Franz Bardon

Moderator: Le Tocard

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Riton le Besogneux

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[large]Franz Bardon - Frabato le Magicien.pdf[/large]
Les Loges Francs Maçonnes du 99e degré et plus.
http://www.histoireebook.com/index.php? ... e-Magicien


[right][small]Un grand merci à celui qui mis en ligne cet ouvrage[/small][/right]
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Un remerciement à Baglis (mesure et équilibre) sans qui je n?aurais pu connaître et avoir ce document. Il est utile de faire remarquer que le livre de Van Helsing ? Les Sociétés secrètes au XXe siècle, renferme un passage sur ces loges. L?extrait suivant est tiré du Livre de Franz Bardon ? Frabato le magicien ? Ed. Rüggeberg Verlag ? D-42035 Wuppertal - Copyright (droit d?auteur) 1987 par Dieter Rüggeberg,Wupperfald, R.F.A. Tous droits de reproduction, d?adaptation et de traduction, compris en partie réservés par tous pays. ISBN 3-921338-09-3
De nombreuses révélations sont faites, très discrètement et sous couvert du genre romanesque, sur les 99 Loges noires planétaires ainsi que sur la Grande Loge Blanche

Je laisse le soin à tes lecteurs de prendre contact avec un distributeur pour l?acquisition de l?ouvrage. Je ne pense pas que l?éditeur déplore qu?un extrait du livre de Franz Bardon dit Frabato soit ainsi mis sur un site internet. La Fraternité de Lumière me pardonnera de diffuser ces quelques informations pouvant apporter la compréhension et la prise de conscience de ce qui nous environnent.
[large]LUculus dit Lenculus[/large]

A visiter pour un complément d'information

Chapitre VI

[justify]Le grand maître de la FOGC-Loge possédait dans le plus élégant de Dresde une très belle villa, remarquablement meublée et ceinte d'un jardin bien entretenu. Dans le cercle des affaires, c'était un homme en vue et important qui disposait d'énormes revenus financiers. Ce jour-là, il était chez lui, assis derrière son bureau qu'il contemplait d'un air sombre. Il jouait avec un stylo en or. Son agitation était telle que cette ambiance luxueuse ne parvenait même pas à le calmer. II s'était levé et arpentait la pièce, perdu dans ses pensées. Il avait expressément demandé à ses domestiques de ne pas le déranger et de ne laisser entrer personne. Pour la première fois depuis des années, la chance l'avait abandonné. Jusqu'à présent, tous ses plans avaient réussi. Seul, le cas «Frabato» devenait pour lui une pesante obsession. Il avait le pressentiment certain que derrière cet homme mystérieux se cachait un pouvoir beaucoup plus fort que celui qui soutenait sa propre Loge; les membres, d'ailleurs, ne pouvaient réaliser leurs desseins par leur propre pouvoir mais seulement en faisant appel aux forces du mal. Un homme était plus puissant que lui! C'était une réalité qui attisait inexorablement sa haine et le poussait à persécuter Frabato par tous les moyens. Bien que cela lui fût difficile à admettre, il était bien obligé de convenu que le Magicien avait repoussé toutes ses attaques. Aucun de ceux qui avaient enfreint les strictes lois de la Loge et qui, à ce titre, avaient été punis, n'avaient jamais pu échapper auparavant au châtiment. Sans exception, toutes les victimes, condamnées au tépaphone, avaient été exécutées. Chaque homme porte en lui une faille grâce à laquelle il est possible de l'atteindre. Depuis que le Grand Maître avait, en vain, cherché à découvrir l'existence d'une quelconque faille en Frabato, il était plein de haine et animé d'un esprit de vengeance.

Il savait déjà que l'action menée par la police contre le Magicien, pour exercice illégal de l'hypnose s'était révélée inefficace. Ce récent échec l'avait fortement déprimé et des pensées vindicatives le hantaient. Quoique capable, en général, de se contrôler parfaitement, les derniers évènements avaient tellement endommagé son système nerveux que cet état se lisait sur son visage. Même le tic tac de sa magnifique pendule accroissait sa nervosité qu'entachait un sentiment de peur, jamais éprouvé à ce jour. Le Grand Maître nourrissait depuis longtemps ces sombres pensées qui lui paraissaient parfaitement justifiées. Il s'installa devant son bureau et écrivit une lettre à un haut fonctionnaire, également un membre de la FOGC-Loge. «Cher ami et allié!» «Comme vous le savez, Frabato a déjoué chacun de nos plans. Nous avons tenté, en vain, de l'intégrer à notre Loge et de le convaincre de notre bonne foi». «Grâce à ses pouvoirs occultes, il a été capable de découvrir tous nos secrets. Il connaît non seulement nos rites d'initiation mais aussi nos desseins les plus cachés.

Ces faits démontrent clairement que cet homme constitue un danger permanent pour nous. Malheureusement, ainsi que vous le savez, nous n'avons pas pu le faire disparaître. «Le tépaphone n'a eu aucun effet sur lui et même notre allié, le Roi des démons, n'a pas été en mesure de garantir le succès de cette opération. En usant de ses facultés occultes, Frabato a, évidemment, accès aux plans les plus confidentiels du Gouvernement et de l'Armée. Si une puissance ennemie réussissait à l'employer comme espion, quels irréparables dommages cela ne causerait-il pas à la Nation entière ainsi qu'à vous-même, cher Frère!» «Maintenant que mes propres moyens d'action sont épuisés, je sollicite de vous une aide afin que cet homme dangereux puisse être exterminé. De la solution dé ce problème dépend l'intérêt de notre communauté et j'espère que vous ne me décevrez pas». «En souhaitant vous rencontrer bientôt, je demeure votre dévoué.... » Le Grand Maître glissa la lettre dans une enveloppe qu'il cacheta et sur laquelle il apposa le sceau de la Loge. Il appela un domestique et ordonna à celui-ci de poster cette missive immédiatement. Son visage était désormais serein et il se frotta les mains de contentement. Il était convaincu que son plan allait aboutir car avec les suspects politiques, les choses allaient très vite en ce temps-là.Les services secrets ne manqueraient pas de s'intéresser à l'affaire. Tout ce qui était récemment survenu avait fortement affecté la santé du Grand Maître. Il avait perdu du poids et était saisi de tremblements. Les problèmes non résolus le maintenaient dans une perpétuelle excitation et il paraissait vieilli. Involontairement, il s'était avancé devant un grand miroir. Comme il contemplait, sans bien s'en rendre compte, le reflet de sa propre image, il remarqua soudain, avec une peur grandissante, qu'un éclat phosphorescent apparaissait entre ses sourcils. Lés yeux grands ouverts, il fixait la réflexion tremblotante de ses traits car il connaissait très bien la cause de ce phénomène. On savait, au sein de la Loge, que c'était là le signe de la mort. Paralysé de crainte, le Grand Maître était incapable de détourner le regard de la flamme. Cette dernière croissait sans cesse et finit par déborder des contours mêmes du miroir. Au fond de celui-ci se matérialisait un visage démoniaque aux yeux pénétrants et une voix en sortit pour lui dire d'un ton sépulcral: «Frère, ta dernière heure est venue!» Inondé de sueur, le Grand Maître sentit son sang se glacer. Progressivement, le visage du démon disparut et la flamme se rétrécit. Enfin, le miroir ne refléta plus que la figure blême du magicien noir. Malgré cette impression de paralysie, ce dernier s'éloigna du miroir et s'affala sur une chaise. Il resta là quelque temps, presque immobile, désespéré, la tête entre les mains. «Ce damné Frabato, murmura-t-il, je ne dois plus penser à lui sinon je vais devenir fou». Le Grand Maître chassa énergiquement ces pensées négatives, alluma une cigarette et marcha de long en large afin de remettre de l'ordre dans ses idées et se rasséréner. Il commença à se rendre compte du fait qu'il avait vécu aujourd'hui des évènements très perturbateurs. La position du soleil dans le ciel lui rappela qu'il devait bientôt prononcer son discours. C'était le 23 juin, jour du rassemblement général de la FOGC-Loge. Etant le Président, il voulait, par tous les moyens, apparaître à cette manifestation serein et détendu afin de demeurer une idole pour ses autres frères. Il demanda au domestique de lui préparer son dîner. A la fin du repas, il but une tasse de café fort et, après s'être changé, il ordonna à son chauffeur de le conduire au siège de la Loge.

Le 23 juin représente pour beaucoup de gens de par le monde une date importante. Le soleil y est, en effet, à son zénith et c'est le seul moment de l'année où le jour le plus long s'oppose à la nuit la plus brève. Afin de célébrer le solstice d'été, nombreux sont ceux qui allument les feux de la Saint Jean ou feux du solstice. Les Frères de la Lumière et en particulier ceux dont le grade est peu élevé, évoquent en cette nuit celui que l'on appelle Saint Jean. Durant ce Rite, sont adressés au monde invisible trois v?ux qui sont ensuite exaucés dans le courant de l'année à condition qu'ils ne violent en aucune façon les Lois Karmiques. Ce Rite du Mystère de la Saint Jean est tenu rigoureusement secret par les Frères de Lumière. Bien que le 23 juin fût également considéré par la FOGC-Loge comme un jour particulier, ce n'était en aucun cas un jour faste pour eux; bien au contraire! En effet, chaque année, à cette date, l'un des membres de la Loge devait sacrifier sa vie au démon qu'il servait. Tous, sans distinction de rang ou de grade, étaient soumis à cette loi.. La Loge comptait 99 membres. Le 100ème membre était le démon responsable de la Loge qui, de son côté, avait mis à la disposition de chacun des affiliés, un démon, de grade inférieur. Chaque démon avait son propre nom et répondait à ses propres rituels d'évocation, connus seulement de celui qu'il servait et qui ne devaient être communiqués à personne sous peine de mort. La victime destinée au démon était tirée au sort. Pour remplacer le défunt, un nouveau membre devait être admis dans la Loge, celui-ci devenant à son tour le bénéficiaire des services du démon affecté à son prédécesseur. Ainsi choisi, le candidat à la mort pouvait en cas de circonstances défavorables, n'être exécuté qu'un an après. Ce risque était sans cesse présent à leur esprit et il n'était donc pas surprenant que les membres de la Loge cherchassent la santé et les biens matériels et devinssent riches et influents. Celui qui appartenait aux classes sociales les plus basses ne pouvait devenir membre qu'à condition de prouver qu'il détenait certains pouvoirs ou talents susceptibles de servir les intérêts de la Loge. De grosses sommes d'argent étaient alors allouées à ce membre pour qu'il pût se créer une situation financière confortable jusqu'à ce qu'il eût appris à demander l'aide de son démon. Le 23 juin de cette année était un charmant jour d'été. L'air chaud et serein enveloppait la campagne entière mais, tel un nuage invisible, la crainte étreignait chacun des frères. Ce n'était qu'à cette période qu'ils prenaient conscience de ce que le tirage au sort était suspendu au dessus de leur tête comme une épée de Damoclès. La grande salle de réunion de la Loge était illuminée avec solennité. On pouvait voir 98 chaises numérotées entourant une petite estrade qui supportait le siège du Grand Maître. Chaque membre avait reçu un numéro et devait s'asseoir sur la chaise portant 1e même que le sien en prenant soin de bien montrer ce dernier. Nul n'était autorisé à manquer cette Assemblée générale, l'une des plus importantes de l'année et chaque Frère devait arranger ses affaires privées afin de pouvoir se rendre à cette soirée. Bien que la séance commençât à 20 heures, la majorité des membres était déjà là vers 19 heures 30 et bavardait fiévreusement, chacun ayant rejoint l'un des nombreux petits groupes. L'aiguille des minutes s'avançait inexorablement pour indiquer 20 heures; les Frères prirent place sur leur chaise respective et le Vice Président, qui remplissait en même temps le rôle de Secrétaire, s'était déjà assis. A 20 heures précises, le Grand Maître pénétra dans la salle. Ceux qui étaient présents se levèrent et inclinèrent leur tête silencieusement. Le Grand Maître, encore choqué par les événements de l'après-midi, se ressaisit et ouvrit la séance. Il frappa trois fois sur un grand gong avec le marteau qui se trouvait à proximité afin que cette grave résonance emplît toute la salle. Puis il s'adressa aux Frères: «Mes chers Frères, je vous remercie de votre aimable accueil; asseyez-vous, je vous prie. Je suis heureux de voir qu'aucun n'est absent. Comme vous le savez, aujourd'hui est un jour historique et traditionnel pour notre Loge car un nouveau membre sera admis tandis qu'un autre doit quitter notre cercle. Qui devra se séparer de nous, nous le saurons après le tirage au sort.» «Je comprends que vous appréhendiez avec terreur ce tirage. Cependant, selon les règles de notre Loge, cette procédure est obligatoire et a été spécifiée à chacun de vous lors de votre admission». «Notre ordre a perduré pendant de nombreux siècles et il est représenté de part le monde entier en suivant partout les mêmes règles. Le nombre 99 est sacré pour nous ainsi que sa signification particulière car, il existe 99 Loges dans le monde entier et chacune d'elles a aussi et de façon exacte 99 membres. Toutes ces Loges obéissent au même statut que le nôtre». Le Maître des Ténèbres, notre dieu que nous honorons et adorons, a mis à la disposition de chaque Loge un démon appartenant à une hiérarchie élevée. Cet être est obligé d'aider chaque frère appartenant à la Loge qu'il supervise en lui octroyant un démon en qualité de serviteur. Puisque le Grand Maître est chargé d'une très grande responsabilité, le démon gouvernant la Loge le sert personnellement tout en dirigeant celle-ci, au nom de notre grand Seigneur». «En ce jour historique, je souhaiterais rappeler à chacun de vous les avantages énormes que vous avez acquis en raison de votre appartenance à notre Loge. Je suis sûr que personne parmi vous ne pourra me citer une manière d'obtenir la richesse et, le pouvoir plus rapide que celle qui vous est offerte. Qui peut détruire ses ennemis plus vite que vous? Quel humain a une meilleure protection contre tous les périls de la vie que les Frères de notre Loge? Personne!». «Ces avantages ne peuvent être obtenues que grâce à l'aide de ces forces invisibles que je viens de mentionner. Nous avons tous choisi ce bénéfice pour notre propre vie et, en contre partie, nous avons accepté de soutenir le mal et de lutter contre le bien où nous aurions l'opportunité de le faire. Nul parmi vous, n'a certainement trouvé que ce soit là une difficulté sérieuse. C'est uniquement cette soirée qui a toujours constitué pour vous le risque essentiel mais votre chance de rester parmi nous est grande, à coup sûr». «Aussi suis-je pleinement convaincu, mes chers Frères, que personne n'a regretté cette démarche, que chacun de vous jouit d'une excellente situation financière et que vous avez pu réaliser vos projets avec le concours du démon qui vous sert personnellement». Le Grand Maître interrompait maintenant son discours pour voir quel effet ce dernier avait produit sur ses frères. Beaucoup d'entre eux, contents, secouaient lentement la tête. Le Grand Maître but un peu d'eau; il se disposait à poursuivre son allocation quand brusquement il se souvint de l'inanité de son combat contre Frabato. Rouge de colère, se contenant difficilement, il dit: «Chers frères, comme vous le savez, un puissant ennemi a tenté de s'opposer aux buts poursuivis par notre Loge. C'est un Magicien dénommé Frabato. Malheureusement, les attaques que nous avons menées à son encontre se sont révélées inopérantes et il a même été capable de se défendre contre l'action du tépaphone. Je vous demande par conséquent de faire en sorte que ce problème soit réglé. Cet homme constitue une menace pour chacun d'entre nous. Dans ce cas précis, nous devons donc prendre comme devise: «un pour tous, tous pour un!» Le Grand Maître prononça ces mots dans une sorte d'extase. En dépit de cela, certains n'adhérèrent pas à ses paroles car ils ne souhaitaient pas se mobiliser pour satisfaire ce qu'ils considéraient comme une vengeance personnelle. D'autres, les traits terrifiés, frissonnèrent. Beaucoup, enfin, réalisaient qu'ils affrontaient un homme dont les pouvoirs dépassaient largement les leurs. Nul ne pouvait résister au tépaphone, machine qui portait la mort partout dans le monde, où que l'on se trouvât. Il devait y avoir une raison particulière pour que le Grand Maître évoquât ce problème personnel et pour qu'il en discutât avec ses frères. La pensée qu'un ennemi détenait une telle puissance suscita un malaise extrême dans la majorité de l'assistance; cela n'échappa pas au Grand Maître. Il poursuivit, avec un rire méprisant et triomphant:«Je constate que beaucoup d'entre vous ont terriblement peur à la seule pensée de Frabato. Ce n'est pas un secret pour vous que cet homme m'a fait passer des heures atroces». «Mais notre Loge sait user de nombreux moyens pour éliminer ses ennemis. Vous savez tous que le Maître des Ténèbres est à ma disposition chaque fois que je lui demande de l'aide ou que je sollicite son avis. Vous pouvez, par conséquent, être assurés, mes chers frères, que, grâce à mes importantes relations, j'ai pu faire passer Frabato pour un suspect politique. Je sais, cependant, qu'il n'est en aucune façon engagé politiquement. En dépit de cela, il sera emprisonné dans moins d'une semaine. A partir de ce moment, seul un petit pas restera à franchir pour l'exécuter. Il nous suffira de trouver quelqu'un pour mener ce travail à bien, en échange d'une forte somme d'argent. En tout cas, je peux vous garantir que Frabato sera mort d'ici quelques jours». Ces dernières paroles furent accueillies par un soupir de soulagement. En effet, le cas «Frabato» était devenu pour la plupart un véritable cauchemar.

Le Grand Maître constata avec satisfaction que l'unité de la Loge était rétablie. Quelque peu soulagé, il donna la parole au Secrétaire et s'assit. Celui-ci félicita le Grand Maître pour son discours: «Mers chers Frères, comme vous le savez, vous vous trouvez aujourd'hui dans l'obligation de me remettre vos rapports rédigés sous un code secret. Ils doivent faire état du travail que vous avez accompli avec l'aide de votre démon; ceci nous permet de vérifier si les conditions de notre alliance avec les puissances démoniaques ont bien été respectées». «Ceux de nos frères qui éprouveraient certaines difficultés à l'égard des esprits qui leur sont soumis, devront en discuter avec le Grand Maître, une fois la séance levée. Il éclaircira alors ce problème avec l'entité concernée. Maintenant, mes chers frères, puis-je me permettre de vous demander de me remettre vos rapports et de vous rappeler une fois encore que ces documents doivent être signés du numéro, attribué à chacun de vous lors de son admission au sein de la Loge». Deux membres collectèrent les documents et les remirent au Secrétaire. Ce dernier les compta attentivement, s'assurant qu'il les avait Tous. Lentement, comme s'il souhaitait suspendre le temps, il enferma ces papiers dans l'un des tiroirs d'une luxueuse commode, trônant derrière le Grand Maître. D'un autre tiroir, il sortit une boîte en bois qu'il posa sur une table toute proche. Le visage grave, il faisait face, à présent, à l'assistance. Il ouvrit la boîte fatidique dans laquelle se trouvaient 99 petites enveloppes. Celle-ci recelaient les numéros des membres qui devaient demeurer cachés pour tous; le candidat à la mort était tiré au sort au moyen de ces numéros. Un silence étouffant s'était abattu sur l'assemblée. Cette heure était, en effet, pour chacun, la plus sombre et la plus terrible de l'année. Le Secrétaire alla chercher dans la pièce contiguë un tambour conçu de telle sorte qu'il puise tourner sur son axe, grâce à une poignée. Il le porta au milieu de la salle et souleva la housse qui le protégeait. Il prit ensuite la boîte en bois contenant les 99 enveloppes. Après avoir retiré celle qui contenait le numéro de Frère Silésius, récemment exécuté, il glissa, aux yeux de tous, toutes les enveloppes, l'une après l'autre, dans le tambour puis rabattit le morceau de toile. L'un des Frères introduisait, à présent, dans la pièce, Eli, la fille du gardien. La jeune fille savait ce qu'elle devait faire car cela faisait maintenant des années qu'on lui demandait d'accomplir ce geste. Elle était inconsciente, toutefois, de la gravité du moment. On lui avait simplement laissé entendre qu'un membre devait être tiré au sort pour assumer une mission particulière et cette explication lui avait suffi. De plus, la somme importante qu'elle recevait pour ce petit service contribuait à refréner sa curiosité. Elle était aussi très consciente du fait que se montrer trop curieuse nuirait à la position de son père. Le Secrétaire banda les yeux de la jeune fille et la guida vers le tambour; il en saisit la poignée et le fit tourner sur son axe, dix fois, vers la droite et dix fois vers la gauche. Soulevant ensuite le rabat, il guida la main d'Eli à l'intérieur de cet objet et demanda à celle-ci d'en retirer une enveloppe. Sans aucune hésitation, la jeune fille remua la main et saisit l'une d'elles; Le Secrétaire s'en empara et la posa sur la table afin que cha62cun pût la voir. S'efforçant de garder son calme, il ôta le bandeau des yeux d'Eli, lui donna la somme promise et l'accompagna au dehors en la remerciant. Il revint ensuite dans la salle où les frères l'attendaient, angoissés. S'approchant de l'enveloppe fatidique, il en tira le numéro. D'une voix grave et tremblante, il annonça alors le verdict: «C'est le numéro un, le numéro de notre Grand maître». La tension nerveuse des membres s'exprimait à présent par des réactions très variées. Certains d'entre eux commentaient et discutaient le résultat du tirage au sort, d'autres restaient assis, calmes et soulagés, le visage dans les mains. Le Grand Maître, qui s'était tenu débout pendant tout ce processus qu'il avait attentivement surveillé, s'était affalé sur son siège, affreusement pâle. Il fixait le plafond en marmonnant des paroles inintelligibles. Devant ses yeux, le visage déformé perçu dans le miroir, parut. Un sueur d'effroi perlait sur son front et il cria désespérément: «Frabato!». Ceci fit surgir en tous un sentiment d'horreur, insinueux et bouleversant; en effet, dans le passé, aucun des frères n'avait envisagé sa mort avec une lâcheté comparable à celle que montrait aujourd'hui le Grand Maître en personne. Bien que les précédents candidats à la mort eussent également été frappés par le destin, ils avaient apparemment réussi à garder leur sang froid! Mais le Grand Maître, qui eût dû donner l'exemple du courage à ses frères, leur offrait aujourd'hui le spectacle de sa profonde détresse. Il lui fallut un certain temps pour reprendre contenance. Alors, le visage visiblement convulsé, il s'adressa à tous d'une voix brisée: «Mes chers frères, comme vous le savez déjà, j'ai dû récemment affronter Frabato. J'ai tenté de le tuer de multiples façons mais je n'y suis pas encore parvenu. Ainsi que je vous en ai informé, il a même résisté au tépaphone qui constitue notre arme la plus puissante. On peut déduire de ceci que Frabato est allié aux forces les plus redoutables qui soient. Etant donné que je suis son plus grand ennemi, je ne doute pas une seconde de ce qu'il ait, grâce à ses pouvoirs magiques, influencé le tirage au sort et fait en sorte que mon numéro soit sorti». «Beaucoup d'entre vous étaient présents lorsqu'il a publiquement démontré qu'il pouvait influencer à distance les comportements humains et dominer ceux-ci totalement». Le Grand Maître s'arrêta et regarda autour de lui, dans l'expectative. De nombreux frères acquiescèrent à ses propos en hochant la tête car ils avaient été témoins des démonstrations de Frabato. Quand le Grand Maître vit qu'ils lui témoignaient de la sympathie, il poursuivit: «Veuillez considérer, je vous prie, que j'ai, jusqu'à présent, été le seul à tenter sans cesse de détruire ce Magicien. Par conséquent, je soutiens qu'il a aujourd'hui influencé Eli. C'est pourquoi je ne puis considérer ce tirage comme valable». A ces mots, des grognements étouffés emplirent les lieux car, excepté le Grand Maître, personne ne souhaitait un autre tirage. Les frères avaient sans aucun doute compris que seules la lâcheté et la peur poussaient cet homme à opter pour pareille solution. Cependant, il ne leur était pas possible d'exprimer nettement un avis contraire car les règles édictées au sein de la Loge, donnaient au Grand Maître le droit de demander trois tirages successifs. Ceci ne s'était produit que très rarement, deux fois seulement au cours des deux derniers siècles et pour l'ensemble des 99 Loges mondiales.

Le Grand Maître espérait échapper ainsi une fois encore à son destin. Toutefois, en tant que condamné à mort, il ne lui était plus possible de diriger la Loge. Dans un tel cas, conformément aux statuts en vigueur, c'était le Secrétaire qui était désormais promu au rang de Grand Maître et de Président. Celui-ci s'adressa donc à ses frères en ces termes: «Mes chers frères, à notre grand regret, notre estimé Grand Maître a été victime de ce tirage. A la "tête de notre Loge depuis de nombreuses années, il a su gagner notre estime. Ainsi que vous le savez, il est de son droit de demander qu'il soit procédé à trois tirage consécutifs. L'explication qu'il vient de vous fournir nous apparaît tout à fait valable: Frabato a dirigé la sentence de mort sur sa personne, grâce à ses pouvoirs magiques ». «Je suggère que certaines précautions soient prises pour un second tirage. Nous disposons, en effet, de forces qui nous permettent de nous protéger de toute influence émanant de Frabato. Nos règles offrent à chacun de vous la possibilité de faire tourner trois fois le tambour sur son axe avant le prochain tirage. Que ceux qui souhaitent voir cette procédure appliquée, lèvent la main». Tous s'en déclarèrent partisans et même le Grand Maître, visé parla mort, leva vivement le bras droit. Ce second tirage affligeait profondément les frères car si le Grand Maître, quant à lui, avait raison, chacun d'eux se trouvait à nouveau menacé. «Ma proposition a été acceptée à l'unanimité, poursuivit le Secrétaire. Je vous remercie de la compréhension dont vous faites preuve envers le Grand Maître». «Notre démarche doit maintenant consister, avec l'aide de notre médium, de voir si Frabato exerce en ce moment même une influence quelconque sur notre Loge. Frère H., allez rechercher la fille du gardien». Le frère en question quitta la salle et revint quelques temps après, accompagné de la jeune fille. Le Secrétaire, qui n'était pas seulement un très grand magicien noir mais aussi un habile diplomate, accueillit celle-ci par ces mots: «Chère Eli, je dois m'excuser auprès de vous de vous importuner à pareille heure mais nous avons, une fois encore, besoin de votre aide. Certains problèmes nous ont été posés, que nous souhaitons régler grâce à votre coopération. Vous serez récompensée de ce dérangement par une somme deux fois plus importante que celle que vous venez de recevoir». Bien qu'elle fut très habituée à cet environnement, il lui sembla soudain qu'une atmosphère particulièrement lourde emplissait la pièce. Elle répondit, cependant, d'un ton très naturel : «Cela ne m'ennuie pas du tout. Pour une telle somme, c'est avec le plus grand plaisir que je vous aiderai...». Un divan avait été rapidement installé au centre de la pièce et Eli s'y allongea volontiers, accoutumée qu'elle était à ce type d'expérience. Maintenant, 21 frères l'encerclaient. Le Secrétaire plongea la jeune fille dans un profond sommeil hypnotique grâce à ses pouvoirs de magnétiseur puis, éveillant en elle le don de voyance, il lui donna l'ordre suivant: «Maintenant votre esprit visite Frabato. Dites-moi ce que celui-ci fait en ce moment». Après une courte hésitation, Eli décrivit, en peu de mots, que Frabato était sur scène et se livrait à certaines expérience. A la question posée par le Secrétaire de savoir si le Magicien exerçait une quelconque influence sur elle, elle répondit très nettement par la négative. A cette précision, l'effervescence grandit de plus en plus dans la salle, les frères estimant, à présent, que les assertions du Grand Maître se voyaient, de ce fait, réfutées. Le Secrétaire les rappela à l'ordre. Le Grand Maître restait assis, livide et éminemment conscient de ce que ces agitations nerveuses le visaient directement. Soudain il se leva en hurlant: «Frabato est en train de vous influencer tous! Et s'il ne le fait pas lui-même, ce sont les êtres qui le servent et qu'il possède par milliers, qui agissent à sa place!». L'affirmation selon laquelle le Magicien disposait de milliers d'êtres à sa dévotion ne surprit pas considérablement les membres mais contribua à accroître de façon notoire l'angoisse qui régnait sur tous. Le Grand Maître comprit qu'il venait de commettre une erreur. Au lieu d'humilier Frabato, il s'était abaissé lui-même au sein de sa propre Loge. Epuisé, il se tenait la tête entre les mains en murmurant avec désespoir: « Mes nerfs sont atteints. Je ne puis continuer davantage...». Le Secrétaire, avec force, demanda aux frères de rester tranquilles. Il parvint à rétablir le calme dans la salle. Les 21 membres formaient toujours un cercle autour de la jeune fille endormie. Le Secrétaire dit d'une voix pénétrante: «Lorsque vous vous réveillerez, vous serez dégagée de toute influence. Aucun pouvoir au monde n'aura prise sur vous, que ce soit consciemment ou inconsciemment. Aucune personne étrangère ne pourra vous faire bouger les mains. Vous ne pourrez agir que par la force de votre seule volonté». En pensée, il évoqua le nom de quatre Princes des Ténèbres pour que ceux-ci vinssent, chacun à l'un des quatre coins de la pièce et fissent barrage à toute influence extérieure. Seulement visibles par les yeux psychiques, ces princes noirs des Quatre Eléments assistaient à la cérémonie. La formule d'évocation de ces entités n'étaient connue que du Grand Maître et du Secrétaire. L'évocation terminée, il affirma qu'une protection totale contre toute influence extérieure était maintenant instaurée et que seul le destin pouvait agir. Le numéro du Grand Maître fut placé dans une nouvelle enveloppe, à l'intérieur du tambour. Les frères, formant un cercle, répétaient intérieurement à présent la formule qui donnait toute son efficacité au cercle magique. Puis, le Secrétaire éveilla le médium en usant de termes appropriés. La jeune fille regarda avec étonnement les visages hagards des membres qui l'entouraient, consciente de ce qu'un évènement inattendu s'était déroulé pendant son sommeil. Le Secrétaire banda personnellement les yeux du médium et l'entraîna vers le tambour en lui demandant de choisir une autre enveloppe. Eli s'en approcha calmement et en sortit une. Un silence de mort s'étendit alors sur tous, chacun fixant avec fascination l'enveloppe. Le Secrétaire la prit et la posa sur la table. Puis, après avoir ôté le bandeau d'Eli, il emmena la jeune fille rapidement hors de ces lieux en lui offrant un siège dans la pièce contiguë et en lui demandant de bien vouloir patienter un quart d'heure, son aide pouvant, en effet, se révéler une fois de plus nécessaire. Revenu dans la salle, les mains tremblantes; il décacheta l'enveloppe fatidique. C'était à nouveau le numéro «un». Un gémissement plaintif s'échappa des lèvres du Grand Maître. En effet; il se considérait maintenant irrémédiablement perdu. Ses frères poussèrent, quant à eux, un soupir de soulagement. Désormais, plus aucun doute n'était permis: la sentence de mort avait bel et bien atteint une fois encore celui qui déjà avait été désigné par le sort. Devant ce qui se passait certains frères eurent du remords. Ils attendaient tous à présent, fixant intensément le Grand Maître. Celui-ci devait accepter la sentence. Finalement, il se ressaisit et s'écria, terrifié: «Impossible! Je ne puis encore croire que cette condamnation soit réelle. Quelque chose agit ici directement contre moi afin de me détruire!» «Même si Frabato n??uvre pas lui-même en ces lieux, il dispose de forces qui ont crée cette situation. je réclame la possibilité de faire usage du droit qui est le mien pour procéder à un troisième tirage au sort. Ce n'est qu'à cette condition que je me considérai véritablement condamné! » Le troisième tirage au sort devait également être accepté par la majorité des membres. Le Secrétaire se leva et dit: «Le condamné a le droit de réclamer un troisième tirage. Cependant, celui-ci peut lui être refusé si la majorité s'y oppose. Considérez, néanmoins, qu'un tel refus ne manquerait pas d'entacher de doute la validité du tirage et les statuts régissant notre Loge. Que ceux qui sont favorables à un troisième tirage lèvent la main». La tournure dramatique de cette soirée avait ébranlé le moral de nombreux frères. La terreur d'être condamnés, alliée à l'espoir de voir la sentence se confirmer à trois reprises, suscitait une peur intense. Quelques minutes passèrent. Soixante frères s'étaient résignés à un troisième tirage. Le destin reprit alors ses droits. Les préparatifs du troisième tirage se déroulaient lorsque le Grand Maître bondit en se levant soudain et hurla à travers la pièce, comme s'il avait subitement perdu la raison: «Cette fois-ci, je procéderai moi-même au tirage car ni Frabato ni aucune force au monde ne détiennent le pouvoir de m'influencer». A ces mots, le Secrétaire quitta précipitamment la pièce pour régler à Eli ce qu'il lui devait en lui donnant congé, sa présence n'étant plus désormais nécessaire. De retour dans la salle, il prépara le tambour pour le dernier tirage. Tous les membres de la Loge s'acquittèrent rapidement de leur devoir consistant à faire tourner cet objet trois fois sur son axe. Beaucoup, souhaitaient voir cette cérémonie se terminer au plus vite. Ces préparatifs achevés, le Secrétaire banda les yeux du Grand Maître avec le tissu utilisé précédemment pour la jeune fille.

De nouveau un silence insoutenable envahit la salle. Le Grand Maître fouilla fébrilement dans les enveloppes, puis en saisit une et la sortit du tambour. Avant que le Secrétaire ne lui vînt en aide, il avait déjà ôté le bandeau noir et, d'une main tremblante, il retira de l'enveloppe le numéro. C'était à nouveau le numéro «un».Hypnotisé, il fixait ce numéro lorsque, le visage déformé du démon apparut soudain devant lui et qu'un rire méprisant lui perça les oreilles. Il s'écroula sur le sol, sans connaissance. Les frères l'emmenèrent dans la pièce contiguë pour qu'il se reposât sur le sofa puis il se désintéressèrent de lui. Il avait finalement perdu sa position de Grand Maître et de Président de la Loge; il n'était plus qu'un condamné à mort. Au cours de l'une des prochaines cessions, le Secrétaire serait officiellement nommé « Grand Maître», le plus qualifié des autres frères remplacerait le Secrétaire. Ces dernières heures terriblement dramatiques, les avaient tous tellement perturbés qu'ils s'en souviendraient toute leur vie. Dans leur grande majorité, les frères n'avaient jamais eu connaissance de pareils évènements, excepté ceux qui appartenaient à la Loge depuis de nombreuses années. Le 'Grand Maître nouvellement intronisé réclama une suspension de séance d'une demi-heure. La salle se vida. La plupart souhaitaient prendre l'air et sortirent par petits groupes dans le parc, en discutant de ce qui venait de se passer. D'autres prirent un rafraîchissement au buffet. Dans l'Antiquité, des êtres humains étaient offerts en sacrifice à de multiples dieux. La Loge adoptait une démarche similaire, la seule différence par rapports à ces temps passés,69consistait à utiliser, pour exécuter la sentence, les moyens propres à notre siècle. Les statuts en vigueur dans la Loge prévoyaient que chaque année, un membre devait être sacrifié au Maître des démons et sa condamnation ne dépendait en aucune façon de la longueur de son mandat. Elle pouvait frapper chaque frère, que celui-ci fût un membre récent ou l'un des plus anciens. Le gong résonna, les rappelant tous dans la salle. Chacun prit place et le nouveau Président se leva et s'adressa à l?assemblée en ces termes: «Mes chers frères, nous avons procédé cette nuit au tirage au sort de la prochaine victime destinée au Seigneur de notre Loge. C'est une victime d'importance car nous avons perdu beaucoup en perdant notre Grand Maître. En dépit de cela, je crois que nous pourrons repartir ce soir, convaincus de ce qu'aucune fraude n'était possible lorsque nous avons procédé à ce tirage pour désigner la victime annuelle. Même si toutes les activités de notre Loge étaient fondées sur la supercherie et le mensonge, aucune tromperie n'aurait été possible lors, du tirage». «Ce que nous venons de vivre nous a bien démontré que les règles de notre Loge sont gouvernées par les forces du destin les plus puissantes et les plus impitoyables car qui n'aurait pas tenté, comme le Grand Maître, d'échapper à la mort? Les mérites de mon prédécesseur ne seront en aucun cas diminués par ce comportement et son nom demeurera inscrit dans l'histoire de notre Loge, comme étant celui d'un de ses membres les plus honorables.

Selon les règles, les frères ayant quitté la Loge doivent être remplacés par de nouveaux membres.
Aujourd'hui, nous assurerons seulement mon propre remplacement au poste de Secrétaire, l'acceptation d'un nouveau membre à la place de Frère Silésius aura lieu lors d'une prochaine réunion. Frère F. a soutenu la candidature de l'un de ses amis et s'est porté garant des qualités de loyauté et de discrétion dont sait faire preuve ce dernier. Frère F., s'il vous plaît, introduisez votre ami.»Un membre du cercle se leva et quitta la salle pour revenir quelques minutes après accompagné d'un jeune homme qu'il70présenta comme son ami. Le Grand Maître nouvellement désigné serra la main de ce dernier et l'accueillit au nom de la Loge. Il lui présenta ses excuses pour l'attente qui lui avait été infligée en lui expliquant que des complications imprévues, intervenues ce soir au cours de la célébration de certains rites, avaient occasionné ce retard. L'étranger avait, quelques jours auparavant, déjà accepté les conditions d'admission au sein de la Loge. Il n'eut donc plus qu'à prêter serment et à recevoir un nom et un numéro. Comme le Grand Maître avait reçu le numéro un, le numéro deux et le nom de Loge C. furent attribués au nouvel arrivant. Après que C. eût fait le serment d'obéir aux statuts de la Loge, un serviteur démoniaque fut mis à sa disposition afin de réaliser désormais tous ses v?ux. Il fut ensuite informé de la méthode dont il devrait user pour s'entretenir avec cet être démoniaque et de la façon dont il devait rédiger son rapport. Une formule qu'il pourrait utiliser au cours de ses luttes télépathiques et ses pratiques de magie noire, lui fut révélée. Les noms de Loge des autres frères lui furent également dévoilés mais sans qu'il eût connaissance de leurs véritables patronymes. Au sein de la Loge, en effet, n'étaient utilisés que les noms fictifs ainsi attribués. Cette cérémonie terminée, le Grand Maître leva la séance. Il était déjà minuit passé, aussi le cercle se rompit-il rapidement. Le Grand Maître demeura alors seul pour mettre au point le rapport de la Loge. Quand il eut terminé, il gagna la pièce où reposait l'ancien Président et Grand Maître. A sa grande surprise, ce dernier était toujours allongé sur le sofa, à moitié inconscient et incapable de se lever sans aide. Le nouveau Grand Maître résolut lui-même le problème car il exerçait, dans le monde profane, une profession médicale. Il alla rapidement chercher sa trousse et fit une piqûre au condamné afin de restaurer sa circulation du sang défaillante. Quelques minutes après, ce dernier était debout. Le nouveau Grand Maître raccompagna la victime, totalement déprimée, jusqu'à sa voiture. A l'arrivée de ces deux hommes, le chauffeur s'éveilla. Il s'était en effet endormi pendant sa longue attente. Il ouvrit rapidement la porte à son maître. Les deux membres de la Loge se saluèrent et l'ex-Grand Maître s'affala lourdement sur les coussins. Portes fermées, la voiture démarra dans la nuit. Pensif, le nouveau Grand Maître suivit la voiture des yeux puis retourna de la Loge, en verrouilla toutes les portes et repartit chez lui. Après une heure de route, l'ancien Grand Maître de la FOGC-Loge parvint à sa demeure. Le chauffeur le soutint pour le conduire jusqu'à la villa car il était à la fois apathique et malade. Ce serviteur lui demanda ses ordres pour le lendemain; l'ex-Grand Maître répondit en le congédiant d'un geste de la main. Sans un mot, le domestique quitta rapidement la pièce. Faible et usé, l'ex-Grand Maître se dirigea vers le bureau et s'allongea sur le canapé. Il ne pensait pas dormir; ses yeux vides fixaient en permanence le plafond. Tel un film, les moments les plus importants de sa vie défilèrent dans son esprit. Images de diffamation, de fraudes, de mensonges et de meurtres. Depuis longtemps, la prise de conscience de ces exactions ne l'avait pas effleuré. Même le fait de savoir qu'après sa mort il serait le serviteur des démons ne suffisait pas à orienter ses pensées vers le Bien. C'était même l'inverse qui se produisait: la rage et la haine, qu'il ressentait pour toute force bénéfiques, avait fait de lui un prisonnier, cantonné dans la voie que suivent. les magiciens noirs. De quel fardeau de malédictions ne s'était-il pas chargé uniquement pour amasser quelques biens matériels! Maintenant, il devait quitter tout cela. Il connaissait en effet les lois de certains plans invisibles et savait qu'il était irrémédiablement perdu. Il n'avait aucune chance d'échapper aux démons. Inconsciemment, il se leva, se servit d'un peu de vin, prit une pincée de poudre et la versa dans son verre. Il leva alors sa coupe en tremblant. Des rires moqueurs semblaient surgir dans la pièce. Il pensa qu'il devenait fou et vida son verre d'un seul trait. Une sensation de brûlure l'envahit peu à peu. Il72demeura là, terrifié, les yeux dans le vague puis le verre, s'échappant de ses mains, se brisa sur le sol en mille morceaux. Il chancela et s'écroula, immobile. Le poison avait agi. C'est ainsi que le magicien noir S. mit lui-même fin à ses jours.
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[small]Note de bas de page
Desseins politiques, économiques et sociaux: entraîner le monde vers une plus grande misère et servitude totale. Car Frabato travaillait pour les Frères de Lumière et contrecarrait par son action, aussi bien publique qu'occulte, ces plans sataniques. Vers 1934. Cette précision de Franz Bardon nous fait bien comprendre que ces Loges noires sévissent depuis de très longs siècles sur notre planète, sous des noms, certes, différant au cours des âges.[/small][/justify]
Charognard

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