Revue mensuelle du Progrès
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[center]Cela vous l'a coupe ! n'est-ce pas ![/center]
[justify]Comme vous le voyez, ce titre bizarre ? le Juif Errant ? nous permettra de voyager dans tous les siècles. Si le monde artiste le trouve emprunt de vulgarité et manquant de la gravité convenable à une revue, nous répondrons que nous écrivons pour tous. Le Juif Errant et le peuple sont deux vieilles connaissances. La ferme et la mansarde, la maison bourgeoise et la maison de campagne ne lui refuseront pas l?hospitalité, à lui qui a toujours pour la payer cinq sous dans sa poche ou une histoire dans son souvenir.[/justify]
[center]Marche ! Marche !
Vole, vole, mon âme, aux plaines de ce monde,
Aux bois, dans les cités, aux monts, au sein des mers ;
Et recueille en ton sein, urne large et profonde,
Tout ce qu?il est encor de bien dans l?univers,
Tout ce qu?il est d?amour, de foi, de poésie,
Et de sainte vertu cachée au fond des c?urs ;
Puis, verse devant Dieu cette pure ambroisie,
Offre-lui ces parfums et ces divines fleurs.
Oui, malgré son péché la terre est encore belle.
Pour ce monde déchu tout n?est point consommé ;
A ce foyer mourant il est une étincelle ;
Qu?il souffle un vent du ciel, il sera rallumé.
Aquillon ou Zéphir, souffle, l?heure et venue ;
Terre, ouvre pour monter tes ailes dans la nue ;
Roule, roule toujours, char que nous enrayons,
Ne sens-tu pas sur toi l?esprit de Dieu qui vole ?
Ange, receins ton auréole ;
Etoile, reprends tes rayons.[/center]
[right]7 novembre 1834.
Justin Maurice .[/right]