «Il faut donc que celui qui veut vivre bien, dit Jésus, prend exemple du marchand qui verrouille sa boutique et la garde jour et nuit avec grande vigilance. En revendant, il veut gagner sur tout ce qu'il a acheté, et quand il voit qu'il y perd, il ne veut plus vendre, même pas à son frère. Eh bien, faites de même, car en vérité votre âme est un marchand, et votre corps est la boutique. En effet, tout ce que l'âme reçoit et donne à l'extérieur par les sens, elle l'achète et le vend. La monnaie, en vérité c'est l'amour. Gardez-vous donc de vendre ou d'acheter avec votre amour, même la petite pensée avec laquelle vous ne gagnerez rien! Mais, soit que vous pensiez, soit que vous parliez, soit que vous agissiez, que tout soit pour l'amour de Dieu. En agissant ainsi, vous serez en sécurité en ce jour-là. Je vous le dis en vérité, beaucoup font des ablutions et vont prier, beaucoup jeûnent et font des aumônes, beaucoup étudient et prêchent aux autres, mais leur fin est abominable devant Dieu, parce qu'ils lavent le corps et non pas le coeur, ils demandent des lèvres et non pas du coeur, ils jeûnent et se remplissent de péchés; ils donnent aux autres ce qui n'est pas bon pour eux-mêmes afin de passer pour bons; ils étudient pour savoir parler et non pas pour agir; ils prêchent aux autres le contraire de ce qu'ils font eux-mêmes. Aussi se condamnent-ils avec leur propre lange. Vive Dieu, ceux-là ne
connaissent pas Dieu avec leur coeur, car s'ils le connaissaient, ils l'aimeraient. Et comme l'homme a reçu de Dieu tout ce qu'il a, il distribuerait tout pour l'amour de Dieu ».
Chapitre 63 Quelques jours après, Jésus passa près d'une ville des Samaritains. Ceux-ci ne voulurent pas le laisser entrer, ni vendre du pain à ses disciples. Alors Jacques et Jean dirent : «Maître, te plaît-il que nous priions Dieu d'envoyer sur eux du feu du ciel? » Jésus répondit : «Vous ne savez pas quel esprit vous guide, c'est pourquoi vous parler ainsi, Souvenez-vous que Dieu voulait détruire Ninive parce que dans cette ville il ne trouvait personne qui craignit Dieu. Elle était si perverse que Dieu ayant appelé le Prophète Jonas pour l'envoyer à elle, il voulu s'enfuir à Tarse par crainte de ces gens. Alors Dieu le fit jeter à la mer, recueillir par un poisson et rejeter près de Ninive. Or, à sa prédication, ces gens-là se convertissent et firent pénitence si bien que Dieu en eût miséricorde. Malheur à ceux qui réclament la vengeance, parce qu'elle viendra sur eux, car tout homme a en lui matière à la vengeance de Dieu! Maintenant, dites-moi, avez-vous créé cette ville et ces gens, fous que vous êtes ? Bien sûr que non! Car toutes les créatures mises ensembles ne peuvent créer ne serait-ce qu'une nouvelle mouche à partir de rien; et c'est cela créer. Si le Dieu béni a crée cette ville et ces gens maintient encore cette ville, pourquoi voudriez-vous la détruire? Pourquoi donc n'as-tu pas dis : «Maître, te plaît-il que nous priions le seigneur notre Dieu de convertir ces gens à pénitence?» C'est cela la marque de mon disciple : prier Dieu pour ceux qui lui font du mal! Cela Abel le fit, lorsque son frère Caïn, maudit de Dieu, le tuait. Cela Abraham le fit pour Pharaon qui lui avait pris sa femme, et c'est pourquoi l'ange du Seigneur ne le tua pas, mais qu'il le frappa seulement d'infirmité. Cela Zacharie le fit, lorsque, par décret de roi impie, il fut tué dans le temple. Cela, Jérémie, Isaïe, Ezéchiel, Daniel et David, et tous les amis de Dieu et ses Prophètes saints le firent. Dites-moi, si votre frère tombe malade d'une folie furieuse, voudriez-vous le tuer, parce qu'il parle mal et qu'il frappe quiconque s'approche? Vous ne le feriez certainement pas, mais bien plutôt vous vous efforceriez de lui rendre la santé avec des médicaments appropriés à la maladie.
Last edited by LouSomPauII (28-05-2011 18:50:54)
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Chapitre 64 Vive Dieu, en présence de qui se tient mon âme, chez le pécheur qui persécute un homme, c'est l'esprit qui est malade. Dites-moi donc, quelqu'un se casserait-il la tête pour déchirer le manteau de son ennemi? Est-il sain d'esprit celui-là? Il se sépare de Dieu, tête de son âme, pour offenser le corps de son ennemi! Dis-moi, ô homme, quel est ton ennemi? C'est bien sûr ton corps ainsi que ceux qui te louent. C'est pourquoi, si tu étais sain d'esprit, tu baiserais la main de ceux qui te maltraitent et tu ferais des cadeaux à ceux qui te persécutent et te frappent fort. Et pourquoi, ô homme? Parce que tu seras persécuté et maltraité dans cette vie pour tes péchés, et moins tu le seras au jour du jugement. Mais dis-moi, ô homme, si les saints et Prophètes de dieu ont été persécuté et diffamés par le monde alors qu'ils étaient innocents, qu'en sera-t-il de toi pécheur? Et s'ils supportaient tout avec patience et priant pour leur persécuteurs, qui dois-tu faire, ô homme, toi qui es digne de l'enfer? Dites-moi, ô mes disciples, ne savez-vous pas que Shimei maudissait le Prophète David, serviteur de Dieu, et lui jetait des pierres? Eh bien, que dit David à ceux qui voulaient tuer Shimei? «Qu'est-ce qu'il te prend, Joab, de vouloir tuer Shimei? Laisse-le me maudire, car c'est ce que Dieu veut. Il changera cette malédiction et bénédiction.» Et il en fut ainsi, car Dieu vit la patience de David et le libéra de la persécution de son fils Absalom. Même une feuille d'arbre ne s'agite pas sans la volonté de Dieu. Aussi, quand tu es dans la tribulation, ne pense pas à ce que tu endures, ni à celui qui te maltraite, mais considère combien tu mérite d'être maltraité des mains des diables de l'enfer à cause de tes péchés. Vous êtes en colère contre cette ville parce qu'elle n'a voulu ni vous recevoir, ni vous vendre du pain. Dites-moi, ces gens sont-ils vos esclaves? Leur avez-vous donné cette ville? Leur avez-vous donné le blé? Ou bien les avez-vous aidés à moissonner? Sûrement pas, car vous n'êtes jamais venus par ici, et vous êtes pauvres. Alors, pourquoi avez-vous parlé ainsi ?» Les deux disciples répondirent : «Seigneur, nous avons péché. Que Dieu nous pardonne!» Et Jésus dit : «Qu'il en soit ainsi!».
Chapitre 65 Comme la pâque approchait, Jésus monta à Jérusalem avec ses disciples et se rendit à la piscine probatique. Ce bain était appelé ainsi parce que chaque jour l'ange de Dieu en remuait l'eau, et que le premier infirme qui entrait dans l'eau après cette agitation était guéri. Un grand nombre d'infirmes se tenait donc près de la piscine qui avait cinq portiques. Jésus vit un malade qui était là depuis trente huit ans, souffrant de grave infirmité. L'ayant su par inspiration divine, Jésus eut pitié de cet infirme et lui dit : «Veux-tu être guéri?» L'infirme répondit :
«Seigneur, je n'ai personne qui m'y plonge lorsque l'ange remue l'eau, et quand je veux entrer, il en vient un plus rapide que moi qui y entre.» Jésus leva alors les yeux au ciel et dit : «Seigneur notre Dieu, Dieu de nos pères, aie pitié de cet infirme!» Puis Jésus ajouta :«Au nom de Dieu, frère, recouvre la santé, lève-toi et emporte ton lit!» L'infirme se leva alors en louant Dieu et emporta son lit sur ses épaules. Il s'en allait chez lui en louant Dieu. Ceux qui le voyaient criaient : «C'est aujourd'hui le sabbat, il ne t'est pas permis de porter ton lit!» Il répondit : «Celui qui m'a guéri a dit : prends ton lit et va-t-en chez toi.» Ils dirent : «Quel est celui-là?» Il répondit : «Je ne sais pas son nom.» Alors ils disaient : «Ce doit être Jésus de Nazareth.» D'autres disaient : «Non, il est saint de Dieu, tandis que celui qui a fait cela est mauvais puisqu'il fait violer le sabbat.» Jésus s'étant rendu dans le temple et une grande foule s'étant approchée de lui pour entendre ses paroles, les prêtres se rongeaient d'envie.
Chapitre 66 L'un d'eux vint à lui en disant : «Bon Maître, tu enseigne bien et en vérité; aussi dis-moi, quelle récompense nous donnera-t-il au paradis?» Jésus répondit : «Tu m'appelles bon et tu ne sais pas que Dieu seul est bon, si bon que, comme dit Job, ami de Dieu, un enfant d'un jour n'est pas pur. Il dit même que les anges sont répréhensibles devant lui. Il dit que la chaire attire le péché et recueille les iniquités comme l'éponge recueille l'eau.» Confus, le prêtre se taisait. Jésus reprit donc : «Je vous le dis en vérité, il n'y a rien de plus périlleux que de parler. C'est pourquoi Salomon a dit : «La vie et la mort sont au pouvoir de la langue.» Se tournant vers ses disciples, Jésus dit : «Prenez garde à ceux qui vous flattent car ils vous trompent! Avec sa langue, Satan flatta nos premiers parents, mais ses paroles eurent un effet misérable. De la même manière, les sages d'Egypte flattaient Pharaon. De la même manière, Goliath flattait les Philistins. De la même manière, quatre cents faux Prophètes flattaient Achab, mais leurs louanges furent si fausses que celui qui était loué périt avec ses laudateurs. Ce n'est donc pas sans raison que Dieu dit par le Prophète Isaïe : «Mon peuple, ceux qui te flattent te trompent!» Malheur à vous, scribes et pharisiens! Malheur à vous prêtres et lévites! Parce que vous avez tellement corrompu le sacrifice du Seigneur que ceux qui viennent sacrifier croient que Dieu mange comme un homme de la viande cuite!»
Chapitre 67 Pourquoi leur dites-vous : apportez au temple, à votre Dieu, des moutons, des taureaux et des agneaux; n'en mangez pas, mais faites présent à Dieu de tout ce qu'il vous a donné. Et pourquoi ne leur dites-vous pas l'origine du sacrifice? Ce fut pour rappeler que la vie a été rendue au fils de notre père Abraham; pour que ne tombent dans l'oubli ni la foi, ni l'obéissance de notre père Abraham, ni les promesses qui lui furent faites par Dieu, ni la bénédiction qui lui fut donnée. Aussi Dieu dit-il par le Prophète Ezéchiel : «Otez-moi vos sacrifices, car vos victimes me sont en abomination.» C'est qu'il approche le temps de faire tout ce qu'a dit notre Dieu par le Prophète Osée : «J'appellerai élu le peuple qui n'était pas élu.» Et comme il dit dans le Prophète Ezéchiel : «Dieu fera une alliance nouvelle avec son peuple, mais non pas selon l'alliance que j'ai donnée à vos pères et qu'ils n'ont pas observée» et «il ôtera leur coeur de pierre et leur donnera un coeur nouveau.» Et tout cela sera parce que maintenant vous ne marchez pas dans sa loi. «Vous avez donc la clé et vous n'ouvrez pas, et même vous barrer la route à ceux qui veulent marcher.» Comme le prêtre s'en allait pour se rendre du côté du temple où se trouvait le pontife et tout lui raconter, Jésus dit : «Attends, je vais répondre à ta question.»
Chapitre 68 «Tu me demandes de te dire ce que Dieu nous donnera au paradis. Je te le dis en vérité, ceux qui pensent à la récompense, n'aiment pas le maître. En effet si le pasteur qui possède un troupeau de brebis voit le loup, il s'emploie à défendre ses brebis, mais le serviteur ne fait pas ainsi. Quand il voit le loup, il abandonne ses brebis et s'enfuit. Vive Dieu, en présence de qui je me tiens, si le Dieu de nos pères était votre Dieu, vous ne penseriez pas à dire : qu'est ce que Dieu me donnera! Mais vous diriez comme David, son Prophète : «Que donnerai-je à Dieu pour tout ce qu'il m'a donné?» Je vous parlerai par comparaison afin que vous me compreniez. Il était une fois un roi qui trouva sur une route un homme dépouillé par les voleurs et grièvement blessé. Il en eut compassion. Aussi ordonna-t-il ses serviteurs de porter cet homme à la ville et de le soigner, ce qu'ils firent en toute diligence. Le roi se prit d'un si grand amour pour le blessé qu'il lui donna pour femme sa propre fille et qu'il le fit son héritier. Assurément le roi fut souverainement miséricordieux. Mais l'homme frappa les serviteurs, dédaigna
les remèdes, insulta son épouse, dit du mal du roi et incita ses sujets à se rebeller. Quand le roi lui demandait un service, il disait : «Que me donnera le roi en récompense?» Ce qu'entendant, que fit le roi à un tel ingrat?» Ils répondirent tous : «Malheur à lui, car le roi le priva de tout et le punit atrocement.» Jésus dit alors : «Prêtres, scribes et pharisiens, et toi pontife qui entends ma voix, je vous annonce ce que Dieu vous dit par son Prophète Isaïe : «J'ai nourri des serviteurs et je les ai exaltés, mais eux m'ont méprisé!» C'est notre Dieu, ce roi qui trouvera Israël en ce monde plein de misères et qui le confia à ses serviteurs, Joseph, Moïse, et Aaron, pour en prendre soin. Notre Dieu éprouva tant d'amour pour le peuple d'Israël qu'il flagella l'Egypte, engloutit Pharaon, dispersa cent vingt rois de Canaan et Madian, et qu'il lui donna sa loi en le faisant hériter de tout le territoire qu'habite notre peuple. Mais comment se comporte Israël? Combien de Prophètes n'a-t-il pas tués? Combien de prophéties n'a-t-il pas contaminées? N'a-t-il pas violé la loi de Dieu? Combien même ont quitté Dieu pour aller servir les idoles à cause de votre scandale, ô prêtres! Ne déshonorez-vous pas Dieu par votre manière de vivre? Et vous me demandez maintenant ce que Dieu vous donnera au paradis! Vous auriez dû me demander ce quelle sera la peine que Dieu vous donnera en enfer et quelle vraie pénitence vous devez faire pour que Dieu aie pitié de vous. Cela, je peux vous le dire, et c'est pour cela que je vous ai été envoyé.
Chapitre 69 Vive Dieu en présence de qui je me tiens, de moi vous ne recevrez pas flatterie mais vérité. Or, je vous le dis, repentez-vous et revenez à Dieu comme firent nos pères après avoir péché et n'endurcissez pas votre coeur!» A ces paroles, les prêtres se consumaient de rage, mais par crainte du peuple, ils ne soufflèrent mot. Jésus ajouta : «Docteurs, scribes, pharisiens et prêtres, dites-moi, vous voulez des chevaux comme les chevaliers, mais vous ne voulez pas aller à la guerre. Vous voulez de beaux vêtements comme les dames, mais vous ne voulez pas filer, ni nourrir de enfants. Vous voulez les fruits des champs mais vous ne voulez pas cultiver la terre. Vous voulez du poisson de mer, mais vous ne voulez pas aller à la pêche. Vous voulez l'honneur comme citoyens, mais vous ne voulez pas les charges publiques. Vous voulez dîmes et les prémices comme prêtres, mais vous ne voulez pas servir Dieu en vérité. Puisqu'ici bas vous voulez tous les biens sans aucun mal, qu'est ce que Dieu fera de vous? En vérité je vous le dis, il vous donnera un lieu où vous aurez tous les maux sans aucun bien!» Après ses paroles, on présenta à Jésus un possédé qui ne parlait pas, ne voyait pas et n'entendait pas. Ayant vu leur foi, Jésus leva les yeux au ciel et dit : «Seigneur, Dieu de nos pères, aie pitié de cet infirme et donne-lui la santé, pour que ce peuple sache que tu m'as envoyé!» Cela dit, Jésus commanda à l'esprit de s'en aller, en disant : «En vertu du nom de Dieu notre Seigneur, sors, mauvais, de l'homme.» L'esprit s'en alla et le muet parla et vit avec ses yeux. Chacun fut rempli de crainte, mais les scribes dirent : «C'est en vertu de Belzebul, prince des démons, qu'il chasse les démons!» Jésus dis alors : «Tout royaume divisé en lui-même se détruit et les maisons tombent l'une sur l'autre. Si c'était en vertu de Satan que je chassais Satan, comment son royaume tiendrait-il? Et si vos fils chassent satan par les écritures que leur donna le Prophète Salomon, ils témoignent que je chasse satan en vertu de Dieu. Vive Dieu, le blasphème contre l'Esprit Saint est irrémissible en ce siècle et dans l'autre, parce que le méchant se condamne volontairement lui-même, en connaissant sa condamnation.» Après ces paroles, Jésus sortit du temple et le peuple le glorifiait. Aussi lui amenèrent-il tous les malades qu'ils purent rassembler. Ayant prié, Jésus rendit à tous la santé. Or, ce jour-là, à Jérusalem, à l'instigation de Satan, l'armée romaine commença à inciter le peuple à dire que Jésus était Dieu d'Israël et qu'il était venu visiter son peuple.
Chapitre 70 Parti de Jérusalem après la pâque, Jésus entra dans le territoire de Césarée de Philippe. L'ange lui ayant raconté la sédition qui commençait dans le peuple, il interrogea ses disciples : «Qu'est ce que les hommes disent de moi ?» Ils répondirent : «Certains disent que tu es Elie, d'autres que tu es Jérémie, d'autres encore l'un des anciens Prophètes.» Jésus reprit : «Et vous, que dites-vous que je suis ?» Pierre répondit : «Tu es le Christ, fils de Dieu!» Jésus se fâcha alors et le reprit avec colère : «Va-t-en loin de moi, car tu es le diable et tu cherches à m'entraîner au mal.» Et il menaça les onze : «Malheur à vous qui le croyez, car j'ai demandé à Dieu une grande malédiction à ceux qui le croiront.» Et il voulait chasser Pierre. Alors les onze prièrent Jésus pour lui, et Jésus ne le chassa pas, mais il le réprimanda de nouveau en disant : «Prends gardes de ne plus prononcer ces paroles, parce que Dieu te réprouverait ». Pierre pleura et dit : «Seigneur, j'ai parlé comme un sot. Prie Dieu qu'il me
pardonne!» Jésus dit alors : «Si Dieu n'a pas voulu se montrer à Moïse son serviteur, ni à Elie qu'il aimait tant, ni à aucun Prophète, pensez-vous que Dieu se montrerait à cette génération incrédule ? Ne savez-vous pas que Dieu a tout créé d'une seul parole à partir de rien et que tous les hommes tirent leur origine d'un peu de boue ? Comment donc Dieu pourrait-il avoir quelque ressemblance avec l'homme ? Malheur à ceux qui se laissent tromper par Satan!» Cela dit, Jésus pria Dieu pour Pierre, tandis que les onze et Pierre pleuraient et disaient : «Qu'il en soit ainsi! qu'il en soit ainsi, Seigneur notre Dieu béni!» Ensuite Jésus s'en alla en Galilée, pour que se dissipe l'opinion insensée que le peuple commençait à se faire de lui.
Chapitre 71 Dès que Jésus fut dans sa patrie, la nouvelle se répandit à travers toute la Galilée que le Prophète Jésus était venu à Nazareth. On alla donc chercher en toute hâte les malades et on les lui présenta en le priant de les toucher de ses main. La multitude était telle qu'un riche frappé de paralysie, ne pouvant se faire passer par la porte, se fit porter sur le toit de la maison où se trouvait Jésus. Ayant fait découvrir le toit, il se fit descendre avec des draps devant Jésus qui demeura quelques instants sans rien faire. Puis il dit : «Ne crains pas, frère, car tes péchés sont pardonnés!» Tous furent scandalisés de l'entendre. Ils disaient : «Quel est celui-là qui pardonne les péchés?» Jésus dit alors : «Vive Dieu, je ne peux pas pardonner les péchés, ni aucun homme, mais seul Dieu pardonne! Pourtant, comme serviteur de Dieu, je peux prier pour les péchés des autres. J'ai donc prié pour cet infirme et je suis sûr que Dieu a exaucé ma prière. Aussi, afin que vous sachiez la vérité, je dis à cet infirme : «Au nom du Dieu de nos pères, Dieu d'Abraham et de ses fils, lève-toi, guéri.» Dès que Jésus eut prononcé ces paroles, l'infirme se leva guéri, et il glorifiait Dieu. La foule demanda alors à Jésus de prier pour les malades qui se trouvaient dehors, et Jésus sortit vers eux. Les mains levées, il dit : «Seigneur Dieu des armées, Dieu vivant, Dieu vrai, Dieu saint, Dieu qui ne mourra jamais, aie pitié d'eux!» Et chacun répondit : «Amen!» Cela dit, Jésus imposa les mains aux infirmes, qui recouvrèrent la santé. Et ils glorifiaient Dieu en disant :«Dieu nous a visités par son Prophète! Dieu nous a envoyé un grand Prophète.»
Chapitre 72 Durant la nuit, Jésus dit en secret à ses disciples : «En vérité, je vous le dis, Satan veut vous passer au crible comme on fait pour le forment. Mais j'ai prié Dieu pour vous, et seul celui qui me tend des embûches périra.» Jésus dit cela pour Judas, parce que l'ange Gabriel lui avait dit comment Judas frayait avec les prêtres et leur rapportait tout ce que disait Jésus. Celui qui écrit ceci s'approcha de Jésus en pleurant et dit : «Maître, dis-moi qui te trahit!» Jésus répondit : «Barnabé, ce n'est pas encore l'heure que tu le saches, mais bientôt on découvrira le scélérat, car je quitterai ce monde.» Les apôtres pleurèrent alors en disant : «Maître, pourquoi veux-tu nous abandonner? Il vaut bien mieux que nous mourrions plutôt que d'être abandonnés de toi!» Jésus répondit : «Que votre coeur ne se trouble pas et ne s'effraie pas, car ce n'est pas moi qui vous ai créé. C'est Dieu, notre créateur qui vous a créés. Lui vous gardera. Quant à moi, je suis venu dans ce monde pour préparer la voie au Messager de Dieu qui portera le salut au monde. Mais prenez garde d'être trompés, car beaucoup de faux Prophètes viendront qui pilleront mes paroles et contamineront mon Evangile.» André dit alors : «Maître, dis-nous à quel signe nous le reconnaîtrons!» Jésus répondit : «Il ne viendra pas de votre temps, mais bien des années après vous, quand mon Evangile sera si effacé qu'il ne restera plus qu'à peine trente fidèles. En ce temps-là, Dieu aura pitié du monde. Alors il enverra son Messager, sur la tête duquel se posera une nuée blanche. Aussi sera-t-il reconnu par un élu de Dieu et il sera manifesté par lui au monde. Il viendra avec une grande puissance contre les impies et il détruira l'idolâtrie sur la terre. Je me réjouis de ce que notre Dieu sera connu et glorifié par lui, et qu'on reconnaîtra que je suis véridique. Alors il tirera vengeance de ceux qui diront que je suis plus qu'un homme. En vérité, je vous le dis, dans son enfance la lune bercera son sommeil et, devenu grand, il la saisira dans ses mains. Que le monde se garde de le chasser sous prétexte qu'il tue les idolâtres, parce que Moïse, serviteur de Dieu, et Josué en tuèrent beaucoup. Ils ne pardonnèrent pas aux villes, ils les brûlèrent et tuèrent les enfants, car à vieille plaie, on met le feu. Il viendra avec la vérité, plus claire que celle de tous les Prophètes et il réprouvera ce dont le monde fait mauvais usage. Les tours de la cité de notre père se salueront d'allégresse. Et quand on verra l'idolâtrie tomber à terre et me reconnaître homme comme les autres hommes, je vous le dis en vérité, le Messager de Dieu sera venu.
Chapitre 73 Je vous le dis en vérité, si à l'avenir Satan vous tente, c'est que vous êtes les amis de Dieu. Personne en effet ne donne l'assaut à ses propres cités. Si Satan faisait chez vous à sa guise, il vous laisserai courir à votre gré, mais il sait que vous êtes ses ennemis, il fera tout son possible pour vous faire périr. Pourtant ne craignez pas, il sera contre vous comme un chien attaché, car Dieu a exaucé ma prière.» Jean dit : «Maître, non seulement pour nous, mais pour ceux qui croiront à l'évangile, montre-nous comment le vieux tentateur dresse ses embûches à l'homme?» Jésus répondit : «L'impie tente quatre manières. La première, quand il tente par lui-même en pensées, la deuxième, quand il tente en paroles et en actes par ses serviteurs. la troisième, quand il tente par une fausse doctrine. Et la quatrième, quand il tente par de fausses visions. Oh, comme l'homme doit être prudent! D'autant plus que la chaire de l'homme est favorable à Satan! Elle aime le péché comme celui qui a la fièvre aime l'eau. Je vous le dis en vérité, si l'homme craint Dieu, il aura la victoire complète. Comme le dit David, son Prophète : «Dieu t'enverra ses anges; ils garderont si bien tes voies que le diable ne te nuira pas. Car mille tomberont à ta gauche et dix mille à ta droite, mais ils n'approcheront pas de toi.» Bien plus, par le même David, notre Dieu nous promet dans son grand amour de nous garder en disant : «Je te donnerai la raison qui t'enseignera, et sur les routes où tu chemineras, je fixerai les yeux sur toi.» Mais que dis-je? Il a dit lui-même par Isaïe : «Est-il possible que la mère oublie l'enfant de ses entrailles? Eh bien, je te le dis, même si elle l'oubliait, moi je ne t'oublierai pas!» «Dites-moi qui donc craindra Satan en ayant les anges pour gardiens et Dieu vivant pour protecteur? Il faut néanmoins comme le dit le Prophète Salomon que toi, mon fils, qui es allé servir Dieu, tu prépare ton âme aux tentations. Je vous le dis en vérité, pour ne pas pécher contre Dieu son créateur, l'homme devrait examiner ses propres pensées. comme le banquier examine une pièce de monnaie.
Chapitre 74 Il y a eu et Il y a encore dans le monde, des hommes qui soutiennent qu'il n'y a pas de péché de pensée. Leur erreur est très grande. Dites-moi : Comment Satan pécha-t-il? Il pécha certainement en pensant qu'il était plus digne que l'homme. Salomon pécha en pensant inviter à manger toutes les créatures de Dieu, mais un poisson le corrigea en mangeant tout ce qu'il a préparé. Ce n'est donc pas sans raison que notre père David dit : «S'exalter dans son propre coeur établit dans la vallée des larmes.» Et pourquoi donc Dieu crie-t-il par Isaïe son Prophète : «Otez vos mauvaises pensées de devant mes yeux »? Mais dans quel but Salomon dit-il donc : «Avec toute ta garde, garde ton coeur »? Vive Dieu, en présence de qui se tient mon âme : tout cela est dit contre les mauvaises pensées par lesquelles on commet le péché sans penser. Dites-moi donc, quand l'agriculteur plante sa vigne, n'enfouit-il pas profondément les plantes? Bien sûr! Eh bien, Satan fait de même. Quand il plante le péché, il ne s'arrête pas à l'oeil, ou à l'oreille, mais il va jusqu'au coeur qui est la demeure de Dieu. Comme Dieu dit par Moïse, son serviteur : «J'habiterai en eux afin qu'ils marchent dans ma loi ». Dites-moi donc, si le roi Hérode vous donnait à garder une maison dans laquelle il voudrait habiter, laisseriez-vous son ennemi Pilate y entrer ou y déposer ses affaires? Certainement pas! Eh bien, encore moins devez-vous laissez Satan entrer dans votre coeur et y déposer ses pensées, puisque notre Dieu vous a donné en garde votre coeur qui est sa demeure! Regardez donc comme le banquier examine la pièce de monnaie : l'effigie de César est-elle exacte, l'argent est-il bon ou faux, fait-elle le poids? Et il la retourne beaucoup dans sa main. Hélas, monde fou! tu es si prudent dans tes affaires qu'au dernier jour tu reprendras les serviteurs de Dieu et tu les taxeras de négligence et d'inattention car tes serviteurs sont sans aucun doute plus prudents que ne le sont les serviteurs de Dieu! Or, dites-moi quel est celui qui examine une pensée comme fait le banquier pour un denier d'argent? Personne, certainement!»
Chapitre 75 Jacques dit alors : «Maître, comment peut-on examiner une pensée comme on examine un denier?» Jésus répondit : «Dans ta pensée, le bon argent, c'est la piété, parce que toute pensée impie vient du diable. L'effigie exacte, c'est l'exemple des saints est des prophètes que nous devons imiter. Le poids de la pensée, c'est l'amour de Dieu pour lequel on doit tout faire. C'est pourquoi l'ennemi vous enverra des pensées impies contre le prochain, conformes au monde pour corrompre la chair, et des pensées d'amour terrestre pour corrompre l'amour de Dieu.» Barthélémy demanda :«Maître, que devons-nous faire pour penser peu afin de ne pas tomber dans le péché? » Jésus répondit: «Deux choses vous sont nécessaires. La première est de vous exercer beaucoup et l'autre est de parler peu. L'oisiveté en effet est une est une sentine ou toutes les pensées impures se rassemblent est le bavardage est une éponge qui recueille des injustices. Aussi est-il
nécessaire non seulement que vos actions tiennent le corps occupé, mais encore que l'âme soit occupée par la prière car il ne faut jamais se soustraire à la prière. Je vous le dis par comparaison : il était une fois un homme qui payait mal et pour cette raison personne de ceux qui le connaissaient ne voilait aller travailler ses champs. Ce méchant-là dit alors : «J'irai moi-même sur la place trouver les oisifs qui ne font rien et ils viendront travailler dans ma vigne.» Cet homme sortit de chez lui et trouva beaucoup d'étranger qui étaient sans travail et sans argent. il leur parla et les conduisit à sa vigne, mais en vérité, personne de ceux qui le connaissaient et avaient de quoi s'occuper n'y alla. Ce mauvais payeur, c'est satan; il donne de la besogne et pour son service l'homme reçoit les flammes éternelles. Or il est sorti du paradis et il est à la recherche d'ouvriers. Il est sûr qu'il ébauche pour ses travaux les oisifs, quels qu'ils soient, mais surtout ceux qui ne le connaissent pas. Il ne suffit pas du tout de connaître le mal pour l'éviter, mais il faut faire le bien pour l'emporter sur lui.»
Chapitre 76 Je vous le dis par comparaison : il était une fois un homme qui avait trois vignes : il les confia à trois agriculteurs. Le premier ne savait pas cultiver la vigne; elle ne produisit que des feuilles. le deuxième enseignait au troisième comment on doit cultiver les vignes; ce dernier écoutait très bien ses propos et cultiva sa vigne comme il le lui avait dit. Si bien que la vigne du troisième produisit beaucoup. Mais le deuxième laissa sa vigne sans la cultiver et n'employa son temps qu'a parler. Le temps venu de payer le loyer au patron de la vigne, le premier dit : «Maître, je ne sais comment on doit cultiver la vigne, je n'ai donc rien récolté cette année!» Le maître répondit : «Insensé! tu n'étais pourtant pas seul au monde! pourquoi n'as tu pas demandé conseil à mon deuxième vigneron qui sait bien cultiver la terre? Pour sûr, tu me le paieras!» Sur ces mots, il le condamna à travailler en prison jusqu'à ce qu'il ait payé son patron. Celui-ci prit de pitié à cause de sa simplicité, le libéra en disant : « Va-t-en je ne veux plus que tu travailles à ma vigne ! Je te remets ta dette, et que cela te suffise !» Le deuxième arriva, le patron lui dit : «Que mon vigneron soit le bienvenu! Où sont les fruits que tu me dois ? Tu sais si bien émonder les vignes que la vigne que je t'ai confiée aura certainement bien produit!» Le deuxième répondit : «Maître, ta vigne est debout! car je n'ai pas taillé les branches ni détruit le terrain! Mais la vigne n'a pas produit de fruit, je puis donc pas te payer!» Alors le patron appela le troisième et dit avec étonnement : «Tu me disais que cet homme à qui j'ai confié la seconde vigne t'a parfaitement enseigné à cultiver la vigne que je t'ai confiée; comment se fait-il donc que la vigne que je lui ai confiée n'a pas donné de fruit, l'ensemble ne fait pourtant qu'un seul terrain?» Le troisième répondit : «Maître, les vignes ne se cultivent pas seulement avec des paroles; celui qui veut leur faire produire du fruit doit chaque jour suer sang et eau. Comment la vigne de ta vigneron produirait-elle du fruit, Maître, s'il ne fait rien d'autre que perdre son temps à parler? Il est certain, que s'il avait traduit ses paroles en action, il t'aurait donné le revenu de la vigne pour cinq ans, puisque moi qui ne sait pas tellement parler, je t'ai donné le loyer pour deux ans! » Le patron se mit en colère et avec mépris il dit au vigneron : « Ah! tu as fait beaucoup en n'enlevant pas les ceps et ne ratissant pas la vigne! » Il faut donc te donner une récompense ! » Ayant appelé ses serviteurs, il le fit battre sans nulle pitié. Puis il le mit en prison sous la garde d'un cruel serviteur qui le bat chaque jour. Jamais il ne voulut le libérer, même à la prière de ses amis.
Chapitre 77 Je vous le dis en vérité, au jour du jugement, beaucoup diront à Dieu : « Seigneur, nous avons prêché et enseigné pour ta loi ». Le pierres elles-mêmes crieront contre eux : « Lorsque vous prêchiez aux autres, vous vous êtes condamnés avec votre propre langue, ouvriers d'iniquité!» « Vive Dieu, dit Jésus, celui qui connaît la vérité et qui agit en sens contraire, sera puni d'une peine si grave que Satan en aura presque pitié! Or dites-moi, notre Dieu nous a-t-il donné la loi pour connaître ou pour agir? Je vous le dis en vérité, toute science a pour but la sagesse et celle-ci agit autant qu'elle connaît. Dites-moi, si quelqu'un s'asseyant à table, voyait de ses yeux des mets recherchés, mais choisissait de ses mains des choses impures et les mangeait, ne serait-il pas fou? » - «Oui, bien sûr! » répondirent les disciples, Jésus dit alors : «O fou plus que tout autre, fou es-tu, toi, homme, qui connais le ciel par ta raison et qui choisis la terre avec tes mains! Par la raison, tu connais Dieu, et par le désir tu veux le monde! » Par la raison tu connais les délices du paradis, et par tes oeuvres tu choisis les misères de l'enfer! Brave soldat vraiment celui qui marche de nuit désire une lumière elle-même, mais pour voir la bonne route afin de se rendre à l'auberge en sécurité? Oh monde misérable qu'il faut mépris et abhorrer mille fois; notre Dieu, par ses saints prophètes, a toujours voulu lui faire connaître le chemin pour se rendre à la patrie et à son repos ! Mais toi,
mauvais, non seulement tu ne veux pas marcher, mais, ce qui est pire, tu méprises la lumière! Il est vrai le proverbe du chameau qui n'aime pas boire de l'eau claire/parce qu'il ne veut pas voir sa laide figure. Ainsi fait l'impie qui agit mal parce qu'il hait la lumière, afin que ne soient pas connues ses mauvaises actions. Mais celui qui reçoit la sagesse et qui, non seulement n'agit pas bien, mais, ce qui est pire, la fait servir au mal, est comme celui qui emploierait les biens (qu'il a reçus) à tuer celui qui les lui a donnés.
Chapitre 78 Je vous le dis en vérité, Dieu n'éprouva pas de pitié à la chute de satan, mais il en éprouva à la chute d'Adam. Et que cela vous suffise pour connaître l'état malheureux de celui qui connaît le bien et qui fait le mal.» André dit alors : «Maître, il est bon de cesser d'étudier pour ne pas tomber dans un tel état.» Jésus répondit : «S'il est bon que le monde soit sans soleil, l'homme sans yeux et l'âme sans raison, alors il est moins bon pour la vie temporelle que l'étude pour la vie éternelle! ne savez-vous pas que c'est un précepte de Dieu que d'étudier? Dieu dit en effet : «Interroge tes anciens et ils t'enseigneront! » Et de la loi, Dieu dit : «Fais en sorte que mon précepte soit devant tes yeux et penses-y, que tu sois assis, en marche ou e tout temps»! Jugez donc vous-mêmes S'Il est bon de ne pas étudier! Oh. qu'il est malheureux celui qui méprise la sagesse, il est sûr de manquer la vie éternelle! » Jacques dit : «Maître, nous savons que job n'a pas appris d'un maître, Abraham non plus, et néanmoins ils devinrent saints et prophètes! » Jésus répondit : «Je vous le dis en vérité, celui qui appartient à la maison de l'époux n'a pas besoin d'être invité aux noces, car il habite la maison où ont lie les noces, mais ceux qui sont loin de la maison en ont besoin. Or, ne savez-vous pas que les prophètes de Dieu sont dans la maison de la grâce et de la miséricorde de Dieu? Aussi la loi de Dieu est-elle manifeste en eux. Comme dit à ce propos David, notre père : «La loi de son Dieu est dans son coeur, aussi sa route ne sera pas défoncée.» Je vous le dis en vérité, en créant l'homme, notre Dieu non seulement le créa juste, mais il lui mit au coeur une lumière qui lui montrerait qu'il convient de servir Dieu. Bien que cette lumière se soit obscurcie après le péché, elle ne s'est pas éteinte. Ainsi tous les païens ont ce désir de servir Dieu et qu'ils servent les dieux faux et menteurs. Il faut donc que l'homme soit enseigné par le prophètes de Dieu. Ils ont en effet la claire lumière pour enseigner la route qui mène au paradis, notre patrie, en servant bien Dieu, de même qu'il est nécessaire que soit guidé et aidé celui qui a les yeux malades.
Chapitre 79 Jacques dit : «Comment les prophètes nous enseigneront-ils, s'ils sont morts? Et comment celui qui ne connaît pas les prophètes sera-t-il enseigné?» Jésus répondit : «leur doctrine est écrite et il faut l'étudier : elle te tient lieu de prophète. En vérité, je vous le dis, celui qui méprise la prophétie, méprise non seulement le prophète, mais il méprise aussi Dieu qui l'a envoyé comme prophète. Quant à ceux qui, comme les païens, ne connaissent pas le prophète, je vous le dis, s'il y a, en ces régions, un homme qui vit comme son coeur le lui dit sans faire aux autre ce qu'il ne veut pas recevoir d'eux mais qui donne au contraire à son prochain ce qu'il veut en recevoir, un tel homme ne sera pas abandonné par la miséricorde de Dieu. A sa mort, sinon plutôt Dieu lui montrera miséricordieusement et lui donnera sa loi. Pensez-vous peut-être que Dieu a donné sa loi pour l'amour de la loi? Certainement pas! mais Dieu a donné la loi pour que l'homme fasse le bien pour l'amour de Dieu. Si donc Dieu trouve un homme qui, pour son amour, fait le bien, le méprisera-t-il? Certes non! Au contraire, il l'aimera plus que ceux aux quels il a donné la loi. Je vous le dis par comparaison : il était une fois un homme qui avait de grand biens, Dans son domaine il y avait un sol aride qui ne produisait que des plantes stériles. Un jour qu'il marchait en ce désert, parmi ses plantes stériles, il trouva une qui portait de beaux fruits. Cet homme dit alors : «Comment cette plante produit-elle des fruits aussi beaux? Je ne veux certes pas qu'on la coupe ni qu'on la mette au feu avec les autres.» Ayant appelé ses serviteurs, il la fit transplanter dans son jardin. C'est ainsi, vous dis-je, que notre Dieu préservera des flammes de l'enfer ceux qui agissent selon la justice, où qu'ils soient.
Chapitre 80 Dites-moi, Job n'habitait-il pas à Hus parmis les idolâtres? Et au temps du déluge, qu'écrit Moïse, dites-moi? Il dit : Noé trouva vraiment grâce devant Dieu. Notre père Abraham avait un père qui n'avait pas la foi puisqu'il faisait lui-même les idoles fausses et qu'il les adorait. Lot habitait parmis les plus grands scélérats de la terre. Daniel enfant, Aananie, Azaria et Misaël furent capturés par Nabuchodnosor. Ils n'avaient que deux ans quand ils furent élevés parmis la foule des idolâtres. Vive
Dieu, de même que le feu brûle ce qui est sec et le transforme en feu sans prendre garde si c'est de l'olivier, du cyprès ou du palmier, ainsi notre Dieu fait miséricorde à quiconque agit selon la justice, sans prendre garde si c'est juif, un Scythe, un Grec ou un Ismaélite! Mais que ton coeur ne s'y arrête pas, Jacques, car là où Dieu a envoyé le prophète, il faut renoncer en tout à ton propre jugement et suivre le prophète et ne pas dire : Pourquoi dit-il ceci? Pourquoi défend-il ou ordonne-t-il cela? Mais dire au contraire : Dieu le veut! Dieu l'ordonne! Que dit Dieu à Moïse quand Israël méprisait Moïse? «Ce n'est pas toi mais moi qu'ils ont méprisé! » Je vous le dis en vérité, l'homme devrait passer tout le temps de sa vie non pas à parler ou à lire, mais à savoir bien agir. Or, dites-moi, quel est le serviteur d'Hérode qui ne cherche pas à lui plaire en le servant bien et en toute sollicitude? Malheur au monde, car il ne cherche qu'a plaire au corps qui est boue et ordure tandis qu'il ne cherche pas, mais qu'il oublie au contraire le service de Dieu qui a fait toutes choses et qui est béni à jamais!
Chapitre 81 Dites-moi : «Eût-ce été un grand péché si les prêtres qui portaient l'arche de l'alliance de Dieu, l'avaient laissé tomber par terre? » En entendant cela, les disciples tremblèrent parce qu'ils savaient que Dieu tua Uzza pour avoir malencontreusement touché l'arche de Dieu. Ils répondirent : «C'eût été un péché très grave!» Jésus dit alors : «Vive Dieu, c'est un péché plus grand encore d'oublier la parole de Dieu par laquelle il a tout fait, par laquelle il t'offre la vie éternelle!» Et après ces paroles, Jésus pria. Après la prière, il dit : «Demain, nous devons passer en Samarie, car c'est ce que m'a dit l'ange saint de Dieu!» Un matin de bonne heure, Jésus arriva près du puits que fit Jacob et qu'il donna à Joseph son fils. fatigué par le voyage, Jésus envoya ses disciples à la ville pour acheter de la nourriture et il s'assit près du puits, sur la margelle. Or voici qu'une samaritaine vint au puits tirer de l'eau. Jésus dit à la femme : «Donne-moi à boire!» La femme répondit : «N'as-tu pas honte, toi qui es Hébreu, de demander à boire à moi qui suis Samaritaine?» Jésus répondit : «Femme, si tu savais qui est celui qui te demande à boire, peut-être lui demanderais-tu toi-même à boire!» La femme reprit : «Et comment me donnerais-tu à boire puisque tu n'as pas de seau pour puiser l'eau, ni de corde et que le puits est profond!» Jésus répondit : «Femme, celui qui boit de l'eau de ce puits aura encore soif, par contre, celui qui boit de l'eau que je donne n'a plus soif, mais à ceux qui ont soif, je leur donnerai à boire si bien qu'ils vont à la vie éternelle.» La femme dit alors : «Seigneur, donne-moi de ton eau!» Jésus répondit : «Va et appelle ton mari, car c'est à vous deux que je donnerais à boire.» La femme dit : «Je n'ai pas de mari!» Jésus répondit : «C'est bien, tu as dit la vérité! car tu as eu cinq maris et celui que tu as maintenant n'est pas ton mari!» En entendant cela, la femme fut confuse et dit : «Seigneur, à ce que je vois tu es prophète! Dis-moi donc, s'il te plaît, les Hébreux prient sur le mont Sion dans le temple construit par Salomon à Jérusalem et ils disent que c'est là et pas ailleurs, qu'ils trouvent grâce et miséricorde de Dieu, tandis que les nôtres adorent sur ces montagnes et disent que c'est seulement sur les montagnes de Samarie qu'il faut adorer. Quels sont les vrais adorateurs?»
Chapitre 82 Alors Jésus poussa un soupir et pleura en disant : «Malheur à toi, Judée, qui te glorifies en disant :Temple de Dieu! Temple de Dieu! et qui vis comme si Dieu n'existait pas, toute adonnée aux plaisirs et aux intérêts de ce monde! Car, au jour du jugement, cette femme te condamnera à l'enfer puisqu'elle cherche à savoir comment trouver grâce et miséricorde auprès de Dieu!» Puis se tournant vers la femme, il dit : «Femme, vous Samaritains, vous adorez ce que vous ne savez pas, mais nous, Hébreux, nous adorons ce que nous savons. En vérité je te le dis, Dieu est esprit et vérité, et il faut l'adorer en esprit et en vérité. Car la promesse de Dieu s'accomplit à Jérusalem dans le temple de Salomon et pas ailleurs. Mais, crois-moi, il viendra un temps où Dieu donnera sa miséricorde dans une autre ville. En tout lieu, on pourra adorer en vérité; et tout lieu tiendra miséricordieusement pour agréable la vraie prière.» La femme répondit : «Nous attendons le Messie; quand il viendra il nous enseignera!» Jésus dit : «Femme, tu sais que le Messie doit venir?» Elle répondit : «Oui, Seigneur!» Alors Jésus se réjouit et dit : «À ce que je vois, femme tu es fidèle! Sache donc que c'est dans la foi du Messie que chaque élu de Dieu sera sauvé. Il est donc nécessaire que tu connaisses la venue du Messie.» La femme dit : «Seigneur, peut-être est-ce toi le Messie?» Jésus répondit : «Je suis vraiment envoyé par Dieu à la maison d'Israël, comme prophète de salut, mais après moi viendra le Messie envoyé par Dieu au monde entier; c'est pour lui que Dieu a fait le monde. Aussi, partout dans le monde, on adorera Dieu et on recevra miséricorde, et l'année du jubilé qui maintenant revient tous les cent ans, reviendra
chaque année et en tout lieu, à cause du Messie!» Alors la femme abandonna sa cruche et courut à la ville raconter tout ce qu'elle avait entendu de la bouche de Jésus.
Chapitre 83 Tandis que la femme parlait avec Jésus les disciples revinrent. Ils s'étonnèrent que Jésus parlât ainsi avec une Samaritaine, mais personne ne lui dit : «Pourquoi parlais-tu avec une Samaritaine?» La femme partie, ils disent : «Maître, viens manger.» Jésus répondit : «Je dois manger une autre nourriture.» Alors les disciples se dirent entre eux : «Peut-être quelque passant a-t-il parlé avec Jésus et est-il allé lui chercher a manger.» Et ils interrogèrent celui qui écrit ceci : «Barnabé, quelqu'un est-il venu porter à manger au Maître?» Celui qui écrit répondit : «Il n'y a eu ici que la femme que vous avez vue qui n'a apporté que son seau pour le remplir d'eau.» Alors les disciples furent dans l'étonnement et attendirent la suite des paroles de Jésus. Jésus dit alors : «Vous ne savez pas que la vraie nourriture est de faire la volonté de Dieu? Ce n'est pas le pain qui soutient l'homme et lui donne la vie, mais la parole de Dieu par sa volonté. Aussi les saints anges ne mangent-ils pas, mais vivent, nourris seulement de la volonté de Dieu. Ainsi Moïse, Elie, et encore un autre, nous sommes resté quarante jours et quarante nuits sans aucune nourriture.» Ayant levé les yeux, Jésus dit : «Combien de temps faut-il encore pour la moisson?» Les disciples répondirent : «Trois mois!» Jésus dit : «Eh bien, regardez comme la colline est blanche de blé! je vous le dis en vérité, il y a une grande récolte à faire aujourd'hui!» Et il montra alors la foule qui venait le voir parce que la femme une fois entrée dans la ville l'avait remué tout entière en disant : «Hommes, venez voir un nouveau prophète envoyé par Dieu à la maison d'Israël!» Et elle leur raconta ce quelle avait entendu de la bouche de Jésus. Arrivée là, la multitude pria Jésus de rester avec eux. Jésus entra dans la ville et y resta deux jours, guérissant tous les malades et leur enseignant le royaume de Dieu. Les habitants de la ville dirent alors à la femme : «Nous croyons plus à ses paroles et à ses miracles que nous n'avons cru à tes discours, car en vérité, il est saint de Dieu, prophète envoyé pour le salut de ceux qui le croiront.» Après la prière de minuit, les disciples s'approchèrent de Jésus et il leur dit : «Au temps du Messie, Messager de Dieu, cette nuit sera le jubilé, chaque année, chaque année alors qu'elle revient maintenant tous les cent ans. C'est pourquoi je ne veux pas que nous dormions, mais que nous priions, en inclinant cent fois la tête pour révérer notre Dieu, puissant et miséricordieux qui est béni éternellement. Et chaque fois nous dirons : «Je te loue, Ô notre Dieu unique! Toi qui n'as pas eu de commencement et qui n'auras pas de fin. Toi qui, par ta miséricorde, donnas origine à tout et qui par ta justice, donneras à tout une fin! Toi qui n'as aucune ressemblance avec l'homme, car, dans ton immense bonté, tu ne connais ni mouvement, ni accident. Aie pitié de nous, parce que tu nous as crées et que nous sommes l'oeuvre de tes mains!»
Chapitre 84 Après avoir prié Jésus dit : «Remercions Dieu car il nous a fait grande miséricorde à cause de cette nuit. En effet, il a concentré en cette nuit le temps qui doit, de sorte que nous avons prié avec le messager de Dieu. J'ai entendu sa voix!» A ces mots les disciples se réjouirent beaucoup et dirent : «Maître, enseigne-nous quelque précepte cette nuit! » Jésus dit alors : «Avez-vous jamais vu mêler le baume et l'ordure?» Ils répondirent : «Non Maître, car personne n'est assez fou pour le faire!» - «Eh bien, dit Jésus, je vous le dis, dans le monde il y a des fous plus grands encore, car ils mêlent le service du monde au service de Dieu, à tel point que beaucoup qui menaient une vie irréprochable ont été trompé par Satan. En priant, ils ont mêlé les affaires de ce monde à leur prière et ils sont devenus abominables devant Dieu. Dites-moi, quand vous vous laver pour prier, ne prenez-vous pas garde d'être touché par quelque chose d'impur? Si, bien sûr! Que faites-vous au contraire quand vous priez? Vous lavez votre âme de ses péchés par la miséricorde de Dieu. Voudriez-vous donc parler de choses de ce monde pendant que vous priez? Gardez-vous de le faire, car chaque parole mondaine se change en ordure du diable sur l'âme de celui qui parle!» Les disciples tremblèrent alors parce qu'il avait parlé dans la véhémence de l'esprit et ils dirent : «Maître, que ferons-nous si pendant que nous prions un ami viens nous parler?» Jésus répondit : «Laissez-le attendre et finissez la prière!» Barthélémy dit : «Mais quand il verra que nous ne lui parlons, il se scandalisera et s'en ira!» Jésus répondit : « S'il se scandalise, croyez-moi, il n'est ni votre ami, ni un fidèle, mais au contraire un infidèle et un compagnon de Satan. Dites-moi, si vous alliez parler avec un écuyer d'Hérode et que vous le trouviez en train de parler à l'oreille d'Hérode, vous scandaliseriez-vous s'il vous faisait attendre? Certainement pas! Mais vous seriez réconforté de voir votre ami bien en cour auprès du roi, n'est-ce-pas?» dit Jésus. «C'est tout à fait vrai» répondirent les disciples. Jésus dit alors : «Je vous le dit en vérité, quand quelqu'un prie, il parle avec Dieu. Est-il
donc juste que vous cessiez de parler avec Dieu pour parler avec un homme? Est-il juste que votre ami se scandalise parce que vous avez plus de considération pour Dieu que pour lui? Croyez-moi, s'il se scandalise de ce que vous le faites attendre, c'est un bon serviteur du diable, car ce que le diable désir, c'est que Dieu soit délaissé pour l'homme. Vive Dieu, en toute bonne action, celui qui craint Dieu doit se retirer des affaires du monde, pour ne pas corrompre la bonne action!
Chapitre 85 «Lorsque quelqu'un agit ou parle mal, dit Jésus, et qu'un autre entreprend de le corriger et d'empêcher sa mauvaise action, que fait celui-là? » Les disciples répondirent : «Il fait le bien, car il sert Dieu qui cherche toujours à empêcher le mal. comme le soleil cherche toujours à chasser les ténèbres.» Jésus reprit : «Et au contraire, moi je vous dis que lorsque quelqu'un agit ou parle bien, celui qui cherche àa l'en empêcher sous prétexte de suggérer quelque chose de mieux, sert le diable et devient même son compagnon, car le diable ne cherche rien d'autre que d'empêcher tout bien. Mais que vous dirai-je maintenant? Je vous dirai ce que dit Salomon, prophète saint et ami de Dieu : «Entre mille que vous connaissez, qu'un seul soit votre ami!» Matthieu dit alors : «Nous ne pourrons donc pas aimer tout le monde?» Jésus répondit : «Je vous le dis en vérité : «il ne vous est permis de haïr que le péché, au point que vous ne pouvez pas haïr Satan comme créature de Dieu, mais comme ennemi de Dieu. Savez-vous pourquoi? Je vais vous le dire : parce qu'il est créature de Dieu et que tout ce que Dieu a créé est bon et parfait. Par conséquent celui qui hait la créature hait le créateur. Mais l'ami est un être à part qui ne se trouve pas facilement, mais qui se perd facilement, car l'ami ne souffre pas que l'on contredise celui qu'il aime par-dessus tout. Attention, soyez prudents! Ne choisissez pas pour ami celui qui n'aime pas ce que vous aimez! Savez-vous ce que veut dire "ami"? "Ami" ne veut pas dire autre chose que "médecin de l'âme". Alors de même qu'il est rare de trouver un bon médecin qui connaisse les maladies et sache y appliquer les remèdes, de même sont rares les amis qui connaissent les erreurs et savent s'orienter vers le bien. Par contre, ce qui est mal c'est que beaucoup ont des amis qui feignent de ne pas voir les fautes de leur ami; d'autres les excusent, et, ce qui est pire, il y a des amis qui poussent et aident à pécher. Leur fin sera semblable à leur scélératesse. Gardez-vous de les prendre pour amis car, à la vérité, ce sont des ennemis et des bourreaux de l'âme.»
Chapitre 86 «Que ton ami soit aussi capable d'être corrigé que de te corriger, et s'il veut que tu laisses tout pour l'amour de Dieu, qu'il accepte aussi volontiers que tu l'abandonnes lui-même pour le service de Dieu. Mais dites-moi, si l'homme ne sait pas aimer Dieu, comment saura-t-il s'aimer lui-même, comment saura-t-il aimer les autres? Il est tout à fait incapable! Aussi quand tu veux choisir un ami, car en vérité, celui qui n'a aucun ami est dans une pauvreté extrême, ne regarde avant tout ni à la noblesse de sa parenté, ni à la noblesse de sa famille, ni à la beauté de sa maison, ni à la beauté de ses vêtements, ni à la beauté de son corps, et non plus à ses belles paroles, car tu serais facilement trompé. Examine par contre s'il craint Dieu, s'il méprise les choses de ce monde, s'il aime faire le bien, et surtout s'il hait sa propre chair. Tu trouveras facilement un véritable ami de cette manière : s'il craint Dieu par-dessus tout, s'il méprise les vanités du monde, s'il est toujours occupé et toujours à faire le bien, et s'il hait son propre corps comme un cruel ennemi. Pourtant, un ami comme celui-là, tu ne l'aimeras pas à tel point que ton amour s'arrête à lui, car tu serais idolâtre, mais aime-le comme un cadeau que Dieu t'a fait et Dieu te favorisera de dons plus grands encore. Je vous le dis en vérité, celui qui a trouvé un véritable ami, a trouvé l'un des délices du paradis, et même la clef du paradis ». Thaddée dit : «Mais si par hasard quelqu'un avait un ami qui n'était pas tel que tu as dit, Maître, que doit-il faire? Doit-il l'abandonner? » Jésus répondit : «Il faut faire comme le marin avec le bateau. Il reste à son bord aussi longtemps qu'il y voit son intérêt, mais quand il s'aperçoit qu'il y perd, il l'abandonne. Ainsi feras-tu avec un ami plus mauvais que toi : quand il est pour toi objet de scandale, abandonne-le si tu veux pas que t'abandonne la miséricorde de Dieu!
Chapitre 87 Malheur au monde à cause des scandales! Il est nécessaire que le scandale arrive, car tout le monde se trouve dans la méchanceté, mais malheur à ceux par qui le scandale arrive! Il vaudrait mieux que l'homme ait au cou une pierre de moulin et qu'il soit jeté au fond de la mer, plutôt que de scandaliser son prochain! Si ton oeil te scandalise, arrache-le, car il vaut mieux que tu ailles en paradis avec un seul oeil plutôt qu'en enfer avec deux! Si ta main, ou ton pied te scandalise, agis de même, car il vaut mieux que tu ailles dans le royaume des cieux avec un seul pied ou une seule main plutôt que d'aller
en enfer avec deux mains ou deux pieds!» Simon, appelé Pierre, dit : «Maître, comment dois-je le faire? En peu de temps je n'aurais certainement plus aucun membre!» Jésus répondit : «Pierre, abandonne la prudence charnelle et tu trouveras aussitôt la vérité. C'est ton oeil qui t'enseigne, c'est ton pied qui t'aide à agir, c'est ta main qui t'apporte tout, et quand il sont pour toi occasion de péché, laisse-les, car il vaut mieux pour toi aller au paradis, ignorant ,ayant peu réalisé et pauvre, que d'aller en enfer en savant, avec de grandes réalisations et riche. Tout ce qui t'empêche de servir Dieu, chasse-le loin de toi, comme l'homme chasse tout ce qui l'empêche de voir.» Cela dit, Jésus appela Pierre près de lui et lui dit : «Si ton frère pèche contre toi, va le corriger! S'il change de conduite, réjouis-toi car tu as gagné ton frère! Mais s'il s'amende pas, appelle encore deux témoins et de nouveau corrige-le! S'il ne change pas de conduite, va le dire à l'Eglise! Et s'il ne change pas, considère-le comme un infidèle. Tu n'habiteras plus sous le même toit que lui, tu ne mangeras plus à la même table que lui, tu ne lui parleras plus et si tu sais où il met le pied en marchant, tu n'y mettras plus les tiens!»
Chapitre 88 Mais garde-toi de te prendre pour meilleur que lui. Au contraire, tu te diras : «Pierre, Pierre, si Dieu ne t'aidait pas de sa grâce, tu serais pire que lui!» Pierre reprit : «Comment dois-je le corriger? » Jésus répondit : «De la même façon dont tu veux être corrigé toi-même, et de même que tu veux être supporté, supporte aussi les autres! Crois-moi, Pierre, en vérité je te le dis, chaque fois que tu corrigeras ton frère avec miséricorde, tu recevras de Dieu miséricorde et tes paroles porteront du fruit. Mais si tu le fait en rigueur de justice, tu seras rigoureusement puni par Dieu et tu ne porteras aucun fruit! Dis-moi, Pierre, ces Pots de terre dans lesquels les pauvres cuisent leurs aliments, les lavent-ils avec des pierres et un marteau de fer? Non, bien sûr, mais avec de l'eau chaude. Les pierres, on les brise avec le fer; le bois on le brûle avec le feu, mais l'homme s'amende par la miséricorde! C'est pourquoi, lorsque tu corrigeras ton frère, tu diras en toi-même : si Dieu ne m'aide pas, demain je ferai pire que n'a fait celui-là aujourd'hui! » Pierre reprit : «Maître, combien de fois dois-je pardonner à mon frère? » Jésus répondit : «Autant de fois que tu voudrais qu'il te pardonne! » Pierre dit : «Sept fois par jour? » Jésus répondit : «Chaque jour, tu lui pardonneras non seulement sept fois mais soixante-dix fois sept fois. Car on pardonnera à celui qui pardonne et celui qui condamne sera condamné! » Celui qui écrit ceci dit alors : «Malheur aux princes, car ils iront en enfer!» Jésus le reprit en disant : «Es-tu devenu fou, Barnabé, pour avoir parlé ainsi? Je te le dis en vérité, le bain est moins nécessaire pour le corps, le frein pour le cheval et le timon pour le navire, que le prince pour la république! Pour quelle raison dieu donna-t-il Moïse, Josué, Samuel, David, Salomon et tant d'autres qui rendirent la justice et leur donna-t-il l'épée pour extirper les iniquités?» Celui qui écrit dit alors : «Comment doit-on juger, en condamnant et en pardonnant en même temps?» Jésus répondit : «Tout le monde n'est pas juge; au juge seul appartient de condamner les autres, Barnabé! Le juge doit condamner le coupable comme un père ordonne que l'on coupe à son fils un membre pourri afin que tout le corps ne pourrisse pas!»
Chapitre 89 Pierre dit : «Combien de temps dois-je attendre que mon frère se repente?» Jésus répondit : «Aussi longtemps que tu voudras qu'on attendît pour toi!» Pierre dit : «Personne ne comprendra cela, parle-nous donc plus clairement! » Jésus répondit : «Attends ton frère aussi longtemps que Dieu t'attend! » «Ils ne comprendront pas cela non plus» dit Pierre. Jésus répondit : «Attends-le jusqu'à ce qu'il ait le temps de se repentir! » Alors Pierre s'attrista avec les autres, car ils ne comprenaient pas ce que cela voulait dire. Jésus dit donc : «Si vous étiez sains d'esprit et si vous saviez que vous êtes pécheurs, vous ne penseriez jamais à fermer votre coeur à la miséricorde envers le pécheur. Eh bien, je vous le dis clairement, on doit attendre la pénitence du pécheur jusqu'à ce qu'il ait l'âme sur ses dents pour expirer, car c'est ainsi qu'attend notre Dieu puissant et miséricordieux. Dieu n'a pas dit : «A l'heure où le pécheur jeûnera, fera l'aumône, priera et ira en pèlerinage, je lui pardonnerai », car cela, beaucoup l'ont fait qui sont damnés à jamais. Mais il dit : «A l'heure ou le pécheur se repentira de ses péchés pour moi, je ne me souviendrai plus de ses iniquités.» Comprenez-vous cela? » dit Jésus. Les disciples répondirent : «En partie, oui, en partie, non!» Jésus dit : «Quelle est la partie que vous ne comprenez pas? » Ils répondirent : «Que beaucoup de ceux qui ont prié et ont jeûné sont condamnés! » Jésus dit alors : «Je vous le dis en vérité, les hypocrites et les païens font plus de prières, d'aumônes et de jeûnes que n'en font les amis de Dieu! Mais comme ils sont sans foi, ils ne peuvent pas se repentir pour l'amour de Dieu et ils sont damnés.»
Jean dit alors : «Pour l'amour de Dieu, enseigne-nous la foi! » Jésus répondit : «Il est l'heure de la prière de l'aurore! » Ils se levèrent donc et, après s'être lavés, ils prièrent Dieu qui est béni éternellement! .
Last edited by LouSomPauII (28-05-2011 18:49:58)
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Chapitre 90 Après la prière les disciples sapprochèrent à nouveau de Jésus, et lui, ayant ouvert la bouche, dit : «Approche, Jean, car aujourdhui je répondrai à ce que tu as demandé! La foi est un sceau avec lequel Dieu marque ses élus. Il a donné ce sceau à son messager et cest des mains de celui-ci que chaque élu a reçu la foi. Aussi de même que Dieu est un, ainsi la foi est une. Ayant créé son messager avant tout chose, Dieu lui donna avant tout autre la foi qui est comme une représentation de Dieu lui-même et une représentation de ce que Dieu a fait et a dit. En conséquence, le fidèle voit tout par la foi, mieux quavec les yeux, car les yeux peuvent se tromper -et même ils se trompent presque toujours- mais la foi ne se trompe jamais puisquelle a pour fondement Dieu et sa parole. Croyez-moi, cest par la foi que sont sauvé tous les élus de Dieu. Sans la foi, il est absolument impossible de plaire à quelque dieu que ce soit. Cest pourquoi Satan ne cherche pas à détruire jeûnes, prières, aumônes, pèlerinage; il y pousse même les infidèles, car il prend plaisir à voir lhomme travailler sans recevoir de salaire. Par contre, il prend toutes sortes de peines et de soins pour détruire la foi. Cest donc avec soin extrême quil faut la conserver. Le plus grand effort consistera à abandonner le "pourquoi" car le "pourquoi" chassa lhomme du paradis et changea Satan de très bel ange en horrible diable.» Jean dit alors : «Comment donc abandonnerons-nous le "pourquoi", puisquil est la porte de la science? » Jésus répondit : «Au contraire, il est la porte de lenfer! » Jean se tut donc. Alors Jésus ajouta : «Quand tu sais que Dieu a dit une chose, qui es-tu, ô homme, pour dire : «Pourquoi as-tu parlé ainsi., ô Dieu? pourquoi as-tu agis ainsi? » La poterie dira-t-elle à celui qui la faite : «Pourquoi mas-tu faite pour contenir de leau et non pas pour conserver du baume? » Je vous le dis en vérité, il faut sassurer contre toute tentation par ces mots : «Dieu la dit, Dieu la fait, Dieu le veut! En faisant cela, tu vivras, en toute sécurité.»
Chapitre 91 En ce temps là, il y a eu un grand soulèvement en Judée pour lamour de Jésus, car larmée romaine, à linstigation de Satan, poussait les Hébreux à dire que Jésus était Dieu venu les visiter. Elle suscita donc un conflit tel quaux approches du carême, toute la Judée était en armes, au point quon trouvait le fils contre le père et le frère contre le frère. Quelque uns disaient en effet que Jésus était Dieu venu en ce monde; dautres disaient que non, mais quil était le fils de Dieu; dautres encore disaient que non, parce que Dieu ne ressemble en rien à un homme et quil nengendre donc pas denfants, mais que Jésus de Nazareth est prophète de Dieu. Tout cela pris naissance à cause des grands miracles que fit Jésus. Il fallut pour apaiser le peuple, que le pontife montât à cheval, revêtu des habits pontificaux, le saint nom de Dieu, "tetragmmaton", au front. Montèrent aussi à cheval le gouverneur Pilate et Hérode, trois armées se rassemblèrent à Miçpa, chacune composée de deux cent mille hommes capable de porter lépée. Hérode leur parla, mais ils ne se calmèrent pas. Puis le gouverneur et le pontife parlèrent en ces termes : «Frères, cette guerre est suscitée par Satan, car Jésus est vivant; cest à lui que nous devons recourir et demander quil nous donne témoignage sur lui-même afin que nous croyions en lui selon sa parole.» A cela, tous se calmèrent et, les armes déposées, ils sembrassèrent en se disant les uns aux autres : «Pardonne-moi, frère!» Ce jour-là, chacun décida donc dans son coeur de croire à Jésus selon ce quil dirait. En conséquence, le gouverneur et le pontife promirent de grandes récompenses à celui qui viendrait dire où se trouvait Jésus.
Chapitre 92 En ce temps-là, nous allâmes avec Jésus au mont Sinaï, selon la parole de lange saint, et Jésus y fit le carême avec ses disciples. Le carême passé, Jésus sapprocha du Jourdain pour aller à aller à Jérusalem. Lun de ceux qui croyaient joie, il courut en criant tout le temps : «Notre Dieu arrive!» Arrivé dans la ville, il la troubla tout entière en disant : «Notre Dieu arrive! O Jérusalem, prépare-toi à le recevoir!» Et il témoigna quil avait vu Jésus près de Jourdain. Tous sortirent de la ville pour vois Jésus, du plus petit au plus grand, si bien que la ville resta déserte. Les femmes portèrent même leurs petits enfants dans leurs bras. Et elles en oublièrent demporter quoi manger. Layant entendu, le gouverneur et le pontife montèrent à cheval et envoyèrent un messager à Hérode,
Lui aussi monta à cheval pour aller trouver Jésus afin que sapaise le conflit du peuple. Ils le cherchèrent donc pendant deux jours dans le désert près de Jourdain, et le troisième jour, vers midi, ils le trouvèrent. Il était en train de se purifier avec ses disciples pour prier selon le livre de Moïse. En voyant la multitude de gens qui couvraient la terre, Jésus sétonna
Après ces paroles, la foule sapprocha et, quand elle le reconnut, elle se mit à crier : «Sois le bien retrouvé, ô notre Dieu!» Et ils commencèrent à le révérer comme on fait pour Dieu. Mais Jésus poussa un grand gémissement et dit : «Eloignez-vous de moi, fous, car jai peur que la terre ne souvre et ne me dévore avec vous à cause de vos abominables paroles!» Alors le peuple fut rempli de terreur et commença à pleurer.
Chapitre 93 Ayant levé la main pour faire silence, Jésus dit : «Vraiment vous avez commis un grand péché, ô Israélites, en mappelant votre Dieu, moi qui suis un homme. Je crains que Dieu ninflige un grand fléau à la cité sainte à cause de cela, et quil ne la livre à la servitude étrangère. Que soit mille fois maudit Satan qui vous y a poussés!» Cela dit, Jésus se frappa le visage des deux mains et une telle clameur de pleurs séleva que personne ne pouvait entendre ce que Jésus disait. Alors il leva de nouveau la main pour faire le silence eut apaisé ses pleurs, il ajouta : «Je proclame à la face de ciel et je prends è témoin tout ce qui habite sur la terre que je suis homme, né dune femme, mortel, soumis au jugement de Dieu, supportant les misères du manger et du dormir, du froid et du chaud comme les autres hommes. Cest pourquoi quand Dieu viendra juger mes paroles, il frappera comme une épée tous ceux qui croiront que je suis plus quun homme.» Après ces paroles, Jésus vit une grande multitude à cheval, et il comprit que le gouverneur, Hérode et le souverain pontife venaient à lui. Jésus dit alors : «Ceux-là aussi sont-ils devenus fous?» Le gouverneur, Hérode et le Pontife étant arrivés, tous descendirent de cheval et firent cercle autour de Jésus, de sorte que larmée ne pouvait faire reculer le peuple qui désirait entendre Jésus parler avec le Pontife. Jésus sapprocha avec révérence du pontife. Celui-ci voulut se prosterner et adorer Jésus, mais Jésus cria : «Prends garde à ce que tu fais, ô prêtre du Dieu vivant! ne pèche pas contre notre Dieu! » Le pontife répondit : «La Judée est à présent si bouleversée par tes prodiges et par ta doctrine quils crient que tu es Dieu; alors, contraint par la foule, je suis venu ici avec le gouverneur romain et le roi Hérode. Nous te prions donc de tout coeur quil te plaise dapaiser le conflit dont tu es cause, car une partie des gens dit que tu es Dieu, une partie dit que tu es fils de Dieu, et une partie dit que tu es prophète.» Jésus répondit : «Et toi, grand prêtre de Dieu, pourquoi nas-tu pas calmé ce conflit? As-tu perdu lesprit toi aussi? Les prophéties et la loi de notre Dieu sont-elles rejetées dans loubli? Oh malheureuse Judée trompée pas Satan!
Chapitre 94 Puis Jésus ajouta : «Je proclame devant le ciel et je prends à témoin tout ce qui habite sur la terre que je suis étranger à tout ce que ces hommes ont dit de moi, à savoir que je serais plus quun homme. je suis homme, né dune femme, soumis au jugement de Dieu, vivant ici avec les autres hommes, soumis au misères communes. Vive Dieu, en présence de qui se tient mon âme, tu as commis un grave péché, ô pontife, en disant ce que tu as dit. Quil plaise à Dieu quune grande vengeance ne vienne pas sur la ville sainte à cause de ce péché!» Le pontife dit alors : «Que Dieu nous pardonne! Et toi, prie pour nous!» Le gouverneur et Hérode dirent aussi : «Il est impossible à un homme de faire ce que tu fais, Seigneur! Nous ne comprenons donc pas ce que tu dis!» Jésus répondit : «Ce que vous dites est vrai, car cest Dieu qui opère le bien dans lhomme, comme cest satan qui y opère le mal; lhomme est en effet est comme une boutique dans laquelle celui qui entre, agit et vend à sa guise. Mais, dis-moi, Gouverneur, et toi, Roi, vous dites cela parce que vous êtes étrangers à notre loi? Si vous lisiez le testament et lalliance de notre Dieu, vous verriez que Moïse, dun coup de baguette, changea leau en sang, la poussière en puces, la rosée en tempête et la lumière en ténèbres. Il fit venir en Egypte les grenouilles et les rats, et ils couvrirent la terre; il tua les premiers-nés et ouvrit la mer où il engloutit Pharaon. Je nai fait aucune de ses choses-là, et pourtant chacun admet que Moïse est un homme, mort à présent! Josué arrêta le soleil et ouvrit le Jourdain; cela, je ne lai pas fait non plus; et pourtant chacun admet quil est un homme, mort à présent! Elie fit venir visiblement le feu du ciel et la pluie; cela, je ne lai pas fait, et pourtant chacun admet quElie est un homme! Et tant dautres prophètes saints, amis de Dieu qui, en vertu de Dieu ont fait des choses que ne peut comprendre la raison de celui qui ne connaît pas notre Dieu tout-puissant et miséricordieux, qui est béni éternellement!
Chapitre 95 Le gouverneur, le pontife et le roi prièrent don Jésus de monter sur un lieu élevé et de parler au peuple pour calmer la foule. Jésus monta alors sur lun des douze rochers fit extraire du milieu du Jourdain par les douze tribus quand Israël y passa à pied sec. Puis il dit à haute voix : «Que notre pontife monte sur un lieu élevé, pour que je lui confirme mes paroles!» Le pontife y monta donc et Jésus lui dit : «Dis-le clairement pour que chacun comprenne : est-il écrit dans le testament et alliance du Dieu vivant que notre Dieu na pas dorigine et naura jamais de fin?» Le pontife répondit : «Cest ce qui sy trouve écrit!» Jésus dit : «Y est-il écrit que notre Dieu a créé toute chose par sa seule parole? » «Il en est ainsi », dit le pontife. Jésus dit : «Y est-il écrit que Dieu est invisible et caché à lintelligence humaine, étant incorporel, sans composition et sans mouvement ?» - «Cela est vrai! » dit le pontife. Jésus dit : «Y est-il écrit que tous les cieux ne peuvent pas contenir Dieu puisquil est immense? » - «Cest ce que dit le prophète Salomon, ô Jésus», répondit le pontife. Jésus dit : «Y est-il écrit que Dieu na besoin de rien puisquil ne mange pas, ne dort pas et ne souffre daucune déficience ?» -«Il en est ainsi!» dit le pontife. Jésus dit : «Y est-il écrit que Dieu est partout et quil ny a pas dautre Dieu que lui, lui qui frappe et qui guérit et qui fait tout ce qui lui plaît? » - «Ainsi est-il écrit!» répondit le pontife. Alors, les mains levées, Jésus dit : «Seigneur notre Dieu, cest cela ma foi avec laquelle je viendrai à ton jugement, en témoignage contre quiconque croira le contraire!» Et tourné vers le peuple, il ajouta : «Faites pénitence, car vous pouvez reconnaître votre péché à tout ce qua dit le pontife et qui est écrit au livre de Moïse, alliance de Dieu pour toujours! En effet, je suis un homme visible, un peu de boue qui marche sur la terre, mortel comme le sont les autres hommes, moi qui ai eu un commencement et qui aurai une fin, et tel que je ne peux même pas créer une mouche à partir de rien.» Le peuple éleva alors à la voix en pleurant et dit : «Nous avons péché contre toi, seigneur notre Dieu, aie pitié de nous!» Tous suppliaient Jésus de prier pour le salut de la ville sainte, afin que notre Dieu irrité ne permette pas que les païens la foulent au pieds. Alors, les mains levées, Jésus pria pour la ville sainte et pour le peuple de Dieu, chacun sécriant : «Quil en soit ainsi! Amen!»
Chapitre 96 Après la prière, le pontife dit à haute voix : «Arrête, Jésus, car, pour la tranquillité de notre peuple, il nous manque de savoir qui tu es.» Jésus répondit : «Je suis Jésus, fils de Marie, de la race de David, homme mortel et craignant Dieu. Je memploie à ce que lhonneur et la gloire soient rendus à Dieu.» Le pontife reprit : «Au livre de Moïse, il est écrit que notre Dieu doit nous envoyer le Messie. Celui-ci viendra annoncer ce que Dieu veut, et il apportera au monde la miséricorde de Dieu. Je te supplie de nous dire la vérité : «Es-tu le Messie de Dieu que nous attendons?» Jésus répondit : «Il est vrai que cest ce que notre Dieu a promis, mais ce nest pas moi, car il est fait avant moi et il viendra après moi.» Le pontife reprit : «De toute façon à cause de tes paroles et de tes prodiges, nous croyons que tu es prophète et saint de Dieu; aussi je te supplie au nom de toute la Judée et dIsraël, de nous dire, pour lamour de Dieu; comment viendra le Messie.» Jésus répondit : «Vive Dieu en présence de qui se tient mon âme, je ne suis pas le Messie quattendent toutes les tribus de la terre, comme Dieu la promis à notre père Abraham en disant : «Dans ta semence, je bénirai toutes les tribus de la terre!» Mais quand Dieu menlèvera du monde, Satan suscitera de nouveau cette maudite sédition : il fera croire aux impies que je suis Dieu et fils de Dieu, et mes paroles et ma doctrine seront si contaminées quil restera à peine trente fidèles. Alors Dieu aura pitié du monde et il enverra son messager pour lequel il a tout fait. Il viendra du Midi avec puissance et il détruira les idoles avec les idolâtres, car il enlèvera à Satan lempire quil a sur les hommes. Il apportera avec lui la miséricorde de Dieu pour le salut de ceux qui le croiront. Bienheureux qui croira à ses paroles!»
Chapitre 97 Moi, qui suis indigne de délacer ses chaussures, jai eu la grâce et la miséricorde de Dieu de le voir ! «Le pontife, le gouverneur et le roi répondirent alors : «Ne tinquiète pas Jésus, saint de Dieu : ce conflit ne se produira plus de notre temps. Nous écrirons en effet au sacré sénat romain, et par décret impérial, personne ne tappellera plus Dieu ou fils de Dieu». Jésus dit alors : «Vos paroles ne me consolent pas, car les ténèbres viendront doù vous espérez la lumière. Ma consolation se trouve dans la venue du messager de Dieu qui détruira toute idée fausse en ce qui me concerne ". "Sa foi se diffusera et semparera du monde entier, car cest ce que Dieu a promis à Abraham, notre père. Ce qui me console, cest que sa foi naura pas de fin, mais que Dieu la conservera intacte". Le pontife reprit : «Dautres prophètes viendront-ils après le messager de Dieu ?» Jésus répondit : "Après lui, il ne viendra pas de vrais prophètes envoyés par Dieu, mais il viendra une quantité de faux prophètes, et cela me cause de la peine, car cest Satan qui les suscitera par un juste jugement de
Dieu et ils se couvriront du prétexte de mon Evangile ». Hérode dit : «Comment est-ce par un juste jugement de Dieu que viendront de tels impies ? ». Jésus répondit : "Il est juste que celui qui ne veut pas croire à la vérité pour son salut, croie au mensonge pour sa damnation : aussi je vous le dis, le monde a toujours méprisé les vrais prophètes et aimé les faux, comme on peut le voir au temps de Michée et de Jérémie. Car chacun aime son semblable». Le pontife dit alors : «Comment sappellera le Messie ? Et quel signe prouvera sa venue ?». Jésus répondit : «Le nom du Messie est Admirable, car Dieu lui-même le lui donna quand il eut créé son âme et quil leut placé dans une splendeur céleste. Il dit : «Attends, Muhammad par amour pour toi je veux créer le paradis, le monde et une grande multitude de créatures dont je te fais présent. Aussi celui qui te bénira sera béni et celui qui te maudira sera maudit ! Quand je tenverrai dans le monde, je tenverrai comme mon messager de salut. Ta parole sera si vraie que le ciel et la terre passeront mais que ta foi ne manquera jamais !» Muhammad est son nom béni ». Alors les gens élevèrent la voix et dirent : "O Dieu, envoie-nous ton messager ! O Muhammad, viens vite pour le salut du monde !"
Chapitre 98 Après ces paroles, la foule sen alla ainsi que le pontife, le gouverneur et Hérode, en faisant de grands discours sur Jésus et sa doctrine. Le pontife pria le gouverneur décrire tout cela à Rome, au sénat. Ce que fit le gouverneur. Aussi le sénat, pour complaire à Israël, décréta que sous peine de perdre la vie, personne nappellerait plus Jésus de Nazareth prophète des juifs, ni Dieu, ni fils de Dieu. Ce décret fut placé dans le temple en lettres de cuivre. La plus grande partie de la foule sen étant allée, il ne resta que cinq mille hommes environ sans compter les femmes et les enfants. Lassés par le voyage, ils étaient resté deux jours sans pain, car dans leur désir de voir Jésus, ils avaient oublié den emporter et avaient mangé des herbes crues, ils ne pouvaient sen aller comme les autres. Lapprenant, Jésus en eut pitié et dit à Philippe : «Où trouverons-nous du pain pour les empêcher de périr de faim?» Philippe répondit : «Seigneur, deux cent deniers dor ne suffiraient pas à acheter assez pain pour que chacun en reçoive un peu!» André dit alors : «Il y a ici un enfant qui a cinq pains et deux poissons, mais quest-ce que cela pour tant de monde?» Jésus répondit : «Faites asseoir la foule!» Ils sassirent sur le foin par groupes de cinquante et de quarante. Alors Jésus dit : «Au nom de Dieu!» Il prit le pain et supplia Dieu. Puis il rompit le pain et le donna aux disciples, et les disciples le donnèrent à la foule. Il fit de même pour les poissons. Tous mangèrent et tous furent rassasiés. Puis Jésus dit : «Recueillez ce qui est resté!» Les disciples recueillirent donc ces morceaux et ils remplirent douze corbeilles. Et chacun se frottait les yeux en disant : «Suis-je éveillé ou est-ce que je rêve?» Tous restèrent une heure entière comme hors deux-mêmes à cause de ce grand miracle. Ensuite Jésus rendit grâce à Dieu et prit congé deux, mais soixante-douze hommes ne voulurent pas labandonner, et Jésus, ayant reconnu leur foi, les choisit pour disciples.
Chapitre 99 Sétant retiré dans une dépression du désert au bord du Jourdain, Jésus convoqua les soixante-douze et les douze. Sétant assis sur une pierre, il les fit asseoir près de lui et ouvrant la bouche, il dit en soupirant : «Aujourdhui, nous avons vu une scélératesse si grande en Judée et en Israël, que le coeur men tremble encore dans la poitrine par crainte de Dieu. je vous le dis en vérité, Dieu est Jaloux de son honneur et, comme un amoureux, il aime Israël. Vous savez que lorsquun jeune homme aime une femme qui ne laime pas mais en aime un autre, mû par lindignation, il tue son rivale. Je vous le dis, Dieu fait de même, car, lorsquIsraël a aimé quelque chose au point den oublier Dieu, Dieu a détruit cette chose-là. Or quy a-t-il de plus agréable à Dieu, ici-bas, que le sacerdoce et le temple saint? Pourtant, au temps du prophète Jérémie, comme le peuple avait oublié Dieu et se glorifiait seulement du temple parce quil ny en avait pas un semblable au monde, Dieu souleva sa propre colère par Nabuchodnosor, roi de Babylone. Il fit prendre la ville sainte par larmée et la fit brûler avec le temple sacré, si bien que les choses sacrées que les prophètes de Dieu tremblaient de toucher furent foulées aux pieds par les infidèles remplis de scélératesse. Abraham aimait un peu plus quil faut son fils Ismaël. Aussi Dieu lui ordonna-t-il de tuer son fils pour tuer le mauvais amour de son coeur. Il laurait fait si le couteau avait coupé. David aimait fort Absalon, aussi Dieu fit-il en sorte que le fils rebellât contre le père, quil fut suspendu par les cheveux et tué par Joab. Oh terrible jugement de Dieu, car Absalon aimait ses cheveux par-dessus tout et ils se changèrent en corde pour le pendre! Linnocent Job était près daimer ses sept fils et ses trois filles, alors Dieu le mit entre les mains de Satan, Celui-ci en un seul jour, non seulement le priva de fils et de richesse, mais le frappa dune si
grande infirmité. que pendant sept ans les vers lui sortaient de la chair! Notre père Jacob aimait Joseph plus que ses autres fils. Alors Dieu le fit vendre et fit tromper Jacob par ses fils eux-mêmes, de sorte quil croyait que les bêtes sauvages avaient dévoré son fils et quil pleura pendant dix ans!
Chapitre 100 Vive Dieu, frères, je crains que Dieu ne soit irrité contre moi! Il faut donc que vous alliez par la Judée et Israël prêcher aux douze tribus dIsraël la vérité pour quils soient détrompés!» Avec crainte et en pleurant, les disciples répondirent : «Nous ferons tout ce que tu nous ordonneras.» Jésus dit alors : «Faisons trois jours de prière et de jeûne et chaque soir, au moment ou on voit la première étoile et où on prie Dieu, nous en ferons dorénavant trois, en lui demandant trois fois miséricorde parce que le péché dIsraël est trois fois plus grave que les péchés des autres.» Les disciples répondirent : «Quil en soit ainsi!» Après le troisième jour, au matin du quatrième, Jésus convoqua tous les disciples et apôtres et leur dit : «Il suffit que restent avec moi Barnabé et Jean. Vous autres, vous irez par toute la région de Samarie, de Judée et dIsraël prêchant la pénitence, car la hache est mise près de larbre pour le couper! Priez sur les malades, car Dieu ma donné pouvoir sur toute infirmité!» Celui qui écrit dit alors : «Maître, si on interroge tes disciples sur la façon dont on doit faire pénitence, que répondront-ils?» Jésus répondit : «Quand on perd une bourse, loeil retourne-t-il seul en arrière pour la voir? ou la main pour la reprendre? ou la langue pour interroger? Non bien sûr, mais cest le corps tout entier qui retourne en arrière et qui emploie toutes les puissances de son âme pour la retrouver, nest-il pas vrai? » Celui qui écrit répondit : «Cest tout à fait vrai!»
Chapitre 101 Jésus dit alors : «La pénitence est linverse de la mauvaise vie, car chaque sens doit se convertir au contraire de ce quil fit en péchant : au plaisir, on doit opposer la douleur; au rire les larmes; aux orgies, les jeûnes; aux sommeil, les veilles; à loisiveté, lactivité; à la luxure, la chasteté. Que les contes se changent en prière et lavarice en aumônes!» Celui qui écrit demanda : «Mais si on leur demande comment nous devons souffrir, comment nous devons pleurer, comment nous devons jeûner, comment nous devons agir, comment nous devons rester chastes, comment nous devons prier et faire laumône, que répondront-ils? ET comment feront-ils une bonne pénitence sils ne savent pas se repentir?» Jésus répondit : «Voilà une bonne question, Barnabé. Je veux y répondre pleinement, sil plaît à Dieu. Aussi aujourdhui, te parlerai-je de la pénitence en général. Et ce que je dis à lun, je le dis à tous. Sachez donc que la pénitence, plus que toute autre chose, doit être accompli par pur amour de Dieu. Autrement, il serait vain de se repentir. Je vous parlerai donc par comparaison. Toute construction, si on lui enlève ses bases, tombe en ruine, nest-ce pas vrai ?» -«Cest vrai! », répondirent les disciples, Jésus dit alors : «La base de notre salut, cest Dieu; sans lui il ny a pas de salut. Quand un homme a péché, il a perdu la base de son salut. Aussi faut-il quil commence par la base. Dites-moi, si vos serviteurs avaient offensés et que vous appreniez quils ne souffrent pas de vous avoir offensés, mais seulement davoir perdu leur récompense, leur pardonneriez-vous? Bien sûr que non! Ainsi, vous dis-je, Dieu fera-t-il envers ceux qui se repentent davoir perdu le paradis. Satan ennemi de tout bien, regrette bien davoir perdu le paradis et davoir gagné lenfer. Mais il ne trouvera jamais miséricorde. Savez-vous pourquoi? Parce quil naime pas du tout Dieu et quil hait même son créateur.
Chapitre 102 Je vous le dis en vérité, tout animal, selon sa propre nature, sil perd ce quil désire, regrette le bien quil a perdu. Cest pourquoi le pécheur qui veut vraiment faire pénitence doit avoir grand désir de lui-même ce qui a agi contre son créateur. Ainsi en priant il naura pas la hardiesse de demander le paradis, ou que Dieu le libère de lenfer; mais prosterné avec confusion devant Dieu, il dira en priant : «Seigneur, voici le coupable qui ta offensé sans aucune raison, dans le moment même où il devait te servir! Cest donc de ta main quil vient chercher ici la punition de ce quil a fait et non pas de la main de Satan, ton ennemi, pour que limpie ne se réjouisse pas de tes créatures. Châtie, punis comme il te plaît, Seigneur! Tu ne me donnera jamais autant de tourment que nen mérite le scélérat que je suis !» Sil se tient dans cette attitude, le pécheur trouvera en Dieu dautant plus miséricorde quil demandera justice. Cest vraiment un sacrilège abominable pour le pécheur que de rire, car notre père David appelle justement ce monde "vallée de larmes." Il était une fois un roi qui adopta pour fils un de ses esclaves et qui le fit maître de tout ce quil possédait. Il advint que par la tromperie dun scélérat, le malheureux
tomba en disgrâce auprès du roi. Si bien quil endura de grandes misères, tant dans son mode dexistence que de la façon dont il était méprisé et dépouillé de ce quil gagnait chaque jour par son travail. Croyez-vous quun tel homme riait un seul instant?». «Non certainement, répondirent les disciples, car si le roi lavait su, il laurait fait tuer de le voir rire de sa disgrâce! Mais il est vraisemblable quil pleurait jour et nuit!» Jésus pleura alors et dit : «Malheur au monde, car il est assuré dun éternel tourment! Oh, homme misérable, notre Dieu tavait élu quasiment comme fils et tavait donné le paradis; et toi, misérable, poussé par Satan, tu tomba en disgrâce auprès de Dieu, tu fus chassé du paradis et condamné au monde immonde où tu nobtiens rien quavec peine et où toute bonne action se dérobe à toi puisque tu pèches continuellement. Et pourtant le monde rit, et, ce qui est pire, cest que le plus grand pécheur rit plus que les autres! Il arrivera donc comme vous lavez dit : Dieu damnera de mort éternelle le pécheur qui rit et qui ne pleure pas ses péchés.
Chapitre 103 Les pleurs du pécheur doivent être comme ceux du père qui pleure sur son fils près de mourir. O homme fou, tu pleures sur le corps que lâme a quitté et tu ne pleures pas lâme que la miséricorde de Dieu a quittée à cause du péché! Dites-moi, si le marin, quand son bateau a fait naufrage, pouvait par ses pleurs récupérer tout ce quil a perdu, que ferait-il? Il pleurerait certainement sans arrêt! Pourtant, je vous le dis en vérité, lhomme pèche chaque fois quil pleure quelque chose, sauf sil pleure à cause du péché. En effet, toute misère qui lui arrive vient de Dieu pour son salut, aussi devrait-il se réjouir! Le péché au contraire vient du diable pour la damnation de lhomme et lhomme ne sen attriste pas! Apprenez par là que lhomme cherche ce qui lui nuit et nom pas ce qui lui est utile!» Barthélémy dit : «Seigneur, que fera celui qui ne peut pas pleurer car son coeur est étranger aux pleurs?» Jésus répondit : «Barthélémy, tous ceux qui versent des larmes ne pleurent pas pour autant! Vive Dieu, il y a des hommes dont les yeux nont jamais versé une larme et qui ont pleuré plus que mille de ceux qui versèrent des larmes! Les pleurs du pécheur, cest la consomption des sentiments terrestres par la force de la douleur, de sorte que cette consomption préserve lâme du péché, comme le sel préserve de la putréfaction ce sur quoi on le met. Si Dieu donnait au véritable pénitent autant de larmes que la mer contient deau, il en voudrait beaucoup plus. Aussi ce désir consume-t-il le peu dhumeur qui voudrait sortir, comme une ardente fournaise consume une goutte deau. Par contre, ceux qui éclatent facilement en sanglots sont comme le cheval qui marche dautant plus vite quil est moins chargé.
Chapitre 104 À la vérité, il y a des hommes qui ont à la fois les sentiments intérieurs et les larmes extérieures. Mais qui est ainsi ? Il ny a quun seul Jérémie! En fait de pleurs. Dieu considère plus la douleur que les larmes.» Jean dit alors : «Maître, comment lhomme se perd-il en pleurant pour autre chose que pour le péché?» Jésus répondit : «Si Hérode te donnait en garde un manteau et quensuite il te lenlevait, aurais-tu raison de pleurer?» -«Non!» dit Jean. Jésus dit alors : «Eh bien, lhomme a encore moins raison de pleurer quand il perd quelque chose, ou quil na pas ce quil voudrait, parce que tout vient de la main de Dieu. Est-ce que Dieu ne peut pas disposer à son gré de ses affaires? O homme fou, tu nas à toi que le péché, cest pour lui que tu dois pleurer et pas pour autre chose!» Matthieu dit : «Maître, tu as proclamé devant toute la Judée que Dieu na aucune ressemblance avec lhomme et maintenant tu dis que lhomme reçoit de la main de Dieu. Si Dieu a des mains, il a une ressemblance avec lhomme!» Jésus répondit : «Tu es dans lerreur, Matthieu! Et beaucoup se sont trompés de cette manière en ignorant le sens de mots, car lhomme doit considérer non pas lextérieure des mots, mais leur sens. La voix humaine est en effet comme un interprète entre nous et Dieu. Or, ne savez-vous pas que, lorsque Dieu voulut parler a nos pères sur le mont Sinaï, nos pères sécrièrent : «Parle-nous, toi, Moïse, mais que Dieu ne nous parle pas, de peur que nous ne mourrions!» Et Dieu ne dit-il par le prophète Isaïe : Les voies de Dieu sont aussi éloignées de celles des hommes et les pensées de Dieu des pensées des hommes que le ciel est éloignée de la terre.
Chapitre 105 Dieu est a ce point immense que je tremble à le décrire. Pourtant il faut que je vous en parle. Je vous dirai donc que les cieux sont au nombre de sept, éloignés lun de lautre autant que le premier ciel lest de la terre; or, il en est éloignés de cinq cent années de route. la terre est donc distante du ciel le plus haut de trois mille cinq cents* années de route. Je vous dis donc que le rapport entre une pointe daiguille et le premier ciel est égale au rapport entre le premier ciel et le second, et de même pour
tous les cieux. Pourtant toute la grandeur de la terre ajoutée a celle de tous les cieux est, par rapport au paradis, comme une pointe daiguille et même comme un grain de sable. Nest-elle pas incommensurable cette grandeur?» Les disciples répondirent : «Oui, certes!» Jésus dit alors : «Vive Dieu, en présence de qui se tient mon âme, toute est petit devant Dieu comme un grain de sable! Dieu est autant de fois plus grand quil faudrait de grains de sable pour remplir tous les cieux et le paradis, et davantage encore! Eh bien, voyez donc sil y a une proportion quelconque entre Dieu et lhomme qui nest quun peu de boue qui se tient sur la terre! «Soyez donc très attentifs à comprendre le sens et non la lettre si vous voulez avoir la vie éternelle.!» Les disciples répondirent alors : «Seul Dieu peut se connaître lui-même! Cest vraiment comme a dit le prophète Isaïe : «Il est caché au sens de lhomme.» Jésus dit : «Cest vrai. Et quand nous serons au paradis, nous connaîtrons Dieu comme ici-bas on connaît la mer avec une goutte deau salée! Pour en revenir à mon propos, je vous dirai quil faut pleurer seulement parce quen péchant lhomme abandonne Dieu son créateur. Mais comment pleurera-t-il celui qui participe aux orgies et aux festins? Il pleurera comme la glace donne du feu! Si vous voulez dominer vos sens, il faut changer les orgies en jeûnes car cest ainsi que notre Dieu les domina.» Thaddée dit : «Dieu a-t-il donc quelque sens à dominer?» Jésus répondit : «Vous commencez à dire : Dieu a ceci ... Dieu est comme cela ... ! Dites-moi, lhomme a-t-il une sensibilité?» -«Oui!» répondirent les disciples, Jésus dit : «Existe-t-il un seul homme vivant en qui la sensibilité ne soit pas à loeuvre?» -«Non!» répondirent les disciples. «Vous vous trompez, dit Jésus, car où est la sensibilité de celui qui est aveugle, sourd-muet et estropié? Et quand lhomme est tombé en syncope? » Alors les disciples furent embarrassées. Jésus dit : «Il y a trois choses qui font lhomme : lâme, la sensibilité et la chair, chacune ayant sa vie propre. Comme vous lavez appris, notre Dieu créa lâme et le corps, mais vous navez pas encore appris comment il créa la sensibilité. Cest pourquoi demain, sil plaît à Dieu, je vous dirai tout.» Après ces paroles, Jésus rendit grâces à Dieu et pria pour le salut de notre peuple, chacun de nous disant : «Amen».
Chapitre 106 Après la prière de laurore, Jésus sassit sous un palmier et ses disciples sapprochèrent de lui. Il dit : «Vive Dieu, en présence de qui se tient mon âme, beaucoup se trompent sur notre vie! En effet, lâme, la sensibilité et la chaire sont si unies que la plupart des hommes affirment que lâme et la sensibilité sont une seule et même chose. En la divisant selon son activité et son selon son essence, ils lappellent âme sensitive, végétative et intellective. Mais en vérité je vous le dis, cest la même âme qui comprend et qui vit. Oh, les sots, où trouveront-ils une âme intellective qui soit sans vie? Certainement jamais! Par contre, la vie peut se rencontrer sans la sensibilité, comme chez celui qui est à moitié mort et que la sensibilité abandonne. Thaddée dit : «Maître, quand la sensibilité abandonne la vie, lhomme est mort!» Jésus répondit : «Ce nest pas vrai! Cest quand lâme sen va que lhomme est mort, car elle ne reviendra dans le corps que par miracle. Mais la sensibilité sen va en raison de la peur quelle éprouve ou de la grande douleur quéprouverait lâme. La sensibilité, Dieu la créée en effet, pour le plaisir et elle ne vit que pour cela, comme le corps vit de nourriture, et lâme de connaissance et damour! Elle se rebelle maintenant contre lâme à cause de lindignation quelle éprouve dêtre privée du plaisir du paradis par le péché. Il est donc de la plus grande importance que celui qui ne veut pas quelle vive de plaisir charnel, la nourrisse de plaisir spirituel. Comprenez-vous? Je vous le dis en vérité, Dieu après lavoir créée la condamna à lenfer, au neiges et aux glaces intolérables parce quelle disait quelle était Dieu. Mais quand il la privé de nourriture et lui enleva les aliments, elle reconnut quelle était servante de Dieu et oeuvre de ses mains. Or, dites-moi, chez les impies, comment la sensibilité agit-elle? Assurément, elle est en eux comme Dieu, puisquils la suivent et quils abandonnent la raison et la loi de Dieu. Aussi deviennent-ils abominables, sans rien faire de bien.
Chapitre 107 Cest pourquoi la première chose qui suit le regret du péché, cest le jeûne. En effet, celui qui voit quun aliment la rendu malade, regrette dabord de lavoir mangé et puis labandonne pour ne pas tomber malade, car il craint la mort. Ainsi doit faire le pécheur. Sachant que le plaisir, en suivant la sensibilité dans les biens de ce monde, la fait pécher contre Dieu son créateur, il regrette davoir agi ainsi, parce que cela le prive de Dieu qui est sa vie, et lui donne la mort éternelle de lenfer. Mais étant donné que lhomme doit user des biens de ce monde pour vivre, il lui faut jeûner ici-bas pour parvenir à mortifier sa sensibilité et connaître dieu son Seigneur. Quand tu vois que la sensibilité déteste les jeûnes, montre-lui létat de lenfer où on ne prend nul plaisir, mais où on éprouve une douleur infinie, et montre-lui les délices du paradis qui sont tels quun seul grain de raisin du paradis est meilleur que tous les délices du monde. De cette façon elle se tiendra facilement tranquille. Il vaut
mieux en effet se contenter de peu pour recevoir beaucoup, que dêtre sans retenue dans les petites choses mais privé de tout dans les tourments. Pour bien jeûner, vous devez vous rappeler le riche bien vivant; pour avoir voulu tous les jours sur cette terre faire très bonne chère, il fut privé dune goutte deau dans léternité. Tandis que Lazare, en se contentant des miettes sur cette terre, se tiendra éternellement dans les délices sans bornes du paradis. Mais que le pénitent soit prudent, car Satan cherche à détruire toute oeuvre bonne; et plus encore chez un pénitent que chez dautres, car le pénitent sen rebellé contre lui et sest changé de fidèle serviteur en ennemi rebelle. Satan cherchera donc à tout prix à lempêcher de jeûner sous prétexte de maladie. Et quand cela ne vaudra pas il linvitera à un jeune extrême pour quil tombe malade et quil vive ensuite dans les délices. Et sil ny réussit pas, il cherchera à ne le faire jeûner que daliment corporel, pour quil soit pareil à lui qui ne mange jamais et qui pèche toujours. Vive Dieu! il est abominable de priver son corps de nourriture et de remplir son âme dorgueil tout en méprisant ceux qui ne jeûnent pas et en se prétendant meilleur queux! Dites-moi, le malade se glorifiera-t-il de la diète que lui fait suivre le médecin et traitera-t-il de fous ceux qui ne la font pas? Certes non! Il déplorera plutôt la maladie pour laquelle il est à la diète. De même, je vous le dis, le pénitent ne doit pas se glorifier du jeûne, ni mépriser ceux qui ne jeûnent pas, mais il doit déplorer le péché pour lequel il jeûne. Que le pénitent qui jeûne ne se procure pas daliments recherchés, mais quil se contente daliments grossiers! Est-ce que lhomme donnera des aliments recherchés au chien qui mord et au cheval qui regimbe? Certainement pas! Mais tout le contraire! Que cela vous suffise à propos du jeûne!
Chapitre 108 Mais écoutez ce que je vais vous dire des veilles, car de même quil y a deux sortes de sommeil, celui du corps et celui de lâme, de même il faut être prudent dans les veilles pour que lâme ne dorme pas alors que le corps veille, ce qui serait une très grave erreur! Dites-moi, par comparaison : voici un homme qui heurte une pierre en marchant et qui, pour ne plus la heurter du pied, la heurte de la tête. Que dit-on dun tel homme ?» Les disciples répondirent : «Cest un malheureux, un détraqué!» Jésus dit alors : «Vous avez bien répondu. En vérité je vous le dis, celui qui veille avec son corps et dort avec son âme est détraqué. Il est dautant difficile à guérir que linfirmité spirituelle est plus grave que linfirmité corporelle. Ainsi ce malheureux se glorifiera de ce que son corps qui est le pied de sa vie, ne dort pas, tandis que quil ne saperçoit pas, dans sa misère, que son âme dort, elle qui est la tête de sa vie! Le sommeil de lâme, cest loubli de Dieu et son terrible jugement. Ainsi lâme qui veille, cest celle qui reconnaît Dieu en tout et partout, cest celle qui remercie sa majesté en tout, pour tout, par-dessus tout, qui reconnaît que toujours et à tout moment elle reçoit grâce et miséricorde de Dieu. Dès lors, dans la crainte de sa majesté, la voix angélique résonne toujours à son oreille : «Créatures, venez au jugement, car votre créateur veut vous juger!» Aussi demeure-t-elle habituellement dans le service de Dieu. Dites-moi, que préférez-vous, voir à la lumière dune étoile ou à la lumière du soleil?» André répondit : «A la lumière du soleil, Maître! Parce quà la lumière de létoile nous ne pouvons pas voir les montagnes qui sont proches, tandis quà la lumière du soleil, nous voyons le plus petit grain de sable. Cest avec crainte que nous marchons à la lumière de létoile, tandis quà la lumière de soleil nous marchons avec assurance.»
Chapitre 109 Jésus dit : «Eh bien, je vous le dis, cest ainsi que vous de veiller avec lâme sous ce soleil de justice quest notre Dieu. Mais ne vous glorifiez pas des veilles du corps! Il est très vrai pourtant quil faut fuir le sommeil corporel autant quon peut, mais il est impossible de léviter tout à fait, puisque la sensibilité et la chair sont alourdies daliments et la raison daffaires. Que celui qui veut dormir peu, évite donc le trop grand nombre daffaires et quil évite de manger beaucoup! Vive Dieu, en présence de qui se tient mon âme, il est permis de dormir un peu chaque nuit, mais il nest jamais permis doublier Dieu et son terrible jugement; un tel oubli cest le sommeil de lâme!» Celui qui écrit demanda : «Maître, comment pourrions-nous toujours nous souvenir de Dieu? Cela nous paraît tout à fait impossible!» Jésus dit avec un soupir : «Voilà la plus grande misère que puisse souffrir lhomme, Barnabé! Sur cette terre. il ne peu pas toujours se souvenir de Dieu son créateur, sauf ceux qui sont saints, car ils le gardent toujours en mémoire : ils ont tellement en eux la lumière de la grâce de Dieu quil ne peuvent pas oublier Dieu. Pourtant dites-moi, avez-vous vu ceux qui travaillent pour équarrir des pierres brutes? Ils ont tellement appris à frapper par un continuel exercice quils parlent avec dautres tout en frappant sans regarder le
ciseau qui travail la pierre. Et pourtant ils ne se frappent pas sur les mains! Faites donc ainsi vous-mêmes! Ayez le désir dêtre des saints si vous voulez surmonter complètement cette misère de loubli! Il est certain que leau désagrège les pierres les plus dures quand une goutte y tombe pendant longtemps. Savez-vous pourquoi vous navez pas surmontée cette misère? Parce que vous ne savez pas que cest un péché! Je vous dirai donc ceci : quand un prince te fait un cadeau, ô homme, cest une faute de fermer les yeux et de lui tourner le dos. De même, ceux qui oublient Dieu commettent une faute, car lhomme reçoit à tout instant de Dieu dons et miséricorde.
Chapitre 110 Maintenant, dites-moi, chaque instant ne vous est-il pas donné par notre Dieu? Oui, certes, car il vous accorde sans cesse le souffle dont vous vivez. En vérité, en vérité, je vous le dis, chaque fois que votre corps reçoit le souffle, votre coeur devrait dire : «Que Dieu soit remercié!» Jean dit alors : «Tes paroles sont très vraies, Maître! Enseigne-nous donc le moyen de parvenir à cet état bienheureux!» Jésus répondit : «En vérité, je vous le dis, on ny parvient pas avec les forces humaines, mais par la miséricorde de Dieu notre Seigneur. Il est bien vrai que lhomme doit désirer le bien pour que Dieu le lui donne. Dites-moi, quand vous êtes à table, pensez-vous de ces aliments que vous ne voulez même pas voir? Bien sûr que non! De même, je vous le dis, vous ne recevrez pas ce que vous ne voulez pas désirer. Si vous désirez la sainteté, Dieu est assez puissant pour vous rendre saints en moins de temps quil nen faut pour cligner de loeil. Mais notre Dieu veut que nous attendions et que nous demandions, pour que lhomme reconnaisse le don et le donateur. Avez-vous vu ceux qui sexercent à tirer à larc sur une cible? Certes, ils tirent souvent en vain. Pourtant jamais ils ne veulent tirer en vain, ils ont toujours lespoir datteindre la cible! Eh bien, vous qui voudriez toujours avoir en mémoire notre Dieu, faites-le vous aussi. Quand vous loubliez, déplorez-le, et Dieu vous donnera la grâce de parvenir à tout ce que je vous ai dit. Le jeûne et la veille spirituelle sont si unis entre eux que dès quon rompt la veille, on rompt aussi le jeûne. En effet, en péchant lhomme rompt le jeûne de lâme et oublie Dieu. Il faut donc que notre âme et celle de tous veillent et jeûnent sans cesse; car il nest permis à personne de pécher. Quand au jeûne corporel et aux veilles, croyez-moi, on ne peut toujours en faire, et tous ne peuvent pas les faire, par exemple les malades, les vieillards, les femmes enceintes, les voyageurs, les enfants, et ceux qui ont une complexion délicate. Que chacun choisisse donc son jeûne tout comme il shabille sur mesure! Car, de même que les vêtements dun enfant ne vont pas à un homme de trente ans. ainsi les veilles et les jeûnes de lun ne sont-ils pas faits pour lautre.
Chapitre 111 Pourtant prenez garde : Satan mettra tous ses efforts à vous amener à veiller la nuit, pour quen suite vous dormiez, quand sur lordre de Dieu vous devrez prier et écouter sa parole! Dites-moi, vous plairait-il quun de vos amis mange de la viande et vous laisse les os?» Pierre répondit : «Non, Maître! Un tel homme, il ne faut pas lappeler ami, mais insulteur!» Jésus dit en soupirant : «Tu dis vrai, Pierre. En vérité, celui dont le corps veille plus quil sest nécessaire, dormira ou aura la tête lourde de sommeil en priant ou en écoutant la parole de Dieu. Ce malheureux insulte Dieu son créateur et il est coupable de ce péché. Cest même un voleur : il vole le temps quil doit donner à Dieu et il le dépense quand il lui plaît et dans le mesure où cela lui plaît. Du tonneau dun excellent vin, un homme donna à boire à ses ennemis tant que le vin fut bon; mais arrivé à la lie, il en donna à boire son seigneur. Que pensez-vous que fera le maître à ce serviteur quand il lapprendra et que le serviteur sera devant lui? Evidemment, il le fouettera et le tuera dans une juste indignation selon les lois du monde! Et Dieu, que fera-t-il à lhomme qui emploie ses meilleurs moments aux affaires et ses plus mauvais à la prière et à létude de la loi? Malheur au monde, car son coeur est lourd de ce péché-là et de plus grave encore! Donc, quand je vous ai dit : que le rire se change en pleurs, les orgies en jeûnes et le sommeil en veilles, je vous ai résumé en trois mots ce que vous avez entendu, cest-à-dire que sur cette terre il faut toujours pleurer, mais que les pleurs doivent venir du coeur parce quon a offensé Dieu notre créateur; que vous devez jeûner pour dominer la sensibilité et veiller pour ne pas pécher; et quil faut mesurer les larmes, le jeûne et les veilles corporels à la complexion de chacun.
Chapitre 112 Jésus ajouta : «Il faut que vous cherchiez des fruits et des herbes pour nous sustenter, car voilà huit jours que nous navons pas mangé de pain. Je prierai donc notre Dieu et je vous attendrai avec Barnabé.» Tous les apôtres et les disciples sen allèrent donc par quatre et par six selon la parole de Jésus. Celui qui écrit resta avec Jésus. Jésus dit alors en pleurant : «Barnabé, il faut que je te fasse connaître de grands secrets que tu
révéleras au monde quand je serai parti.» Celui qui écrit répondit en pleurant : «Maître, les pleurs laisses-les nous, à moi et aux autres hommes, car nous sommes pécheurs, mais toi, saint et prophète de Dieu, il ne convient pas que tu pleures tant!» Jésus répondit : «Crois-moi, Barnabé, je ne peux pas pleurer autant que je ne devrais! Si les hommes ne mavaient pas appelé Dieu, jaurais vu Dieu ici-bas comme on le verra au paradis et jaurais été assuré de ne pas craindre au jour du jugement! Pourtant, Dieu le sait, je suis innocent, jamais je nai eu la pensée dêtre tenu pour autre chose que pour un vil serviteur. Je te dis même que si je navais pas été appelé Dieu, jaurais été emporté au paradis en quittant le monde, tandis que je ne my rendrai pas avant le jugement. Tu vois bien que jai raison de pleurer! Sache, Barnabé, que je dois être grandement persécuté pour cela et que je serai vendu par un de mes disciples pour trente deniers. Ainsi, même si je suis assuré que celui qui me vendra sera tué sous mon nom car Dieu menlèvera du monde et transformera tellement le traître que chacun croira que cest moi, comme il mourra mal, je resterai néanmoins longtemps avec ce déshonneur dans le monde. Mais quand viendra Muhammad, messager sacré de Dieu, cette infamie sera enlevée. Dieu le fera parce que jai proclamé la vérité du Messie. Cest celui-ci qui me donnera la récompense : on saura que je suis vivant et étranger à cette mort infâme!» Celui qui écrit répondit : «Maître, dis-moi quel est ce coquin que je létrangle!» -«Tais-toi, répondit Jésus, car Dieu le veut ainsi et on ne peut pas faire autrement! Pourtant fais ceci : quand ma mère en sera affligée, dis-lui la vérité afin quelle soit consolée!» Celui qui écrit répondit : «Je ferai tout cela, Maître, sil plaît à Dieu!»
Chapitre 113 Les disciples rapportèrent des pignons et trouvèrent une bonne quantité de dattes par la volonté de Dieu. Après la prière de midi, ils mangèrent donc avec Jésus. Mais les apôtres et les disciples voyant que celui qui écrit était triste, craignirent que Jésus ne dût quitter bientôt le monde, Jésus les rassura en disant : «Ne craignez pas : lheure nest pas encore venue où je vous quitterai. Je resterai encore un peu de temps avec vous. Il faut donc que je vous enseigne maintenant, pour que vous alliez prêcher la pénitence partout en Israël comme je vous lai dit, afin que Dieu pardonne le péché dIsraël. Que chacun se garde donc de loisiveté, surtout celui qui fait pénitence, car toute arbre qui ne produit pas de bon fruit sera coupé et jeté au feu. Il était une fois un habitant de la ville qui possédait une vigne. Au milieu, il avait un jardin planté dun beau figuier. Pendant les trois ans que vint le maître, ce figuier ne produisit pas de fruit. Voyant que les autres arbres de lieu produisaient du fruit, il dit à son vigneron : «Coupe ce mauvais arbre : il occupe inutilement le terrain!» Le vigneron répondit : «Nen fais rien, maître, car cest un bel arbre!» -«Tais-toi, dit le maître, je ne prends pas soin de beauté inutiles! Tu dois savoir que le palmier et le baume sont plus nobles que le figuier. Or, javais planté dans la cour de ma maison, un plant de palme et un plant de baume que javais entourés de murs coûteux; pourtant comme ils ne produisaient pas de fruit mais des feuilles qui pourrissaient et gâtaient le terrain devant la maison, je les ai fait enlever tous les deux. Et maintenant, je ferais grâce à un figuier éloigné de la maison et qui occupe inutilement mon jardin et ma vigne, là où tout autre arbre produit du fruit? Non, je ne le supporterai plus!» Le vigneron dit alors : «Seigneur, le terrain est trop gras, attends encore un an, jémonderai la frondaison, je dégraisserai la terre en y mettant de la terre maigre et des cailloux, et il produira du fruit!» Le patron répondit : «Eh bien, fais-le! Jattendrai que le figuier porte du fruit!» Comprenez-vous cette parabole?» Les disciples répondirent : «Non, Seigneur! Explique-la nous!»
Chapitre 114 Jésus répondit : «En vérité je vous le dis, le maître, cest Dieu; le vigneron, cest sa loi. Cest donc Dieu qui avait en paradis le palmier et le baume. Le palmier, cest satan, et le baume, cest le premier homme. Comme ils ne produisaient pas de bonnes oeuvres et quils disaient des paroles impies qui condamnèrent beaucoup danges et beaucoup dhommes, il les chassa. A présent, Dieu a placé lhomme dans le monde, au milieu de ses créatures qui toutes le servent selon son précepte, alors que lhomme ne produit rien, comme je lai dit. Volontiers il le retrancherait et lenverrait en enfer puisquil na pardonné ni à lange ni au premier homme et quil a puni lange pour léternité et lhomme pour un temps; mais la loi de Dieu intervient et dit : «lhomme a trop de bien dans cette vie; il faut quil soit affligé et quon lui enlève les biens de ce monde pour quil fasse le bien. Notre Dieu attend donc que lhomme fasse pénitence. Je vous le dis en vérité, notre Dieu condamna lhomme à travailler, de sorte que comme le dit Job, ami et prophète de Dieu : «Lhomme naît pour travailler comme loiseau pour voler et le poisson pour nager.» Et le prophète de Dieu, David notre père, dit : «Nous serons heureux et nous nous trouverons bien de manger des oeuvres de nos mains.»
Que chacun travaille donc selon sa condition! Dites-moi : si David, notre père, et Salomon, son fils, travaillaient de leurs mains, que doit faire le pécheur?» Jean répondit : «Maître, il est bien de travailler, mais cest aux pauvres de le faire!» Jésus répondit : «Oui, puisquils ne peuvent pas faire autrement, mais ne sais-tu pas que le bien, pour être bien, doit être libre dobligation? Le soleil et les autres planètes y sont forcés par ordre de Dieu et ne peuvent pas faire autrement; il nauront donc pas de mérite! Dites-moi, lorsque Dieu donna lordre de travailler, il ne dit pas : «Lhomme pauvre vivra à la sueur de son visage!» Et Job ne dit pas : «Lhomme pauvre naît pour travailler comme loiseau pour voler!» Mais Dieu dit à lhomme : «A la sueur de ton visage, tu mangeras ton pain!» Et Job dit que lhomme naît pour travailler. Cest pourquoi celui qui nest pas homme est exempt de cet ordre. Si tout est cher, cest bien parce quil y a des foules doisifs, et pas autre chose. Sils travaillaient, soit à cultiver la terre, soit à pêcher, le monde serait dans une abondance extrême. Mais il faudra rendre compte de sa pénurie au jour du redoutable jugement.
Chapitre 115 Que lhomme me dit un peu ce quil a apporté dans ce monde pour vouloir vivre sans rien faire! Il est clair quil est né nu, incapable de rien faire! Il nest donc pas le patron de tout ce quil a trouvé, mais lintendant qui devra rendre compte au jour redoutable. Tu dois craindre beaucoup labominable luxure qui rend lhomme semblable aux animaux sans raison, car ton ennemi est si familier que tu ne peux aller nulle part sans quil y vienne aussi. Oh combien ont péri par la luxure! A cause de la luxure, vint le déluge, et le monde péri avant la miséricorde de Dieu; seuls Noé et quatre-vingt-trois personnes se sauvèrent! A cause de la luxure, Dieu ensevelit trois cités malfaisantes et seul Lot senfuit avec ses deux filles! A cause de la luxure, la tribu de Benjamin fut quasiment éteinte! Je vous le dis en vérité, si je vous énumérais tous sont qui sont morts à cause de la luxure, cinq jours ny suffiraient pas!» Jacques dit : «Maître, que veut dire luxure?» Jésus répondit : «La luxure est un désir effréné damour qui, nétant pas dirigé par la raison, envahit tellement lintelligence et les sentiments de lhomme que celui-ci, ne se connaissant plus lui-même, aime ce quil devait haïr. Croyez-moi, quand lhomme aime quelque chose, non parce que Dieu la lui a donnée, mais comme son propriétaire, cest un fornicateur, car il uni à la créature lâme qui doit être unie à Dieu son Créateur. Aussi Dieu se lamente par Isaïe le prophète en disant : «Tu as forniqué avec de nombreux amants. Pourtant, reviens à moi et je te recevrais!» Vive Dieu, en présence de qui se tient mon âme, si lhomme navait pas de luxure à lintérieure, dans son coeur, il ny tomberait pas à lextérieur, car larbre meurt vite une fois arrachée la racine. Que lhomme se contente donc de lépouse que son créateur lui a donnée et quil oublie toute autre!» André demanda : «Comment lhomme oublierait-il les femmes alors quil vit en ville où elles se trouvent en grand nombre?» Jésus répondit : «Certes, André, celui qui vit en ville aura du mal, car la ville est un éponge qui absorbe toute iniquité!»
Chapitre 116 En ville, il faut que lhomme vive exactement comme le soldat dont la forteresse est assiégée dennemis : à chaque assaut, il se défend et il craint toujours la trahison des habitants. Quil repousse de même, comme je lai dit, toute invitation externe au péché et quil craigne la sensibilité, car elle désir par-dessus tout les saletés. Mais comment se défendra-t-il sil ne réfrène pas son oeil qui est à lorigine de tout péché de la chair? Vive Dieu, en présence de qui se tient mon âme, celui qui est privé des yeux du corps est sûr de ne recevoir de peine quau troisième degré, tandis que celui qui a des yeux la recevra u septième degré. Au temps du prophète Elie, il advint ceci. Voyant pleurer un aveugle qui était homme de bien, Elie linterrogea : «Pourquoi pleures-tu, frère?» lui dit-il. Laveugle répondit : «Je pleure parce que je ne peux pas voir Elie, prophète saint de Dieu!» Elie le reprit alors : «Cesse de pleurer homme, dit-il, car tu pèches en pleurant!» Laveugle répondit : «Dis-moi donc, est-ce un péché de voir un saint prophète de Dieu qui ressuscite les morts et qui fait descendre le feu du ciel?» Elie répondit : «Ce nest pas vrai : Elie ne peut rien faire de ce que tu dis; cest un homme comme toi; et tous les hommes ensemble ne peuvent faire naître une seule mouche!» Laveugle reprit : «Tu dis cela, homme, parce quElie taura reproché un péché que tu as commis. Cest pour cela que tu le hais!» Elie répondit : «Plaise à Dieu que tu dise vrai, frère, car si je haïssais Elie, jaimerais Dieu! Et plus je haïrais Elie, plus jaimerais Dieu!» A ces mots, laveugle se mit fort en colère et dit : «Vive Dieu, tu es un impie! On aime donc Dieu en haïssant le prophètes de Dieu? Va-t-en à linstant, je ne veux plus tentendre!» Elie répondit : «Eh bien, frère, tu peux voir avec ton intelligence comme il est mauvais de regarder avec les yeux du corps : tu désires la vue pour regarder
Elie, mais tu le hais avec ton âme.» Laveugle : «Va-t-en donc! Tu es le diable et veux me pécher contre le saint de Dieu!» Elie soupira alors et dit en pleurant : «Tu dis vrai, frère, car ma chair que tu voudrais voir te sépare de Dieu.» Laveugle dit : «Je ne veux pas te voir et même si javais des yeux, je les fermerais pour ne pas te voir!» Elie dit alors : «Sache, frère, que je suis Elie!» Laveugle répondit : «Tu ne dis pas la vérité!» Alors les disciples dElie dirent : «Frère, en vérité, cest le prophète de Dieu dit laveugle, quil me dise de quelle tribu je suis, et comment je suis devenu aveugle!»
Last edited by LouSomPauII (28-05-2011 18:41:10)
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Chapitre 117 Elie répondit : «Tu es de la tribu de Lévi! Notre Dieu te priva de la vue parce quau moment dentrer dans son peuple, alors que tu étais près de sanctuaire, tu regardas de façon mauvaise une femme!» Alors laveugle dit en pleurant : «Pardonne-moi, saint prophète de Dieu, car jai péché en te parlant. Si je tavais vu je naurais pas péché!» Elie répondit : «Que notre Dieu te pardonne, frère! Quant à moi, je sais que tu mas dit la vérité. En effet, plus je me hais moi-même, plus jaime Dieu, Si tu me voyais, ton désir sapaiserait, ce quà Dieu ne plaise! Car ce nest pas Elie ton créateur, mais Dieu. Selon toi, je suis le diable, dit Elie en pleurant, puisque je te détourne de ton créateur! Pleure donc, frère, car tu nas pas cette lumière qui te ferait voir le vrai du faux. Si tu lavais, tu naurais pas méprisé ma doctrine. Aussi je te le dis, beaucoup qui méprisent mes paroles veulent me voir et viennent de loin pour cela. Il vaudrait mieux pour leur salut quils naient pas dyeux, car celui qui se complaît dans la créature quelle quelle soit et qui ne sefforce pas à se complaire à Dieu, sest fait une idole dans le coeur et a abandonné Dieu.» Jésus dit alors en soupirant : «Avez-vous compris tout ce qua dit Elie?» Les disciples répondirent : «Certes, nous lavons compris et nous sommes stupéfaits dapprendre que sur cette terre bien peu ne sont pas idolâtres.»
Chapitre 118 Jésus dit alors : «Vous dites la vérité, car récemment Israël voulait, en me prennent pour Dieu, réaliser lidolâtrie quils ont dans le coeur! Beaucoup dentre eux ont méprisé ma doctrine sous prétexte que je pouvais me rendre maître de toute la Judée en me reconnaissant Dieu. Ils prétendent que je suis fou de vouloir vivre pauvrement au milieu des déserts au lieu de demeurer continuellement parmi les princes, dans le luxe. Oh, malheureux homme, tu apprécies la lumière que nous avons en commun avec les mouches et fourmis et tu méprises la lumière qui nest partagée que par les anges, les prophètes et les saints amis de Dieu! Si on ne surveille pas son oeil, André, je te le dis, il est impossible de ne pas tomber dans la luxure! A ce propos , le prophète Jérémie dit justement et en pleurant : «Mon oeil est un voleur qui dérobe mon âme!» Et avec une extrême ferveur, votre père David priait Dieu notre Seigneur de détourner ses yeux pour quils ne voient pas les vanités, car en vérité, tout ce qui a un terme est vain. Dites-moi donc : si quelquun avait deux sous pour acheter du pain, les dépenserait-il pour acheter de la fumée? Certes non, car la fumée fait mal aux yeux et napporte rien au corps. Que lhomme fasse donc de même : quil cherche à lextérieur par le regard de ses yeux et à lintérieur par le regard de son intelligence, à connaître Dieu son créateur et le bon plaisir de sa volonté! Que la créature ne soit pas son but et ne légare pas loin du créateur!
Chapitre 119 Car en vérité, chaque fois que lhomme voit quelque chose et quil oublie Dieu qui la faite à son intention, il y a péché! En effet, si ton ami te donne quelque chose à garder en souvenir de lui, mais quen le voyant tu loublie lui-même tu las offensé. Ainsi fait lhomme. Quand il voit une créature et quil ne se souvient pas du créateur qui la créée par amour pour lui, il pèche par ingratitude envers Dieu son créateur. Cest pourquoi, celui qui voit une femme et qui oublie Dieu qui la créa pour le bien de lhomme, il laime, la désire et sa luxure déborde tellement quil aime tout ce qui ressemble à celle quil aime. Cest ainsi que naquit ce péché dont il est honteux de garder en mémoire. Mais si lhomme met un frein à ses yeux, il dominera la sensibilité, qui ne peut désirer que ce qui lui est présenté, et la chair sera assujettie à lesprit. Car de même que sans vent le bateau ne peut avancer, de même la chair pécher sans la sensibilité. Quensuite, il soit nécessaire pour le pénitent dabandonner les contes pour la prière, cest ce que montre la raison si ce nétait déjà un ordre de Dieu. Lhomme en effet pèche en toute parole inutile, tandis que notre Dieu efface le péché par la prière. Or la prière est avocate de lâme; elle est remède de lâme, elle est défense du coeur, arme de la foi, frein de la sensibilité, sel de la chair quelle empêche de pourrir dans le péché. Je vous le dis, la prière,
cest les mains de notre vie! Aussi lhomme qui prie se défendra-t-il au jour du jugement, car sur cette terre il aura guéri son âme du péché, il aura préservé son coeur de latteinte des mauvais désirs et offensé Satan en maintenant sa sensibilité dans la loi de Dieu. Sa chair marchera dans la justice et recevra de Dieu tout ce quil demandera. Vive Dieu, en présence de qui nous sommes, sans prière il est aussi impossible à lhomme de faire le bien quà un muet de dire son fait à un aveugle; quà une plaie de guérir sans onguent; aussi impossible que de se défendre sans bouger, dattaquer sans armes, de naviger sans gouvernail ou de conserver de la viande sans sel. Car en vérité, celui qui na pas de main ne peut pas prendre. Si lhomme pouvait changer lordure en or et la boue en sucre, que ferait-il?» Comme Jésus se taisait, les disciples répondirent : «Chacun ne soccuperait quà faire de lor et du sucre!» Jésus dit alors : «Pourquoi donc lhomme ne transforme-t-il pas en prière la sotte habitude de raconter des histoires? Le temps lui est-il donné par Dieu pour quil loffense? Certes non, quel prince donnerait en effet une ville à son sujet pour quil lui fasse la guerre? Vive Dieu, si lhomme savait comme lâme se déforme par les paroles vaines, il se trancherait la langue avec les dents plutôt que de parler! Oh, malheureux monde : aujourdhui les hommes ne se rassemblent pas pour prier, mais sous les portiques du temple et dans le temple même Satan y reçoit le sacrifice des paroles vaines, et qui pis est, des choses dont on ne peut parler sans honte!
Chapitre 120 Voici le fruit des paroles vaines : elles affaiblissent tellement lintelligence quelle nest plus apte à recevoire la vérité. De même quun cheval accoutumé de porter une once douate ne peut pas porter cent livres de pierre. Mais il y a pire, cest quand lhomme passe son temps en plaisanteries. Satan lui remet ses plaisanteries-là en mémoire pendant la prière, et au moment ou il devrait pleurer ses péchés pour provoquer la miséricorde de Dieu et en recevoir le pardon, il provoque sa colère en riant. Dieu le châtiera et le réprouvera. Malheur donc à ceux qui racontent des plaisanteries et qui parlent inutilement. Pourtant si notre Dieu e en abomination ceux qui plaisantent et ceux qui parlent inutilement, quel cas fera-t-il de ceux qui murmurent et qui diffament le prochain? Et en quel état sont ceux qui traitent du péché comme dune affaire absolument nécessaire? Oh, monde immonde, je ne peux pas imaginer la punition que tu recevras de Dieu! Je vous le dis, celui qui veut faire pénitence doit donner ses paroles à prix dor!» Ses disciples répondirent : «Qui donc achètera des paroles dhomme à prix dor? Sûrement personne! Et puis, comment ferait-il pénitence? Il en deviendrait certainement avare!» Jésus répondit : «Votre coeur est si lourd que je ne peux pas le soulever. Faut-il donc que je vous donne le sens de chacune de mes paroles? Pourtant remerciez Dieu qui vous a donné la grâce de connaître ses mystères. Je ne dis pas que le pénitent doit vendre ses paroles, mais quil doit simaginer quand il parle quil jette de lor. Comme on ne dépense de lor que pour les choses nécessaire, il ne parlera que lorsquil sera nécessaire de parler. Comme personne ne dépense de lor pour ce qui nuit au corps, ainsi ne parlera-t-il pas de ce qui nuit à lâme!
Chapitre 121 Tandis que le gouverneur juge le criminel quil a fait arrêter et que le chancelier écrit, comment cet homme parle-t-il, dites-moi ? » Les disciples répondirent : « II parle avec crainte et à propos, pour ne pas se trahir; il prend garde de ne pas dire ce qui déplairait au gouverneur, et il cherche au contraire à dire ce qui pourrait le faire libérer. » Jésus répondit alors : «Cest cela que le pénitent devrait faire pour ne pas perdre son âme, car Dieu a donné à chaque homme deux anges comme chanceliers, pour inscrire lun le bien, lautre le mal que fait lhomme. Si donc lhomme veut recevoir miséricorde, quil surveille son langage encore mieux quon ne surveille lor.
Chapitre 122 Quant à lavarice, quelle se transforme en aumône! En vérité je vous le dis, lavare a pour terme lenfer comme le plomb a pour terme le centre de là terre, car il est impossible que lavare possède quoi que ce soit au paradis! Savez-vous pourquoi? Je vais vous le dire. Vive Dieu, en présence de qui se tient mon âme, bien que lavare se taise avec sa langue, il proclame par ses ouvres « II ny a pas dautre Dieu que moi !.» Tout ce quil a, en effet, il entend le dépenser à son gré sans considérer ni doù il vient, ni où il va, alors quil vient au monde nu et quil laissera tout en mourant. Dites moi donc, si Hérode t vous donnait un jardin à garder, mais que vous vouliez en disposer en maître, sans envoyer aucun fruit à Hérode, si vous chassiez les envoyés quil enverrait pour réclamer des fruits,
dites-moi, ne vous constitueriez-vous pas vous-mêmes rois de ce jardin ? Oui, certes! Eh bien, je vous le dis, lhomme avare se constitue lui-même Dieu des biens quil a et que Dieu lui a donnés! Lavarice est une soif quéprouve la sensibilité. Comme elle vit de plaisir et quelle ne peut prendre son plaisir en Dieu qui lui est caché puisquelle la perdu parle péché, elle sefforce damasser des choses temporelles quelle considère comme son bien. Elle est dautant plus forte quelle se voit privée de Dieu, car la conversion du pécheur vient de Dieu qui donne la grâce de se repentir. Comme le dit notre père David : « Ce changement vient de la droite de Dieu » ! Il faut que je vous dise ce quest lhomme si vous voulez savoir comment il doit faire pénitence. Mais remercions aujourdhui Dieu qui nous a fait la grâce de communiquer sa volonté par mes paroles. Alors, les mains levées, il pria : « Seigneur, Dieu tout-puissant et miséricordieux, toi qui, en nous créant dans ta miséricorde, nous accordas le rang dhommes, tes serviteurs, et la foi de ton messager véridique, nous te remercions pour chacun de tes bienfaits et nous voulons tadorer, toi seul, tout le temps de notre vie, en pleurant nos péchés, en priant, en faisant laumône, en jeûnant, en étudiant ta parole, en instruisant ceux qui ignorent ta volonté, en souffrant de la part du monde pour ton amour, et en nous mortifiant pour te servir, Toi, Seigneur, sauve-nous de Satan, de la chair et du monde, comme tu sauves tes élus pour ton amour, pour lamour de ton messager pour qui tu trous créas, et pour lamour de tous tes saints et prophètes ! » Les disciples répondaient toujours : «Ainsi soit-il Ainsi soit-il, Seigneur! Ainsi soit-il, notre Dieu miséricordieux ! »
Chapitre 123 Au lever du jour, le vendredi matin, de bonne heure Jésus convoqua ses disciples après la prière et leur dit : « Asseyons-nous et, sil plaît à Dieu, je vous dirai ce quest lhomme puisque cest aujourdhui que Dieu le créa de la boue de la terre. » Chacun sétant assis, Jésus reprit : « Pour démontrer à ses créatures sa bonté, sa miséricorde, sa toute-puissance, sa libéralité et sa justice, notre Dieu composa en un seul et même être quatre choses opposées lune à lautre. Cet être, cest lhomme. Ces choses sont : la terre, leau, lair et le feu, pour que chacune tempère son excès par lautre. Il fit de ces quatre choses un réceptacle qui est le corps de lhomme : chair, os, sang, moelle, peau, nerfs et veines, et tout ce quil y a dedans. A lintérieur il mit lâme et la sensibilité, comme les deux mains de cette vie. ü donna pour emplacement à ta sensibilité toutes les parties du corps et celui-ci ta diffusa en lui comme de lhuile. A lAme, il donna pour emplacement le coeur. Unie à la sensibilité, elle y dirige toute la vie. Ayant ainsi créé lhomme, Dieu mit en lui une lumière quon appelle la raison. Celle?ci devrait unir la chair, la sensibilité et lâme dans le but unique de travailler au service de Dieu. Puis il plaça cette oeuvre dans le paradis. Mais la sensibilité ayant séduit la raison à linstigation de Satan, la chair perdit le repos, la sensibilité perdit le plaisir dont elle vit et lâme perdit sa beauté. Et lhomme est resté en cet état. La sensibilité qui nest plus dirigée par la raison, ne sapaise pas dans le travail; au contraire, elle cherche le plaisir et suit la lumière que lui montrent les yeux. Mais comme les yeux ne peuvent voir que la vanité, elle se trompe et en choisissant les choses terrestres, elle pèche. Pour que la raison distingue le bien du mal et le vrai plaisir, il faut donc quelle soit de nouveau illuminée par la miséricorde de Dieu. Quand elle le distingue, le pécheur se convertit à la pénitence. Cest pourquoi, je vous le dis en vérité, si Dieu notre Seigneur nillumine pas le coeur de lhomme, les raisonnements des hommes ne serviront à rien! » Jean dit : « A quoi servent donc les paroles des hommes » Jésus répondit : « Lhomme, en tant quhomme, ne sert à rien pour convertir quelquun à la pénitence, mais en tant que moyen dont Dieu se sert, il convertit. Aussi, comme Dieu agit secrètement dans lhomme pour son salut, il faut écouter chacun et le recevoir comme celui en qui Dieu nous parle. » Jacques demanda : « Maître, si par hasard un faux prophète ou un docteur en mensonges se présente et prétend nous enseigner, que devons-nous faire ? »
Chapitre 124 Jésus répondit par une comparaison : « Un homme sen va avec son filet pour pécher. Ii prend beaucoup de poissons, mais il jette ceux qui sont mauvais. Un homme sort pour semer, mais seul, le grain qui tombe en bonne terre fructifiez. Ainsi devez-vous faire :écoutez chacun, mais ne recevez que la vérité, car la vérité seule fructifie pour la vie éternelle. André répondit : «Mais comment reconnaîtra-t-on la vérité ? » Jésus répondit : «Recevez comme vrai tout ce qui est conforme au livre de Moïse. Car Dieu est un, la vérité est une. En conséquence, la doctrine est une, le sens de la doctrine est un et cest pourquoi est une aussi la foi. Je vous le dis en vérité, si la vérité navait pas été effacée du livre de Moïse, Dieu naurait pas donné le second livre à David, notre père. Et si le livre de David navait pas été contaminé, Dieu ne maurait pas envoyé
lévangile, car le Seigneur notre Dieu est immuable et il a tenu un seul langage à tous les hommes. Cest pourquoi, quand le messager de Dieu viendra, il purifiera tout ce que les impies auront contaminé dans mon livre. Celui qui écrit répondit : « Maitre, que fera lhomme si la toi est contaminée et que parle un faux prophète? » Jésus répondit : Grande est ta demande Barnabé! Eh bien, je te le dis, en ce cas-là, peu se sauvent! Car alors les hommes ne font plus attention à Dieu qui est leur but. Vive Dieu Il en présence de qui se tient mon âme, toute doctrine qui détourne lhomme de son but, cest-à-dire de Dieu, est une doctrine exécrable. Toi qui as offensé Dieu et qui loffenses chaque jour, tu considéreras trois choses dans la doctrine : lamour envers Dieu, laffection envers le prochain et la haine envers soi-même. Toute doctrine contraire à ces trois points, fuis?la, elle est exécrable! »
Chapitre 125 len reviens à lavarice, et je vous dis ceci : quand la sensibilité veut semparer dune chose ou la conserver avec ténacité, que la raison dise : « Cette chose aura un terme.» II est évident que si elle a un terme, cest folie de laimer et quil faut aimer et conserver ce qui naura pas de terme. Que lavarice se transforme donc en aumône! Que lavare donne bien ce quil a amassé pour le mal et quil prenne garde que sa main gauche ignore ce que donne sa main droite! Ce sont les hypocrites qui veulent être vus et loués par le monde quand ils font laumône. En vérité, ils sont stupides, car cest de celui pour lequel il travaille que lhomme reçoit son salaire. Si cest de Dieu que lhomme veut recevoir quelque chose, cest Dieu quil doit servir! Soyez attentifs en faisant laumône : considérez que tout ce que vous donnez pour lamour de Dieu, vous le donnez à Dieu. Ne rechignez pas à donner! Donnez pour lamour de Dieu ce que vous avez de meilleur! Dites-moi, voudriez-vous recevoir de Dieu quelque chose de mauvais? Certes non, poussière et cendre! Alors, comment avez-vous la foi en vous si vous donnez quelque chose de mauvais pour lamour de Dieu? II vaudrait mieux ne rien donner que de donner quelque chose de mauvais. En effet, si vous ne donniez rien, vous auriez quelque excuse selon le monde, mais si vous donnez quelque chose de mauvais en conservant pour vous le meilleur, quelle« sera votre excuse! Voilà tout ce que jai à vous dire au sujet de la pénitence. » Barthélémy répondit : « Combien de temps doit durer la pénitence? » Jésus répondit : « Lhomme doit se repentir et faire pénitence aussi longtemps quil est en état de péché. Or, lêtre humain pèche toujours. Aussi doit-il toujours faire pénitence! à moins que vous ne vouliez faire plus grand cas de vos chaussures que de votre âme, puisque vous les réparez chaque fois quelles sabîment! »
Chapitre 126 Ayant convoqué ses disciples, Jésus les envoya deux à deux dans tout Israël en disant : «Allez et prêchez comme vous avez entendu ! » ils assirent et il leur posa la main sur la tête en disant « Au nom de Dieu, rendez la santé aux malades, chassez les démons et détrompez Israël à mon sujet en lui disant ce que jai dit devant le pontife! » Et tous partirent sauf celui qui écrit, ainsi que Jacques et Jean. Ils allèrent par toute la Judée, prêchant la pénitence comme le leur avait dit Jésus et guérissant toute sorte :dinfirmité à tel point que furent confirmées en Israël les paroles de Jésus : Dieu est un et Jésus est prophète de Dieu, puisquune grande foule les voyait faire ce que Jésus lui-même faisait, cest-à-dire guérir les malades. Mais les fils du diable, cest-à-dire les. prêtres et les scribes, trouvèrent un autre moyen de persécuter Jésus. Ils commencèrent à dire que Jésus aspirait à régner sur Israël. Cependant ils craignaient le peuple; aussi cest en secret quils complotaient contre Jésus. Après avoir parcouru la Judée, les disciples retournèrent à Jésus. Il les reçue comme un père reçoit ses enfants, en disant : « Dites-moi ce qua fait le Seigneur notre Dieu. Oui jai vu Satan tomber sous vos pieds; vous le piétiniez comme le vigneron le raisin. » Ils répondirent : « Maure, nous avons guéri une infinité de malades et chassé beaucoup de démons qui tourmentaient les hommes. » Jésus dit : « Dieu vous pardonne, frères, mais vous avez péché en disant : « Nous avons guéri », cest Dieu qui a tout fait ! » Ils répondirent : « Nous avons parlé comme des sots. Enseigne-nous donc comment nous devons parler! » Jésus répondit: « En toute bonne action, dites : « Dieu a fait », Et en toute mauvaise action, dites : « Jai péché ». ? « Ainsi ferons-nous! » dirent les disciples. Jésus dit alors : « Et qua dit Israël après avoir vu Dieu faire par les mains de tant dhommes ce quil a fait par les miennes » Les disciples répondirent « Ils disent quil y a un seul Dieu et que tu es prophète de Dieu. » Jésus répondit, le visage joyeux : Béni soit le saint nom de Dieu qui na pas dédaigné le désir de son serviteur.» Cela dit, ils allèrent se reposer.
Chapitre 127 Jésus quitta le désert et entra à Jérusalem. Tout le peuple courut au temple pour le voir. Aussi, après la lecture des psaumes, Jésus monta sur le pinacle à lendroit où montait le scribe. Ayant de !a main réclamé le silence, il dit : « Frères, béni soit le saint nom de Dieu qui nous a .créés de la boue de la terre et non desprit ardent, car quand nous péchons nous trouvons miséricorde auprès de Dieu, tandis que Satan ne la trouvera jamais puisquil est incorrigible dans son orgueil. Il. répète toujours quil est noble puisquil est esprit ardent. Avez-vous entendu, frères, ce que notre père David dit de notre Dieu : quil sest souvenu que nous sommes poussière, que notre esprit va et ne revient pas et que cest pour cela quil nous a fait miséricorde ? Heureux ceux qui connaissent ces paroles car .ils ne pécheront pas à jamais contre leur Seigneur; comme ils se repentent après leur péché, celui-ci ne dure pas. Malheur à ceux qui sexaltent car ils seront humiliés dans les ardentes braises de lenfer! Dites-moi, frères, pourquoi sexalter? En tire-t-on quelque bien ici-bas ? Certes non! comme le dit le prophète de Dieu, Salomon : « Tout ce qui est sous le soleil est vanité! » Mais si les choses du monde ne nous fournissent pas. de raison de nous exalter dans notre coeur, encore beaucoup moins nous en donne notre vie, tourmentée quelle est de nombreuses misères. Toutes les créatures inférieures à lhomme luttent en effet contre nous! Oh, combien en a tués lété brûlant! Combien en a tués lhiver gelé et froid! Combien ont été tués par la foudre et la grêle ! Combien se sont noyés en mer par limpétuosité du vent! Combien sont morts de la peste, de la famine, dévorés par des fauves, mordus par des serpents, étouffés par des aliments! Oh, malheureux homme qui sexalte malgré tant de contrepoids qui lexposent à être assailli en tout lieu par toutes les créatures!
Chapitre 128 Mais que dirais?je de la chair et de la sensibilité qui ne désirent que liniquité? Que dirai-je du monde qui ne présente que le péché? des réprouvés qui, pour servir Satan, persécutent celui qui veut vivre selon la loi de Dieu? Oui, frères, si lhomme ouvrait les yeux, comme le dit David notre père, il ne pécherait jamais ! Sexalter dans son coeur, ce nest pas autre chose que fermer la porte à la pitié et à la miséricorde de Dieu pour quil ne pardonne pas! Notre père David dit que notre Dieu sest souvenu que nous sommes poussière et que notre esprit va et ne revient pas". Or, celui qui sexalte nie quil est poussière. Comme il ne reconnaît pas le besoin où il se trouve, il nappelle pas à laide, et il irrite Dieu qui pourrait laider. Vive Dieu, en présence de qui se tient mon âme, Dieu pardonnerait à Satan si Satan reconnaissait sa misère et demandait miséricorde à son créateur, qui est béni à jamais ! Or donc, frères, moi, un homme, poussière et boue cheminant sur la terre, je vous dis : faites pénitence et reconnaissez vos péchés! Je sais, frères, que Satan vous a trompés au moyen de larmée romaine quand vous disiez que jétais Dieu. Gardez-vous donc de les croire : ils sont tombés dans la malédiction de Dieu en servant des dieux faux et menteurs ainsi que notre père David les invectiva : « Les dieux des nations sont dargent et dor, couvre de leurs mains : ils ont des yeux et ne voient pas, des oreilles et nentendent pas, un nez et ne sentent pas, une bouche et ne mangent pas, une langue et ne parlent pas, des mains et ne touchent pas, des pieds et ne marchent pas ! » Cest pourquoi notre père David dit en priant notre Dieu vivant : « Quils leur soient semblables ceux qui les font et qui se confient en eux ! » ils font toutes sortes de scélératesses. Moi je jeûne deux fois la semaine, et je donne la dîme de tout ce que je possède ! » Le publicain se tenait au loin. prosterné à terre. II disait en se frappant la poitrine et la tête inclinée « Seigneur, je ne suis pas digne de regarder le ciel ni ton sanctuaire car jai beaucoup péché. Aie pitié de moi ! » En vérité, je vous le dis, le publicain redescendit du temple meilleur que le pharisien, car notre Dieu le rendit juste en lui pardonnant tous ses péchés. Mais le pharisien descendit pire que le publicain car notre Dieu ayant ses actions en abomination, le réprouva.
Chapitre129 La hache se glorifiera-t-elle davoir coupé la forêt où lhomme a fait un jardin? Certainement pas, car cest lhomme qui a tout fait de ses propres mains. Et il a fait la hache elle-même. Et toi, homme, tu te glorifierais davoir fait quelque bien, alors que notre Oh, orgueil inouï que celui des hommes créés par Dieu à partir de la terre, ils oublient leur condition et veulent se faire un Dieu à leur gré. Sans rien dire, ils se moquent de Dieu; cest comme sils disaient : « II ne sert à rien de servir Dieu! » car cest ce que montrent leurs oeuvres. Cest à cela que voulait vous réduire Satan, frères, vous faire croire que je suis Dieu, alors que je ne
peux vous être daucune utilité, moi qui ne peux même pas créer une seule mouche" et qui suis passible et mortel. Si jai moi-même besoin de tout, comment vous aiderais-je en tout, comme cest le propre de Dieu? Mais nous qui avons notre grand Dieu qui a tout créé par sa parole, nous nous moquerons des gentils et de leurs dieux. Deux hommes montèrent ici, au temple, pour prier; lun était pharisien et lautre publicains. Le pharisien se rendit près du sanctuaire. Priant la tête haute, il dit : «Je te remercie, Seigneur mon Dieu. car je ne suis pas comme les autres hommes pécheurs, et particulièrement comme ce publicain : Dieu ta créé à partir de la boue et quil opère en toi tout le bien qui sy fait pourquoi méprises-tu ton prochain? Ne sais-tu pas que si Dieu ne te gardait pas de Satan, tu serais pire que Satan? Ne sais-tu pas quun seul péché transforma le plus beau des anges en le plus hideux des démons ? Quun seul péché transforma Adam t, lhomme le plus parfait qui soit venu au monde en malheureux, le soumettant lui et toute sa descendance à tout ce que nous soutirons? Quel décret as-tu qui te permette, de vivre à ton gré sans craindre personne ? Malheur à toi, boue, car pour avoir voulu texalter au-dessus de Dieu ton créateur, tu seras prostrée sous les pieds de Satan ton tentateur. » Cela dit, Jésus pria, les mains levées vers le Seigneur. Et tout le peuple disait : «Quil en soit ainsi ! Quil en soit ainsi ! » toucher!» Jésus dit alors : « Simon, je dois te dire quelque chose ». Simon répondit : « Parle, Maître, car je désire ta parole !»
Chapitre 130 Jésus dit : « II était une fois un homme qui avait deux débiteurs. Lun lui devait cinquante sous et lautre cinq cents. Comme ils navaient pas de quoi payer. pris de pitié, il remit à chacun sa dette. Lequel aima le plus son créditeur?» Simon répondit : « Celui auquel fut remise la plus grande dette! » Jésus dit : « Tu as bien dit ! » Aussi je te le dis, considère cette femme ainsi que toi-même. Tous deux vous étiez débiteurs de Dieu. lun pour la lèpre du corps et lautre pour la lèpre de lâme, cest-à-dire le péché. Pris de pitié par mes prières, Dieu notre Seigneur. a voulu guérir chez toi le corps, et chez elle lâme. Mais toi, tu maimes Quand il eut terminé la prière, il descendit du pinacle. On lui présenta alors de nombreux infirmes auxquels il rendit la santé et il quitta le temple. Alors Simon le lépreux, quil avait guéri, linvita à manger le pain. Les prêtres et les scribes qui haïssaient Jésus racontèrent à larmée romaine ce que Jésus avait dit contre leurs dieux. Aussi cherchaient-ils un moyen de le tuer, mais ils ne le trouvaient pas car ils craignaient le peuple. Jésus étant entré dans la maison de Simon, ils se mirent à table. Tandis quils mangeaient, voici quune femme du nom de Marie, pécheresse publique, entra dans la maison. Prosternée à terre, derrière les pieds de Jésus; elle les lavait de ses larmes, les oignait dun onguent précieux et les essuyait de ses cheveux. Simon et tous ceux qui mangeaient se scandalisèrent. Ils disaient en eux-mêmes : «Sil était prophète, il saurait qui et comment est cette femme et il ne se laisserait pas peu car tu as peu reçu : Quand je suis entré dans ta maison, tu ne mas pas donné un baiser, tu nas pas oint ma tête. Par contre cette femme, tu as vu quaussitôt entrée chez toi elle sest placée à mes pieds ; elle les a lavés de ses larmes et les a oints dun onguent précieux. Cest pourquoi je te dis en vérité, beaucoup de péchés lui sont remis parce quelle a beaucoup aimé! » Et se tournant vers la femme, il dit : « Va en paix car le Seigneur notre Dieu ta pardonné tes péchés ! Mais prends garde de ne plus pécher! Ta foi ta sauvée!»
Chapitre 131 Après la prière de la nuit, les disciples sapprochèrent de Jésus et dirent : « Maître, comment devons-nous faire pour fuir lorgueil ? » Jésus répondit : « Avez-vous vu un pauvre, invité par un prince à manger le pain? » Jean répondit: « Moi jai mangé le pain chez Hérode, car avant de te connaître, jallais pêcher et je vendais le poisson à ta maison dHérode. Un jour que celui?ci donnait un repas, javais apporté un beau poisson et il me fit rester pour manger. Jésus dit alors : «Comment? Tu as mangé le pain avec des infidèles! Que Dieu te pardonne, Jean! Mais dis-moi, comment tes-tu componé à table ? As-tu cherché à avoir la place !a plus honorable ? As-tu demandé les aliments les plus recherchés ? As-tu parlé sans être interrogé? As-tu pensé que tu étais plus digne que les autres de tasseoir à table ? » Jean répondit : « Vive Dieu! En me voyant moi, vil pécheur mal vêtu, assis parmi les barons du roi, je nosais pas lever les yeux! Puis, le roi mayant donné un morceau de viande, il me sembla que le monde me tombait sur la tête à cause de la grandeur de cette faveur. Je le dis en vérité, si le roi avait été de notre loi, jaurais voulu le servir tout le temps de ma vie! » Jésus cria : « Tais-toi, Jean. je crains que Dieu ne nous engloutisse comme Abiron à cause de notre orgueil ! » Les disciples tremblèrent dépouvante aux paroles de Jésus. Puis il ajouta : « Craignons
que Dieu ne nous engloutisse à cause de notre orgueil ! » « Frères, vous avez entendu Jean et comment on fait chez un prince. Malheur aux hommes qui viennent au monde, car sils vivent dans lorgueil, ils mourront dans lignominie et sen iront dans là confusion. Ce monde en effet est une maison où Dieu invite les hommes à manger; tous les saints et prophètes de Dieu y ont mangé. Je vous le dis en vérité, tout ce que reçoit lhomme, il le reçoit de Dieu. Aussi lhomme devrait-il demeurer dans une extrême humilité, en reconnaissant sa bassesse et la grandeur de Dieu, et le grand bienfait quil nous accorde en nous nourrissant. II nest donc pas permis à lhomme de dire : « Pourquoi fait-on ceci et pourquoi dit-on cela dans le monde?» Quil se regarde lui-même au contraire et quil se reconnaisse indigne ? ce quil est en vérité, de se tenir dans le monde à la table de Dieu. Vive Dieu, en présence de qui se tient mon âme, en ce monde on ne reçoit de Dieu rien de si petit que lhomme ne doive donner sa vie en retour pour lamour de Dieu! Vive Dieu, tu nas pas péché, Jean, en mangeant avec Hérode, car Dieu ty disposa pour que tu sois notre maître et celui de quiconque craint Dieu. Faites en sorte, dit Jésus à ses disciples, de vivre dans le monde comme vécut Jean chez Hérode quand il margea le pain avec lui. et, en vérité, en toute chose vous serez exempts dorgueil ! »
Chapitre132 Tandis quil cheminait au bord de la mer de Galilée, Jésus fut entouré dune grande multitude de gens. monta alors dans une barque qui delle-même séloigna un peu de la rive, et sarrêta assez près de la terre pour quon puisse entendre sa voix. Tous sapprochèrent de la mer, sassirent et attendirent quil parle. Ayant donc ouvert la bouche, il dit : « Voici que sortit le semeur. En semant, une partie de la semence tomba sur la toute; elle fut piétinée par les hommes et mangée par les oiseaux. Une partie tomba sur les pierres, mais en poussant, comme elle navait pas dhumidité, elle sécha au soleil . Une partie tomba dans les haies, et en poussant, les épines étouffèrent la semence. Enfin une partie tomba dans la bonne terre et elle produisit jusquà trente, soixante, et même cent. » Jésus dit encore : « Voici quun père de famille sema du bon blé dans son champs. Puis, tandis que dormaient les serviteurs du brave homme, lennemi de leur patron vint et sema livraie par-dessus la bonne semence. Quand le blé leva, on vit quune grande quantité divraie avait poussé avec le blé. Les serviteurs sapprochèrent du patron et dirent « Seigneur, nas-tu pas semé de la bonne semence dans ton champ? Pourquoi donc une grande quantité divraie a-t-elle levé ? » Le patron répondit : « Du bon blé, jen ai semé, mais pendant que les hommes Jésus dit encore : « Voici un citadin dont la source fournit de leau à tous ses voisins pour laver leurs saletés alors que lui-même laisse détériorer ses propres habits. » Jésus dit encore : « Deux hommes sortirent pour vendre des pommes. Lun voulait vendre la peau de la pomme au poids de lor, sans soccuper dé la pulpe ; lautre cherchait seulement à donner les pommes contre un morceau de pain pour le voyage. Mais les hommes achetèrent la peau des pommes au poids de lor, sans soccuper de celui qui voulait les leur donner; bien plus, ils le méprisèrent ! » Et ainsi, ce jour-là, Jésus parla à la foule en paraboles. Ayant congédié celle-ci, il se rendit avec ses disciples à Naïn où il avait ressuscité" le fils de la veuve. Celui-ci et sa mère le reçurent chez eux et le servirent.
Chapitre 133 Les disciples sapprochèrent de Jésus et linterrogèrent : « Maître, donne-nous le sens des paraboles que tu as dites au peuple ! » Jésus répondit : dormaient, lennemi de lhomme vint et sema livraie par-dessus le blé! » Les serviteurs dirent: « Veux-tu que nous allions retirer livraie du blé ? » Le patron répondit : « Ne te faites pas, parce que vous arracheriez en même temps le blé; attendez au contraire que vienne le temps de la récolte, alors vous irez retirer livraie du blé et vous la jetterez au feu. Quant au froment, vous le mettrez dans mon grenier! » Jésus dit encore : « beaucoup dhommes sortirent pour vendre des figues. Une fois sur la place, voici que les hommes ne cherchaient pas de bonnes figues, mais de belles feuilles. Pour cette raison, les hommes ne purent pas vendre les figues. Ce quayant vu, un mauvais citadin se dit : « Je peux certainement devenir riche ! » Il appela donc deux de ses fils et ils allèrent cueillir une grande quantité de feuilles avec de mauvaises figues. Ils les vendirent à prix dor, car les hommes appréciaient beaucoup les feuilles. Par la suite, en mangeant les figues, les hommes tombèrent très gravement malades. » « Lheure de prier approche. Mais quand nous aurons fait !a prière des vêpres, je vous dirai le sens
des paraboles. » La prière faite, les disciples sapprochèrent de Jésus. I! leur dit : « Lhomme qui sème sur la route, sur tes pierres, sur les épines et dans la bonne terre, cest celui qui enseigne la parole de Dieu. Elle tombe sur un grand nombre dhommes. Elle tombe sur ?la route quand elle parvient aux oreilles des marins et des marchands, car Satan ôte de leur mémoire la parole de Dieu à cause des longs voyages quils font et de la diversité des. nations quils fréquentent. Elle tombe sur les pierres quand elle parvient aux oreilles des courtisans, car elle ne pénètre pas en eux à cause du grand souci quils prennent de servir le corps dun prince; même sils gardent quelque mémoire de la parole de Dieu, ils loublient dès quils ont quelque tracas. Ne servant pas Dieu en effet, ils ne peuvent pas espérer son aide. Elle tombe dans les épines, quand elle parvient aux oreilles de ceux qui aiment leur propre vie. Même si la parole de Dieu croît en eux, quand les désirs charnels croissent, ils étouffent la bonne semence de la parole de Dieu, cal les satisfactions charnelles font abandonner. la parole de Dieu. La parole de Dieu tombe dans la bonne terre quand elle parvient aux oreilles de celui qui craint Dieu ; elle porte alors du finit de vie éternelle. Je vous le dis donc en vérité, en tout état de vie, si lhomme craint Dieu, la parole de Dieu portera fruit en lui. Quant à ce père de famille, en vérité je vous le dis, cest Dieu, notre Seigneur, père de toute chose puisquil a faut créé. Mais il nest pas père par nature, car il ne comporte pas de mouvement, et sans mouvement on ne peut engendrer. Cest notre Dieu, donc, auquel appartient ce monde. Son champ, cest les hommes. La semence, cest la parole de Dieu. Quand les docteurs négligent la prédication de la parole de Dieu pour soccuper des affaires du monde, Satan sème lerreur dans le tacot des hommes. Cest ainsi que sont nées une infinité de sectes à la doctrine détestable. Les saints et les prophètes crient : « Seigneur, nas-tu pas donné une bonne doctrine aux hommes? Pourquoi donc y a-t-il tant derreurs ?» Dieu répond « Jai donné une bonne doctrine aux hommes, mais pendant que les hommes se sont adonnés aux vanités, Satan y a semé des erreurs pour détruire ma loi ! » Les saints disent : «Seigneur, nous disperserons ces erreurs en détruisant les hommes! Dieu répond : « Ne le faites pas, car les fidèles sont tellement unis aux infidèles par lien de parenté quon perdrait le fidèle avec linfidèle! Mais attendez jusquau jugement! En ce temps?là, les infidèles seront rassemblés par mes anges et seront chassés eu enfer avec Satan. Alors les bons fidèles viendront
Chapitre 134 Ceux qui portent les bonnes figues. ce sont les vrais docteurs qui prêchent la bonne doctrine, mais le monde qui se complaît dans les mensonges cherche auprès des docteurs les feuilles des belles paroles et de la flatterie. Ce que voyant. Satan se joint à la chair dans mon royaume. » Il est certain que beaucoup de pères infidèles engendreront des fils fidèles et à cause deux, Dieu attend que le monde fasse pénitence. et à la sensibilité et apporte un grand nombre de feuilles, cest la quantité de choses terrestres dans lesquelles il cache le péché. En recevant celui-ci, lhomme tombe malade et se tourne vers la mort éternelle. Le citadin quia de leau et qui la donne à dautres pour que son eau lave leurs impuretés tandis quil laisse détériorer ses propres vêtements, cest le docteur qui prêche la pénitence à dautres alors que lui-même demeure toujours dans le péché. Oh le malheureux! Ce ne sont pas les anges, mais sa propre langue qui écrit dans lair la peine qui lui convient! Si quelquun avait la langue dun éléphant et le restant du corps petit comme une fourmi, ne serait-il pas monstrueux ? Oui, bien sûr, eh bien, je vous le dis, en vérité, il est plus monstrueux encore celui qui prêche aux autres la pénitence mais qui ne se repent pas de ses propres péchés. Et ces deux hommes qui vendent des pommes? Lun prêche pour lamour de Dieu et ne flatte personne. Au contraire, il prêche en vérité et ne recherche que la nourriture dun pauvre. Vive Dieu, en présence de qui se tient mon âme, un tel homme nest pas bien reçu par le monde, mais bien plutôt méprisé ! Par contre, celui qui vend la peau au poids de lor et qui donne la pomme, cest celui qui prêche pour plaire aux hommes. En flattant le monde, il perd lâme qui accepte sa flatterie. Combien ont péri ainsi! » Celui qui écrit répondit alors :«Comment faut-il écouter la parole de Dieu et à quoi reconnaît-on celui qui prêche pour lamour de Dieu?» Jésus répondit : « On doit écouter celui qui prêche, quand il prêche la bonne doctrine, comme si cétait Dieu qui parlait, car Dieu parle par sa bouche. Mais celui qui ne réprouve pas les péchés et qui au contraire, fait acception des personnes en les flattant, il faut le fuir comme un horrible serpent, car en vérité il empoisonne le coeur humain. Comprenez-vous? Je vous le dis en vérité, de même que le blessé na pas besoin de beaux bandages pour panser ses plaies, mais bien de bon onguent, de même le pécheur na pas besoin de beaux discours, mais plutôt de bons reproches pour quil cesse de pécher. »
Chapitre 135 Pierre dit alors : « Maître, pour que lhomme fuie le péché, dis-nous comment seront tourmentés les damnés et combien de temps ils resteront en enfer ! » Jésus répondit : « Pierre, grande est ta demande ; pourtant, sil plaît à Dieu, je te répondrai : Sachez donc que lenfer est un, même sil comporte sept cercles superposés : il sy trouve sept peines tout comme il y a sept sortes de péchés que Satan a engendrés comme les sept portes de lenfer. En effet, lorgueilleux, cest-à-dire le plus hautain de coeur, sera précipité dans le cercle le plus bas en passant par tous les cercles intermédiaires et en y souffrant toutes les peines qui sy trouvent. Comme il sefforce ici bas dêtre supérieur à Dieu en voulant agir à sa guise à linverse de ce que Dieu commande et quil ne veut connaître aucun supérieur, il sera placé là?bas sous les pieds de Satan et de ses diables qui le piétineront comme du raisin quand on fait le vin. Et il sera pour toujours tourné en dérision et en raillerie par les diables. Lenvieux qui se ronge ici-bas du bien qui arrive au prochain et qui se réjouit de son malheur, descendra dans le sixième cercle; il y sera rongé par une grande quantité de serpents infernaux ; il lui semblera que tout ce qui se trouve en enfer se réjouit de son tourment et safflige de ce quil ne soit pas descendu au septième cercle. En effet, bien que les damnés ne soient susceptibles de se réjouir daucune manière, la justice de Dieu fera en sorte que le misérable les voie ainsi. Comme celui qui croit voir en songe quelquun qui le méprise et qui sen tourmente, ainsi en sera-t-il pour le misérable envieux; là où il ny a aucune joie, il lui semblera que chacun se réjouit de son malheur et safflige quil ne lui soit pas arrivé pire ! Lavare descendra au cinquième cercle; il y souffrira une pauvreté extrême, comme la souffrit le riche bon vivant ; pour accroître son tourment, les démons lui présenteront ce quil voudra, mais quand il laura entre les mains, dautres diables le lui enlèveront violemment, en disant :« Rappelle-toi que tu nas pas voulu donner pour lamour de Dieu Aussi maintenant, Dieu ne veut pas que tu reçoives » Oh, le malheureux homme! quéprouvera-t-il et en voyant la pénurie présente et en se rappelant labondance passée, et quil pouvait, avec les biens quil ne peut plus avoir, acquérir les délices éternelles ! Au quatrième cercle, sen ira le luxurieux. Ceux qui auront transformé la voie que Dieu leur avait donnée, seront plongés dans lexcrément brûlant du diable comme du blé que lon cuit; ils y seront enlacés par dhorribles serpents infernaux. Quant à ceux qui auront péché avec des prostituées, toutes leurs actions impures se changeront en union avec les furies infernales qui sont des démons en forme de femmes; leurs cheveux sont des serpents, leurs yeux du soufre enflammé, leur bouche est vénéneuse, leur langue est du fiel, leur corps est tout frisé dhameçons recourbés comme ceux avec lesquels on prend limprudent poisson, leurs griffes sont comme celles dun griffon, leurs ongles sont des rasoirs et leur sens génital a pour nature le feu. Chaque luxurieux jouira avec elles des braises infernales qui seront son lit ! Au troisième cercle. descendra le paresseux qui ne veut pas travailler maintenant. On y bâtit des villes et des constructions immenses quil faut détruire dès quelles sont faites sous prétexte quune seule pierre nest pas bien placée. Leurs pierres, très grandes. sont placées sur les épaules du paresseux. Celui?ci na pas les mains libres pour se rafraîchir le corps tandis quil marche, ni pour soulever la charge car la paresse lui a enlevé la force des bras et que ses pieds sont enchaînés par des serpents infernaux. Ce qui est pire. derrière lui se trouvent des démons qui le poussent et le font souvent tomber à terre sous la charge que personne ne laide à soulever; et comme il tarde trop à la soulever, une double charge lui est imposée ! Au deuxième cercle, descendra le gourmand. Or, ici, la famine est si grande quon ny mange que des scorpions et des serpents vivants : ils procurent un tel tourment quil vaudrait mieux nêtre jamais né que de manger une telle nourriture. Des aliments recherchés lui sont bien présentés, en apparence, par les démons, mais comme il a les mains et les pieds liés par des chaînes de feu, il ne peut prendre en main ce vent qui lui parait être un aliment. Et ce qui est pire, ces scorpions mêmes quil mange pour quils lui dévorent le ventre, ne pouvant sortir vite, déchiquettent ses parties secrètes. Quand ils sont sortis, souillés et immondes, le gourmand les remange sales comme ils sont ! Le coléreux descend au premier cercle. II y est outragé par tous les diables. Tous ceux qui descendent, damnés inférieurs à lui, se moquent de lui et le frappent. Ils le font coucher sur la route où ils passent et lui mettent les pieds sur la gorge. II ne peut se défendre puisquil a les mains et les pieds liés. Ce qui est pire, cest quil ne peut donner cours à sa colère en outrageant les autres, car sa langue est accrochée par un clos semblable à celui dont se sert le bouchers. En cet endroit maudit, il y aura une peine générale, commune à tous les cercles, comme on mélange tous les grains pour en faire un pain, car le feu, la glace, la tempête, les éclairs, le soufre, la chaleur, le froid, le vent, la rage, lépouvante seront tous si bien unis par la justice de Dieu, que le froid ne
tempérera pas le chaud, ni le feu la glace, mais que chaque chose apportera un tourment au misérable pécheur!
Chapitre 136 En ce lieu maudit, les infidèles demeureront toujours en sorte que si le monde était plein de grains de mil et si, pour le vider, un seul oiseau en enlevait un grain tous les cent ans et si les infidèles ne devaient aller au paradis quune fois le monde vidé, ils demeureraient là avec joie. Mais cette espérance nexiste pas. Leur tourment ne peut avoir de fin car ils ne voulurent pas mettre fin à leur péché pour lamour de Dieu. Quant aux fidèles, ils seront soulagés et leur tourment prendra fin. » En entendant cela, les disciples furent effrayés et dirent : « Les fidèles doivent-ils donc aller en enfer? » Jésus répondit : « Chacun, quel quil soit, doit aller en enfer. Il est vrai toutefois que les saints et prophètes de Dieu sy rendront pour voir, sans souffrir aucune peine et quils nen retireront que de la crainte. Mais que dis?je ? le messager de Dieu lui-même sy rendra pour voir la justice de Dieu, et lenfer en tremblera devant lui. Et, comme il sera de chair humaine, tous ceux qui sont de chair humaine et qui se trouveront dans la peine, seront exempts de peine aussi longtemps que le messager de Dieu restera à regarder lenfer. Mais il y restera le temps quil faut pour fermer et ouvrir les yeux. Dieu fera cela pour que toute créature sache quelle a tiré profit du messager de Dieu. Quand il sy rendra, tous les diables chercheront à se cacher sous les braises ardentes, poussant des cris et se disant lun à lautre : « Fuis, fuis, car voici quarrive Muhammad, notre ennemi ! » En lentendant, Satan se frappera la face des deux mains et il dira en poussant des cris : « A ma honte, tu es plus noble que moi et cela nest pas juste !» Quant aux fidèles, répartis en soixante-douze degrés, ceux des deux derniers degrés qui auront eu la foi mais sans faire le bien, ? les uns sattristant de devoir bien agir et les autres se réjouissant du mal ?, ils resteront en enfer soixante-dix mille ans. Après ces années?là, lange Gabriel se rendra en enfer et il entendra dire : « O Muhammad, où sont les promesses qui nous ont été faites selon lesquelles ceux qui auront eu la foi ne resteraient pas en enfer pour toujours? » Alors lange de Dieu retournera au paradis, et après sêtre approché avec révérence du messager de Dieu il lui racontera tout ce quil aura entendu. Le messager sadressera alors à Dieu et dira « Seigneur, mon Dieu, souviens-toi que tu as promis à moi, ton serviteur, que ceux qui ont reçu ma foi ne resteraient pas en enfer pour toujours!» Dieu répondra : « Demande tout ce que tu veux, mon ami, et je te donnerai tout ce que tu demanderas ! »
Chapitre 137 Le messager de Dieu dira alors : « Seigneur, il y a des fidèles qui sont restés en enfer soixante-dix mille ans! Où est, Seigneur, ta miséricorde ? Je te prie, Seigneur, de les libérer de ces peines amères! » Dieu ordonnera alors à ses quatre anges favoris, daller en enfer, den retirer tous ceux qui ont la foi de son messager, et de les conduire au paradis. Ce quils feront. Tel sera lavantage de la foi du messager de Dieu : ceux qui auront cru en lui, même sils nont pas bien agi, du moment quils sont morts avec cette fois-là, iront au paradis après la peine que jai dite. Le matin venu, de bonne heure, tous les hommes de la ville, ainsi que les femmes et les enfants, vinrent à la maison où Jésus se tenait avec ses disciples et le supplièrent : « Seigneur, aie pitié de nous! Cette année, les vers ont rongé le blé, et il ny aura pas de pain cette année dans notre région! » Jésus répondit : « Comme vous avez peur! Ne savez-vous pas que pendant les trois années de la persécution dAchab, Elie, le serviteur de Dieu na pas vu de pain, et ne sest nourri que dherbes et de fruits sauvages ? David, notre père, prophète de Dieu, persécuté par Saül, demeura deux ans en ne mangeant que des fruits sauvages et des herbes z ; il ne mangea que deux fois du pain. » Les hommes répondirent : « Seigneur, ils étaient prophètes de Dieu, nourris de joie spirituelle; cest pour cela quils ont survécu ! Mais comment feront ces enfants? » Et ils lui montrèrent la multitude de leurs enfants.
Chapitre 138 Alors Jésus eut pitié de leur misère et dit « Combien de temps faut-il encore pour la moisson? » Ils répondirent : « Vingt jours! » Jésus dit alors : « Faites en sorte que nous employions ces vingt jours à jeûner et à prier, et Dieu vous fera miséricorde . En vérité, je vous le dis, cest Dieu qui a causé cette pénurie, car cest en ce lieu que commença la folie des hommes et le péché dIsraël, quand ils ont dit que jétais Dieu ou fils de Dieu. Après avoir jeûné dix-neuf jours, au matin du vingtième, ils virent les champs et les collines couvertes de blé mûr. Alors ils coururent à Jésus et le lui dirent. Layant entendu, Jésus rendit grâces à Dieu.
Puis il dit : « Allez, frères, récoltez le pain que Dieu vous a donné! » Les hommes récoltèrent tant de blé quils ne savaient plus où le conserver; cela fut cause dabondance en Israël. Les habitants de la ville tinrent conseil pour faire de Jésus leur roi . Le sachant, celui-ci senfuit de chez eux, et les disciples peinèrent quinze jours à le trouver.
Chapitre 139 Celui qui écrit, ainsi que Jacques et Jean, retrouvèrent Jésus. Ils dirent en pleurant : « Pourquoi as-tu fui, Maître ? Pleins de douleur, nous tavons cherché. Tous tes disciples te cherchent en pleurant ! » Jésus répondit : « Jai fui parce que jai appris quune armée de diables me préparait ce que vous verrez bientôt. Les princes des prêtres et tes anciens du peuple se dresseront contre moi et prendront pouvoir du gouverneur romain pour me tuer, de crainte que je ne veuille usurper la royauté en Israël. En outre, je serai vendu et trahi par un de mes disciples comme Joseph fut vendu en Egypte ; pourtant Dieu juste le fera tomber comme dit le prophète David : « II fera tomber dans la fosse celui qui tend le piège à son prochain. » Dieu en effet, me sauvera de leurs mains et me retirera du monde. » Les trois disciples prirent peur et Jésus les réconforta en disant : « Ne craignez pas, aucun de vous ne me trahira!» Et ils en reçurent quelque consolation. Le jour suivant, trente?six disciples de Jésus arrivèrent deux par deux. En attendant les autres, ils se rendirent à Damas. Tous étaient affligés, car ils savaient que Jésus devait sen aller du monde. Alors, ayant ouvert la bouche, il dit : « Celui qui marche sans savoir où il doit aller est évidemment malheureux, mais beaucoup plus malheureux encore est celui qui, pouvant et sachant comment arriver à bon port, souhaite sarrêter, et le veut sur la route boueuse, dans la pluie et au péril des voleurs. Dites-moi, frères, ce monde est-il notre patrie ? Sûrement pas, car le premier homme fut chassé dans le monde comme en exil, afin dy souffrir la peine de sa faute. Existe-t-il un seul exilé qui, se trouvant dans la pauvreté, naspire à retourner dans sa riche patrie? La raison certes le nie, mais lexpérience le prouve, car les amis du monde ne veulent pas penser à la mort, et même quand on en parle, ils ne veulent pas lentendre.
Last edited by LouSomPauII (28-05-2011 18:42:27)
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Chapitre 140 Croyez-vous, ô hommes, que je sois venu dans le monde avec un privilège quaucun homme na eu et que naura même pas le messager de Dieu? Notre Dieu ne créa pas lhomme pour le mettre dans le monde, mais pour le placer dans le paradis. Certes, celui qui nattend rien des Romains puisquils sont dune loi étrangère à la sienne, ne veut pas quitter sa patrie et tous ses biens sans y jamais revenir pour aller habiter Rome. Et beaucoup moins le ferait-il encore sil se trouvait avoir offensé César! Aussi je vous le dis en vérité, et Salomon, prophète de Dieu le crie avec moi : « Ô mort, comme ta pensée est amère pour ceux qui se sont reposés dans leurs richesses ! » Je ne le dis pas comme si je devais mourir maintenant, puisque je suis sûr de vivre jusque vers !a fin du monde, mais je vous en parlerai afin que vous appreniez à mourir. Vive Dieu, tout ce quon ne fait quune seule fois, on le fait mal. Pour bien faire quelque chose, il faut sy exercer. Avez-vous vu les soldats qui, en temps de paix, sexercent entre eux comme sils étaient en guerre? Au contraire comment mourra-t-il de bonne mort lhomme qui napprend pas à bien mourir? « Elle est chère devant Dieu la mort des saints » dit le prophète David. Savez-vous pourquoi? Je vais vous le dire cest que toutes les choses rares sont chères et que la mort de ceux qui meurent bien est rare. Leur mort est donc chère devant Dieu notre créateur. Certes, ce que lhomme entreprend, non seulement il veut le finir, mais encore il sefforce que son intention arrive à bonne fin. O malheureux homme, qui apprécie plus ses chausses que lui-même! En effet, lorsquil taille létoffe, il mesure soigneusement avant de la couper. Une fois coupée, il la coud avec soin. Mais la vie, qui est née pour mourir ? car seul ne meurt pas celui qui ne nait pas, pour quelle raison les hommes ne veulent-ils pas la mesurer à la mort? Avez-vous vu les maçons? A chaque pierre quils posent, ils visent les fondations en mesurant si elle est en place, pour que le mur ne tombe pas. O homme misérable, la construction de sa vie tombera dans un énorme écroulement parce quil ne vise pas aux fondations, cest-à-dire à la mort. »
Chapitre 141 Dites-moi, quand lhomme naît, comment naît-il ? II naît évidemment nu. Et quand on le met, mort, en terre, que récolte-t-il ? Un linceul grossier dans lequel on lenveloppe; voilà la récompense que lui donne le monde! Eh bien, si en toute oeuvre les moyens doivent être proportionnés au commencement et à la fin pour quelle arrive à bonne fin, quelle fin aura donc lhomme qui veut des richesses terrestres? II mourra, comme dit David prophète de Dieu : « Le pécheur mourra de mate mort» ! Si un tailleurs mettait des poutres au lieu de fil dans le trou de laiguille pour coudre les vêtements, comment
réussirait-il son ouvrage ? II travaillerait évidemment en vain et il serait raillé par ses voisins. Or, lhomme ne voit-il pas que cest continuellement ce quil fait quand il amasse des biens terrestres, car la mort est le trou de laiguille que les poutres des biens terrestres ne peuvent pas traverser! Néanmoins, le fou sefforce continuellement de faire aboutir son ouvrage, mais en vain ! Celui qui ne croit pas à mes paroles, quil regarde les tombes et il y trouvera la vérité. Celui qui veut devenir plus sage que les autres, quil étudie avec crainte de Dieu le livre des tombes et il y trouvera la vraie doctrine pour son salut, car en voyant que la chair humaine est conservée pour être laliment des vers, il saura se garder du monde, de la chair et de la sensibilité. Dites-moi, sil y avait une route faite de telle sorte quen marchant au milieu, lhomme irait en sécurité, tandis quen marchant sur les côtés il se casserait la tête, que diriez-vous de voir les hommes sopposer entre eux et rivaliser à qui irait le plus sur les côtés pour se tuer? Quelle serait votre stupeur! Vous diriez certainement quils sont fous et détraqués, et, sils ne sont pas détraqués, quils sont désespérés! » ? « Cest bien cela! » répondirent les disciples. Alors Jésus dit en pleurant : « En vérité, ils sont pourtant comme cela les amis du monde, car sils vivaient selon la raison qui se tient au milieu de lhomme, ils suivraient la loi de Dieu et se sauveraient de la mort éternelle. Mais en suivant la chair et le monde, en rivalisant à qui vivra le plus orgueilleusement et le plus lascivement, ils sont détraqués et ennemis cruels deux-mêmes.
Chapitre 142 Voyant que Jésus avait fui, Judas, le traître, perdit lespoir de devenir puissant dans le monde. II tenait en effet la bourse de Jésus qui contenait ce qui lui avait été donné pour lamour de Dieu. Il espérait que Jésus deviendrait roi dIsraël et quainsi luimême deviendrait un homme puissant. Ayant perdu cet espoir, il se dit à lui-même : sil était prophète, il saurait que je lui vole les deniers. Sachant que je ne crois pas en lui, il perdrait patience et me chasserait de son service. Sil était sage, il ne fuirait pas lhonneur que Dieu veut lui donner. II vaut donc mieux que je me mette daccord avec les princes des prêtres, avec les scribes et les pharisiens et que je marrange pour le livrer entre leurs mains. Ainsi pourrais-je obtenir quelque bien. Ayant pris sa décision, il fit savoir aux scribes et aux pharisiens ce qui sétait passé à Nain. Ceux-ci tinrent conseil avec le grand prêtre et dirent : « Que ferons-nous sil devient roi? Cela ira vraiment mal pour nous, car il ne peut souffrir nos traditions; il voudra réformer le culte de Dieu selon la coutume antique. Et que ferons-nous sous la domination dun tel homme? Nous périrons certainement tous avec nos enfants, car, chassés de nos fonctions, nous devrons mendier notre pain. Nous avons maintenant, Dieu en soit loué, un roi et un gouverneur étrangers à notre loi. Ils ne soccupent pas de notre loi, de même que nous ne nous occupons pas de la leur. Ainsi nous pouvons faire ce que nous voulons. Et même si nous péchons, notre Dieu est si miséricordieux quil sapaise par le sacrifice et par le jeûne. Mais si celui-ci devient roi, il ne sapaisera pas tant quil naura pas vu le culte de Dieu établi comme lécrit Moïse. Et ce qui est pire, il dit que le Messie ne viendra pas de la souche de David comme nous la dit un de ses principaux disciples, mais il dit quil viendra de la souche dIsmaël et que la promesse fut faite pour Ismaël et non pour Isaac. Quarrivera-t-il si nous le laissons vivre ? Les Ismaélites gagneront certainement lestime des Romains qui leur donneront notre région et Israël sera de nouveau réduit en esclavage comme il la été dans le passé. » Ayant entendu ce quon proposait, le pontife répondit quil fallait en traiter avec Hérode et avec le gouverneur, « car la foule est tellement bien disposée à son égard que sans armée nous ne pourrons rien faire. Plaise à Dieu quavec larmée nous puissions conclure cette affaire! » Ayant tenu conseil entre eux, ils décidèrent alors de le prendre de nuit quand le gouverneur et Hérode auraient décidé dintervenir.
Chapitre 143 Comme les disciples étaient tous arrivés à Damas par la volonté de Dieu, et que ce jour-là Judas le traître montrait plus que tout autre quil avait souffert de labsence de Jésus. Jésus dit : «Gardez-vous tous de celui qui, sans en avoir occasion, sévertue à vous démontrer quil vous aime! » Dieu nous ôta lintelligence pour que nous ne puissions pas comprendre dans quel but il le dit. Tous les disciples étant arrivés, Jésus dit : « Retournons en Galilée car lange de Dieu ma dit quil faut que jy aille!». Un samedi matin, Jésus parvint à Nazareth Les habitants de la ville layant reconnu chacun désirait le voir. Alors un publicain de petite stature nommé Zachée qui ne pouvait pas voir Jésus à cause de la grande multitude, grimpa dans un sycomore. II attendait que Jésus passe par là pour se rendre à la synagogue?. Parvenu en cet endroit, Jésus leva les yeux et dit : « achée, descends, car aujourdhui je veux demeurer chez toi! ». Lhomme descendit, le reçut avec joie et fit un festin splendide. Les pharisiens murmuraient et disaient aux disciples de Jésus : « Pourquoi votre mature est-il entré
manger avec des publicains et des pécheurs ? » lésas répondit : « Pour quelle raison le médecin entre-t-il dans une maison? Dites-le moi et je vous dirai pourquoi je suis entré ici!» Ils répondirent : « pour soigner les malades!» ? « Vous dites vrai, dit Jésus, ce ne sont pas ceux qui sont en bonne santé qui ont besoin du médecin, mais les malades. »
Chapitre 144 Vive Dieu en présence de qui se tient mon âme, Dieu envoie ses prophètes et serviteurs dans le monde pour que les pécheurs fassent pénitence. II ne les envoie pas pour tes justes, car ceux-ci nont pas besoin de pénitence; de même que na pas besoin de bain celui qui est propre. Mais je vous le dis en vérité, si vous étiez vraiment pharisiens, vous vous réjouiriez que je sois entré chez les pécheurs pour leur salut. Dites-moi, savez-vous votre origine et pourquoi le monde commença à recevoir des pharisiens ? Je vais vous le, dire puisque vous ne le savez pas. Ecoutez donc mes paroles. Hénoche, ami de Dieu, qui marcha avec Dieu en vérité, sans tenir compte du monde, fut transporté au paradis et y demeure jusquau jugement, car vers la fin du monde, il reviendra dans le monde avec Elie et un autre. Layant appris, les hommes commencèrent, par désir du paradis, à chercher Dieu, leur créateur. « Pharisien » en effet, veut justement dire « cherche Dieu » dans la langue de Canaan puisque cest là quon commença à employer ce mot pour railler les bons. Les Cananéens étaient en effet adonnés à lidolâtrie, cest-à-dire au culte (doeuvres) de mains humaines. En voyant ceux de notre peuple qui se tenaient à lécart du monde pour servir Dieu, les Cananéens, quand ils en voyaient un, disaient par mode de raillerie « pharisien », cest-à-dire : « cherche Dieu». comme pour dire : « fou, tu nas pas de statues didoles et tu adores le vent ! Réfléchis et viens servir nos dieux ! » En vérité, dit Jésus, je vous le dis, tous les saints et prophètes de Dieu ont été pharisiens, non pas de nom, comme vous, mais de fait, car en chacune de leurs actions ils cherchèrent Dieu leur créateur. Pour lamour de Dieu, ils quittèrent les villes et leurs propres biens. Pour lamour de Dieu, ils les vendirent et les donnèrent aux pauvres.
Chapitre 145 Vive Dieu, au temps dElie, ami et prophète de Dieu, il y avait douze montagnes habitées par dix-sept mille pharisiens, et il ny avait pas un seul réprouvé sur un si grand nombre de personnes mais tous étaient élus de Dieu. Mais maintenant quIsraël a plus de cent mille pharisiens, plût à Dieu quil y eût un élu sur mille! Indignés, les pharisiens répondirent : « Sommes nous donc tous réprouvés ? Réprouves-tu notre religion ? Jésus répondit : « Je ne réprouve pas, japprouve au contraire la religion des vrais pharisiens et pour elle je veux mourir. Mais voyons si vous êtes pharisiens. A la prière dElisée son disciple, Elie, ami de Dieu, écrivit un petit livre dans lequel il renferma toute la sagesse humaine ainsi que la loi de Dieu notre Seigneur. » Confus dentendre nommer le petit livre dElie, les pharisiens qui savaient par leurs traditions que personne nobservait cette doctrine, voulaient sen aller sous prétexte davoir à faire. Jésus dit alors : « Si vous êtes pharisiens, vous abandonnerez toute autre affaire pour vous occuper de celle?ci, car le pharisien ne cherche que Dieu ! » Confus, ils sarrêtèrent donc pour écouter Jésus qui reprit : « Elie, serviteur de Dieu ainsi commence le petit livre ? écrit ceci à tous ceux qui désirent marcher avec Dieu leur créateur. Ceux qui désirent apprendre beaucoup, craignent peu Dieu, car pour qui craint Dieu, il suffit de savoir ce que Dieu veut. Ceux qui cherchent de belles paroles, ne cherchent pas Dieu qui ne fait rien dautre que nous reprendre de nos péchés. Ceux qui veulent chercher Dieu, quils ferment les portes et les fenêtres de leur maison, car le maître ne se laisse pas trouver hors de la maison, là où il nest pas aimé. Fermez donc vos sens et gardez votre coeur, car Dieu ne se trouve pas hors de nous, dans ce monde où il est haï. Ceux qui veulent bien agir, quils fassent attention à eux-mêmes, car il ne sert à rien de gagner le monde entier et de perdre son âme. Ceux qui veulent enseigner autrui, quils vivent mieux que les autres, car on napprend rien de celui qui sait moins que nous. Est-ce que le pécheur amende sa vie quand il entend un plus mauvais que lui lenseigner? Ceux qui cherchent Dieu, quils fuient la fréquentation; des hommes, car Moïse, seul sur le mont Sinaï, trouva Dieu et parla avec lui comme fait un ami qui parle avec son ami. Ceux qui cherchent Dieu sortiront une seule fois par mois dans le monde où sont les hommes, car celui qui cherche Dieu peut en un seul jour agir pour deux ans en ce qui concerne ses affaires. Quand il marche, quil ne regarde que ses pieds; quand il parle, quil ne dise que le nécessaire; quand il mange, quil se lève de table en ayant faim; que chaque jour il pense quil ne parviendra pas au suivant : quil utilise son temps comme on use son souffle, quun habit de peaux de bêtes lui suffise
quil dorme sur la terre nue puisquil est tas de terre lui-même ; chaque nuit, deux heures lui suffiront pour dormir; quil ne haïsse personne, sinon lui-même : quil ne condamne personne, sinon lui-même ; dans la prière, quil se tienne dans la crainte comme sil se trouvait déjà au jugement à venir ! « Eh bien, observez cela dans le service de Dieu, ainsi que la loi que Dieu vous a donnée par Moïse, et vous trouverez Dieu. En tous temps et lieux vous trouverez que vous êtes en Dieu et que Dieu est en vous. » Cest cela le petit livre dElie, pharisiens! Cest pourquoi je vous le dis encore, si vous étiez pharisiens vous seriez heureux que je sois entré ici, car Dieu a pitié des pécheurs.
Chapitre 146 Zachée dit alors : « Seigneur, voici que je veux donner pour lamour de Dieu quatre fois plus que ce que jai reçu par usure! » Jésus dit alors : « Aujourdhui le salut est venu à cette maison ! En vérité, en vérité, beaucoup de publicains, de prostituées et de pécheurs entreront dans le royaume de Dieu et ceux qui se croient justes sen iront aux flammes éternelles!» Ce quayant entendu, les pharisiens partirent, indignés. Jésus dit alors à ceux qui sétaient convertis à létat de pénitence et à ses disciples : « Un père de famille avait deux fils. Le plus jeune dit : Père, donne-moi ma part de biens!» Son père la lui donna. Sa part reçue, il sen alla en pays lointain où il dépensa tout son bien avec des prostituées en vivant dans la luxure. II advint une si grande famine dans ce pays que le malheureux alla servir un habitant de la ville qui le mit à paître les porcs de sa ferme. En les gardant, il trompait sa faim en mangeant avec eux des glands de chêne. Rentré en lui-même, il dit : « Combien abondent en festins dans la maison de mon père, et moi ici je meurs de faim! Je me lèverai donc, jirai chez mon père et je lui dirai : «Père, jai péché contre le ciel (et) contre toi! Fais pour moi comme pour lun de tes serviteurs!» Le pauvre partit et il arriva ceci que le père le vit venir de loin et quil fut pris de compassion pour lui. II sortit à sa rencontre. Arrivé à son fils, il le prit dans ses bras et lembrassa. Le fils se prosterna et dit : « Père, jai péché contre le ciel (et) contre toi, fais pour moi comme pour lun de tes serviteurs, car je ne suis pas digne dêtre appelé ton fils ! » Le père répondit : « Ne dis pas cela, fils, tu es mon fils et je ne souffrirai pas que tu sois comme lun de mes serviteurs. » Ayant appelé ses serviteurs, il dit « Apportez ici des vêtements neufs, habillez mon fils que voici, donnez-lui de nouvelles chaussures, mettez-lui lanneau au doigt, tuez vite le veau gras et faisons fête, car mon fils que voilà était mort et il est ressuscité, il était perdu et il est retrouvé! »
Chapitre 147 Tandis quon faisait fête dans cette maison, le fils aîné revint. En entendant quon faisait fête, il sétonna, appela un serviteur et lui demanda pour quelle raison on faisait une telle fête. « Ton frère est revenu, lui répondit le serviteur, ton père a tué le veau gras et ils font un festin. » En lentendant, le fils ainé se mit fort en colère et ne voulut pas entrer dans la maison. Alors le père sortit vers lui et lui dit « Fils, ton frère est revenu, viens donc te réjouir avec lui!» Indigné, le fils répondit : « Je tai toujours servi dun bon service et tu ne mas jamais donné un agneau pour manger avec mes amis. Et ce méchant qui ta quitté en gaspillant toute sa part avec des prostituées, maintenant quil est revenu, tu as tué le veau gras! » Le père répondit : « Fils, tu es toujours avec moi et tout tappartient, mais il était mort et il est ressuscité, il était perdu et il est retrouvé ! II faut donc se réjouir!» Le fils aîné sirrita encore plus et dit : « Vas-y toi-même, réjouis-toi, car moi je ne veux pas manger à la table des fornicateurs ! » Et il quitta son père sans recevoir un seul denier. Vive Dieu, dit Jésus, ainsi fait?on fête chez les anges de Dieu pour un seul pécheur qui fait pénitence.» Quand ils eurent mangé, il sen alla parce quil voulait se rendre en Judée. « Maître, dirent alors les disciples, ne va pas en Judée; nous savons que les pharisiens et le souverain pontife ont tenu conseil contre toi!» Jésus répondit : « Avant quils laient fait je le savais, mais je ne crains pas car ils ne peuvent rien faire contre la volonté de Dieu. Quils fassent donc ce quils veulent : ce nest pas eux, mais Dieu que je crains. »
Chapitre 148 Or dites-moi, les pharisiens aujourdhui sont-ils pharisiens? Sont-ils serviteurs de Dieu? Sûrement pas ! Aussi je vous le dis en vérité, il ny a rien de pire sur cette terre quun homme qui se couvre de la profession et de lhabit religieux pour couvrir sa propre scélératesse. Je veux vous dire un seul exemple des anciens pharisiens pour que vous connaissiez ceux daujourdhui. Après le départ dElie, cette sainte congrégation des pharisiens se dispersa persécutée par les idolâtres;. Du temps même dElie, en effet, en une seule année furent tués dix mille prophètes qui étaient de vrais pharisiens. Deux pharisiens allèrent habiter sur les montagnes. Ils y restèrent quinze ans sans rien savoir lun de
lautre bien quils fussent voisins à une heure de route. Voyez comme ils étaient curieux ! Une grande sécheresse advint sur ces montagnes et tous deux se mirent à chercher de leau. Cest ainsi quils se rencontrèrent. Le plus âgé dit alors, « car selon lusage, les plus anciens parlaient avant quiconque et ils tenaient pour grand péché quun jeune parlât avant un ancien ?, le plus ancien, dis-je ", dit : « Où habites-tu, frère » Lautre répondit en lui montrant lendroit du doigt : « Jhabite là, » car ils étaient proches de lendroit où habitait le plus jeune. Lancien demanda : « Depuis combien de temps habites-tu là frère ? » -« Depuis quinze ans » répondit le jeune. Lancien reprit : « Peut-être es-tu venu quand Achab tuait les serviteurs de Dieu? » - « Cest cela! » répondit le jeune. Et lancien : « Sais-tu, frère, qui est maintenant roi dIsraël » Le jeune répondit : « Frère, cest Dieu le roi dIsraël, car les idolâtres ne règnent pas sur Israël, ils le persécutent ! » - Cest vrai, dit lancien, cest pourquoi jai voulu dire : qui est-ce qui persécute Israël maintenant? » - « Ce sont les péchés dIsraël qui persécutent Israël, répondit le plus jeune, car sils navaient pas péché, il nenverrait pas les princes idolâtres contre Israël. » - « Quel est donc, dit lancien, ce prince infidèle que Dieu a envoyé pour le châtiment dIsraël?» - «Comment le saurais-je, répondit le jeune, en quinze ans je nai vu que toi; et comme je ne sais pas lire, on ne menverra pas de lettres.» Lancien reprit : «Comme tes peaux de brebis sont neuves ! qui te les a données si tu nas pas vu dhommes ? »
Chapitre 149 Le plus jeune répondit : «Celui qui pendant quarante ans conserva en bon état dans le désert les vêtements du peuple dIsraël a conservé ces peaux telles que tu les vois. » Lancien reconnut alors que le jeune était plus parfait que lui qui avait traité chaque année avec les hommes, et pour obtenir de le fréquenter, il dit « Frère, tu ne sais pas lire. Moi, je sais lire et jai chez moi les psaumes de David. Viens donc, chaque jour je te ferai une lecture et je texpliquerai ce que dit David ! » Le jeune répondit : « Allons-y maintenant ! » Lancien reprit : « Frère, il y a deux jours que je nai pas bu deau. Cherchons donc un peu deau! » Le plus jeune répondit : « Frère, il y a maintenant deux mois que je nai pas bu deau, mais allons voir ce que dit Dieu par son prophète David! Le Seigneur est assez puissant pour nous donner de leau ». Et ils revinrent à lhabitation de lancien. A sa porte, ils trouvèrent une source deau vive. Lancien dit : « Frère, tu es saint de Dieu, cest donc pour toi que Dieu a donné cette source! Le jeune répondit : «Tu dis cela par humilité, frère, mais il est certain que si Dieu faisait cela pour moi, il aurait fait une source près de mon habitation pour que je ne men aille pas. Je tavoue en effet, que jai péché contre toi quand tu mas dit que tu cherchais de leau étant donné que tu navais pas bu depuis deux jours tandis que moi jétais resté deux mois sans boire. Alors, jai senti de lexaltation dans ma sensibilité, comme (si jétais) meilleur que toi. » Lancien dit alors : «Tu as dit la vérité, frère, tu nas donc pas péché! » - « Frère, dit le jeune, tu as oublié ce que dit notre père Elie : celui qui cherche Dieu ne doit condamner que lui-même. Il est évident quil ne la pas écrit pour que nous le sachions mais pour que nous lobservions! » Reconnaissant la vérité et la justice de son compagnon, le plus âgé dit « Cest vrai, mais notre Dieu ta pardonné . » Cela dit, il prit les psaumes et lut ce que dit notre père David : « Je mettrai une garde à ma bouche, pour que ma langue ne se laisse pas aller à des paroles de malice en excusant les péchés.» Ici, le plus âgé fit un discours sur la langue; puis le plus jeune sen alla. Ils restèrent ensuite quinze autres années avant de se retrouver parce que le jeune changea dhabitation. Layant donc retrouvé, lancien dit : « Pourquoi nes-tu pas revenu chez moi, frère ? Le jeune répondit : « parce que je nai pas encore bien appris ce que tu mas dit» - «Comment est-ce possible, dit lancien, puisque quinze ans se sont écoulés ? » - « Les paroles, répondit le jeune, je les ai apprises en une heure et je ne les ai jamais oubliées, mais je ne les ai pas encore observées. A quoi bon apprendre trop et ne pas observer? Notre Dieu ne désire pas que notre intelligence soit bonne, mais que notre coeur soit bon. Cest pourquoi il ne nous demandera pas, au jour du jugement, ce que nous aurons appris mais ce que nous aurons fait. »
Chapitre 150 Lancien reprit : «Ne parle pas ainsi, frère, tu méprises la science et notre Dieu veut quon lapprecie.» Le jeune répondit : «Comment parlerais-je donc maintenant pour ne pas tomber dans le péché? Car ta parole est vrai et5 la mienne aussi! Je dirai donc que ceux qui connaissent les commendements de Dieu écrits dans la loi doivent les observer sils veulent ensuite savoir apparendre davantage. Tout ce quils apprendront, que ce soitb pour lobserver non pas pour le savoir !» Lancien reprit : «Frère, dis-moi avec qui tu parles puisque tu reconnais que tu nas pas appris ce que jai dit !» - «Frère, dit le plus jeune, je parle avec moi-même. Chaque jour en effet, je met devant moi le jugement de Dieu pour rendre compte de moi-même et toujours je sens en moi quelquun qui excuse mes défauts. » Lancien demanda : «Frère, quels défauts as-tu puisque tu es parfait ?» - «Ne parle pas ainsi, frère, répondit le plus jeune; je me trouve entre deux grands défauts. Lun, cest que je ne
sais pas que je suis le plus grand pécheur. Lautre cest que je ne désire pas plus que quiconque en faire pénitence.» Lancien reprit : «Comment saurais-tu que tu es le plus grand pécheur, puisque tu-es le plus parfait ?» Le jeune répondit : «Quand jai pris lhabit de pharisien, la première parole que me dit mon maître fut que je devais considérer la bonté des autres et ma propre malice. Si je le faisais, je saurais que je suis le plus grand pécheur » - «En qui vois-tu bonté et défaut, dit lancien, puisquil ny a pas dhomme dans sur ces montagnes? Le plus jeune répondit : «Je devrais voir lobeissance du soleil et des planètes; ils servent leur créateur mieux que moi; et moi je les condamne, soit parce quils ne font pas autant de lumière queje voudrais, soit parce quils chauffent trop, soit parce quils arrosent trop ou trop peu le sol.» Entendant cela, lancien dit : «Frère, où as-tu appris cette doctrine, car jai quatre-vingt-dix ans, dont soixante-quinze passé comme pharisien ...?» - «Frère, répondit le plus jeune, tu dis cela par humilité, car tu es saint de Dieu; mais je te réponds que Dieu, notre créateur ne considère pas le temps, mais le coeur. Cest pourquoi David, de quinze ans plus jeune que ses six frères, fut élu roi dIsraël et devint prophète de Dieu notre Seigneur.»
Chapitre 151 Celui-là était un vrai pharisien, dit Jésus à ses apôtres. Plaise à Dieu que nous puissions, au jour du jugement, lavoir pour ami.» Jésus monta donc sur un bateau. Les disciples regrettaient davoir oublié demporter du pain, Jésus les réprimenda en disant : «Gardez-vous du levain des pharisiens daujourdhui, car un peu de levain gâte toute une masse de farine! » Les disciples se dirent alors lun à lautre : «Mais quel levain avons-nous? Nous navons même pas le pain! » Jésus dit alors : «Hommes de peu de foi, vous avez donc oublié ce que Dieu a fait à Naïn où il ny avait pas signe de blé, et combien mangèrent et furent rassasiés par cinq pains et deux poissons ? Le levain du pharisien, cest de se défier de Dieu et de ne penser quà soi; il a corrompu non seulement les pharisiens du temps présent, mais il a corrompu Israël, car les simples, ne sachant pas lire et tenant les pharisiens pour saints, font ce quils leur voient faire. Savez-vous ce quest le vrai pharisien ? Cest lhuile de la nature humaine, car de même que lhuile se tient au-dessus de tout liquide, ainsi la bonté du vrai pharisien se tient au-dessus de toute bonté humaine. Cest un livre vivant que dieu donne au monde, car tout ce quil dit et fait est selon la loi de Dieu. Le vrai pharisien, cest du sel qui ne laisse pas corrompre la chaire de lhomme par le péché, car tous ceux qui le voient se soumettent à pénitence. Cest une lumière qui illumine la route des pélerins, car tous ceux qui considèrent sa pauvereté et sa pénitence savent que notre coeur ne doit pas sarrêter en ce monde. Mais ce que fait lhuie rance, le livre corrompu, le sel affadi et la lumière éteinte, cest cela que fait le faux pharisien! Si donc vous ne voulez pas périr, prenez garde de faire ce que font les pharisiens daujourdhui. »
Chapitre 152 Parvenu à Jérusalèm, Jésus entra dans le temple un jour de sabbat, Les soldats sapprochèrent de lui pour le tenter et se saisir de lui, Ils dirent : «Maître, est-il permis de combattre? » Jésus répondit : «Notre foi nous dit que notre vie est un combat continuel .» Les soldats reprirent : «Tu veux donc nous convertir à ta foi, et tu veux que nous abandonnions la multitude des dieux - Rome seule en a vingt-huit mille que lon voit - pour suivre ton dieu qui est unique, mais comme on ne le voit pas, on ne sait pas où il est et peut-être nest-il quune illusion. » Jésus répondit : «Si moi je vous avais créés comme notre Dieu vous a créés, je chercherais à vous convertir. » Ils répondirent : «Comment ton Dieu nous a-t-il créés puisquon ne sait pas où il est ? Montre-nous ton Dieu et nous devienderons juifs! » Jésus dit alors : «Si vous aviez des yeux pour voir, je vous le montrerais, mais parceque vous êtes aveugles, je ne peux pas vous le montrer.» Les soldats répondirent : «Pour sûr, lhonneur que te fait ce peuple doit tavoir ôté de raison, car chacun de nous a deux yeux dans la figure et tu dis que nous sommes aveugles! » Jésus répondit : «Les yeux charnels ne peuvent voir que des choses grossières et extérieures; vous ne pourrez donc voir que vos dieux de bois, dargent et dor qui ne peuvent rien faire. Mais nous de Juda, nous avons des yeux spirituels qui sont la crainte et la foi de notre Dieu; cest pourquoi en tout lieu nous pouvons voir notre Dieu. » Les soldats répondirent : «Prends garde à ce que tu dis, car si tu méprise nos dieux, nous te livrerons entre les mains dHérode et il vengera nos dieux qui sont tout-puissants.» Jésus répondit : «Sils sont tout-puissants, comme vous le dites, pardonnez-moi, je veux les adorer aussi. » Les soldats se réjuirent en lentendant et ils commencèrent à faire léloge de leurs idoles. Jésus dit alors : «En cette affaire, il ny a pas besoin de paroles, mais de faits. Faites donc que vos dieux créent une mouche et
alors je veux les adorer !» En lentendant, les soldats furent déconcertés, et ils ne savaient que dire. Jésus dit donc : «Il est évident que sils ne font pas une seule mouche à partir de rien, je ne veux pas à cause deux abandonner ce Dieu qui a tout créé dune seule parole et dont le nom seul épouvante les armées. » Les soldats répondirent : «Eh bien, fais-nous voir cela, car nous allons te prendre! » Et ils voulaient mettre la main sur lui. Jésus dit alors : «Adonaï Sabaot ! » Aussitôt les soldats furent poussés hors du temple comme on pousse les tonneaux quand on les lave pour y mettre du vin, de telle sorte que pieds et têtes frappaient la terre à tour de rôle sans que personne les ait touchés. Ils furent pris dune telle et ils senfuirent si loin quon ne les vit plus en Judée.
Chapitre 153 Les prêtres et les pharisiens murmuraient entre eux et disaient : «Il a la sagesse de Baal et dAstaroth; cest en vertu de Satan quil a fait cela !» Ayant ouvert la bouche, Jésus dit : «Notre Dieu a commandé quon ne dérobe pas ce qui appartient à notre prochain; depuis, ce seul précept est tellememnt violé et contaminé quil a rempli le monde de péché, et dun péché quil ne sera jamais remis comme on remet les autres péchés; en effet, si on les regrette, si on les commet plus, si on jûne, si on prie et si on fait laumône, notre Dieu puissant et miséricordieux les pardonnes, mais ce péché-là est tel quil ne sera jamais remis à moins quon ne rende ce quon a enlevé à tort !» Un scribe dit alors : «Maître, comment le péché de vol a-t-il rempli le monde? Il est évident quà présent, grâce à Dieu, il ny a que peu de voleurs, et à peine les a-t-on vus quils sont immédiatement arrêtés par la malice. » Jésus répondit : «Ceux qui ne connaissent pas quels sont les biens, ne peuvent connaître quels sont les voleurs. Et même en vérité je vous le dis, beaucoup volent et ne savent pas ce quils font. Aussi leur péché est-il plus grand que celui de autres, car la maladie qui nest pas connue ne se guérit pas. » Les pharisiens sapprochèrent alors de Jésus et dirent : «Maître, puisque toi seul en Israël connais la vérité, enseigne-nous !» Jésus répondit : «Je ne dis pas que je suis seul à connaître la vérité, parce que ce mot "seul" nappartient quà Dieu et non au autres; cest lui qui est la vérité, et cest lui seul qui connaît la vérité. Si je dirais donc cela, je serais un voleur plus grand encore car car je volerais lhonneur de Dieu. Si je disais que je suis le seul à savoir, Dieu me ferait tomber dans une ignorance plus grande que celle des autres. Aussi avez-vous fait un grave péché en disant que jétais seul à connaître la vérité. Je vous le dis, si vous lavezit pour me tenter, cest un péché plus grand encore !» En voynt alors que tous se taisaient, Jésus ajouta : «Bien que je ne sois pas le seul en Israël #a connaître la vérité, je parlerais seul. Ecoutez-moi donc puisque vous mavez intérrogé. Tout ce qui est créé appartient au créateur, si bien que rien ne peut prétendre à rien. Cest pourquoi lâme, la sensibilité, la chair, le temps, les biens et lhonneur, tout est à Dieu, et si on les aquiet pas comme Dieu le veut, on devient un voleur. Cest pourquoi je vous dis : Vive Dieu en présence de qui se tient mon âme, lorsque vous prennez votre temps en disant : «Demain, je ferai ceci, je dirai cela, jirai en tel endroit », et en ajoutant pas : «Si Dieu le veut », vous êtes des voleurs. Et vous êtes des voleurs plus grands encore quand vous dila pidez le meilleur de votre temps à votre plaisir et non au plaisir de Dieu. Et quand vous employez le plus mauvais de votre temps au service de Dieu, vous êtes vraiment voleurs. Celui qui commet le péché, quel quil soit, est un voleur, parce quil vole le temps, lâme, et sa propre vie qui doit servir Dieu et quil la donne à Satan ennemi de Dieu.
Chapitre 154 Donc si un homme possède lhonneur, la vie et les biens, et quon lui vole sa richesse, le voleur sera pendu. Si on lui enlève la vie, le meurtrier sera décapité. Et cela est juste, parce que la ordonné. Mais si on vole lhonneur du prochain, pourquoi le voleur nest-il pas crucifié ? Les biens sont-ils préférable à lhonneur ? Dieu a-t-il ordonné que celui qui vole les biens soit puni, que celui qui vole la vie et les biens soit puni, mais que celui qui vole lhonneur soit sauf ? Certainement pas ! Car cest à cause de leurs récriminations que nos pères nentrèrent pas à la terre promise, mais plutôt leurs fils; et cest à cause de ce péché que les serpents tuèrent environ soixante-dix mille personnes de notre peuple. Vive Dieu en présence de qui se tient mon âme, celui qui vole lhonneur est digne dune plus grande peine que celui qui voles les biens et la vie de lhomme. Et celui quyi écoute celui qui récrimine est semblablement coupable parce quun lun reçoit Satan sur la langue et lautre dans les oreilles !» Les pharisiens se consumaient de rage en lentendant, car ils ne pouvaient condamner ses paroles. Un docteur sapprocha alors de Jésus et lui dit : «Bon Maître, dis-moi pour quelle raison Dieu a interdit le froment et la pomme à nos pères. Puisquil savait quils devaient tomber, il aurait dû leur permettre le froment ou alors ne pas le laisser voir à lhomme !» Jésus répondit : «Homme, tu mappelles bon, mais tu te trompes, Dieu seul est bon. Et tu trompes beaucoup plus quand tu parles, car Dieu na pas
agi selon ta servelle. Pourtant je te répondrai à tout. Je te le dis don, quand Dieu notre créateur agit, il ne se conforme pas à nous. Il nest donc pas permis à la créature de chercher sa manière et sa convenance, mais bien lhonneur de Dieu, son créateur, afin que la créature dépende du créateur et non pas le créateur de la créature. Vive Dieu, en présence de qui se tient mon âme, si Dieu avait tout pemisà lhomme, lhomme naurait pas su quil est serviteur de Dieu, et il se serait cru maître du paradis. Cest pourquoi le créateur - qui est béni à jamais - lui interdit cet aliment afin que lhomme se tienne soumis à lui. Je te le dis en vérité, celui qui a loeil clair voit tout clairement et il tire lumière des ténèbres elles-mêmes, ce que ne fait pas laveugle. Je te le dis donc, si lhomme navait pas péché, nous ne connaîtrions pas, ni toi ni moi, la miséricorde de Dieu ni sa justice. Et Dieu avait fait lhomme inpeccable, celui-ci aurait été en cela égale à Dieu. Aussi le Dieu béni créa-t-il lhomme bon et juste, mais libre de faire ce qui lui plaît de sa propre vie : salut ou damnation. » le docteur fut stupéfait et il sen alla confus.
Chapitre 155 le pontife appela alors secrètement deux vieux prêtres et les envoya à Jésus. Celui-ci était sorti du temple et sétait assis sous la portique de Salomon en attendant lheure de la prière de midi pour prier. Près de lui, se tenaient ses disciples et une multitude de peuple. Les prêtres sapprochèrent de Jésus et dirent : «Maître, pour quelle raison lhomme mangea-t-il le froment et la pomme ? Dieu voulut-il quils les mangeât ou bien non ? » Ils dirent cela pour le tenter, car sil disait : «Dieu le voulut .», ils allaient répondre : «Pourquoi linterdit-il? » Et sil disait : «Dieu ne le voulut pas », ils allaient dire : «Lhomme peut donc plus que Dieu puisquil agit contre la volonté de Dieu.» Jésus répondit : «Votre demande est comme le chemin de la montagne; il y a un précipice à droite et à gauche, mais je marcherai au milieu.» En entendant cela, voyant quil connaissait leur coeur, les prêtres furent confus, Jésus dit alors : «Tout homme agit pour son utilité, selon les besoins quil a. Mais Dieu qui na besoin de rien, agit pour son bon plaisir. En creéant lhomme, il le laissa libre pour quil sache que Dieu na pas besoin de lui, comme fait un roi par exemple, qui donne la libérté à ses serviteurs pour montrer sa richesse et pour que ses serviteurs len aiment davantage. Dieu créa donc lhomme libre pour quil en aime bien plus son créateur et quil reconnaisse sa libéralité. En effet, bien que dieu soit tout-puissant et quil nit pas besoin de lhomme puisquil la créé par sa toute puissance, il la laissé libre, dans sa liberté; il peut donc résister au mal et faire le bien. Dieu eût pu faire obstacle au péché, mais il ne voulut pas contredire sa libéralité - il ny a pas de contradiction en Dieu - afin que, comme je lai dit, la toute-puissance et la libéralité qui avaient agi dans lhomme ne sopposent pas au péché de lhomme et que la miséricorde de Dieu et sa justice puissent agir dans lhomme. Pour signe que je dis la vérité, je vous dis que le pontif vous a envoyés pour me tenter. Cest cela le fruit de son sacerdoce !» Les vieillards partirent et racontèrent tout cela au pontif. Celui-ci dit : «Il a le diable au corps qui lui raconte tout, car il aspir à régner sur Israël. mais Dieu y pourvoira !»
Chapitre 156 En sortant du temple après la prière de midi, Jésus rencontra un aveugle de naissance. Les disciples lintérrogèrent : «Maître, qui a péché en lui pour quil soit né aveugle, son père ou sa mère ?» Jésus répondit : «Ni son père, ni sa mère nont péché en lui, mais Dieu la créé ainsi en témoigne de lévangile !» Ayant appelé laveugle près de lui, il cracha par terre, fit de la boue, la mit sur les yeux de laveugle et lui dit : «Va à la piscine de Siloë et lave-toi !» Laveugle y alla et sétant lavé, il vit Comme il sen retournait chez lui, beaucoup de ceux qui le rencontraient disaient : «Si celui-là était aveugle, je dirais certainement que cèst lui qui sasseyait à la belle porte du temple !» Dautres disaient : «Cest lui, mais comment voit-il ?» Et ils le retenaient en disant : «Es-tu laveugle qui sasseyait à la belle porte du temple ?» Il répondit : «Cest moi, pourquoi ?» Ils dirent : «Comment donc se fait-il que tu voies ?» Il répondit : «Un homme fit de la boue en crachant par terre, il me mit cette boue sur les yeux et il me dit : «Va et lave-toi à la piscine de Siloë !» Jy suis allé, je me suis lavé et maintenant je vois. Que soit béni le Dieu dIsraël !» Quand laveugle-né fut revenu à la belle porte du temple, Jérusalème entière fut remplie de cette nouvelle. Alors on le conduisit au prince des prêtres Celui-ci complotait complotait contre Jésus avec les prêtres et les pharisiens. Le pontif linterrogea en disant : «Homme, nes-tu pas né aveugle ?» - «Oui !» répondit-il. «Eh bien, rends gloire à Dieu, dit le pontife, et dis-nous quel prophète test apparu en songe qui ta donné la lumière ? Ce fut notre père Abraham ou Moise, serviteur de Dieu, ou quelque autre prophète, car les autres ne peuvent faire une telle chose !» Laveugle-né répondit : «Je nai vu en Abraham, ni Moise, ni aucun prophète qui mait guéri; mais alors que jétais à la boue avec son crachat, il mit de cette boue sur mes yeux et menvoya me laver à la piscine de Siloë. Jy suis allé, je me suis lavé et je suis revenu avec la lumière de mes yeux.» Le pontife lui demanda le nom de cet homme. Laveugle-né répond : «Il ne ma pas dit son nom, mais un homme qui a vu cela mappela
pour me dire : «Va te laver comme a dit cet homme, car cest Jésus de Nazareth, prophète et saint de Dieu dIsraël.» Le pontife dit alors : «Est-ce aujourdhui quil ta guéri, jour de sabbat ?» Laveugle répondit : «Cest aujourdhui quil ma guéri.» Le pontif dit : «Eh bien, tu vois comme est pécheur celui qui nobserve pas le sabbat !»
Chapitre 157 Laveugle-né répondit : «Quil soit pécheur, je ne sais pas, mais je sais que jétais aveugle et quil ma donné la lumière !» Les pharisiens ne le crurent pas. Ils dirent donc au pontife : «Quon envoie chercher son père et sa mère : ils nous diront la vérité !» Ils envoyèrent donc chercher le père et la mère de laveugle. Quand ils furent arrivés, le pontife les interrogea : «Est-ce que celui-ci est votre fils ?» Ils répondirent :«Cest vraiment notre fils !» Le pontife dit alors : «Il dit quil est né aveugle et maintenant il voit Comment cela est-il arrivé ?» Le père et la mère de laveugle-né répondirent : «Il est vraiment né aveugle, mais nous ne savons pas comment il a recu la lumière. Il a lâge, interrogez-le, il vous dira la vérité !» Alors on les congédia et le pontife sadressa à nouveau à laveugle-né : «Rends gloire à Dieu, dit-il, et dis-nous la vérité !» Le père et la mère craignirent de parler parcequun décret du sénat romain était arrivé selon lequel personne ne devait se quereller pour Jésus, prophète des Juifs, sous peine de mort; cest ce quavait réclamé le gouverneur. Cest pourquoi ils avaient dit : «Il a lâge, interrogez-le !» Le pontife, dis-je, dit à laveugle-né : «Rends gloire à Dieu, et dis-nous la vérité, car nous savons que cet homme dont tu dis quil ta guéri est un pécheur! » Laveugle-né répondit : «Quil soit pécheur, je ne sais pas, mais ce que je sais cest que je ne voyais pas et quil ma donné la lumière ! Il est certain que depuis le commencement du monde jusquà maintenant aucun aveugle-né na recu la lumière et que Dieu nexauce pas les pécheurs !» Les pharisiens dirent : «Mais comment fit-il quand il ta donné la lumière? » Laveugle-né sétonna alors de leur incrédulité et dit : «Je vous lai dit! Pourquoi donc minterrogez-vous à nouveau? Ne voulez-vous pas, vous aussi, devenir ses disciples? » Le pontif le maudit alors en disant : «Tu es né tout entier dans le péché et tu veux nous enseigner! Va-t-en et deviens toi-même disciple de cet homme, car nous, nous sommes disciples de Moise et nous savons que Dieu a parlé à Moise; mais lui nous ne savons pas doù il est.» Ils le chassèrent hors de la synagogue et du temple en lui interdisant de prier avec les purs dIsraël.
Chapitre 158 Laveugle-né alla trouver Jésus, celui-ci le réconforta en disant : «En aucun temps, tu nas été aussi heureux que tu les maintenant car tu es béni par notre Dieu. Il a parlé en effet contre les amis du monde en disant par David notre père et son prophète : «Ils maudissent, et moi je bénis.» Et par Michée, prophète, il dit : «Je maudit vos bénédictions, car la terre est moins opposée à lair, leau au feu, la lumière aux ténèbres, le chaud au froid et lamour à la haine, que le vouloire de Dieu est opposé au vouloir du monde! » Les disciples linterrogèrent alors en disant : «Seigneur, tes paroles sont élevées; dis-nous donc le sens, car maintenant nous ne les comprenons pas! » Jésus répondit : «Quand vous connaîtrez le monde, vous verrez que jai dit vrai et ainssi vous connaîtrez la vérité en tout prophète. Sachez donc quil y a trois sortes de mondes pour un seul vocable. Le premier sappel lex cieux, la terre, leau, lair, le feu, ainsi que toutesles choses inférieures à lhomme. Ce monde-là est en tout conforme à la volonté de Dieu, car comme le dit david, le prophète de Dieu : «Dieu leur a donné un ordre quils se transgressent pas.» Le deuxième sappele tous les hommes, de même quon nomme la maison de quelquun, non daprès les murs, mais daprès la famille. Ce monde là aime Dieu aussi car naturellement ils désirent Dieu, pour autant que par nature tous désirent Dieu, même sils se trompent en le cherchant. Et savez-vous pourquoi tous désirent Dieu ? Parce que chacun désir un bien infini dépourvu de tout mal, cest à dire Dieu seul. Aussi le Dieu miséricordieux a-t-il envoyé ses prophètes à ce monde pour son salut. Le troisième monde, cest la tendance dépravée des hommes pour le péché. Elle sest changée en loi contre Dieu créateur du monde et rend lhomme semblables aux demons ennemis de Dieu. Or ce monde-là, notre Dieu le hait tellement que si les prophètes avaient aimé ce monde, croyez-le, Dieu leur aurait certainement enlevé leur ministère prophétique. Que dis-je? Vive Dieu en présence de qui se tient mon âme, quand le messager de Dieu viendra dans le monde, sil se prenait damour pour ce monde méchant, Dieu lui enlèverait certainement tout ce quil lui a donné en le créant et il le réprouverait, tellement Dieu est opposé à ce monde-là! »
Chapitre 159 Les disciples répondirent : «Maître, tes paroles sont très élevées Mais prends-nous en pitié, nous ne les comprenons pas! » Jésus dit : «Croyez-vous peut-être que Dieu a créer son messager pour quil
soit son rival qui veuille ségaler à lui? Certes non! Mais bien pour quil soit son bon serviteur qui ne voudrait pas ce que ne veut pas son nmaître Vous ne pouvez pas le comprendre, car vous ne savez pas ce quest le péché. Ecoutez donc mes paroles! En vérité, en vérité, je vous le dis, le péché ne peut naître dans lhomme que pour contredire Dieu, car seul est péché ce que Dieu ne veut pas et tout ce que Dieu veut est tout-à-fait étranger au péché. Si donc nos pontifs et nos prêtres, ainsi que les pharisiens, me persécutaient pour la raison que le peuple dIsraël ma appelé Dieu, ils feraient chose agréable à Dieu et Dieu les récompenserait. Mais au contraire, Dieu les a en abomination parce quils me haïssent et quils désirent ma mort Ils me persécutent e effet parce quils ne veulent pas que je dise la vérité, tout comme ils ont contaminé avec leurs traditions le livre de Moïse et celui de David, prophètes et amis de Dieu. Dites-moi, Moïse tua des hommes et Achab tua des hommes Est-ce que tout cela est un meurtre? Sûrement pas, car Moïse tua ses hommes pour détruire lidolâtrie et pour conserver le culte du vrai Dieu, tandis que Achab tu a ces hommes pour détruire le culte du vri Dieu et pour conserver lidolâtrie. Laction de tuer des hommes se changea donc pour Moïse en sacrifice et pour Achab en sacrilège, en sorte quune même action produisit ces deux effets contraires. Vive Dieu, en présence de qui se tient mon âme, si Satan avait parlé aux anges pour voir comment ils aimaient Dieu, il ne serait pas reprouvé parce quil chercha à les détourner de Dieu.» Celui qui écrit répondit : «Comment faut-il comprendre ce qui est dit du prophète Michée à propos du mensonge que Dieu ordonna de proférer par la bouche des faux prophètes, ainsi quil est écrit au livre des rois dIsraël ? » Jésus répondit : «Barnabé, raconte un peu tout ce qui est arrivé, que nous voyions la claire vérité!»
Chapitre 160 Celui qui écrit dit alors : «En écrivant lhistoire des rois dIsraël et des turans, le prophète Daniel écrit ceci : «Le roi dIsraël et le roi de Juda sunirent pour combattre les fils de Bélial, cest-à-dire les réprouvé, cest-à-dire les ammonites. Josaphat roi de Juda, et Achab roi dIsraël étant assis tout deux sur leur trône en Samarie, qutres cent faux prophètes se tenaient devant eux, qui disaient au roi dIsraël : «Monte contre les Ammonites, car Dieu les livrera entre tes mains et tu disperseras Ammon !» Josaphat dit alors : «Y a-t-il ici quelque prophète de Dieu de nos pères ?» Achab répondit : «Il ny en a quun quyi est mauvais car il me prédit toujours du mal. Je le garde en prison.» Il dit cela : «Il ny en a quun» car tous les autres avaient été tués sur son ordre Comme tu nous la dit, Maître, les prophètes sétaient sauvés sur les montagnes où les hommes nhabitaient pas. Josaphat dit alors : «Envoie-le chercher et voyons ce quil dit !» Achabn ordonna donc que Michée soit amené. Il arriva, les chaînes aux pieds et la mine défaite comme un homme qui se trouve entre la vie et la mort. Achab linterrogea : «Dis-nous, Michée, au nom de Dieu, monterons-nous contre les Ammonites? Dieu livrera-t-il les villes entre nos mains?» Michée répondit : «Monte! Monte! tu monteras bien que tu descendras mieux !» Les faux prophètes louèrent alors Michée comme un vrai prophète de Dieu et lui délièrent les chaînes des pieds Josaphat qui craignait notre Dieu et dont les genoux ne ployèrent jamais devait les idoles, interrogea Michée : «Pour lamour du Dieu de nos pères, dis-nous la vérité : Comment as-tu vu lissue de cette guerre ? » Michée répondit : «Josaphat, je crains ton visage, cest pour ca que je tai dit que jai vu le peuple dIsraël comme des brebis sans pasteur.» En riant, Achab dit alors à Josaphat : «Je tai dit que celui-ci ne prédit que le mal ! Mais toi tu ne le croyais pas! » Tous deux dirent alors : «Comment connais-tu cela, Michée ?» Michée répondit : «Jai entendu un conseil danges qui se préparait en présence de Dieu et jai entendu Dieu demander : «Qui trompera Achab afin quil monte contre Ammon et soit tué ?» Alors que certains répondaient ceci, et certains cela, vint un ange qui dit : «Seigneur, je combattrai contre Achab, jirai vers ses faux prophètes et je metterai le mensonge dans leur bouche; ainsi il montera et il sera tué.» En lentendant Dieu dit : «Eh bien, va et fait ainsi; tu vaincras !» » Alors les faux prophètes se mirent en colère et leur prince frappa la joue de Michée en disant : «Réprouvé de Dieu, quand donc lange de vérité séloigna-t-il donc de nous et vint à toi? Dis quand vint à nous lange qui nous apporta le mensonge ?» Michée répondit : «Tu le sauras quand tu fuira de maison en maison par crainte dêtre tué, ayant trompé ton roi !» Le roi Achab se mit alors en colère et dit : «Prenez Michée, mettez-lui au cou les chaînes quil avait aux pieds et gardez-le au pain dorge et à leau jusquà mon retour, parce que pour linstant je ne sais pas encore la mort que je veux lui donner !» Ils montèrent donc et il fut comme avait dit Michée, car le roi des Ammonites dit à ses serviteurs : «Gardez-vous de combattre contre le roi de Juda, ou contre les princes dIsraël, mais tuez Achab, le roi dIsraël, mon ennemi !» Jésus dit alors : «Arrête-toi ici, barnabé, car cela suffit pour notre propos !»
Last edited by LouSomPauII (28-05-2011 18:43:34)
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Chapitre 161 «Avez-vous compris tout cela? « dit Jésus. Les disciples répondirent : «Oui, Maître!» Jésus dit alors : «Le mensonge est un péché en vérité, mais le meurtre est un péché plus grand, car le mensonge est un péché propre à celui qui le dit, tandis que le meurtre, bien quil soit à celui qui le commet, détruit en fait ce que Dieu a de plus cher ici ur terre, cest-à-dire l`homme. On peut réparer le mensonge en disant le contraire de ce quon a dit, alors quil ny a aucun remède au meurtre puisquon ne peut pas rendre la vie à celui qui est mort. Mais, dites-moi, Moïse, serviteur de Dieu, pécha-t-il en tuant tous ceux quil tua? » Les disciples répondirent : «Dieu nous garde! Dieu nous garde de dire que Moïse pécha en obéissant à Dieu qui le commanda! » Jésus dit alors : «Et moi je dis : Dieu nous garde de dire que lange qui trompa les faux prophètes dAchab par un mensonge a péché; car de même que Dieu accepta le meurtre en sacrifice, de même accepta-t-il lemensonge en louange. En vérité, je vous le dis, de même que se trompe le nain qui se fait faire des chaussures à la pointure de géant, ainsi se trompe celui qui voudrait soumettre Dieu à la loi, comme lui-même est soumis à la loi puisquil est homme. Cest pourquoi quand vous croirez quil ny a de péché que ce que Dieu ne veut pas, vous trouverez la vérité comme je vous lai dit. En effet Dieu nest pas composé ni susceptible de mutation, il ne peut à la fois vouloir et ne pas vouloir quelque chose, car il y aurait contradiction en lui-même et par conséquent souffrance et il ne serait pas infiniment bienheureux.» Philippe répondit : «Mais comment faut-il comprendre ce qua dit le prophète Amos : il ny a pas de mal dans la cité que Dieu nait fait ?» Jésus répondit : «Eh bien, tu vois ici, Philippe, combien il est dangereux de sarrêter à la lettre comme le font les pharisiens qui se sont fabriqué la prédestination de Dieu pour les élus, de sorte quils en viennent pratiquement à dire que Dieu est injuste, simulateur et menteur. Horrible jugement qui demeurera sur eux! Je te dis donc quAmos, prophète de Dieu, place ici du mal ce que le monde appelle mal, car sil avait employé le langage des justes, on ne laurait pas compris. En effet, toutes les tribulations sont un bien, soit quelle nous purifient du mal que avons fait, soit quelle nous empêchent de faire le mal, soit quelles font connaître à lhomme la condition de cette vie, afin que nous aimions et que nous désirions la vie éternelle. Si donc le prophète Amos avait dit : «Il ny a aucun bien dans la cité que Dieu nait fait », il aurait donné raison de désespérer aux affligés qui se voient tourmentés tandis que les pécheurs vivent dans la prospérité. Et ce qui est pire, beaucoup craidraient satan et le serviraient pour ne pas être tourmentés croyant quil a un tel empire sur les hommes. Amos se fit donc comme linterprète romain qui, parlant en présence du pontif, ne fait pas attention aux paroles mais à la volonté et aux affaires du juif, étant donné que lui-même ne sait pas parler hébreu.
Chapitre 162 Si Amos avait dit : «Il ny a aucun bien dans la cité que Dieu nait fait », vive Dieu, en présence de qui se tient mon âme, il aurait commis une grave faute car le monde ne considère bien que les scélératesses et les péchés que lont commet par illusion. Les hommes auraient donc agi beaucoup plus injustement en croyant quil ny a de péché et de scélératesse que Dieu nait fait. Que la terre tremble en entendant cela! » A peine Jésus avait-il dit cela que survint un grand tremblement de terre, de sorte que chacun en resta à moitié mort Jésus les releva et dit : «Jugez donc vous-mêmes si je vous dis la vérité! Que ceci vous suffise. Lorsquen parlant avec le monde Amos dit : «Dieu a fait du mal dans la cité », il le dit des trribulations que seuls les pécheurs appellent mal. Venons-en maintenant à la prédestination que vous désirez connaître. Je vous parlerai près du Jourdain, que nous passerons demain, sil plaît à Dieu.»
Chapitre 163 Jésus sen alla avec ses disciples au désert, au delà du Jourdain. Après avoir fait l;a prière du midi, il sassit près dun palmier et ses disciples sassirent à lombre dun palmier Jésus dit alors : «Frères, la prédestination est si secrète, je vous le dis en vérité, quelle ne sera clairement connu que par un seul homme Cest celui quattendent les nations, à qui les secrets de Dieu sont si clairs que ceux qui écouteront ses paroles seront heureux quand il viendra dans le monde. Dieu en effet enverra sa miséricorde sur eux comme ce palmier est sur nous Et de même que cet arbre nous défend de lardeur du soleil, ainsi la miséricorde de Dieu défendra-t-elle contre Satan ceux qui croiront en cet homme.» Les disciples répondirent : «Maître, qui sera cet homme dont tu parles et qui viendra dans le monde ?» Jésus répondit dans la joie de son coeur : «Cest Muhammad, messager de Dieu! Sa venue dans le monde porteuse dabondante miséricorde, comme la pluie qui fait fructifier la terre quand il na pas
plu depuis longtemps, sera cause de bonnes actions parmis les hommes. Car il est une nuée blanche, remplie de la miséricorde de Dieu, que Dieu répandra sur les fidèles comme la pluie.
Chapitre 164 Je vais donc vous parler maintenant de ce peu de connaissance que Dieu a bien voulu medonner sur la prédestination. Les pharisiens disent que toute chose est tellement prédestinée que celui qui est élu ne peut pas devenir réprouvé qt que celui qui est réprouvé ne peut en aucune manière devenir élu. Ils disent de même que Dieu a prédestiné le bien comme voie par laquelle lélu marche vers le salut, de même que Dieu a prédestiné le péché comme voie par laquelle le réprouvé va à la damnation. Que maudite soit la langue qui dit cela, ainsi que la main qui lécrivit, car la foi de Satan cest cela! On peut voir par là ce que sont les pharisiens dà présent, ce sont les fidèles serviteurs de Satan!. Que veut dire prédestination, sinon volonté absolue de conduire quelque chose à son but quand on a les moyens en main. Car sans moyen, on ne peut parvenir au but. Comment parviendrait-il à construire une maison celui qui na ni pierre, ni argent à depenser, ni même de terre ou poser le pied ? Certainement personne ne le pourrait. Eh bien, voici ce que je vous dis : si la prédestination prive lhomme du libre arbitre que Dieu lui a donné par pure libéralité et le prive en outre de la loi de Dieu, cela nest plus prédestination, mais abomination! Que lhomme soit libre, le livre de Moïse le démontre. Quand notre Dieu donna la loi sur le mont Sinaï, il dit : «Mon commendement nest pas dans le ciel pour que tu texcuse en disant : «Qui donc nous apportera le commendement de Dieu et qui nous donnera les forces pour lobserver?» Il nest pas non plus au-delà de la mer pour que tu ne texcuse par la même facon. Moais mon commendement est dans ton coeur, si bien que tu peux lobserver quand tu veux.» Dites-moi : si le roi Hérode ordonnait à un vieillard de redevenir jeune et à un malade de revenir à la santé et sils les faisait tuer parce quils ne le font pas, cela serait-il juste? » Les disciples répondirent : «Sil lordonnait, Hérode serait très injuste et impie.» Jésus dit alors en soupirant : «Frères, voilà les fruits des traditions humaines, car en disant que Dieu a tellement prédestiné le réprouvé quil ne puisse pas devenir élu, il blasphèment, faisant passe Dieu pour impie et injuste, lui qui commande au pécheur de ne pas pécher et, sil a péché, d,en faire pénitemce. Une telle prédestination en effet enlève au p`cheur tot pourvoir, sinon de pécher, et elle le prive totalement de pénitence.
Chapitre 165 Au contraire, que dit Dieu par le prophète Joël, écoutez! «Je vis, moi, votre Dieu et veux pas la mort du pécheur, mais je mem ploie à ce quil se convertisse et fasse pénitence.» Dieu prédestinera-t-il donc ce quil ne voudra pas ? Voyez vous-mêmes ce que dit Dieu et ce que disent les pharisiens dà présent! De plus, Dieu dit par le prophète Isaïe : «Jai appelé et tu na pas voulu mentendre !» Que de fois Dieu a-t-il appelé ! Écoutez-le lui-même vous le dire par le même prophète : «Tout le jour, je tends les mains vers le peuple qui ne me croit pas, mais qui me contredit.» Or, lorsque nos pharisiens disent que que le réprouvé ne peut pas devenir élu, que disent-ils sinon que Dieu se moque ds hommes, comme se moquerait dun aveugle celui qui lui montrerait du blanc, comme se moquerait dun sourd celui qui lui parlerait à loreille. Quand à savoir si lélu peut-être réprouvé, considérez ce que dit notre Dieu par le prophète Ezéchiel : «Aussi vrai que je vis, dit Dieu, si le juste abandonne sa justice et quil commet des abominations, il périra et je ne me souviendrai plus du tout de sa justice, car tandis quil se fie en elle, elle labandonnera devant moi et ne le sauvera pas.» Quand à la destinée du réprouvé, Dieu ne dit-il pas par le prophète Osée : «Jappellerai le peuple non éluet je lappelerai élu !» Dieu est véridique et ne peut pas mentir, car étant la vérité, il dit la vérité. mais les pharisiens dà présent contredisent Dieu en toute chose par leur doctrine.»
Chapitre 166 André répondit : «Mais comment faut-il comprendre ce que Dieu dit à Moïse : Il fera miséricorde à celui qui il voudra et il endurcira ceux quil voudra endurcir ? » Jésus répondit : «Dieu dit cela pour que lhomme ne croit pas qu,il se sauve pas sa propre vertu mais sache que cest dans la libéralité que Dieu lui a donné la vie et la miséricorde. Il le dit aussi pour que soit rejetée lidée quil y a dautre dieux que lui. Cest pourquoi, sil a endurci Pharaon, il la fait parce que celui-ci avait flagelé notre peuple et tenté de le détruire en faisant noyer tous les enfants mâles dIsraël, au point que Moïse était tout près dy perdre la vie. Donc, je vous le dis en vérité, la prédestination a pour fondement la loi de Dieu et le libre arbitre de lhomme. En effert, bien que Dieu puisse sauver le monde entier et faire en sorte que personne ne
périsse, il ne le veut pas, pour ne pas priver l,homme de liberté pour contrarier Satan, en sorte que même si ce tas de boue méprisé par lui pèche comme fit lesprit, il puisse néanmoins se repentir et occuper la place doù lesprit fut chassé. Notre dieu, dis-je, veut assister de sa miséricorde la libre volonté de lhomme et ne veut pas priver la créature de sa toute-puissance. Ainsi au jour du jugement, personne ne pourra invoquer dexcuse pour ses péchés, car il verra alors manifestement tout ce que Dieu a fait pour sa conversion et combien de fois il la appelé à la pénitence.
Chapitre 167 Par conséquent, si votre raison ne sen contente pas et si vous voulez dire encore : «Pourquoi en est-il ainsi ?» Je vous révèlerais un "pourquoi" qui est celui-ci : Dites-moi pourquoi une pierre ne peut pas demeurer sur leau alors que toute la terre se tient sur leau ? Dites-moi pourquoi leau éteint le feu et pourquoi la terre fuit lair, en sorte que personne ne peut unir en paix la terre, leau, lair et le feu, et quils sont néanmoins unis dans lhomme et y demeurent pacifiquement ? Si donc vous ne le savez pas et même si tous les hommes en tant quhommes ne peuvent pas le savoir, comment sauraient-ils que dune seule parole Dieu a tout créé du néant ? Comment connaîtraient-ils léternité de Dieu ? Il est évident quils ne pourront pas connaître cela non plus. Pourquoi ? parce que lhomme est fini, quil est composé dun corps et que celui-ci en se corrampant, comme dit le prophète salomon, alourdit lâme. Et les oeuvres de Dieu qui sont proportionnées à Dieu, qui pourra les comprendre ? Voyant cela, Isaïe, le prophète de Dieu, sécria :«Vraiment tu es un Dieu caché!» A propos du messager de Dieu, sur la facon dont Dieu la créé, il dit : «Sa génération, qui pourra la raconter ?» A propos de laction de Dieu, il dit : «Qui a été son conseiller ?» Cest pourquoi Dieu à la Nature humaine : «De même que le ciel est élevé au-dessus de la terre, ainsi sont élevés mes voies au-dessus de vos voies et mes pensées au-dessus de vos pensées.» Je vous le dis donc, la manière dont seffectue prédestination nest pas claire pour les hommes, même si le fait que tout ce que je vous ai dit est vrai. Lhomme doit-il donc rejeter le fait sous prétexte quil nen connaît pas la manière ? Je nai certainement jamais vu personne refuser la santé même sil ne connaît pas la manière dont Dieu guérit le malade quand je le touche. cela est encore inconnu à moi-même.»
Chapitre 168 Les disciples dirent alors : «Vraiment Dieu parle en toi car jamais un homme na parlé comme toi! » Jésus répondit : «Croyez-moi, quand Dieu ma choisi pour menvoyer à la maison dIsraël, il me donna un livre comme un miroire clair qui descendit dans mon coeur, en sorte que tout ce que je dis sort de ce livre Quand ce livre aura fini de sortir de ma bouche, je serais enlevé du monde.» Pierre répondit : «Maître, ce que tu dis maintenant, est-ce aussi écrit dans ce livre? » Jésus répondit : «Tout ce que je dit pour la connaissance de Dieu et pour le service de Dieu, pour la connaissance de lhomme et pour le salut de lhomme, tout cela sort de ce livre qui est mon évangile.» Pierre dit : «La gloire du paradis y est-elle écrite aussi ? »
Chapitre 169 Jésus répondit : «Écoutez, je vais vous dire comment est le paradis et comment les saints et les fidèles y demeureront sans fin, car cest là lun des plus grands biens du paradis Chaque chose en effet, si grande quelle soit devient petite et sanéantit quand elle prend fin. Le paradis est une maison où Dieu conserve ses délices. Cest au point que la terre foulée par les pieds des saints et des bienheureux est si précieuse quune drachme de cette terre-là a plus de prix que mille mondes. Ces délices-là, notre père David, prophète de Dieu, les vit, car Dieu les lui montra en lui faisant voir la gloire du paradis. Revenu ensuite en lui-même, il se couvrit les yeux des deux mains et dit en pleurant : «O mes yeux, ne regardez plus ce monde-ci car tout est vain, sans rien de bien! » De ses délices-là le prophète Isaie dit : «Les yeux de lhomme nont pas vu, ses oreilles nont pas entendu, le coeur humain na pas compris ce que Dieu a préparé pour ceux quil aime.» Savez-vous pourquoi ils nont ni vu, ni entendu, ni compris ces délices-là? Cest parce que, vivant ici-bas, ils ne sont pas dignes de les voir. Même si notre père David les vit, je vous le dis en vérité, il ne les vit pas avec ses yeux humains, mais Dieu attira son âme à lui Il les vit donc. Vive Dieu, en présence de qui se tient mon âme, puisque les délices du paradis sont infinies et que lhomme est fini, lhomme ne peut pas les comprendre, de même quun petit pot de terre ne peut contenir la mer. Regardez donc comme le monde est beau en été quand tout fructifie et que le paysan, enviré de joie à la vue de sa récolte fait résonner de ses chants les vallées et les monts et se félicite grandement de ses fatigues. Eh bien, élevez de même votre coeur vers le paradis! Toute chose y fructifie à la mesure
de celui qui la cultivée. Vive Dieu, pour connaître le paradis, quil vous suffise de savoir que Dieu la créé pour quil soit la maison de ses délices. Croyez-vous donc que la souveraine bonté na pas de choses souverainement belles? Prenez garde de faire une très grave erreure enpensant quil nen est pas ainsi.
Chapitre 170 Voici ce que Dieu dit à lhomme qui le sert fidèlement : " Je connais tes oeuvres. Cest pour moi que tu les accomplis. Aussi vrai que je vis à jamais, ton amour ne surpassera pas ma libéralité. Tu me sers en effet comme Dieu, ton créateur, en reconnaissant que tu es mon oeuvre et tu ne demandes que la grâce et la miséricorde de me servir fidèlement. Tu ne fixes pas non plus de 6n à ton service puisque tu désires me servir pour léternité! Voici ce que je ferai : je te récompenserai comme si tu étais Dieu, mon égal. Non seulement je mettrai entre tes mains labondance du paradis, mais je me donnerai moi-même à toi, et de même que tu veux être toujours mon serviteur, de même serai-je toujours ta récompense. "
Chapitre 171 " Que pensez-vous du paradis?" dit Jésus à ses disciples. Y a-t-il une intelligence qui puisse comprendre de telles richesses et de telles délices ? II faudrait que lhomme ait la connaissance même de Dieu pour savoir tout ce que Dieu veut donner à ses serviteurs. Quand Hérode fait un cadeau à lun de ses barons favoris avez-vous vu ce quil lui donne?". Jean répondit : "Moi, je lai vu deux fois. Un pauvre se contenterait certainement de la dixième partie de. ce quil lui donne." Jésus dit : " Mais si un pauvre reçoit quelque chose dHérode, quest-ce que ce sera? " Jean répondit : "Une ou deux petites pièces de monnaie " Que cela soit votre livre détude pour connaître le paradis, reprit Jésus, car tout ce que Dieu a donné à lhomme en ce monde pour son corps est comparable à la petite pièce de monnaie quHérode donnerait à un pauvre. Mais tout ce que Dieu donnera à lâme et au corps dans le paradis, cest comme si Hérode donnait à lun de ses serviteurs tout ce quil possède et sa vie elle-même.
Chapitre 172 Dieu dit ceci à celui qui laime et le sert fidèlement : " Mon serviteur, va donc voir comme est nombreux le sable de la mer. Eh bien, si la mer te donnait un seul grain de sable, cela te semblerait peu, bien sûr. Aussi vrai que je vis, moi, ton créateur, tout ce que jai donné en ce monde à tous les princes et rois de la terre nest même pas comme ce grain de sable que te donnerait la mer, en comparaison de ce que je te donnerai dans mon paradis. "
Chapitre 173 " Voyez donc quelle est labondance du paradis, dit Jésus, car si Dieu a donné à lhomme une once de bien en ce monde, dans le paradis il lui en donnera dix, cent et mille mesures. Voyez la quantité de fruits qui sont dans ce monde. la quantité daliments. la quantité de fleurs et la quantité de choses qui servent lhomme. Vive Dieu, en présence de qui se tient mon âme, de même quil reste du sable à la mer lorsquon en reçoit un grain, de même la qualité et la quantité des figues du paradis surpassent la sorte de figues que nous mangeons ici-bas. Et ainsi de tout le reste au paradis. Mais de plus, je vous le dis en vérité, de même quune montagne dor et de perles a plus de prix que lombre dune fourmi. de même les délices du paradis ont plus de prix que toutes les délices que les princes du monde ont eues et auront jusquau jugement de Dieu, quand le monde prendra fin. " Pierre répondit : " Le corps que nous avons maintenant ira donc au paradis?" Jésus répondit : "Pierre, prends garde de devenir Saducéen ! car les Saducéens disent que la chair ne ressuscitera pas et quil ny a pas danges. Cest pourquoi leur âme et leur corps sont privés daller au paradis et sont privés en ce monde de recevoir des anges quelque service que ce soit. As-tu oublié Job, prophète et ami de Dieu, qui dit : "Je sais que mon Dieu vit, quau dernier jour, je ressusciterai dans ma chair et que de mes yeux je verrai Dieu, mon sauveur! Mais crois-moi, notre chair sera si purifiée quelle naura plus aucune des propriétés quelle a maintenant. Elle sera expurgée de tout désir mauvais et Dieu la ramènera à létat dans lequel se trouvait Adam avant de pécher. Deux hommes servent un même maître dans un même travail. Lun ne fait que regarder louvrage et commande le second ; celui-ci exécute ce que commande le premier. Vous semble-t-il juste, dis je, que le maître récompense seulement celui qui voit et commande, et chasse de la maison celui qui sest épuisé à travailler? Certes non! Comment donc la justice de Dieu supporterait-elle alors que lâme, le corps et la sensibilité de lhomme servent Dieu, lâme ne faisait que regarder et commander le service? car, puisquelle ne mange pas de pain, elle ne jeûne pas elle ne marche pas, elle ne
souffre ni du froid ni de la chaleur, elle ne tombe pas malade, elle nest pas tuée puisquelle est immortelle, elle ne souffre aucune des peines corporelles que souffre le corps à cause des éléments, est-il juste, dis je, quelle seule aille au paradis et pas le corps qui sest tellement épuisé au service de Dieu ? " Pierre répondit : "Maître, puisque le corps a fait pécher lâme, il ne faut pas le mettre au paradis! " Jésus répondit : " Mais comment le corps pécherait-il sans lâme ? Ce serait tout à fait impossible! Ainsi, en privant le corps de la miséricorde de Dieu, tu condamnes lâme à lenfer!"
Chapitre 174 Vive Dieu, en présence de qui se tient mon âme, notre Dieu promet sa miséricorde au pécheur en disant : " A lheure même où le pécheur regrettera son péché à cause de moi. je ne me souviendrai plus jamais de ses iniquités. Or, qui mangerait les aliments du paradis si le corps ny allait pas? Certainement pas lâme, car elle est esprit! " Pierre répondit : " Les bienheureux mangeront donc au paradis! Mais comment la nourriture ne produira-t-elle pas dordure?" Jésus répondit " Quelle béatitude aurait donc le corps sil ne mangeait ni ne buvait ? " II est tout à fait convenable de donner une gloire proportionnée à celui qui est glorifié. Mais tu fais erreur, Pierre, en pensant quune telle nourriture produira de lordure, car le corps présent mange des nourritures corruptibles et la putréfaction sen suit, tandis quau paradis le corps sera incorruptible, impassible, immortel. libre de toute misère, et les nourritures sans aucun défaut ne produiront aucune putréfaction.
Chapitre 175 En se moquant des réprouvés, Dieu parle ainsi dans le prophète Isaïe : " Mes serviteurs siégeront à table dans ma maison, ils festoieront joyeusement au son des harpes et des orgues et je ne les laisserai manquer de rien. Mais vous qui êtes mes ennemis, vous serez chassés loin de moi où vous mourrez de misère, méprisés par tous mes serviteurs. "
Chapitre 176 "Pourquoi dire : ils festoieront, dit Jésus à ses disciples! Certes, Dieu parle clair. Mais pourquoi quatre fleuves de liqueur précieuse dans le paradis et pourquoi tant de fruits? Dieu ne mange certainement pas, ni les anges, ni lâme, ni la sensibilité! Par contre la chair mange, elle; la chair cest-à-dire notre corps. Ainsi la gloire du paradis consiste pour le corps dans la nourriture, et pour lâme et la sensibilité dans la fréquentation des anges et des esprits bienheureux. Cette gloire sera mieux manifestée par le messager de Dieu qui connaît tout mieux quaucune créature puisque Dieu a tout créé pour son amour " Barthélémy dit : " Maître, la gloire du paradis sera-t-elle égale pour tous les hommes. Si elle est égale, ce ne sera pas juste, et si elle nest pas égale, les plus petits envieront les plus grands! " Jésus répondit : " Elle ne sera pas égale, car Dieu est juste, mais chacun sera content, car là i1 ny a pas denvie. Dis-moi, Barthélémy, un patron a beaucoup de serviteurs. II les habille tous dune même étoffe. Est-ce que les enfants qui ont des vêtements denfants se plaignent de ce quils nont pas de vêtements dadultes ? Tout au contraire, si les adultes voulaient leur donner leurs grands vêtements, ils se mettraient en colère, les vêtements nétant pas à leur taille, et ils se croiraient moqués. Eh bien, Barthélémy, élève ton coeur vers Dieu dans le paradis et tu verras quune seule et même gloire ne produira en eux aucune envie, même si elle .est accordée plus à celui-ci et moins à celui-là. "
Chapitre 177 Celui qui écrit dit alors : "Maître, le paradis a-t-il comme ce monde ici la lumière du soleil?" Jésus répondit :" Barnabé, Dieu ma dit ceci : le monde dans lequel vous habitez, ô hommes pécheurs, a le soleil, la lune et les étoiles qui lornent pour votre profit et votre joie, cest cela que jai créé. Mais croyez-vous que la maison quhabiteront mes fidèles ne sera pas meilleure? Vous vous trompez certainement si vous le croyez car moi, votre Dieu, je suis le soleil du paradis; mon messager en est la lune qui reçoit tout de moi et les étoiles, ce sont mes prophètes qui vous ont prêché ma volonté. Ce sont eux qui ont porté ma parole à mes fidèles. De même, cest par eux quau paradis de mes délices, mes fidèles recevront plaisir et joie.
Chapitre 178 "Que cela vous suffise pour connaître le paradis ", dit Jésus. Barthélémy reprit : "Maître, souffre que je te demande encore quelque chose! " - " Dis-moi ce que tu désires ", répondit Jésus. " - " Le paradis doit être certainement très grand, dit Barthélémy, pour contenir daussi grands biens! " Jésus répondit :" Le paradis est si grand quaucun homme ne peut le mesurer. Je te le dis en vérité, il y a neuf cieux
entre lesquels se trouvent les planètes. Ils sont éloignés lun de lautre de cinq cents années de marche. La terre aussi est éloignée du premier ciel de cinq cents années de marche. Pourtant, arrêtes-toi à mesurer le premier ciel. Par rapport à la terre, il est comme la terre par rapport à un grain de sable. De même le deuxième ciel par rapport au premier, le troisième par rapport au deuxième et ainsi de suite jusquau dernier ciel. Eh bien, je te le dis en vérité, la terre et le ciel ensemble sont par rapport au paradis comme un grain de sable en comparaison de toute la terre. " Pierre dit alors : " Maître, le paradis doit être plus grand que Dieu puisque Dieu sy trouve!" Jésus répondit : " Tais-toi, Pierre, tu blasphèmes et tu ne ten rends pas compte! "
Chapitre 179 Lange Gabriel vint alors à Jésus et lui montra un miroir brillant comme le soleil, dans lequel il vit écrit ces paroles : " Aussi vrai que je vis à jamais, de même que le paradis est plus grand que les cieux et la terre ensemble, et de même que toute la terre est plus grande quun grain de sable ainsi suis-je autant de fois supérieur au paradis que la mer de grains de sable, quil y a de gouttes deau dans la mer, quil y a dherbe sur la terre, quil y a de feuilles sur les arbres, quil y a de poils sur les animaux et autant de fois quil faudrait de grains de sable pour remplir tout les cieux et tout le paradis et plus encore! " Jésus dit alors : "Révérons Dieu qui est béni éternellement. " Cent fois ils inclinèrent la tête et après la prière, Jésus appela Pierre et lui dit ainsi quà tous les disciples ce quil avait vu. I1 dit à Pierre : "Ton âme qui est plus grande que toute la terre voit à travers un seul oeil le soleil qui est mille fois plus grand que toute la terre" - " Cest vrai " dit Pierre. Jésus dit alors : " Eh bien, cest ainsi que tu verras Dieu notre créateur à travers le paradis!" Après avoir dit cela, Jésus rendit grâce à Dieu notre Seigneur, en priant pour la maison dIsraël et pour la cité sainte. Et chacun répondit : " Quil en soit ainsi, Seigneur! "
Chapitre 180 Un jour que Jésus se tenait sous le portique de Salomon, un scribe de ceux qui prêchaient au peuple sapprocha de lui et lui dit : " Maître, jai prêché souvent à ce peuple et jai en tête un passage de lEcriture que je ne peux pas comprendre. " Jésus répondit : " Quel est-il ? " Le scribe dit : " Ce que Dieu dit à Abraham notre père : "Je serai ta grande récompense! " Comment lhomme peut-il donc mériter? " Jésus se réjouit alors en esprit et dit : "Tu nes certainement pas loin du royaume de Dieu. Aussi écoute-moi et je te dirai le sens de cette doctrine-là, Puisque Dieu est infini et que lhomme est fini, lhomme ne peut pas mériter Dieu. Est-ce là ton doute, frère?" Le scribe répondit en pleurant " Seigneur, tu connais mon coeur Parle donc, car mon âme désire entendre ta voix ! " Jésus dit alors : " Vive Dieu, lhomme ne peut même pas mériter le peu de souffle quil reçoit à chaque instant. " En entendant cela le scribe resta stupéfait. Les disciples sétonnèrent aussi. Ils avaient en effet en mémoire que Jésus leur avait dit quils recevraient le centuple de tout ce quils donnaient pour lamour de Dieu. II dit alors : "Si quelquun vous prêtait cent deniers dors et que vous gaspilliez ces deniers, pourriez-vous dire à cet homme-là : " Je te donne une feuille de vigne pourrie, mais toi, donne-moi ta maison, car je la mérite? " Le scribe répondit : " Non, Seigneur, car il doit dabord payer sa dette. Ensuite, sil veut quelque chose, il devra lui donner de bonnes choses. Mais à quoi peut servir une feuille pourrie!"
Chapitre 181 Jésus répondit : "Tu as bien parlé, frère! Mais dis-moi, qui a créé lhomme du néant? Cest Dieu, certes. Et Dieu a donné à lhomme en bénéfice le monde entier. Mais en péchant lhomme a tout gaspillé, car le monde entier est opposé à lhomme à cause du péché. Lhomme misérable na que des oeuvres pourries par le péché à donner à Dieu; en péchant en effet chaque jour, il pourrit ses oeuvres. Cest pourquoi le prophète Isaïe dit : "Nos justices sont comme un linge souillé", Comment donc lhomme pourrait-il mériter puisque déjà il ne peut pas payer ses dettes? Est-ce que lhomme ne pèche pas? Certes, notre Dieu dit par son prophète David : "Le juste tombe sept fois par jour." Combien de fois tombe donc celui qui nest pas juste! Et si nos justices sont pourries, combien sont abominables les injustices Vive Dieu, il ny a rien que lhomme doive éviter davantage que de dire : "Je mérite". Que lhomme considère les oeuvres de ses mains, frère, et il verra aussitôt quel est son mérite. Les bonnes choses qui viennent de lhomme, ce nest pas lhomme qui les fait, en vérité, mais cest Dieu qui les accomplit dans lhomme, car lêtre appartient à Dieu qui la créé. Ce que fait lhomme, cest contre dire Dieu son créateur, et commettre le péché. Et pour cela il ne mérite pas récompense, mais tourment.
Chapitre 182 Non seulement Dieu a créé lhomme, comme je le dis, mais il la créé parfait; il lui a donné le monde entier; après la sortie du paradis, il lui a donné deux anges qui le gardent; il lui a envoyé les prophètes ; il lui a donné la loi ; il lui a donné la foi ; à chaque instant il le délivre de Satan; il veut lui donner le paradis; et de plus, Dieu veut se donner lui-même à lhomme. Voyez donc comme la dette est grande! Pour léteindre, il faudrait que vous ayez créé lhomme par vous-mêmes à partir du néant, il faudrait que vous ayez créé tous les prophètes que Dieu vous a envoyés, et aussi un monde et un paradis, et de plus un Dieu grand et bon comme lest notre Dieu, et il faudrait que vous donniez tout cela à Dieu. Cest ainsi que la dette serait éteinte. Il ne vous resterait que le devoir de remercier Dieu. Mais vous, qui ne pouvez même pas créer une mouche puisquil ny a quun seul Dieu maître de tout, comment pourriez-vous éteindre votre dette? Certes, si un homme vous prête cent deniers dor, vous êtes obligés de lui rendre cent deniers dor. Or le sens de tout cela, frère, le voici, cest que Dieu peut dire ce quil lui plaît et donner ce quil lui plaît puisquil est le mettre du paradis et de toute chose. Quand il dit à Abraham : " Je serai ta grande récompense", Abraham ne peut pas dire "Dieu est ma récompense ", mais il doit dire : " Dieu mest donné, il est ma dette. " Cest pourquoi, frère, quand to prêches au peuple, tu dois expliquer ce passage comme ceci : " Si lhomme fait le bien, Dieu lui donnera ceci et cela. Ô homme, si Dieu te disait : " Mon serviteur, tu as fait le bien pour mon amour, quelle récompense veux-tu de moi ton Dieu?" Réponds : " Seigneur, puisque je suis loeuvre de tes mains, il nest pas digne que se trouve en moi ce quaime Satan, cest-à-dire le péché. Cest pourquoi, Seigneur, pour ta gloire, aie pitié des oeuvres de tes mains! " Et si Dieu te disait : "Je tai pardonné, mais maintenant je veux te récompenser", réponds : " Seigneur, pour ce que jai fait, je mérite dêtre puni, et pour ce que to as fait, to mérites dêtre glorifié. Punis donc en moi, Seigneur, ce que jai fait et sauve ce que tu as accompli! " Et si Dieu te disait: "Quelle peine te semble convenir à ton péché? " réponds : " Tout ce quendureront tous les réprouvés, Seigneur! " Et si Dieu te disait : " Pour quoi recherches-tu une peine si grande, ô mon serviteur fidèle?" Réponds : " Parce que si chacun dentre eux avait reçu de toi ce que jai reçu, ils tauraient servi plus fidèlement que moi! " Et si Dieu te disait : "Quand veux-tu recevoir, cette peine et pour combien de temps ? " Réponds : " Dès maintenant et sans fin! " Vive Dieu, en présence de qui se tient mon âme, un tel homme serait plus agréable à Dieu que tous ses saints anges, car Dieu aime la véritable humilité et il hait lorgueil!". Le scribe remercia alors Jésus et lui dit : " Seigneur, allons à la maison de ton serviteur et ton serviteur te donnera à manger ainsi quà tes disciples ! " Jésus répondit : " je my rendrai quand tu me promettras de mappeler " frère " et non pas " Seigneur ", et que tu diras que tu es mon frère et non pas mon serviteur! " Lhomme le promit et Jésus se rendit chez lui.
Chapitre 183 Tandis quils mangeaient, le scribe dit : " Maître, tu as dit que Dieu aime la véritable humilité, dis-nous donc ce quest lhumilité et comment elle peut être véritable ou fausse. " (Jésus répondit) : " En vérité, je vous le dis, celui qui ne deviendra pas comme un enfant, tu entrera pas dans le royaume du ciel " Tous furent troublés en entendant cela. Ils se disaient les uns aux autres : " Mais comment celui qui a trente ou quarante ans deviendra-t-il un enfant? Que cette parole est difficile ! " Jésus répondit : " Vive Dieu, en présence de qui se tient mon âme, mes paroles sont vraies ! Je vous dis quil faut devenir comme un enfant, car cest là la véritable humilité. En effet, si vous demandez à un enfant, qui a fait les vêtements quil porte, il répondra : " Mon père ! " Si vous lui demandez à qui appartient la maison quil habite, il vous dira : " A mon père! " Si vous dites : " Qui t a appris à marcher et à prier, il vous répondra : " Mon père ! " Mais si vous dites : " Qui ta blessé au front pour avoir le front ainsi bandé? " Il répondra : " Je suis tombé et je me suis blessé à la tête! " Si vous dites : " Mais pourquoi es-tu tombé? " Il répondra " Ne voyez-vous pas que je suis petit et que je nai pas la force de marcher ni de courir comme un grand? Si je veux marcher vite, mon père doit me prendre la main. Mais pour que japprenne à bien marcher, mon père ma lâché un peu, et Moi, en voulant courir, je suis tombé! " Si vous dites alors: " Qua dit ton père?" II répondra : " Eh bien, pourquoi nas-tu pas marché doucement? A lavenir prends garde de téloigner de moi! "
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Chapitre 184 " Est-ce que cest vrai cela ? dit Jésus. "Cest tout à fait vrai ! " répondirent les disciples et le scribe" - " Eh bien, dit Jésus, ceux qui reconnaîtront dans la vérité du coeur, que Dieu est lauteur de tout bien et queux-mêmes sont les auteurs du péché, ceux-là seront vraiment humbles. Mats celui dont la bouche parlerait comme cet enfant mais qui dirait le contraire dans les faits, celui-là serait sûrement un faux humble et un véritable orgueilleux, car le comble de lorgueil est de se servir de moyens humbles pour ne pas être réprimandé et fôulé aux pieds par les hommes. Lhumilité véritable est un abaissement de lâme par lequel lhomme se connaît véritablement. Mais la
fausse humilité est un brouillard de lenfer qui obscurcit tenement lintelligence de lâme que tout ce que lhomme devrait sattribuer à lui-même, il 1attribue à Dieu, et tout ce quil devrait attribuer à Dieu, il se lattribue à lui-même. Ainsi le faux humble dira quil est un grand pécheur, mais si quelquun lui dit quil est pécheur, il se mettra en colère contre lui et le persécutera. Le faux humble dira que Dieu lui a donné ce quil a, mais quil na pas dormi et quil a bien agi. Dites-moi, frères, les pharisiens dà présent, comment marchent-ils ?" Le scribe répondit en pleurant : " Maître, les pharisiens daujourdhui portent les habits et le nom de pharisiens, mais ce sont des chananéens dans le coeur et dans leurs oeuvres ! Plaise à Dieu quils nusèrent pas ce nom, ils ne tromperaient pas les simples! O temps passé, comme tu as été cruel envers nous, tu nous as enlevé les vrais pharisiens et tu nous as laissé les faux! "
Chapitre 185 Jésus répondit : "Frère, ce nest pas le temps qui a fait cela, mais le monde méchant, car on peut servir Dieu en vérité en tout temps, mais si on sapproche du monde, cest-à-dire des mauvaises moeurs, on devient méchant en tout temps. Ne sais-tu pas que Géhazi, serviteur du prophète Elisée, à la honte de son maître, vola par un mensonge largent et les vêtements dAman le Syrien? Et pourtant Elisée avail un grand nombre de pharisiens et Dieu les faisait prophétiser. Je te le dis en vérité, les hommes soot si disposés à mal faire, le monde les y pousse tant, et Satan les sollicite tellement au mal, que les pharisiens dà présent fuient toute bonne action et tout bon exemple. Que lexemple de Géhazi te suffise pour savoir quils sont réprouvés par Dieu. " Le scribe répondit : " Cest tout à fait vrai!" Jésus dit alors : "Je veux que tu racontes lexemple dAggée et dOsée, les deux prophètes de Dieu, pour que nous reconnaissions le vrai pharisien" Le scribe répondit : "Maître, que dirais-je ? Beaucoup ne le croiront certainement pas même si cest écrit par le prophète Daniel, mais pour tobéir je te raconterai la vérité. Aggée avait quinze ans quand il vendit son patrimoine. Layant donné aux pauvres, il sortit d Anatot pour servir le prophète Abdias. Le vieil Abdias donc, qui connaissait lhumilité dAggée se servait de lui comme dun livre pour enseigner ses disciples. Aussi lui faisait-il souvent cadeau de vétements et daliments recherchés. Mais Aggée renvoyait toujours le messager en disant : " Va-t-en, retourne à la maison car tu tes trompé ! Abdias menverrait-il de telles choses ? Sûrement pas, car il sait que je ne suis bon à rien et que je ne fais que pécher. " Et quand Abdias avait quelque chose de mauvais, il le donnait au plus proche voisin dAggée afin que celui-ci le vole. Et en le voyant Aggée se disait : " Tu vois bien quAbdias ta tout à fait oublié, car cela ne convient quà moi puisque je suis le plus mauvais de tous. Il ny a pas de chose si grossière qui ne soit pour moi un trésor si je la reçois dAbdias : cest Dieu qui me la donne par ses mains. "
Chapitre 186 Quand Abdias voulait apprendre à prier à quelquun; il appelait Aggée et disait : " Récite ici ta prière pour que chacun entende tes paroles! " Alors Aggée disait : " Seigneur Dieu dIsraël, regarde avec miséricorde ton serviteur qui tappelle parce que tu las créé! Seigneur, Dieu juste, souviens-toi de ta justice et punis les péchés de ton serviteur pour que je ne contamine pas ton oeuvre! Seigneur mon Dieu, je ne peux pas te demander les délices que tu donnes à tes serviteurs fidèles, car je ne fais que pécher. Mais Seigneur, quand tu veux donner une maladie à lun de tes serviteurs, souviens-toi de moi, ton serviteur, pour ta gloire! " Parce quAggée faisait cela, dit le scribe. Dieu laima tant quil donna le don de prophétie à tous ceux qui se trouvaient avec lui en ce temps là; et il ny a pas de chose quAggée demandât dans la prière, que Dieu ne lui accordât.
Chapitre 187 En disant cela, le bon scribe pleurait comme pleure le mariniquand il voit son bateau détruit. Il ajouta : "Quand Osée sen alla servir Dieu, il était prince de la tribu de Nephtali et âgé de quatorze ans. Ayant vendu son patrimoine et layant donné aux pauvres, il partit pour être disciple dAggée. Il était si enflammé de charité, quil disait pour tout ce quon lui demandait : " Dieu ma donné cela pour toi, frère, accepte-le donc. " De . cette manière, il neut bientôt plus que deux habits : la tunique de cilice et le manteau de peau. Et je dis quil vendit le patrimoine et quil le donna aux pauvres, car autrement on naurait laissé personne prendre le nom de pharisien. Osée possédait le livre de Moïse et le lisait avec une ardeur extrême. Ainsi, Aggée lui dit un jour " Osée, qui ta pris tout ce que tu avais ? " il répondit : " Le livre de Moïse! " Il arriva quun disciple dun prophète voisin voulut aller à Jérusalem. Or il navait pas de manteau. Ayant entendu parler de la charité dOsée, il alla le trouver et lui dit : " Frère. je voudrais aller à Jérusalem pour offrir un sacrifice à notre Dieu, mais je nai pas de manteau et je ne sais que faire! " ?
A ces mots, Osée dit : " Pardonne-moi, frère, jai commis un grand péché contre toi : Dieu ma donné un manteau pour que je te le donne, et je lai oublié. Accepte-le donc et prie Dieu pour moi ! " ajoutant foi, lhomme reçut le manteau dOsée et sen alla. Quand Osée alla chez Aggée. celui-ci lui dit : " Qui ta pris ton manteau " Osée répondit Il arriva quun pauvre fui dépouillé par des voleurs et quil resta nu. Osée layant vu ainsi, se dépouilla de sa tunique et la donna à celui qui était nu, lui-même restant avec un peu de peau de chèvre sur ses parties secrètes. Niais comme il nallait pas chez Aggée, le bon Aggée pensa quOsée était malade. Il alla le trouver avec deux de ses disciples. Ils le trouvèrent enveloppé de feuilles de palmier. Aggée dit alors : " Dis-moi donc pourquoi tu nes pas venu chez moi? " Osée répondit : " Le livre de Moïse ma pris ma tunique et jai craint daller là bas sans tunique. " Alors Aggée lui en donna une autre. Il arriva quun jeune homme en voyant Osée lire le livre de Moïse, dit en pleurant : " Moi aussi japprendrais bien à lire si javais un livre! " A ces mots, Osée lui donna le livre et dit : " Frère, ce livre est à toi car Dieu me la donné pour que je le donne à celui qui, en pleurant. désire un livre. " Lhomme le crut et accepta le livre.
Chapitre 188 Un disciple dAggée était voisin dOsée. Voulant voir si son livre était bien écrit, il se rendit chez lui et lui dit : " Frère, prends ton livre et voyons sil est comme le mien ! " Osée répondit : " On me la pris " - " Qui te la pris? " dit le disciple. Osée répondit " Le livre de Moïse! " Ce quentendant, celui-là alla chez Aggée et lui dit : " Osée est devenu fou car il dit que le livre de Moïse lui a pris le livre de Moïse ! " Aggée répondit : "Pries à Dieu. frère. que je sois aussi fou et que tout les fous soient semblables à Osée ! " Comme les voleurs de Syrie avaient traversé le pays de Judée et pris le fils dune pauvre veuve qui habitait près du mont Carmel. où habitaient les prophètes et les pharisiens, il arriva quOsée, étant allé couper le bois. rencontra la femme qui pleurait. Aussitôt il se mil à pleurer. car quand il voyait rire, il riait, et quand il voyait pleurer. il pleurait. Osée interrogea la femme sur la raison de ses larmes et elle lui raconta tout. Osée dit alors : " Viens, soeur, car Dieu veut te rendre ton fils ! " Ils allèrent tout deux à Hébron, où Osée se vendit lui-même et donna largent à la veuve. Celle-ci ne sachant comment il avail eu ces deniers, les accepts et racheta son fils. Celui qui lavait acheté Osée sans le connaître, lamena à Jérusalem où il habitait. Aggée voyant quon ne trouvait plus Osée. en restait affligé. Lange de Dieu lui dit alors quil avail été emmené à Jérusalem comme esclave. En lentendant, le bon Aggée pleurait labsence dOsée comme une mère pleure labsence de son fils. Ayant appelé deux de ses disciples, il se rendit à Jérusalem. A lentrée de la ville, par volonté de Dieu, il rencontra Osée portant du pain aux ouvriers de la ville de son maître. Layant reconnu, Aggée lui dit : " Fils, comment as-tu abandonné ton vieux père qui te cherche dans la douleur?" Osée répondit : " Père, jai été vendu." Aggée dit alors en colère : " Quel est ce méchant qui ta vendu?" Osée répondit " Que Dieu vous pardonne!, père, car celui qui ma vendu est si bon que sil nétait pas dans le monde, personne ne deviendrait saint! " - " Quel est celui là?" dit Aggée. Osée répondit : "Père, cest le livre de Moïse ! " Le bon Aggée en resta comme égaré et dit " Plaise à Dieu, fils, que le livre de Moïse me vende moi aussi et tous mes fils, comme il ta vendu! ". Et Aggée alla avec Osée chez son maître. Celui-ci ayant reconnu Aggée dit : " Que notre Dieu soit béni qui a envoyé son prophète chez moi !" Et il courut lui baiser les mains. Aggée dit alors : " Frère, baise les mains de ton serviteur que tu as acheté, car il est meilleur que moi ! " Et il lui raconta tout ce qui sétait passé. Le maître rendit donc la liberté à Osée. Est-ce cela que tu désires, Maitre ? "
Chapitre 189 Jésus dit alors : " Cest bien cela, Dieu me la certifié. Et pour que tous sachent que cest la vérité : au nom de Dieu, que sarrête le soleil et quil ne marche pas pendant douze heures ! " Ce qui se fit à leffroi de tout Jérusalem et de la Judée . Puis Jésus dit au scribe : " Frère, que désires-tu savoir de moi si tu as une telle connaissance ? Vive Dieu, cela suffit pour le salut de lhomme, car lhumilité dAggée et la charité dOsée accomplissent toute la loi et tous les prophètes. Dis-moi, frère, quand tu vins minterroger dans le temple, croyais-tu peut-être que Dieu mavait envoyé détruire la loi et les prophètes ? Non, Dieu ne le fera pas, lui qui est immuable . Mais ce que Dieu a déterminé comme voie de salut pour lhomme cest cela quil a fait proclamer par tous les prophètes. Vive Dieu, en présence de qui se tient mon âme, si le livre de Moïse et le livre de David, notre père, navaient pas été contaminés par les traditions humaines des faux pharisiens et docteurs, Dieu ne maurait pas donné sa parole. Que dis-je, le livre de Moïse et le livre de David ? Cest toutes les prophéties quils ont contaminées, au point quon ne recherche pas aujourdhui une chose parce que Dieu la commandée, mais on regarde si les docteurs lenseignent et si les pharisiens lobservent, comme si Dieu se trompait et que les hommes ne pouvaient pas se tromper.
Malheur donc à cette génération incrédule, car viendra sur eux le sang de tous les prophètes et justes ainsi que le sang de Zacharie, fils de Barachie, quils tuèrent entre le temple et lautel ! Lequel des prophètes nont-ils pas persécuté ? Lequel des justes ont-ils laissé mourir de mort naturelle ? Presque aucun ! Cest pourquoi ils cherchent maintenant à me tuer. Ils se glorifient dêtre les fils dAbraham et davoir le beau temple. Vive Dieu, ils sont fils de Satan; aussi font-ils sa volonté! Cest pourquoi le temple et la ville sainte sen iront en ruine, et du temple il ne restera pas pierre sur pierre.
Chapitre190 Dis-moi, frère, toi qui es docteur expert de la loi, )a promesse du Messie faite à notre père Abraham, au sujet de qui est-elle faite? dIsaac ou dIsmaël? 1 " Le scribe répondit : " Maître, je crains de te le dire, car il y a danger de mort! " Jésus dit alors : " Frère, je regrette dêtre venu manger chez toi puisque tu aimes plus la vie présente que Dieu, ton créateur. Cest donc pour cela que tu crains de perdre la vie et que tu ne crains pas de perdre la foi et la vie éternelle? Or on perd celle-ci quand la langue dit le contraire de ce que le coeur sait de la loi de Dieu! " Le bon scribe dit alors en pleurant : " Maître, si javais su que je pouvais avoir quelque influence, jaurais prêché bien des choses que jai tues pour ne pas susciter de sédition dans le peuple. " Jésus répondit : " Il ne faut tenir compte ni du peuple, ni du monde entier, ni de tous les saints, ni dé tous les anges, quand il y a offense de Dieu. Laisse donc tout périr, sans toi-même offenser Dieu, ton créateur, plutôt que tout conserver avec le péché, car le péché détruit et ne conserve pas. Dieu est assez puissant pour créer autant de mondes que la mer a de grains de sable, et bien plus encore."
Chapitre 191 Le scribe dit alors : " Pardonne-moi, Maître, car jai péché ! " Jésus dit : " Que Dieu te pardonne, cest contre lui que tu as péché! " Puis le scribe dit : " Jai vu un vieux livre écrit de la main des serviteurs et prophètes de Dieu, Moïse et Josué, celui qui comme toi arrêta le `soleil t. Ce livre est le vrai livre de Moisez. II y est écrit quIsmaël est le père du Messie, et quIsaac est le père du messager du Messie. Ce messager viendra préparer les voies du Messie. Le livre rapporte que Moise a dit : " Seigneur, Dieu dIsraël, puissant et miséricordieux, manifeste à ton serviteur la splendeur de ta gloire! " Alors Dieu lui montra son messager dans les bras dIsmaël, et Ismaël dans les bras dAbraham. Auprès dIsmaël se tenait Isaac tenant dans/ses bras un enfant qui de son doigt montrait le messager de Dieu en disant : " Voici celui pour qui Dieu â tout créé ! " Alors Moise sécria avec joie : " Ismaël, tu tiens dans tes bras le monde entier ainsi que le paradis ! Souviens-toi de moi, serviteur de Dieu, afin que je trouve grâce auprès de Dieu par ton fils pour qui il a tout fait. "
Chapitre 192 On ne trouve pas dans ce livre que Dieu mange de la viande de brebis ou de mouton t. On ny trouve pas que Dieu ait réservé sa miséricorde au seul Israël, mais au contraire quil fait miséricorde à tout homme qui cherche en vérité Dieu son Créateur. Ce livre-là, je nai pas pu le lire en entier, car le souverain pontife dans la bibliothèque de qui je me trouvais, me linterdit en disant quun Ismaëlite lavait écrit ". Jésus dit alors : " Garde-toi de ne plus jamais taire la vérité, car cest dans la foi du Messie que Dieu donnera le salut aux hommes. Sans elle, personne ne se sauvera." Et Jésus arrêta ici son propos. Puis, tandis quils mangeaient, voici que Marie, qui pleura aux pieds de Jésus$, entra dans la maison de Nicodème, car tel était le nom du scribes. Elle se mit en pleurant aux pieds de Jésus et dit : " Seigneur, ta servante qui par toi a trouvé miséricorde auprès de Dieu, a une soeur et un frère. Or celui-ci est malade, en péril de mort. " Jésus répondit : "Où est ta maison, dis-le et jirai prier Dieu pour sa santé!" Marie répondit : " Béthanie appartient à mon frère et à ma saur; quant à moi, jhabite Magdala. Mon frère est donc à Béthanie ". Jésus dit à la femme : " Va vite chez ton frère et attends moi, car jirai le guérir. Ne crains pas, il ne mourra pas! " La femme sen alla. Arrivée à Béthanie, elle trouva que son frère était mort ce jour même. Alors ils le mirent dans le sépulcre de leurs pères.
Chapitre 193 Jésus resta deux jours chez Nicodème. Le troi-sième jour, il partit pour Béthanie. Près de la ville, il envoya deux disciples en avant pour annoncer sa venue à Mariez. Celle-ci courut hors de la ville, et ayant trouvé Jésus, elle dit en pleurant : " Seigneur, tu mavais dit que mon frère ne mourrait pas Maintenant il est enseveli depuis quatre jours. Plût à Dieu que tu sois venu avant que je tappelle, car il ne serait pas mort!" Jésus répondit : "Ton frère nest pas mort, mais il dort, cest pourquoi je viens le réveiller! " Marie répondit en pleurant : " Seigneur, dun tel sommeil il sera réveillé au jour du jugement par lange de Dieu qui sonnera de ta trompette. " Jésus dit : " Marie, crois-moi, il ressuscitera auparavant, car Dieu ma donné pouvoir sur son sommeil! Je te le dis en vérité, il cest pas mort, car
seul est mort celui qui meurt sans trouver miséricorde auprès de Dieu . " Marie retourna vite annoncer à sa sueur Marthe la venue de Jésus. A la mort de Lazare, une grande foule de Juifs de Jérusalem et beaucoup de scribes et de pharisiens étaient accourus. Marthe ayant entendu dire par sa soeure Marie que Jésus arrivait, se leva en hâte et courut au dehors. La multitude des Juifs, scribes et pharisiens la suivit pour la consoler, car ils croyaient quelle allait au sépulcre pleurer son frère. Arrivée à lendroit où Jésus avait parlé avec Marie, Marthe dit en pleurant : " Seigneur. plût à Dieu que tu aies été ici, car mon frère ne serait pas mort!"" Marie survint à ce moment en pleurant. Alors Jésus pleura et dit en soupirant : "Où lavez vous mis?" Ils répondirent : "Viens voir!" Les pharisiens disaient entre eux : " Lui qui ressuscita le fils de la veuve à Naïn . pourquoi a-t-il laissé mourir Lazare alors quil avait dit quil ne mourrait pas?" Arrivé au sépulcre où chacun pleurait, Jésus dit :" Ne pleurez pas, car Lazare dort et je suis venu le réveiller! " Les pharisiens disaient : " Plaise à Dieu que tu dormes de cette manière-là ! " Jésus dit alors : " Mon heure nest pas encore venue, mais quand elle viendra, je mendormirai de la même manière et je serai vite réveillé. " Jésus dit encore : " Enlevez la pierre du sépulcre ! " Marthe dit : " Seigneur. il sent mauvais, car il y a quatre jours quil est mort! " Jésus dit : " Pourquoi suis-je donc venu ici, Marthe ? Ne crois-tu pas que je le réveillerai ? " Marthe répondit : "Je sais que tu es le saint de Dieu qui ta envoyé en ce monde. " Alors, les mains levées au ciel, Jésus dit : " Sei-gneur, Dieu dAbraham, Dieu dIsmaël et dIsaac, Dieu de nos pères, aie pitié de la douleur de ces femmes et rends gloire à ton saint Nom ! " Chacun ayant répondu " Amen " u, Jésus dit dune voix forte " Lazare, viens dehors! " Alors le mort se leva. Jésus dit à ses disciples : " Déliez-le ! " En effet, il était lié dans le linceul avec le suaire sur le visage, comme nos pères ont coutume densevelir. Une grande foule de Juifs et quelques pharisiens crurent en Jésus, car le miracle était grand. Ceux qui restèrent dans leur incrédulité sils allèrent à Jérusalem et racontèrent aux princes des prêtres la résurrection de Lazare et comment beaucoup étaient devenus Nazaréens. Cest ainsi quils appelaient ceux qui faisaient pénitence à la parole de Dieu que prêchait Jésus.
Chapitre 194 Les scribes, les pharisiens et le souverain pontife tinrent conseil pour tuer Lazare, car beaucoup renonçaient à leurs traditions et croyaient à la parole de Jésus 1. En effet, le miracle de Lazare était grand il conversait avec les hommes, il mangeait et buvait. Mais comme il était puissant, bien introduit à Jéru-salem et quavec ses sueurs il était propriétaire de Magdala et de Béthanie, ils ne savaient que faire. Jésus entra à Béthanie, dans la maison de Lazare. Marthe et Marie le servaient=. Un jour que Marie était assise aux pieds de Jésus et quelle écoutait ses paroles, Marthe dit à Jésus : " Seigneur, ne vois-tu pas que ma sueur ne prend pas soin de toi et ne se soucie pas de ce que toi et tes disciples vous devez manger?" Jésus répondit : "Marthe, Marthe, occupes-toi de ce que tu dois faire, car Marie a choisi une part qui ne lui sera jamais enlevée ! Pendant quil était assis à table avec une grande foule de ceux qui croyaient en lui, Jésus déclara " Frères, je dois rester avec vous peu de temps encore, car le temps est proche où je quitterai ce monde. Aussi je vous rappelle les paroles de Dieu au prophète Ezéchiel : " Aussi vrai que je vis éternelle-ment, moi votre Dieu, lâme qui péchera, mourra ; par contre, si le pécheur fait pénitence, il ne mourra pas, mais il vivra." La mort présente nest pas une mort, mais plutôt la fin dune longue mort. En effet, quand le corps est évanoui, privé de sens, il ne vaut pas mieux quun cadavre bien que lâme soit en lui, sauf que le cadavre attend que Dieu le ressuscite, tandis que lévanoui attend que la sensibilité lui revienne. Prenez donc garde que la vie présente ne soit une mort si vous navez pas le sens de Dieu.
Chapitre 195 Ceux qui croiront en moi ne mourront jamais, car par ma parole ils sentiront Dieu en eux-mêmes et ils feront leur salut t. Quest-ce que la mort, sinon un acte que fait la nature sur lordre de Dieu? Comme si quelquun tenait un oiseau attaché par une corde quil garderait en main. Si la tête veut que loiseau senvole, que fait-elle? Elle ordonne naturellement à la main de souvrir et loiseau fuit aussitôt. Quand lhomme est sous la protection de Dieu, notre âme est, selon le prophète David, comme un passereau délivré de la ruse du chasseur. Notre vie est comme une corde par laquelle ta nature tient lâme attachée au corps et à la sensibilité. Quand Dieu veut et ordonne à la nature de souvrir, la vie se brise et lâme se réfugie entre les mains de lange que Dieu a établi pour recevoir les âmes. Que les amis ne pleurent donc pas quand leur ami est mort, car cest ainsi que notre Dieu fa voulu !
Mais quils pleurent sans fin quand il pèche, car alors lâme meurt, puisquelle se sépare de Dieu sa vraie vie. En effet, si le corps privé de lâme est horrible, bien plus épouvantable est lâme privée de Dieu qui la rend belle et la vivifie par sa grâce et sa miséricorde. Sur ces mots, Jésus rendit grâces à Dieu. Lazare dit alors : " Maître, cette maison appartient à Dieu mon créateur ainsi que tout ce quil ma donné. en garde pour le service des pauvres; mais comme tu es pauvre et que tu as un grand nombre de disciples, viens habiter ici quand tu veux et aussi longtemps que tu veux, car le serviteur de Dieu te donnera pour lamour de Dieu tout ce qui te sera nécessaire.
Chapitre 196 Entendant cela, Jésus se réjouit et dit : " Vous voyez comme il est bon de mourir! Lazare nest mort quune fois et il a appris une doctrine si grande que ne la connaissent pas les plus grands savants du monde, qui ont vieilli parmi les livres. Plaise à Dieu que tout homme meure une seule fois et revienne au monde comme Lazare, pour que les hommes appren-nent à vivre ! " Jean répondit : " Maître, mest-il permis de dire un mot?" - " Dis-en mille, répondit Jésus, car lhomme doit distribuer la doctrine de même quil doit distribuer les biens pour le service de Dieu. Et ce devoir est dautant plus grand que la parole peut) ressusciter une âme par la pénitence tandis que les biens ne peuvent pas rendre la vie à un mort. Cest donc un meurtrier celui qui a le moyen daider un pauvre et qui le laisse mourir de faim sans laider. Mais plus grand meurtrier encore est celui qui peut convertir le pécheur à la pénitence par la parole de Dieu et qui ne le convertit pas. se tient, selon la parole de Dieu, comme un chien muet. Cest contre eux que Dieu dit : " Je reprendrai de tes mains, serviteur infidèle, lâme du pécheur qui périra parce que tu lui as caché tua parole ! " Dans quel état se trouvent donc maintenant les scribes et les pharisiens! Ils ont la clef et ne veulent pas entrer; au contraire ils font obstacle à ceux qui veulent entrer dans la vie éternelle! Jean, tu me demandes la permission de dire un mot, alors que tu en as écouté cent mille de ma part. En vérité, je te le dis, je suis obligé de técouter dix fois plus que tu ne mas écouté. Celui qui ne veut pas écouter lautre péchera chaque fois quil parlera, car nous devons faire aux autres ce que nous voulons pour nous et ne pas leur faire ce que nous-mêmes ne voulons pas rece-voir. " Jean dit alors : " Maître, pourquoi Dieu na-t-il pas donné aux hommes de mourir une fois et de revenir comme Lazare pour quils apprennent à se connaître eux-mêmes et à connaître leur créateur? "
Chapitre 197 Jésus répondit : " Dis-moi, Jean, un père de famille donna une excellente hache à lun de ses serviteurs pour quil coupe les taillis qui gênaient la vue de la maison. Mais louvrier négligea la hache et dit : " Si le patron me donnait une vieille hache, je couperais facilement les taillis! " Jean, dis-moi ce que fit le patron? Dans sa colère, il prit la vieille hache et il lui en frappa la tête en disant : " Pares-seux et scélérat! Je tai donné une hache avec laquelle tu pouvais sans peine couper les taillis et tu cherches celle-ci quon nemploie quavec grande fatigue et qui abîme tellement tout ce quelle coupe que ce nest plus bon à rien ! Je veux que tu coupes les taillis de telle manière que/le travail soit bien fait ! " Est-ce que ce nest pas juste ? " Jean répon-dit : " Tout à fait juste. " Jésus dit alors : "Aussi vrai que je vis éternelle-ment, dit Dieu, jai donné une bonne hache à tout homme, et cette hache cest de voir enterrer un mort. Ceux qui utilisent bien cette hache-là enlèvent sans difficulté de leur coeur, te taillis des péchés si bien quils reçoivent ma grâce et ma miséricorde et je leur donne en récompense la vie éternelle parce quils ont bien agi. Mais celui qui oublie quil est mortel alors quà tout instant il en voit dautres mourir et qui dit : " Si je voyais lautre vie, jagirais bien! " ma fureur sera sur lui et je le frapperai tant par la mort quil ne recevra plus jamais aucun bien ! " O Jean, dit Jésus, quil est grand lavantage de celui qui par la chute des autres apprend à se tenir debout ! "
Chapitre 198 Lazare dit alors : " Maître, je te le dis en vérité, je ne peux pas imaginer la peine que mérite celui qui voit à tout instant des morts portés au tombeau et qui ne craint pas Dieu, notre créateur ! Ainsi par les choses de ce monde quil devra complète-ment abandonner, il offense son créateur qui les lui a données. Jésus dit alors à ses disciples : " Vous mappelez Maître et vous faites bien, car Dieu vous enseigne par ma bouche, mais comment appeierez-vous en vérité Lazare puisquil est ici maître de tous les maîtres qui enseignent la doctrine de ce monde ? Je vous ai donc enseigné à bien vivre, mais Lazare vous enseignera à bien mourir. Vive Dieu , il a reçu le don de la prophétie ; écoutez donc ses paroles qui sont vérité ! Vous devez dautant mieux lécouter quil est vain de bien vivre et de mal mourir. "
Lazare dit : "Maître, je te remercie de faire apprécier la vérité. Dieu ten accordera un grand mérite. " Celui qui écrit dit alors : " Maître, comment Lazare dit-il la vérité en te disant " tu mériteras, puisque tu as dit à Nicodème que lhomme ne mérite que la peine ? Seras-tu donc puni par Dieu ? " Jésus répondit : " Plût à Dieu que je reçoive de Dieu une peine en ce monde, car je ne lai pas servi aussi fdèlement que je le devais. Pourtant, dans sa miséricorde, Dieu nia tellement aimé quil a éloigné de moi toute peine. et que je ne serai tourmenté que dans une autre personne. Une peine me convenait en effet puisque les hommes mavaient appelé Dieu. Mais comme jai confessé non seule-ment que je ne suis pas Dieu -ce qui est la vérité -mais que je ne suis pas le Messie, Dieu ma enlevé la peine et il la fera endurer à un méchant en mon nom. Moi, je naurai que la honte. Aussi je te le dis, mon Barnabé, quand lhomme parle de ce que Dieu donnera à son prochain, quil dise que son prochain mérite. Mais quand il parle de ce que Dieu lui donnera à lui-même, quil fasse attention à dire " Dieu maccordera " et non pas "je mérite ". Dieu se complaît en effet à accor-der sa miséricorde à ses serviteurs quand ils confessent quils méritent/lenfer pour leurs péchés. "
Chapitre 199 Dieu est si riche en miséricorde que leau de mille mers, sil sen trouve autant, ne peut éteindre une seule étincelle des flammes de lenfer, tirndis quune seule larme de celui qui se plaint davoir offensé Dieu éteint lenfer tout entier par la grande miséricorde avec laquelle Dieu le secourt. Aussi, pour la confusion de Satan et pour démon-trer sa propre libéralité, Dieu dans sa miséricorde veut appeler " mérite " toute bonne t!euvre de son serviteur fidèle et il veut que lhomme parle ainsi de son prochain. Mais que lhomme se garde bien de dire de lui-même " je mérite", car il serait condamné ! ".
Chapitre 200 Tourné vers Lazare, Jésus lui dit : " Frère, puis-que je dois rester peu de temps en ce monde, quand je serai proche de ta maison, je nirai plus ailleurs. Tu me serviras, non par amour pour moi, mais pour lamour de Dieu. " La Pâque des Juifs était proche. Jésus dit alors à ses disciples : " Allons à Jérusalem manger lagneau pascal ! " Il envoya Pierre et Jean vers la ville en disant : " Près de la porte de la ville vous trouverez une ânesse avec un ânon. Déliez-la et amenez-la ici car jen ai besoin pour me rendre à Jérusalem. Si quelquun vous interroge en disant : " Pourquoi la déliez-vous? " Dites-lui : " Le Maître en a besoin! " Et ils vous laisseront lemmener. " Les disciples partirent et trouvèrent tout ce que Jésus leur avait dit. Ils amenèrent donc lânesse avec lânon. lis mirent leur manteau sur lânon et Jésus lenfourcha. Or, ayant entendu dire que Jésus de Nazareth sapprochait, les hommes de Jérusalem, tout désireux de le voir, sortirent avec les enfants. Ils portaient en main des rameaux de palmiers et doliviers et chantaient : " Béni soit celui qui vient à nous au nom de Dieu! Hosanna, fils de David! " Quand Jésus eut atteint la ville, .les hommes éten-dirent leurs vêtements sous les pieds de lâne en chantant ; " Béni soit celui qui vient à nous au nom du Seigneur Dieu! Hosanna, fils de David!" Les pharisiens le reprochèrent à Jésus : " Ne vois-tu donc pas ce quils disent? Fais-les taire ! " Jésus leur dit : " Vive Dieu, en présence de qui se tient mon âme, si les hommes se taisent, les pierres crieront contre lincrédulité des méchants pécheurs ! " A ces mots, toutes les pierres de Jérusalem crièrent avec fracas : " Béni soit celui qui vient à nous au nom du Seigneur Dieu ! " Cependant, les pharisiens demeurèrent dans leur incrédulité. Sétant réunis, ils tinrent conseil entre eux pour le surprendre dans ses paroles.
Last edited by LouSomPauII (28-05-2011 18:45:53)
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Chapitre 201 Quand Jésus fut entré dans le temple, les scribes et les pharisiens lui présentèrent une femme surprise en adultère. Ils disaient entre eux : " Sil la sauve, il est contre la loi de Moïse et nous le tenons pour coupable! Mais sil la condamne, il est contre sa propre doctrine, car il prêche la miséricorde ! " Sétant présentés à Jésus, ils dirent : " Maître, nous avons trouvé cette femme en adultère. Moïse ordonna quelle soit lapidée, mais toi quen dis-tu ? " Jésus se baissa et, du doigt, il fit par terre un miroir dans lequel chacun voyait ses iniquités . Pourtant, comme ils insistaient pour avoir la réponse, Jésus se leva et montrant du doigt le miroir, il dit : " Celui dentre vous qui- est sans péché, quil soit le premier à la lapider!" Et de nouveau, il se baissa pour former le miroir. Voyant cela, les hommes sortirent un par un, en commençant par les plus vieux car ils avaient honte de voir leurs abominations. Sétant relevé et ne voyant personne dautre que la femme, Jésus dit : " Femme, où sont ceux qui te condamnèrent ? " La femme répondit en pleurant " Seigneur, ils sont partis et si tu me pardonnes, vive Dieu, je ne pêcherai plus! " Jésus dit alors " Dieu
soit béni, va-ten en paix et ne pèche plus, car Dieu ne ma pas envoyé pour te condamner!" Ayant réuni les scribes et les pharisiens, Jésus leur dit : " Dites-moi, si lun de vous avait cent brebis et quil en perdait une, niriez-vous pas la chercher en laissant les quatre-vingt-dix-neuf? et rayant trouvée, ne la mettriez-vous pas sur vos épaules ? Après avoir réuni les voisins, ne diriez-vous pas : " Réjouissez-vous avec moi, car jai retrouvé la brebis que javais perdue ! " Oui, vous le feriez! Or dites-moi, notre Dieu aimerait-il moins lhomme pour lequel il a fait le monde? Vive Dieu, cest ainsi quon se réjouit chez les anges de Dieu pour un seul pécheur qui fait pénitence, car les pécheurs font connaître la miséricorde de (Dieu)!-
Chapitre 202 Dites-moi, quels sont ceux qui aiment le plus le médecin ? Ceux qui nont jamais été malades, ou bien ceux que le médecin a guéris dune grave maladie ? " Les pharisiens répondirent : " Comment celui qui est en bonne santé aimerait-il le médecin? II ne laimera que pour ne pas tomber malade. Mais comme il ne connaît pas la maladie, il aimera peu le médecin. " Dans la force de lesprit, Jésus dit alors : " Vive Dieu, vos langues condamnent votre orgueil. Oui, le pécheur qui fait pénitence et qui reconnaît la grande miséricorde de Dieu à son égard, aime plus notre Dieu/que le juste, car le juste ne connaît pas la miséricorde de Dieu ! Aussi se réjouit-on plus chez les anges de Dieu pour un seul pécheur qui fait pénitence, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes2. Où sont les justes de notre temps? Vive Dieu, en présence de qui se tient mon âme, il est grand le nombre des justes injustes et dont la condition est égale à celle de Satan! " Les scribes et les pharisiens répondirent : " Nous sommes pécheurs? Dieu nous fera donc miséri-corde ! " Ils dirent cela pour le tenter, car les scribes et les pharisiens tiennent pour insulte suprême dêtre appelé pécheurs. Jésus dit alors : "Je crains que vous ne soyez des justes injustes. Car si vous avez péché et que vous niez le péché, tout en vous appelant justes, vous êtes injustes. Et si dans votre coeur vous vous considérez justes mais quavec votre langue vous vous dites pécheurs, vous êtes dou-blement des justes injustes ! " A ces paroles, les scribes et les pharisiens furent remplis de confusion et sen allèrent en laissant Jésus en paix avec ses disciples. Ceux-ci allèrent chez Simon le lépreux, quil avait guéri de la lèpre. Les habitants de la ville rassem-blèrent les malades dans la maison de Simon et ils prièrent Jésus pour la santé des malades, Jésus sachant que son heure était proche, dit alors :" Appelez tous les malades possibles, Dieu est assez puissant et miséricordieux pour les guérir. " Ils répondirent : " Nous ne connaissons pas dautre malade ici à Jérusalem. " Jésus répondit en pleu-rant : " O Jérusalem, O Israël, je pleure sur toi car tu ne sais pas la visite que tu reçois. Jai voulu en effet te ramener à lamour de Dieu, ton créateur, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes et tu ne las pas voulu s. Cest pourquoi Dieu te dit ceci .
Chapitre 203 O ville au coeur dur et à lesprit pervers ! Je tai envoyé mon serviteur afin que tu te convertisses en ton coeur t et que tu fasses pénitence. Mais toi, ô ville de confusion, tu as oublié tout ce que jai fait contre lEgypte et Pharaon pour ton amour, ô Israël! Souvent tu pleures pour que mon serviteur guérisse ton corps de la maladie et tu cherches à tuer mon serviteur parce quil cherche à te guérir lâme du péché! Seras-tu donc la seule que je ne punirai pas? Vivras-tu toujours ? Ton orgueil te libérera-t-il de mes mains ? Certainement pas! Car jamènerai contre toi des princes et des armées. Ils fassiègeront et je te livrerai si bien dans leurs mains que ton orgueil tombera en enfer! Je ne pardonnerai pas aux vieillards, ou aux veuves, je ne pardonnerai pas aux enfants, mais je vous livrerai tous à la faim, à lépée et à la dérision! Et le temple, que je regardai avec miséricorde., je le rendrai désert ainsi que la ville et vous serez la fable, la dérision et le proverbe des nations. Cest ainsi que ma fureur sest arrêtée sur toi et que veille mon indignation ! "
Chapitre 204 Puis Jésus ajouta : " Vous ne savez pas sil y a dautres malades ! Vive Dieu, à Jérusalem ceux dont lâme est saine sont moins nombreux que ceux dont le corps est malade ! Afin que vous connaissiez la vérité, je vous le dis, malades. au nom de Dieu, que la maladie séloigne de vous!" A peine avait-il dit cela quils furent guéris. Les hommes pleuraient. ayant senti la colère de Dieu sur Jérusalem et ils imploraient miséricorde. Jésus dit alors : " Si Jérusalem pleure ses péchés et fait pénitence, en marchant dans mes voies, dit Dieu, je ne me souviendrai plus de ses iniquités et je ne lui ferai aucun des maux que jai dits. Mais Jérusalem pleure sa ruine et non pas le déshonneur quelle minflige en faisant blasphémer mon nom par les nations. Aussi ma fureur senflamme-t-elle beaucoup plus ! Aussi vrai que je vis à jamais, si Job, Abraham, Samuel, David, Daniel, mes servi-teurs, ainsi que Moïse, priaient pour ce peuple, ma
colère ne sapaiserait pas sur Jérusalem! " Ayant dit cela, Jésus se retira dans la maison, tandis que chacun demeurait dans la crainte.
Chapitre 205 Pendant que Jésus prenait le repas du soir avec ses disciples chez Simon le lépreux, voici que Marie, sueur de Lazare, entra dans la maison. Ayant brisé un vase, elle répandit du parfum sur la tête et les vêtements de Jésus. Voyant cela, Judas le traître voulait empêcher Marie de le faire en disant : " Va vendre le parfum, rapporte largent et je le donnerai aux pauvres ". Jésus dit : " Pourquoi lempêches-tu ? Laisse-la faire car vous aurez toujours des pauvres avec vous, mais moi, vous ne maurez pas toujours! " Judas répondit : " Maitre, on pourrait vendre ce parfum trois cents deniers. Vois combien de pauvres seraient aidés!" Jésus répondit : "Judas, je connais ton coeur, mais sois patient, je te donnerai tout! " Tous mangèrent avec crainte et les disciples sattristaient car ils savaient que Jésus devait bientôt les quitter. Mais Judas, indigné à la pensée de perdre trente deniers sur le parfum quon ne vendait pas, puisquil volait le dixième de tout ce quon donnait à Jésus; alla trouver le grand prêtre. Celui-ci réunit en conseil de prêtres, scribes et pharisiens. Judas sadressa à eux en ces termes " Que voulez-vous me donner et je livrerai entre vos mains Jésus qui veut se faire roi dIsraël?" lls répondirent : " Comment le livreras-tu entre nos mains ? " Judas répondit : " Quand je saurai quil va prier hors de la ville, je vous le dirai et je vous conduirai où il se trouvera, car le prendre en ville ne se passera pas sans émeute. " Le pontife répondit " Si tu le livres entre nos mains, nous te donnerons trente deniers dor 6 et je te ferai tout le bien que tu voudras .
Chapitre 206 Quand il fit jour, jésus monta au temple avec une grande multitude de gens 1. Le pontife sapprocha de lui et dit : " Dis-moi, Jésus, as-tu oublié ce que tu as proclamé, que tu nes ni Dieu, ni fils de Dieu, ni non plus le Messie ? " Jésus répondit : " Certes non, je ne lai pas oublié; jai proclamé et je proclamerai au tribunal de Dieu au jour du jugement que tout ce qui est écrit dans le livre de Moïse est absolument vrai, cest-à-dire que Dieu, notre créateur, est uni-que, que moi je suis son serviteur et que je désire servir de messager de Dieu que vous appelez Messie. " Le pontife dit alors : " A quoi bon venir au temple avec une telle multitude ? Chercherais-tu à te faire roildIsraël ? Prends garde quil ne tarrive quelque malheur!" Jésus répondit : " Si je cherchais ma gloire et si je voulais ma part en ce monde, je ne me serais pas enfui quand le peuple de Naïn voulut me faire roi. Crois-moi, en vérité je ne cherche rien en ce monde!" Le pontife dit alors : " Nous voudrions encore apprendre quelque chose sur le Messie. " A ce moment, les prêtres, scribes et pharisiens firent cercle autour de Jésus. Celui-ci répondit : "Que cherches-tu à savoir sur le Messie? Le mensonge, peut-être ? Moi, je ne te mentirai certainement pas. Si javais menti, tu maurais adoré, ainsi que les scribes, les pharisiens et tout Israël. Mais comme je vous dis la vérité, vous me haïssez et vous cherchez à me tuer! " Le pontife dit : " Maintenant, nous savons que tu as le diable au corps, car tu es Samaritain et tu nas pas de respect pour le pontife de Dieu. "
Chapitre 207 Jésus répondit : " Vive Dieu. je nai pas le diable au corps, au contraire je cherche à chasser le diable, cest pourquoi il excite le monde contre moi, car je ne suis pas de ce monde x. Je désire au contraire que Dieu soit glorifié, lui qui ma envoyé au monde". Ecoutez-moi donc, je vais vous dire qui a le diable au corps! Vive Dieu en présence de qui se tient mon âme, celui qui agit selon la volonté du diable, cest celui-là qui a le diable au corps! Le diable lui a imposé le mors de sa volonté et il le dirige à son gré en le faisant courir vers toute iniquité. De même quun vétement change de nom quand change la personne, bien que ce soit exacte-ment la même étoffe, ainsi les hommes : bien quils soient tous faits dune même matière, ils sont diffé-rents à cause des aeuvres de celui qui agit en lhomme. Si jai péché, comme je le sais, pourquoi ne me reprenez-vous pas comme un frère, au lieu de me hoir comme un ennemi ? En vérité, les membres dun corps se secourent lun lautre sils sont unis à la tête ; et ils ne secourent pas ceux qui sont coupés de la tête. En effet, les mains ne, sentent pas la douleur des pieds dun autre corps, mais celle du corps auquel/elles sont unies. Vive Dieu en présence de qui se tient mon âme, celui qui craint et aime Dieu, son créateur, éprouve un sentiment de miséricorde pour ceux à qui Dieu, son chef, fait miséricorde. Dieu, en effet, ne veut pas la mort du pécheur, mais il attend sa pénitences et celle de tous. Si vous faisiez partie de ce corps dans lequel je suis incorporé, vive Dieu, vous maideriez à agir selon mon chef.
Chapitre 208 Si je commets liniquité, reprenez-moi et Dieu vous aimera car vous ferez sa volonté, mais si personne ne peut me reprendre de péché t, cest signe que vous nêtes pas fils dAbraham, comme vous vous appelez et que vous nêtes pas rattachés à cette tête à laquelle Abraham était rattaché. Vive Dieu, Abraham aima tellement Dieu que non seulement il mit en pièces les fausses idoles et quil abandonna ,son père et sa mère, mais quil voulut tuer son propre fils pour obéir à Dieu . " Le pontife répondit : " Cest cela que je te deman-de, et je ne cherche pas à te tuer! Dis-nous donc qui fut le fils dAbraham ? " Jésus répondit :" Le zèle de ton honneur, ô mon Dieu, me brûle et je ne peux pas me taire. Aussi je le dis en vérité, le fils dAbraham fut Ismaël, de qui doit descendre le Messie selon la promesse faite à Abraham de bénir en lui toutes les tribus de la terre. " En entendant cela, le pontife se mit en colère et sécria : " Lapidons cet impie. Cest un Ismaëlite. II a blasphémé contre Moise et contre la loi de Dieu. " Tous les scribes, les pharisiens et les anciens du peuple, prirent des pierres pour lapider Jésus. Mais il disparut à leurs yeux et sortit du temple. Cepen-dant dans leur grande volonté de tuer Jésus, aveu-glés de fureur et de haine, ils se blessèrents si bien les uns et les autres, que mille hommes en mouru-rent. Cest ainsi quils souillèrent le temple saint. Les disciples et les croyants qui virent Jésus sortir du temple - car pour eux il ne fut pas caché -, le suivirent chez Simon. Nicodème y vint et conseilla à Jésus de sortir de Jérusalem et daller au-delà du torrent Cédron : " Seigneur, jai un jardin et une maison au-delà du torrent Cédron. Aussi, je vous en prie, allez-y avec quelques-uns de vos disciples "
Chapitre 209 En ce temps-là, comme la vierge Marie, mère de Jésus, se tenait en prière, lange Gabriel la visita et lui raconta la persécution de son fils, Puis il dit : "Ne crains pas, Marie, Dieu le préservera du monde!" Alors, Marie quitta Nazareth en pleurant, venant chercher son fils à Jérusalem, chez sa soeur Marie Salomé. Mais comme il sétait retiré en secret au-delà du torrent du Cédron, elle ne put le voir en ce monde quaprès le comble de lopprobre, car alors lange Gabriel, lange Michel, Raphaël et Uriel le lui présentèrent par ordre de Dieu.
Chapitre 210 Le départ de Jésus avait jeté la confusion dans le temple. Le pontife se mit alors en évidence et fait de la main signe de silence. "Frères, dit-il, que faisons-nous? croyez-vous pas quil a trompé tout le monde par son art diabolique? Comment donc a-t-il disparu sil nest pas magicien? Sil était saint et Prophète, il ne blasphémerait certainement pas contre Dieu, contre Moïse son serviteur et contre le Messie qui est lespérance dIsraël. Que dis-je? Il a blasphémé notre sacerdoce tout en entier! Aussi je le dis en vérité, sil nest pas supprimé, Israël sera souillé et notre Dieu nous livrera au nations. Voyez donc comme ce saint temple est souillé par lui!" Et le pontife parla de telle manière que beaucoup séloignèrent de Jésus. Alors la persécution, de secrète quelle était, devint ouverte. Le pontife se rendit personnellement chez Hérode et chez le gouverneur romain en accusant Jésus de vouloir se faire roi dIsraël. Ils avaient là-dessus de faux témoins. On tint conseil générale contre Jésus car le décret romain leur faisait peur; deux fois déjà en effet le sénat avait émis un décret au sujet de Jésus. dans le premier, il était interdit, sous peine de mort, dappeler Jésus nazaréen, Prophète des Juifs, Dieu ou fils de Dieu. Dans lautre, on interdit à quiconque sous peine de mort de se quereller à propos de Jésus nazaréen, Prophète des Juifs. Aussi y avait-il un grand différend entre eux à ce sujet. Certains voulaient quon écrivit de nouveau à Rome contre Jésus; dautres disaient quon devaient laisser Jésus en paix sans se soucier aucunement de ses paroles, comme pour un fou; dautres alléguaient les grands miracles quil faisait. Mais le souverain pontife déclara que personne, sous peine danathème, ne devrait dire un mot pour défendre Jésus. Et il sadressa à Hérode et au gouverneur en ces termes : "De toute façon, nous avons un mauvais parti entre les mains, car si nous tuons ce pécheur, nous aurons agi contre le décret de César, mais si nous le laissons vivre et quil se fasse roi, quarrivera-t-il?" Hérode se dressa alors et menaça le gouverneur en disant : "Prends garde que par ta complaisance envers lui cette nation ne se rebelle, car alors je taccuserai de rébellion devant César ". Le gouverneur craignit alors le sénat et il fit la paix avec Hérode, car auparavant ils se haïssaient à mort, et ils ne firent plus quun pour la mort de Jésus. Ils dirent au pontife : "Chaque fois que tu sauras où se trouve ce malfaiteur, fais appel à nous et nous te donnerons les soldats!" Cela arriva pour que saccomplisse la prophétie de David au sujet de Jésus, Prophète dIsraël : "Les princes et les rois de la terre se sont unis contre le saint dIsraël car il leur annonce le salut du monde ". Et ce jour-là, on se mit à chercher Jésus partout à Jérusalem.
Chapitre 211 Chez Nicodème, au-delà du torrent Cédron, Jésus réconfortait ses disciples en disant : "Lheure est proche où je quitterai le monde, mais consolez-vous, ne vous attristez pas, car là où je vais je ne souffrirai aucune tribulation. Seriez-vous mes amis si vous vous attristez pour mon bien? Non, bien sûr, bien plutôt des ennemis! Quand le monde se réjouit, attristez-vous, car la joie du monde se change en deuil. Mais votre tristesse se changera en joie, et votre joie, personne ne vous lenlèvera; le monde entier ne peut enlever la joie que le coeur éprouve en Dieu, son créateur. Prenez garde doublier les paroles que Dieu vous a dites par ma bouche! Faites en sorte dêtre mes témoins contre quiconque contaminera le témoignage que jai donné contre le monde et contre les amis du monde par mon Evangile."
Chapitre 212 Les mains levées vers le Seigneur, il pria : "Seigneur, notre Dieu, Dieu dAbraham, Dieu dIsmaël et dIsaac, Dieu de nos pères, fais miséricorde à ceux que tu mas donnés et sauve-les du monde! je ne dis pas : enlève-les du monde! car il est nécessaire quils témoignent contre ceux qui contamineront mon Evangile, mais je te prie, garde les du mal, pour quils viennent avec moi au jour de ton jugement témoigner contre le monde et contre la maison dIsraël qui a contaminé ton alliance. Seigneur, Dieu fort et jaloux qui venges lidolâtrie des pères idolâtres dans leurs fils jusquà la quatrième génération, maudit à jamais quiconque contaminera lévangile que tu me donna en y écrivant que je suis ton fils, car moi qui suis boue et poussière, serviteur de tes serviteurs, jamais je nai pensé que jétais ton bon serviteur. En effet, je ne puis rien te rendre pour ce que tu mas donné puisque tout tappartient! Seigneur Dieu miséricordieux, qui fait miséricorde pendant mille générations à ceux qui te craignent, fais miséricorde à ceux qui croient aux paroles que tu mas données. Car de même que tu es vrai Dieu, de même la parole que jai dite est vraie puisquelle est tienne. En effet jai toujours parlé comme celui qui lit et qui ne peut lire que ce qui est écrit dans son livre. Aussi ai-je annoncé tout ce que tu mas dit. Seigneur Dieu sauveur, sauve ceux que tu mas donnés pour que Satan ne puisse rien contre eux! Sauves-les, et non seulement eux, mais aussi toux ceux qui croiront en eux! Seigneur libéral et riche en miséricorde, accorde à ton serviteur de faire partie de la congrégation de ton Messager au jour du jugement. Non seulement moi, mais tous ceux que tu mas donnés et même tous ceux qui me croiront à cause de leur prédication. Fais-le pour toi même, Seigneur, afin que Satan ne sen glorifie pas contre toi! Seigneur Dieu qui dans ta providence as pourvu ton peuple dIsraël de tout le nécessaire, souviens-toi de toutes les tribus de la terre. Tu as promis de les bénir par ton Messager pour lequel tu as crée le monde! Fais miséricorde au monde et envoie vite ton Messager pour que Satan, ton ennemi, perde son empire." Puis Jésus ajouta trois fois : "Quil en soit ainsi, Seigneur, Dieu grand et miséricordieux!" Et tous répondirent en pleurant : "Quil en soit ainsi!" sauf Judas car il ne croyait rien.
Chapitre 213 Venu le jour de manger lagneau, Nicodème envoya secrètement lagneau au jardin pour Jésus et ses disciples et leur annonça ce quHérode, le gouverneur et le pontife avaient décrété. Jésus se réjouit en esprit et dit : "Béni soit ton saint nom, Seigneur, car tu ne mas pas séparé du nombre de tes serviteurs qui ont été persécutés par le monde et tués! Je te remercie, mon Dieu, car jai accompli ton oeuvre." Puis, tourné vers Judas, il lui dit : "Quattends-tu, mon ami? mon temps est proche, va donc et fais ce que tu dois faire!" Les disciples crurent que Jésus lenvoyait acheter quelque chose pour le jour de la Pâque. Cependant Jésus savait que Judas le trahissait, mais comme il désirait quitter ce monde, il parla de cette manière. Judas répondit : "Maître, laisse-moi manger et je men irai." -"Mangeons, dit Jésus, parce que jai grandement désiré manger cet agneau avant de vous quitter!" Sétant levé, il prit une serviette et se ceignit les reins. Ayant versé de leau dans une cuvette, il se mit à laver les pieds de ses disciples, en commençant par Judas. Quand il arriva à Pierre, celui-ci lui dit : "Maître, cest toi qui veut me laver les pieds?" Jésus répondit : "Ce que je fais maintenant, tu ne le sais pas, mais tu le seras plus tard." Pierre répondit : "Non, Jamais tu me laveras les pieds!" Jésus se leva alors et dit : "Toi non plus, tu ne maccompagnera pas au jour du jugement!" Pierre répondit : "Seigneur, lave-moi non seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête!" Quand les disciples furent lavés et se furent mis à table pour manger, Jésus dit : "Je vous ai lavé, mais vous nêtes pas tous purs, car leau de la mer ne lavera pas celui qui ne me croit pas." Jésus dit cela, car il savait qui le trahissait. Les disciples sattristèrent à ces paroles. Jésus ajouta alors : "Je vous le dis en vérité, lun de vous me trahira, en sorte que je serai vendu comme une brebis. Mais
malheur à lui car il accomplira ce que David notre père dit de ceux-là : "Il tombera dans la fosse celui qui lavait préparée pour dautres!". " Les disciples se regardaient les uns les autres en se disant avec douleur : "Quel sera le traître? " Judas dit alors : "Est-ce que ce sera moi, Maître?" Jésus répondit : "Tu mas dit quel sera celui qui me trahira!" Mais les onze apôtres ne lentendirent pas. Lagneau une fois mangé, le diable entra en Judas et celui-ci sortit de la maison. Jésus lui dit de nouveau : "Fais vite ce que tu dois faire!"
Chapitre 214 Sorti de la maison, Jésus se retira dans le jardin pour prier selon sa coutume. Il priait en effet, en ployant cent fois les genoux et en se prosternant la face contre terre. Judas, qui connaissait lendroit où se trouvait Jésus avec ses disciples, alla chez le pontife et dit : "Si vous voulez me donner ce que vous mavez promis, je livrerai cette nuit entre vos mains ce Jésus que vous cherchez. Il se trouve seul avec onze compagnons." Le pontife répondit : "Combien désires-tu? " Judas répondit : "Trente deniers dor!" Le pontife lui compta aussitôt largent et envoya un pharisien chez le gouverneur et chez Hérode pour prendre des soldats. Ils en fournirent une légion car ils craignaient le peuple. Ils prirent les armes et sortirent de Jérusalem avec des lumières et des lanternes sur des bâtons.
Chapitre 215 Comme les soldats et Judas approchaient de lendroit où se trouvait Jésus, celui-ci entendit venir beaucoup de monde. Il eu peur et se retira dans la maison. Les onze dormaient. Mais Dieu voyant le périple que courait son serviteur ordonna à Gabriel, Michel, Raphaël et Uriel, ses serviteurs, denlever Jésus du monde. Les saints anges vinrent et enlevèrent Jésus par la fenêtre qui fait face au midi. Ils lemportèrent et le mirent au troisième ciel avec des anges, bénissant Dieu à jamais.
Chapitre 216 Judas fit irruption le premier dans la pièce doù Jésus avait été enlevé et où dormaient les onze. Alors, ladmirable Dieu agit admirablement : Judas devint si semblable à Jésus par son langage et dans son visage que nous crûmes que cétait Jésus. Judas, lui, nous ayant réveillés, cherchait où était le Maître. Mais, stupéfaits, nous répondîmes : "Cest toi, Seigneur, notre Maître! Nous as-tu oubliés ? " Mais il nous dit en souriant : "Etes-vous fous? Je suis Judas Iscariote." Tandis quil parlait, la milice entra et on mit la main sur lui car il était en tout semblable à Jésus. Quant à nous, après avoir entendu les paroles de Judas et vu la foule des soldats, comme hors de nous-mêmes, nous nous enfuîmes. Jean qui dormait enveloppé dun drap séveilla et senfuit. Comme un soldat lavait saisi par le drap, il laissa le drap et se sauva nu, car Dieu avait exaucé la prière de Jésus et sauvé les onze du mal.
Chapitre 217 Les soldats semparèrent de Judas et le ligotèrent non sans dérision car il niait la vérité quil était Jésus. Ils lui disaient en se moquant de lui : "Ne crains pas, Seigneur, nous sommes venu pour te faire roi dIsraël! Nous ne tavons ligoté que parce que nous savons que tu refuses le royaume!" Judas répondit : "Avez-vous perdu la cervelle? Vous êtes venus prendre Jésus Nazaréen avec des armes et des lanternes comme un voleur et vous mavez ligoté pour me faire roi, moi qui vous ai conduits ici!" Alors les soldats perdirent patience et à coups de poings et à coups de pieds ils commencèrent à rendre à Judas la monnaie de sa pièce et en furie, ils le conduisirent à Jérusalem. De loin, Jean et Pierre suivaient les soldats. Ils affirmèrent à celui qui écrit quils avaient vu tous les interrogatoires auxquels le pontife et le conseil des pharisiens réunis pour mettre à mort Jésus soumettaient Judas. Celui-ci débitait tant de folies quil faisait rire tout le monde, tous croyant quil était vraiment Jésus et quil faisait le fou par crainte de la mort. Les scribes lui mirent un bandeau sur les yeux et disaient en se moquant de lui : "Jésus, Prophète des Nazaréen, - car cest ainsi quils appelaient ceux qui croyaient à Jésus- , dis-nous qui ta frappé!" Ils le souffletaient et lui crachaient au visage. Le matin venu, le grand conseil des scribes et des anciens du peuple se réunit. Le pontife et les pharisiens cherchaient de faux témoins contre Judas, croyant que sétait Jésus. Ils ne trouvaient pas ce quils cherchaient. Que dis-je, les pontifes croyaient que Judas était Jésus! mais tous les disciples et même celui qui écrit le croyaient. La pauvre vierge mère de Jésus, elle-même, le croyait, ainsi que ses parents et ses amis et la douleur de tous était incroyable! Vive Dieu, celui qui écrit avait oublié que Jésus lui avait dit quil serait enlevé de monde, quil souffrirait dans un autre et quil ne mourrait quaux approches de la fin de monde.
Aussi se rendit-il près de la croix avec la mère de Jésus et Jean. Le pontife se fit amener Judas toujours ligoté et linterrogea sur ses disciples et sa doctrine. Judas comme privé de sens ne répondit rien là-dessus. Aussi le pontife ladjura-t-il par le Dieu vivant dIsraël de lui dire la vérité. Judas répondit : "Je vous ai dit que je suis Judas Iscariote qui vous ai promis de livrer Jésus de Nazareth entre vos mains, mais vous, je ne sais pas par quel artifice, vous êtes sortis de vous-mêmes! Vous voulez à tout prix que je sois Jésus!" Le pontife répondit : "Séducteur pervers, par ta doctrine et tes faux miracles tu as trompé tout Israël de la Galilée jusquici à Jérusalem, et maintenant tu crois échapper au juste châtiment qui te revient en faisant le fou! Vive Dieu, tu néchapperas pas!" Cela dit, il ordonna à ses serviteurs de lui donner des soufflets et des coups de pieds pour lui faire recouvrer les esprits. Les serviteurs du pontife lui firent alors subir un traitement incroyable. Ils singénièrent à trouver du nouveau pour faire plaisir au conseil. Ils lhabillèrent en jongleur et lui donnèrent tant de coups de poings et de coups de pieds quil aurait fait pitié aux Cananéens sils lavaient vu ainsi. Mais les pontifes, les pharisiens et les anciens du peuple avaient le coeur si endurci contre Jésus quils prenaient plaisir à voir Judas traité de cette manière en croyant quil était vraiment Jésus. Puis, toujours ligoté, ils lemmenèrent chez les gouverneur. Or celui-ci aimait Jésus en secret. Persuadé que Judas était Jésus, il le fit entrer dans sa chambre et lui demanda pour quelle raison les pontifes et le peuple le livraient entre ses mains. Judas répondit : "Si je te dis la vérité, tu ne me croiras pas car tu es sans doute trompé comme le sont les pontifes et les pharisiens." Croyant quil voulait parler de la loi, le gouverneur répondit : "Ne sais-tu pas que je ne suis pas juif et que ce sont les pontifes et les anciens de ton peuple qui tont livré entre mes mains? dis-nous donc la vérité pour que je fasse ce qui est juste, car jai le pouvoir de te libérer ou de te donner la mort." Judas répondit : "Seigneur, crois-moi, si tu me donnes la mort, tu feras un grand péché car tu tuera un innocent. En effet je suis Judas Iscariote et non pas Jésus. Lui, cest un magicien. Il ma transformé ainsi par son artifice. Le gouverneur sétonna fort en lentendant; aussi cherchait-il à le libérer. Il sortit dehors et dit en souriant : "De deux choses, il y en a au moins une pour laquelle il nest pas digne de mort, mais plutôt la compassion. Il prétend - dit le gouverneur- quil nest pas Jésus, mais un certain Judas qui guida la milice pour prendre Jésus. Et il dit que Jésus de Galilée la ainsi transformé par son art magique. Si cest vrai, ce serait un grand péché de le tuer, puisquil serait innocent. Mais si cest Jésus et quil le nie, il a certainement perdu lesprit et il serait impie de tuer un fou!". Les pontifes, les anciens du peuple ainsi que les scribes et les pharisiens sécrièrent avec force : "Cest Jésus de Nazareth que nous connaissons, car si ce nétait pas ce malfaiteur, nous ne laurions pas livré entre vos mains. Et il nest pas fou non plus, mais plutôt fourbe; il cherche à échapper de nos main par cet artifice; mais la sédition quil fomenterait en senfuyant, serait pire que la première!" Pour se débarrasser de ce cas, Pilate - cétait le nom du gouverneur- dit : "Il est Galiléen. Or Hérode est roi de Galilée et il ne mappartient pas de juger ce cas. Emmenez-le donc chez Hérode!" Ils conduisirent alors Judas chez Hérode. Depuis longtemps celui-ci souhaitait que Jésus vienne chez lui; mais Jésus ne lavais jamais voulu car Hérode était païen et adorer les dieux faux et menteurs, vivant à la manière des nations impures. Chez lui, Hérode interrogea Judas sur beaucoup de sujets, mais Judas y répondait hors de propos en niant quil était Jésus. Alors Hérode se moqua de lui avec toute sa cour et le fit habiller de blanc comme on habille les fous. Puis il le renvoya à Pilate en lui disant : "Ne soit pas injuste envers le peuple dIsraël !" Hérode écrivit cela parce que les pontifes, les scribes et les pharisiens lui avaient donné une bonne somme dargent. Layant pris par un serviteur dHérode, le gouverneur feignit de vouloir libérer Judas, lui aussi pour gagner de largent. Il le fit flageller par ses serviteurs qui furent payés par les scribes pour le faire tuer sous le fouet. Mais Dieu qui avait décrété ce qui devait arriver garda Judas pour la croix afin quil reçoive cette horrible mort quil avait vendue à dautres. Il ne laissa pas mourir Judas sous le fouet, bien que les soldats le flagellèrent tant que son corps pleuvait du sang. Puis par moquerie, ils lhabillèrent dune vielle robe de pourpre en disant : "Il convient dhabiller notre nouveau roi et de le couronner." Ils prirent des épines et firent une couronne semblable à celle dor et de pierres précieuses que les rois portent sur la tête. Ils placèrent cette couronne dépines sur la tête de judas, lui mirent dans la main un roseau en guise de sceptre et ils le firent asseoir en un lieu élevé. Les soldats venaient devant lui, sinclinaient par moquerie et le saluaient comme "Roi des Juifs!" Ils étendaient la main pour recevoir des cadeaux puisque les nouveaux rois ont coutume den donner. Mais comme ils ne recevaient rien, ils frappaient Judas en disant : "Comment es-tu couronné, roi fou, si tu veux ni payer tes soldats ni tes serviteurs?" Les pontifes, les scribes et les pharisiens voyant que Judas ne mourait pas sous le fouet et craignant
que Pilate ne le laissât libre, donnèrent de largent au gouverneur. Layant reçu, celui-ci livra Judas aux scribes et pharisiens comme méritant la mort. Avec lui, ils condamnèrent deux voleurs à mourir en croix. Ils lemmenèrent au mont Calvaire où on suspendait les malfaiteurs. Là, ils le crucifièrent nu pour que la moquerie soit plus grande. Judas ne faisait vraiment autre que crier : "Dieu, pourquoi mas-tu abandonné, car le malfaiteur a fuit et moi je suis tué à tort ? " En vérité, je le dis, sa voix, son visage et sa personne ressemblaient tellement à Jésus que ses disciples et ses fidèles, croyaient tout à fait que cétait Jésus. Certains dentre eux séloignèrent de la doctrine de Jésus, en croyant quil était faux Prophète et quil avait opéré ses miracles grâce à la magie. Jésus en effet avait dit quil ne mourrait quau approches de la fin du monde et quà ce moment là il serait enlevé du monde. Mais ceux qui demeurèrent fermes dans sa doctrine étaient si affligés de douleur en voyant mourir celui qui lui ressemblait quils ne se rappelaient pas ce quil avait dit. Aussi en compagnie de la mère de Jésus, allèrent-ils au mont Calvaire. Ils se tinrent non seulement présents à mort de Judas, en pleurant toujours, mais encore par lintermédiaire de Nicodème et de Joseph dArimathie, ils réclamèrent au gouverneur le corps de Judas pour lensevelir. Ils lenlevèrent de la croix en un tel deuil que certainement personne ne le croirait, et layant enveloppé avec cent livres de parfum précieux, ils lensevelirent dans le monument neuf de Joseph.
Chapitre 218 Chacun rentra chez soi. celui qui écrit, ainsi que Jean, et son frère Jacques se rendirent à Nazareth avec la mère de Jésus. Ceux des disciples qui ne craignaient pas Dieu allèrent voler de nuit le corps de Judas, le cachèrent et répandirent le bruit que Jésus était ressuscité. Ainsi naquit une grande confusion. Le pontife interdit à quiconque, sous peine danathème, de parler de Jésus de Nazareth. Une grande persécution sen suivit. Beaucoup furent lapidés, beaucoup frappés de verges et beaucoup exilés, car ils ne pouvaient se taire sur un tel sujet. La nouvelle parvient à Nazareth que Jésus, leur concitoyen, mort sur la croix, était ressuscité. Alors celui qui écrit pria la mère de Jésus de bien vouloir quitter son deuil puisque son fils était ressuscité. En lentendant, la vierge Marie dit en pleurant : "Allons à Jérusalem trouver mon fils, car je mourrais volontiers quand je laurai vu!"
Chapitre 219 Le jour où parut de décret du pontife, la vierge revint à Jérusalem avec celui qui écrit, ainsi quavec Jacques et Jean. Aussi, comme elle craignait Dieu. elle ordonna à ceux qui habitaient avec elle doublier son fils quoiquelle sut que le décret du pontife était injuste. Comment chacun fit-il? Dieu qui connaît les coeurs des hommes sait quavec la mère de Jésus nous nous consumions entre la douleur de la mort de Judas, que nous croyions être Jésus notre maître, et le désir de le voir ressuscité. Aussi les anges gardiens de la vierge Marie montèrent-ils au troisième ciel oú se tenait Jésus en compagnie des anges. Ils lui racontèrent tout et Jésus pria Dieu de lui donner le pouvoir de voir sa mère ainsi que ses disciples. Le Dieu miséricordieux ordonna alors aux quatres anges ses favoris, Gabriel, Michel, Raphaël et Uriel, de conduire Jésus chez sa mère et de ly garder pendant trois jours de suite, ne le laissant voir quà ceux qui croyaient à sa doctrine. Environné de splendeur, Jésus vint où la Vierge Marie demeurait avec ses deux soeurs ainsi quavec Marthe, Marie-Madeleine, Lazare, celui qui écrit et Jean, Jacques et Pierre. De crainte, ceux-ci tombèrent comme morts. Mais Jésus releva sa mère et les autres en disant : "Ne craignez pas, je suis Jésus! Ne pleurez pas, je suis vivant et non pas mort!" A la vue de Jésus, ils restèrent longtemps comme privés de sens, car ils croyaient sans aucun doute quil était mort. Alors la Vierge dit en pleurant : "Maintenant, dis-moi, mon fils, pourquoi Dieu qui ta donné le pouvoir de ressusciter les morts, ta laissé mourir ainsi à la honte de tes parents et de tes amis, et à la honte de ta doctrine, de sorte que tous ceux qui taiment sont restés comme morts? "
Chapitre 220 En embrassant sa mère, Jésus répondit : "Croyez-moi, mère : je vous le dis en vérité, je nai jamais été mort; Dieu ma réservé jusquau approches de la fin du monde." Ayant ainsi parlé, il pria les quatres anges de se manifester et de témoigner de la manière dont la chose sétait passée. Les anges se manifestèrent donc comme quatres soleils si resplendissants que, de crainte, tous tombèrent de crainte comme morts. Jésus donna alors quatres voiles aux anges pour quils sen couvrissent et que sa mère et ses compagnons puissent les voir et les entendre parler. Les
ayant relevés, il les réconforta en disant : "Voici les ministres de Dieu : Gabriel qui annonces les secrets de Dieu, Michel qui combat les ennemis de Dieu, Raphaël qui reçoit les âmes de ceux qui meurent, Uriel qui, au dernier jour, appellera chacun au jugement dernier de Dieu. Les quatres anges racontèrent alors à la vierge que Dieu avait envoyé chercher Jésus et quil avait transformé Judas pour quil reçoive la peine quil avait vendue à dautres. Celui qui écrit dit alors : "Maître, mest-il permis de tinterroger comme lorsque tu habitais parmi nous?" Jésus répondit : "pose les questions qui te plaisent, Barnabé, je te répondrai!" Celui qui écrit dis alors : "Maître, puisque Dieu est miséricordieux, pourquoi nous a-t-il tourmentés en nous faisant croire que tu `tais mort? Ta mère ta tellement pleuré quelle en a été tout près de mourir. Et pourquoi Dieu a-t-il laissé retomber sur toi, qui es saint de Dieu, linfamie dêtre tué parmis les voleurs sur le mont Calvaire?" Jésus répondit : "Barnabé, crois-moi, Dieu punit tout péché, pour petit quil soit, par une grande peine, car il est offensé par le péché. Aussi, comme ma mère, mes fidèles et mes disciples maimaient un peu damour terrestre, le Dieu juste a voulu punir cet amour par la douleur présente, pour quil ne soit pas puni dans les flammes de lenfer. Quant à moi, je fus innocent dans le monde, mais comme les hommes mont appelé Dieu et fils de Dieu, Dieu a voulu pour que je ne sois pas raillé par les démons le jour du jugement, que les hommes me bafouent dans le monde par la mort de Judas en faisant croire à chacun que cétait moi qui était mort sur la croix. Aussi cette dérision durera-t-elle jusquà la venue de Muhammad, le Messager de Dieu. En venant dans le monde, il détrompera de cette tromperie tous ceux qui croiront à la loi de Dieu." Puis Jésus ajouta : "Tu es juste, Seigneur notre Dieu, car à toi seul appartiennent honneur et gloire sans fin!"
Chapitre 221 Se tournant vers celui qui écrit, Jésus dit : "Barnabé, fais très attention à écrire mon Evangile sur tout ce qui est arrivé durant mon séjour dans le monde! Ecris de même tout ce qui est arrivé à Judas, pour que les fidèles soient détrompés et que chacun croie à la vérité!" Celui qui écrit répondit : "Je ferai tout cela, sil plaît à Dieu, Maître, mais je ne sais pas ce qui est arrivé à Judas, car je nai pas tout vu." Jésus répondit : "Jean et Pierre qui ont tout vu sont là, ils te diront comment tout sest passé." Puis Jésus nous commanda dappeler ses fidèles disciples pour quils le voient. Jacques et Jean rassemblèrent donc les sept disciples ainsi que Nicodème, Joseph et un grand nombre de soixante douze et ils mangèrent avec Jésus. Le troisième jour, Jésus dit : "Allez avec ma mère au mont des Oliviers; cest de là que je monterai au ciel et vous verrez qui memportera au ciel." Tous sy rendirent donc, excepté vingt-cinq des soixante-douze disciples qui, par crainte, avaient fui à Damas. Alors que tous se trouvaient en prière, à lheure de midi, Jésus vint avec une grande foule dange qui bénissaient Dieu. Tous prirent peur en voyant la splendeur de son visage et tombèrent la face contre la terre. Les ayant relevés, Jésus les réconforta en disant : "Ne craignez pas, je suis votre Maître!" Il en réprimanda beaucoup qui croyaient quil était mort et ressuscité : "Nous pensez-vous donc, moi et Dieu, pour des menteurs? Dieu ma donné de vivre jusquaux approches de la fin du monde comme je vous lai dit. Je vous le dis, je ne suis pas mort; cest le traître Judas qui est mort. Prenez garde, Satan fera tout pour vous tromper! Efforcez-vous donc dêtre mes témoins partout en Israël et dans le monde entier, témoins de ce que vous avez entendu et vu!" Cela dit, il pria Dieu pour le salut des fidèles et la conversion des pécheurs. La prière terminée, il embrassa sa mère et dit : "Sois en paix, ma mère, et repose-toi en Dieu, ton créateur et le mien!" Puis il sadressa aux disciples : "Que la grâce et la miséricorde de Dieu demeurent avec vous! Alors, les quatres anges lenlevèrent visiblement au ciel.
Chapitre 222 Jésus parti, les disciples se divisèrent selon les diverses régions. La vérité haïe par Satan, fut persécutée par le mensonge, comme cela se passe encore aujourdhui. Quelques mauvais hommes, en effet se prétendant disciples prêchaient que Jésus était mort sans ressusciter; dautres prêchaient que Jésus était vraiment mort et ressuscité; dautres, et parmi eux se trouve Paul, trompé lui aussi, prêchaient et prêchent encore maintenant que Jésus est le fils de Dieu. Quant à nous, nous prêchent à ceux qui craignent Dieu tout ce quil a écrit pour quils soient sauvés au dernier jour du jugement de Dieu. Amen!
Fin de lÉvangile
Last edited by LouSomPauII (28-05-2011 18:55:14)
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