[large]New Age : La société fabienne s?investit en France...[/large]
[small]Par © Pierre de Villemarest ? Membre de l?Amicale des anciens des Services spéciaux de la Défense nationale (ASSDN) avec Max Saint John.[/small] publié le mardi 27 mars 2007
Le jeudi 22 février 2007 fera date :
pour la première fois dans l?Histoire contemporaine, la Société fabienne (1) a fait irruption en France sous l?appellation d?École d?Économie de Paris.
Elle s?est installée au 48 boulevard Jourdan dans le XIV° arrondissement. Le Figaro précise qu?elle est née « à l?inspiration de la London School of Economics (LES) », elle-même fondée à Londres le 4 janvier 1884 autour d?une dizaine d?écrivains, universitaires et chercheurs, dont les plus connus furent George Bernard Shaw, le couple Webb, Bertrand Russel et bientôt H. G. Wells (2) et Aldous Huxley, personnalités célèbres d?un siècle finissant qui allait déboucher sur la Première Guerre mondiale et les utopies d?un socialisme qui n?empêcherait pas, vingt-cinq ans plus tard, la guerre de 1939-1945.
À la tête des utopistes se trouvaient la Société fabienne et son École d?Économie. Le Figaro écrit que celle-ci se voulait « progressiste », mais il néglige de rappeler qu?Engels n?appréciait pas « cette clique de socialistes bourgeois » avide de nationaliser les moyens de production, sans un regard sur le sort de la classe ouvrière (1). Certes, un demi-siècle plus tard, les socialistes fabiens, qui avaient fait leur nid dans le giron des Travaillistes, allaient s?intéresser à la journée de travail de huit heures et aux assurances vieillesse et maladie comme au chômage. Cependant, dans le premier temps de leur développement, fondé sur une admiration sans bornes pour l?Union soviétique, leur problème prioritaire était de travailler avec leur « bureau colonial », autre pilier de leur entreprise de conversion du monde, à l?émancipation des colonies du Commonwealth, et d?essaimer dans tous les pays.
Il est surprenant de noter que l?inauguration de l?École d?Économie de Paris (dite P.S.E., pour Paris School of Economics) s?est placée sous la présidence de Dominique de Villepin, le Premier ministre de Jacques Chirac, diplômé des Hautes Études Commerciales, mais dont on oublie souvent qu?il est un ancien de la Harvard Business School, ce qui indique une formation internationaliste (2).
Le 22 février 2007, se pressait autour de Villepin l?encadrement de l?École. À savoir : Roger Guesnerie, professeur au Collège de France et désormais président de la P.S.E. ; Daniel Cohen et Antoine d?Autume, vice-présidents de la nouvelle institution ; Thomas Piketty, directeur d?Études qui sera secondé par Philippe Aghion.
Tous ces messieurs appartiennent au Cercle de la Pensée « À gauche et en Europe ». La tendance est donc affichée, sans que le Premier ministre ait montré la moindre réserve à propos de cette implantation en France d?une École, dont on se doit de rappeler les antécédents les plus marquants au cours du précédent siècle.
La question se pose en effet de savoir si ses enseignants en France feront appel à la permanence de la pensée et du militantisme fabiens de 1918 à 1990. Car, durant près d?un siècle, ses dirigeants ont ouvertement salué le collectivisme soviétique. Ils ont même proclamé durant les années 1930 dans leurs brochures et plusieurs ouvrages qu?une « nouvelle civilisation » était née en URSS, et assuré que la Nouvelle Constitution voulue par Staline en 1936 était « la plus démocratique du monde ».
L?Union soviétique et son empire ont implosé en 1989, mais, avec Vladimir Poutine, l?appareil du parti communiste et celui de l?Internationale ont été remplacés par celui des services secrets russes. Il y a donc continuité des anciennes méthodes grâce à la prise en main des moyens de production et de l?énergétique par des experts et techniciens hors pair, désormais autorisés à une gestion débarrassée des anciens contrôles idéologiques.
Se pointe une sorte d?impérialisme qu?on avait beau jeu hier de dénoncer du côté de la puissance américaine, et qui appelle des questions. La Société fabienne et ses Écoles maintiennent-elles leur idéologie du siècle passé et ses aspirations à un monde qui, finalement, était sous direction totalitaire ?
Jamais ses dirigeants, Bernard Shaw et les Webb en tête, lorsqu?ils fréquentaient Staline et son entourage, n?ont eu un mot de compassion pour ceux que le NKVD puis le KGB conduisaient au Goulag. Jamais ils n?ont blâmé les purges qui frappaient les communistes autant que les citoyens russes, notamment de 1934 à 1938 et encore après 1945. Une question encore : les dirigeants de la P.S.E. aborderont-ils ces sujets, puisqu?après tout le Goulag était au service de l?Économie de l?URSS, avant d?être ensuite étendue à son empire satellite ?
[center][large]De puissants appuis financiers[/large][/center]
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[center]Le FMI et ses copains[/center]
Venus de six Instituts de recherche et de quatre des plus grandes Écoles et Universités de France, 350 professeurs sont prêts à prodiguer leur savoir aux élèves de la Paris School of Economics. Le financement de l?opération est à la fois puissant et très étrange. L?État chiraquien s?avance avec vingt millions d?euros, comme s?il s?agissait d?une entreprise française. Or elle ne l?est pas. Elle est européiste dans le cadre d?un mondialisme qui n?ose pas s?afficher. Un million provient de la multinationale d?assurance AXA ; un million d?EXANE et de son PDg Nicolas Chanut ; autant de la Fondation de droit américain, l?American Foundation, dont le président pour la France est Georges de Ménil, depuis 1978 directeur d?études à l?École normale supérieure.
Ménil est l?héritier de la dynastie industrielle Schlumberger, donc dans le droit fil du mondialisme qu?affichaient les frères Schlumberger, tel Jean qui en mai 1951 dans Le Figaro saluait en éditorial le ralliement au pool Charbon-Acier voulu par Jean Monnet et Felix Stoessinger. « C?est l?amorce, signalait Schlumberger, d?une organisation qui, s?étendant progressivement à toute l?Europe occidentale, peut en faire ? à l?image du Commonwealth anglais, de l?Union américaine, de l?Union soviétique et de l?Extrême-Orient sino-japonais ? un cinquième groupe ayant en lui-même son propre équilibre. »
Autrement dit, comme Jean Monnet, le comte nippo-autrichien Coudenhove-Kalergi et son mouvement pan-européen, et toute une coterie de politiciens, Jean Schlumberger reprenait la Proposition 592 du Pacte synarchique d?Empire, lequel préconisait d?instaurer dans le monde en gestation dans les années 1920 à 1930 la création de « cinq grandes Fédérations impériales : la Société mineure des nations britanniques ; la Société mineure des nations pan-américaines ; la Société mineure des nations pan-eurasiennes de l?URSS ; la Société mineure des nations eurafricaines ; la Société mineure des nations pan-asiatiques ». « Mais, ajoutait Schlumberger, l?époque n?est pas encore mûre où un Parlement de toutes les nations du globe pourra efficacement dominer les innombrables conflits des intérêts opposés. »
En novembre 1959 cependant, David Rockefeller allait déclarer dans une allocution publique que le moment était venu de « l?unité pan-américaine ». Et les socialistes fabiens d?Angleterre et des États-Unis attendaient, selon leurs v?ux exprimés en juin 1940 lorsqu?ils avaient reçu Charles de Gaulle dans leur locaux, de voir se concrétiser sa promesse de décoloniser un jour, à commencer par le Maghreb. Aujourd?hui, un des héritiers Rockefeller se retrouve au chevet du financement de la P.S.E?.
L?École Normale Supérieure, l?École nationale des Ponts-et-Chaussées, l?Institut national d?Agronomie, l?École des Hautes Études, l?Université Paris I, le CNRS cautionnent l?École du boulevard Jourdan. Iront-ils jusqu?à "cotiser" pour aider la nouvelle entreprise ? L?équivoque demeure. On nous assure que les Ponts-et-Chaussée sont à court d?argent et, de ce fait, doivent vendre certains de leurs biens immobiliers. Un paquet d?euros de ces ventes dérivera-t-il vers la P.S.E. ? On attend de voir.
Un Conseil scientifique de seize personnalités ? treize enseignent actuellement à Oxford, Cambridge, Harvard, Princeton ? s?aviseront de sélectionner les premiers projets de recherche de la P.S.E., laquelle devrait compter près de 700 élèves d?ici deux ou trois ans. Pour le moment l?impulsion vient du cercle de pensée « À gauche et en Europe ».
[center]Nous tenons le monde dans nos mains[/center]
Son animateur est l?économiste socialiste Dominique Strauss-Kahn, d?abord candidat potentiel aux élections présidentielles, mais qui s?est effacé derrière Ségolène Royal. Il appartient depuis des années à l?organisation à vocation mondialiste, la Trilatérale.
Puisqu?il est question de financement, citons deux éminents et puissants donateurs qui, autrefois, ont dévolu une part de leur fortune à la société fabienne ; sir Ernest Cassel, décédé en 1921, d?origine juive, ami intime du roi Edouard VII et de Winston Churchill. C?est William Beveridge (père de l?actuel service de la Sécurité sociale britannique) qui a révélé l?apport financier de Cassel. Grâce aux chercheurs A. et H. Ontrup, on sait qu?il a permis de rémunérer au moins huit professeurs de la London School of Economics, pendant plusieurs années. L?autre donateur fut John Rockefeller (1874-1960), dont les cinq fils ont perpétué la tradition familiale. Rien qu?en 1934, un million de dollars de l?époque alla dans les caisses de la L.S.E.
[center][large]Maxime Litvinov au chevet des Fabiens[/large][/center]
Un des premiers à féliciter les Webb lorsqu?en 1933 les États-Unis reconnurent l?Union soviétique, et nouèrent avec elle des relations diplomatiques, s?appelait Maxime Litvinov (né Finkelstein). C?est que Litvinov avait vécu en exil en Grande-Bretagne et, qu?avec sa femme britannique née Ivy Low, il avait alors noué d?amicales relations avec les Webb dès les années 1900. Il s?était passionné pour la Société fabienne, dont ses amis animaient les premiers cercles.
La révolution bolchevique triomphant, Litvinov avait intégré en 1919 le cadre des Affaires étrangères soviétiques, et en fut ministre jusqu?en 1939. La conséquence fut que les noyaux fabiens qui essaimaient déjà aux États-Unis (à l?initiative notamment d?Eleanor, une des filles de Marx) furent aussitôt infiltrés par des "observateurs" qui étaient en fait aux ordres de Felix Djerzinski, le maître de la Tchéka. Litvinov avait averti celui-ci de l?intérêt qu?il y aurait à suivre les développements de la Société fabienne.
Nul ne doit s?étonner dès lors que des espions soviétiques aient été découverts à partir de la fin des années 1920 et surtout dans les années trente à Cambridge, Oxford et autres universités ; puis, plus tard aux États-Unis, à Harvard, Princeton, Yale et autres sommets de l?intelligentsia nord-américaine. Mais Scotland Yard et le FBI réagissaient mollement. Les premiers scandales furent étouffés tant parce que les taupes démasquées occupaient déjà des postes influents ou couvraient leurs activités de relations haut placées.
Le meilleur exemple est la façon dont fut traitée l?affaire Anthony Blunt, le quatrième homme du réseau dit des Magnificent Five, c?est-à-dire du groupe Philby-Burgess-Mac Lean-Cairncrow. Blunt avoua son rôle au service de l?URSS depuis les années trente, mais étant un conseiller de la reine Elisabeth, il fut laissé en liberté jusqu?à sa mort, sans que son passé ait été jamais évoqué.
Edouard Bernstein, un des théoriciens "déviationnistes" selon le pouvoir stalinien, avait dit un jour que « les fabiens devaient être les jésuites du socialisme ». G.D.H. Cole, président de la Société fabienne de 1939 à 1946, partageait ce point de vue. Il poussait même la Société à devenir le vecteur du socialisme déjà mondialiste. Alors que le monde était ébranlé par le pacte germano-soviétique, il écrivait que les fabiens devaient se montrer favorables « à toutes les formes de socialisme, car tant les partis sociaux-démocrates, les travaillistes et autres en Europe et dans le Nouveau Monde que le communisme en Russie ainsi que divers groupes minoritaires ailleurs n?ont aucune divergence sur les objectifs, mais seulement sur les méthodes pour les atteindre ». Staline réfutait ce point de vue, mais les tchékistes du NKVD et leurs élèves suivaient de près l?évolution fabienne, bien décidés à en exploiter les développements.
[center][large]Sydney Webb, agent de Moscou[/large] (inédit)[/center]
Durant les dernières années trente, les Webb et G.B. Shaw séjournaient fréquemment en URSS, sous la protection du cabinet privé de Staline. Ainsi Sidney Webb entra dans le jeu soviétique jusqu?à devenir le porte-plume d?un colonel de l?armée rouge camouflé dans le ministère que quittait Litvinov pour laisser la place à Molotov. Or, de 1932 à 1936, non seulement les purges décimèrent l?armature du parti communiste, exécutions et déportations à la clef, mais la famine ravageait l?Ukraine. En deux ans, plus de six millions et demi d?hommes, femmes et enfants moururent de faim. Le fait est aujourd?hui connu. Des films sortis clandestinement d?URSS en 1990 le prouvent, mais la télévision française dédaigna à l?époque de les diffuser.
Sidney Webb refusait de faire état dans ses écrits des massacres perpétrés en Union soviétique comme de la famine due en Ukraine tant à la volonté de Staline d?exporter la totalité du blé ukrainien qu?à la négligence et l?incompétence des gérants de sovkhozes et de kolkhozes. Il refusait de dénoncer les crimes de la Tchéka. Pire, en 1935, une année électorale en Grande-Bretagne, il retarda de plusieurs mois la parution d?une Encyclopédie afin de remanier tous les passages qui parlaient de la situation en Ukraine. En consultant l?index relatif à cette période, au mot « famine » est accolé le mot « alleged », c?est-à-dire « prétendue »?
La clef de l?histoire n?a été connue que bien plus tard à l?occasion de la comparution devant la commission judiciaire du sénat américain, le 7 avril 1952, d?un certain colonel I.M. Bogolepov. Il s?agissait d?un transfuge qui, racontant sa vie dans la période 1932-1935, déclara qu?il était l?auteur d?une partie des écrits de Webb, notamment ceux relatifs à la situation en Ukraine. Il précisa même qu?il avait aussi rédigé les passages où était évoquée l?existence des prisonniers politiques : certes, ils existaient, « mais ils étaient humainement traités ».
[center][large]La phalange fabienne en France[/large][/center]
On est en droit de demander aux fabiens de France qui ont installé une université destinée à former des centaines d?élèves, et avant que ceux-ci prennent pied dans nos administrations et ministères, s?ils avoueront qu?au siècle dernier leurs pairs ont trompé leurs élèves, voire ont été agents du NKVD, puis du KGB. S?ils s?en abstiennent, l?École d?Économie de Paris ne risquerait-elle pas alors de servir de couverture à une subversion étrangère ? Nous sommes certes sortis de la « guerre froide », mais même après sa mue, un serpent reste un serpent. Que l?appareil du KGB se soit substitué à celui du parti communiste, que l?économie de la Russie soit en plein essor n?empêche pas que Moscou reste Moscou, et ne cache pas ses ambitions impérialistes.
Parmi les socialistes fabiens qui fréquentaient dans les années 1970 l?Institut socialiste d?Études et de Recherches installé 10 boulevard Poissonnière à Paris, on notait Jean-Pierre Cot, Pierre Joxe, Louis Mermaz, Gérard Fuchs, etc. Et au conseil d?administration de ce foyer de fabiens de France figuraient Emmanuel Leroy-Ladurie, le sociologue René Dumont, l?avocat du PCf Leo Matarasso, Robert Badinter et Georges Shapiro.
De leur groupe sont issus MM. Merle (chef de cabinet du ministre du Plan) et Maclouf (du ministère de la Solidarité). Ils assistèrent à Londres à un déjeuner avec les dirigeants fabiens britanniques, pour évaluer la première année de l?exercice au pouvoir du gouvernement Mitterrand. C?est alors, à Londres, que le "tournant" socialiste de 1983 fut décidé avec ses changements de personnel, dont la mise à l?écart des ministres communistes.
Le pragmatisme, pour ne pas dire l?opportunisme, sont une des caractéristiques de la Société fabienne, ce que Moscou sait aussi bien aujourd?hui qu?hier? et surtout comment utiliser cet assouplissement des dogmes.
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(1) - La " Société fabienne " se fonda à Londres en janvier 1884. Elle adopta le nom du fameux chef de guerre romain Fabius Cunctator, Le Temporisateur, s'affirmant ainsi en faveur d'une politique progressive, expectante, circonspecte et lente, hostile à toute action résolue. Sidney Webb et l'écrivain Bernard Shaw furent dès les débuts les principaux guides des Fabiens. Aussitôt après sa fondation, la Société entreprit la propagande du socialisme et l'étude des ?uvres de Karl Marx, de Lassalle, de Proudhon, de Ricardo, de Mill, etc. Les Fabiens niaient hardiment la théorie de la lutte de classe prolétarienne. Leur programme se réduit à la reconnaissance de la nécessité de transmettre toutes les terres à la collectivité et d'abolir la propriété privée. Pour atteindre ce but, les Fabiens croient suffisant de se livrer à la propagande des idées socialistes dans toutes les couches de la population. Le programme socialiste peut, à leur avis, être réalisé par un effort constructif graduel, lent et pacifique, et par l'accord du capital et du travail. Les Fabiens n'ont pas eu d'organisation de parti. Certains d'entre eux ont adhéré au Labour Party, d'autres au parti libéral. En 1906, une scission se produisit parmi eux, Une partie d'entre eux voulait que la " Société fabienne " adhérât au Labour Party et exigeait l'exclusion des libéraux. Ce groupe comprenait l'écrivain Wells. L'ancienne tactique fabienne était défendue par Webb, Shaw et Ensor. Les discussions durèrent de longues années. Ce n'est qu'en juillet 1910 que Webb réussit à faire voter une résolution reconnaissant à tout membre de la " Société fabienne " le droit d'appartenir à n'importe quel parti politique. La " Société fabienne " n'accorde pas une grande importance au nombre de ses membres. Elle en comptait plus de 2.000 en 1911-1912 ; elle n'en compte plus maintenant que 1.782 [en 1926. NDT]. La plupart d'entre eux sont des écrivains, des avocats, des savants, etc. La " Société fabienne " ne se livre à aucun travail pratique, laissant à ses membres la faculté de participer à l'?uvre du parti libéral ou à celle du Labour Party. Elle consacre une attention particulière à la diffusion et à l'édition de brochures, de manifestes et de tracts socialistes. Elle en lança en 1908, prés de 250.000 exemplaires.
L'idéologie fabienne - croyance en la gradation, croyance en la collaboration pacifique de la bourgeoisie et du prolétariat, répudiation de l'action révolutionnaire et de la violence révolutionnaire - est très répandue dans les milieux dirigeants du Labour Party.
(2) - Herbert Wells (1866-1946). Célèbre écrivain anglais, auteur de nombreux romans d'imagination (L'Homme invisible, La guerre de mondes, La machine à explorer le temps, etc.), revêtant parfois un caractère utopique. Pacifiste et Fabien. Partisan de l?évolutionnisme collectiviste défini en ces termes par L. D. Trotsky (Lénine) : " Il faut entendre par là une mixture fabienne faite de libéralisme, de philanthropie, de législation sociale, et de réflexions dominicales sur un avenir meilleur. " Wells formule lui-même en ces termes son évolutionnisme collectiviste : " Je crois que la société impérialiste peut se civiliser et se transformer en une société collectiviste par un système concerté d'éducation sociale. " Wells visita en 1920 la Russie des Soviets et écrivit ensuite un livre intitulé : la Russie dans les Ténèbres.
(3) - Pour plus de détails sur la Société fabienne, voir le Tome I de Faits et Chroniques interdits au public (Éd. Aquilion).
(4) - Invité par Henry Kissinger à l?un des séminaires annuels de Harvard pour les étrangers, je sais qu?il offre des ouvertures de carrière.
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New Age : La société fabienne s?investit en France
Moderator: Le Tocard
La société fabienne est un institut qui a vu le jour à Londres en 1884 sous l?impulsion de politique anglais comme Sydney Webb (1859-1947) et de son épouse, Beatrice Webb, ou encore de l?écrivain irlandais George Bernard Shaw (1856-1950). L?avant-garde de cette société se fit sous l?influence de promoteur du socialisme comme Robert Owen (1771-1858) qui transmit ses idées à John Ruskin (1819-1900, professeur à l?université d?Oxford et qui influença Cecil Rhodes). D?autres personnes imprégnées d?un idéal socialiste chrétien comme Frederik Derrison Maurice (1805-1872) ont posé les jalons au cours du XIXè siècle ouvrant la voie à la fondation de la société fabienne. Le choix de « fabien » (fabian) s?explique puisqu?il se réfère au général romain de l?époque des guerres puniques (vers ? 200 av ? JC), Fabius Cunctator (c?est-à-dire le « temporisateur »). Face au général carthaginois Hannibal, le militaire romain pratiquait la politique de guérilla qui consistait à ne pas brusquer les choses afin d?atteindre son but. C?est cette méthode de changement en douceur mais implacable qui est la marque de fabrique de la société fabienne. Celle-ci défend le principe d?une société sans classe devant conduire à la synthèse du socialisme (l?Etat providence) et du capitalisme (les lois du marché), le tout devant aboutir à la mise en forme d?une économie monopolistique dans un cadre étatique mondial. Afin de répondre aux ambitions de cette société, ses dirigeants estiment qu?il faut y aller pas à pas ou, selon leur expression, par « graduation ». L?influence de cette société est immense car de nombreux politiques anglais ont été membres de la société fabienne. Cependant, cette influence a été d?autant plus importante que cette société a été à l?origine de la création de la London School of Economics (LES) en 1895 sous l?impulsion de Sydney Webb. Cette prestigieuse école de formation économique qui s?est diversifiée par la suite a formé, dans un esprit fabien, des générations de dirigeants anglais, mais aussi de nombreux étudiants de part et d?autre de la planète. Ceux-ci sont souvent devenus par la suite des acteurs majeurs de la vie politique et économique de leurs pays. Ainsi, l?ancien président de la Commission européenne, Romano Prodi ; le président John Kennedy ; la reine du Danemark Margarethe II ; Pierre Trudeau (Premier ministre canadien) ; le lobbyiste et membre de plusieurs think tanks Richard Perle (« le prince des ténèbres ») ; le financier George Soros (fondateur des instituts Open Society) ; l?ancien conseiller de François Mitterrand, Erik Orsenna et même le chanteur des Rolling stones, Mike Jagger (il n?a fait qu?un an !), ont fréquenté les bancs de cette école. Cette dernière grâce à l?action de la société fabienne a contribué au formatage de nombreux esprits de part le monde. Cependant, l?influence de cette société a été variée, entre autres grâce à l?action d?un de ses membres, l?écrivain Herbert George Wells (1866-1946).
Imprégné de l?idéal fabien, H.G Wells a su développer ses vues dans de nombreux livres. Auteur à succès comme L?Homme invisible, La Machine à remonter le temps ou encore La Guerre des mondes, cet écrivain anglais a su répandre ses convictions dans un ouvrage paru en 1928, Open conspiracy (« conspiration ouverte »), prônant un Etat mondial sans classe, contrôlant tout (« une nouvelle communauté humaine » selon son expression), encourageant la réduction drastique de la population mondiale et la pratique de l?eugénisme. En fait, dès le début, H.G Wells a présenté ses théories dans un ouvrage méconnu et dont le titre correspond exactement à la formule maçonnique Ordo ab chao : La Destruction libératrice. Paru en 1914, cet ouvrage raconte l?histoire d?une guerre généralisée aboutissant à la création d?un Etat mondial constitué en 10 blocs (« 10 circonscriptions » selon la formule de l?auteur). C?est dans ce livre ? rappelons-le paru en 1914 ? que l?on retrouve l?expression « Nouvel ordre mondial ». Par la suite, H.G Wells a récidivé en publiant un livre en 1940 au titre sans équivoque : Le Nouvel ordre mondial. [1]
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[1] Extrait de Histoire du Nouvel Ordre Mondial par Pierre Hillard