Les explorateurs célèbres 14

Moderator: Le Tocard

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Riton le Besogneux

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[large]Colonel Marchand[/large] (1863 ? 1934)
[small]Au Congo : Souvenirs de la mission Marchand à Loango par le Colonel Baratier[/small]

Les bons points des années 1920 que l'on donnait aux élèves les plus méritants ...



La fin du XIXème siècle est le théâtre d'une lutte acharnée entre les grandes puissances européennes pour s'approprier les derniers territoires africains encore vierges. L'Egypte en particulier est un des pays créant la discorde, notamment entre la France et l'Angleterre, les deux ennemis héréditaires. Déjà en 1869, la France avait inauguré en grande pompe l'ouverture du canal de Suez, dont la conception avait été confiée à Ferdinand de Lesseps par le pacha égyptien, grand ami de la France : les anglais, malgré une forte opposition, n'avaient pu empêcher la France d'obtenir le contrôle du canal. Mais la France domine également Djibouti, un autre point stratégique du commerce international, en particulier pour la route vers les Indes. En 1882 toutefois, une insurrection éclate en Egypte, et la France, pour des raisons politiques internes, n'intervient pas. L'Angleterre en profite, occupe seule le pays, et mate la révolte.

Le Soudan, plus au sud, est lui aussi sous influence égypto-britannique. Mais en 1883, un soulèvement est mené par Mohammed Ahmed, dit le Madhi, (le "Guide") : deux ans plus tard, les égyptiens et les britanniques sont chassés du Soudan par les troupes musulmanes. C'est ainsi que pendant près de 15 ans, cette région de l'Afrique sera l'objet de toutes les convoitises : d'intenses négociations se font entre l'Angleterre, la France, mais aussi l'Italie, l'Allemagne ou encore la Belgique. Finalement, en 1898, le général anglais Horatio Kitchener reçoit l'ordre de mettre un terme à la rébellion mahdiste. Parti d'Egypte et remontant le cours du Nil avec une petite armée bien équipée, le général Kitchener fait face à l'armée musulmane soudanaise à Omdourman, non loin de Khartoum : les madhistes se font véritablement écraser, notamment grâce aux mitrailleuses anglaises.
De son côté, la France tente toujours de reprendre de l'influence sur l'Egypte. En 1896, après de longues hésitations diplomatiques et politiques, une expédition nommée « Mission Congo-Nil » est lancée par le capitaine Jean-Baptiste Marchand, avec l'appui du président Félix Faure. Elle doit relier Loango, un poste français de la côte atlantique, à Fachoda, une petite ville située à 650 km au sud de Khartoum, à des fins soi-disant totalement pacifiques... Finalement, après 3 années d'un voyage particulièrement éprouvant, Marchand arrive à Fachoda le 10 juillet 1898, avec une poignée de tirailleurs sénégalais et quelques centaines de porteurs.

Mais cette occupation déplaît au plus haut point aux autorités britanniques : Kitchener reçoit l'ordre d'aller au devant des français. Le 18 septembre, à peine 2 mois après l'expédition de Marchand, les anglais arrivent à Fachoda, avec une armée et des moyens très nettement supérieurs à ceux qui restent aux français. Plutôt que d'engager une lutte frontale, les deux hommes s'entendent avec intelligence, et laissent le soin aux responsables politiques de leurs pays de trancher l'issue de ce face-à-face bien embarrassant.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1 ... .f5.langFR
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