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Backe Herbert
La fin du libéralisme (1942) (51.4 MB)
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Herbert Backe (1er mai 1896 6 avril 1947) était un homme politique.
Il est né à Batumi en Géorgie. Il a eu d'importantes responsabilité au cours du Troisième Reich, et fut nommé ministre de l'Alimentation en mai 1942, et ministre de l'Agriculture en avril 1944, à la suite de Walther Darré.
Il conserva ce portefeuille dans l'éphémère gouvernement de Flensbourg dirigé par l'amiral Dönitz dans les derniers jours de la Seconde Guerre mondiale, de fin avril à mai 1945, conformément aux dernières volonté d'Adolf Hitler. Pendant la guerre, Alfred Rosenberg proposa Backe comme administrateur du Reichskommissariat pour l'Ukraine.
Capturé par les alliés à la fin de la guerre, il se suicida en se pendant dans sa cellule à Nuremberg le 6 avril 1947.
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Extrait
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LE TRAVAIL ACCOMPLI
AU SERVICE DU PEUPLE
Le national-socialisme se trouva, lors de la prise du pouvoir, en face dune économie complètement ruinée, la paysannerie se mourait et lon comptait des millions de chômeurs. Conformément à lordre du Führer, on sattaqua dabord à ces deux problèmes, considérés comme les plus importants. Les résultats obtenus sont si connus quil est inutile de les examiner. La recherche de la solution de ces questions, cest-à-dire la lutte contre le chômage, rencontra pourtant des difficultés relatives au manque de devises et de matières premières et à lapprovisionnement en nombreux produits alimentaires et en fourrages. Les ennemis du national-socialisme rendent le changement de régime responsable de ces difficultés. Il faut au contraire affirmer avec toute la netteté nécessaire quelles nont pas été provoquées par le national-socialisme, et ne sont pas conditionnées par lui, mais quelles sont les conséquences de leffondrement du libéralisme mondial et de ses principes économiques, du libre jeu des forces économiques. Pour saisir la portée de cette affirmation, il nous faut rechercher devant quels grands arrière-plans se déroula lévolution de léconomie mondiale.
Cette évolution sest traduite au siècle dernier par une puissante révolution industrielle, et lon appelle la forme quelle prit capitalisme au sens étroit du mot. Jadis les peuples et les économies nationales se suffisaient à eux-mêmes, ils sappuyaient sur leurs propres forces, en premier lieu sur le sol que leur avait assigné Dieu et sur la force de travail des hommes qui y vivaient. Le temps nest pas encore si éloigné où lAllemagne, non seulement se nourrissait elle-même, mais shabillait de laines et de draps allemands. Elle vendait même du blé et de la laine qui constituaient lessentiel de ses exportations, à lAngleterre, car ce pays avait déjà atteint un stade plus avancé de la révolution industrielle. Les conséquences de cette révolution industrielle dans un pays, telles quelles se produisirent aussi en Allemagne, se dégagent clairement : transfert progressif à la machine des forces économiques du sol et de lhomme. Lhomme dénoue progressivement ses liens traditionnels avec le sol et entre avec la machine dans un rapport nouveau qui est certainement un rapport de dépendance spirituelle.
La machine va dominer, le créateur devient le serviteur de sa créature (lapprenti sorcier ne peut plus chasser les esprits quil a invoqués et qui menacent de le détruire). Avec le rapport nouveau entre lhomme et la machine naissent le 0 travailleur » qui sert la machine et l « entrepreneur » qui en est propriétaire, formes et concepts qui nexistaient pas jusqualors. Lidée économique ou le processus de pensées qui étaient liés à cette évolution et qui seuls la rendirent possible, étaient capitalistes. Ce qui veut dire : de même que la machine sintercala dans la réalité entre le sol et le travailleur, le capital se plaça dans le domaine de la pensée à côté et en fait au-dessus deux. Les trois prétendus facteurs de la production de léconomie politique étaient nés : le sol, le travail et le capital mais le capital était le plus important dentre eux. Le capital signifiait une transposition de toute la pensée économique, une transformation de toutes les valeurs économiques en sommes dargent déterminées et qui non seulement restaient fixes par elles-mêmes, quand bien même les valeurs quelles recouvraient avaient fondu, mais exigeaient le paiement dintérêts. Toutes les valeurs économiques furent ainsi transformées en capital générateur dintérêts, ainsi, que les deux autres facteurs de la production de léconomie politique : le sol et le travail. La force productrice naturelle de lhomme devint la marchandise « travail », dépendant de la loi de loffre et de la demande qui fixait son prix. Le sol ferme sous nos pieds et sa puissance productrice la terre et ses richesses sexprimèrent eux aussi en sommes dargent capitalistes et devinrent une marchandise mobile. De cette transformation de toutes les valeurs en capital portant intérêts, naquit pour lensemble de léconomie le concept de rentabilité.
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La rentabilité ou rente est nécessairement fonction du concept de capital. Sans capital, pas de rente et sans rente, pas de capital. La rentabilité est le rapport dintérêts, fixe, normal et constant des valeurs économiques transformées en sommes dargent, cest-à-dire du sol, des bâtiments, de loutillage, etc.
La rente na rien à voir ni avec la capacité naturelle de production, ni même avec le simple excédent dentrées dans une entreprise, avec le revenu de lhomme. Une entreprise peut peut-être bien nourrir son homme, mais ne pas être rentable au sens capitaliste du mot et dans ce cas elle doit sécrouler si lon sen tient aux règles du jeu capitaliste. La meilleure démonstration en est lexemple gigantesque de lagriculture allemande. Personne ne contestera quelle assure non seulement sa propre subsistance, mais aussi presque entièrement celle du peuple ; pourtant, selon les lois et les conceptions capitalistes, elle serait tout entière inrentable et aurait dû, par conséquent, seffondrer ou tout simplement être supprimée. Cest ce qui se serait sans doute produit si lévolution sétait poursuivie jusquà son dernier terme et si auparavant, alors que les choses en étaient déjà venues assez loin, les forces naturelles antagonistes qui prirent forme dans le national-socialisme ne sétaient mises en branle. Mais en fait il faut laffirmer ici le principe généralement admis de la rentabilité était devenu, par lintroduction du concept capitaliste dans léconomie, le moteur de tout développement capitaliste et, en même temps, le fouet implacable et dur de la révolution industrielle. Il ne faut pas juger la valeur de cette évolution au point de vue de lhistoire, elle a sans doute été historiquement nécessaire. Il sagit, simplement, de reconnaître et de comprendre ce stade particulier de lhistoire du monde, non comme on la fait jusquà présent en partant de lintérieur du système et en se servant des concepts qui lui sont propres, mais en le considérant dans un champ visuel plus large et dun point de vue plus élevé. Quand on vit une Révolution, on est tenté den affirmer la permanence, alors que nous devrions savoir que les révolutions ne sont pas des instants durables de lhistoire mondiale, pas plus que ne le sont lévolution capitaliste de léconomie et la révolution industrielle.
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