Guerre d'Algérie - Le 19 mars en question ...

Moderator: Le Tocard

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Riton le Besogneux

Post by Riton le Besogneux »

[large]Guerre d'Algérie[/large]
Le 19 mars en question ...

http://www.histoireebook.com/index.php? ... -d-Algerie

Il est significatif d?observer que les personnalités ou les organisations les plus engagées dans les campagnes antimilitaristes ou de dénigrement systématique de l?action de l?Armée française en Algérie sont aussi celles qui se déclarent les plus attachées à la commémoration du 19 mars. On y trouve, notamment, un certain nombre de noms que l?on a pris l?habitude de regrouper sous l?éloquent vocable de « porteurs de valise ».

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Ainsi, tout naturellement, la date du 19 mars, commémorée en Algérie comme celle de la « victoire » du FLN sur l?Armée française. ?.ou la "vérité historique algérienne" que commémore la FNACA, comme l?illustre ci-dessus, le timbre célèbre de la poste algérienne édité au 35ème anniversaire du cessez-le-feu), marque-t-elle aussi la victoire idéologique des Communistes français et de leurs alliés à l?issue de cette guerre. On comprend assez bien qu?ils tiennent à la « célébrer ».
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Riton le Besogneux

Post by Riton le Besogneux »

[justify]André AUSSIGNAC, originaire de Bordeaux, militaire appelé en Algérie, était venu relater en détail son enlèvement par le FLN, après l?indépendance, et le calvaire inhumain qu?il a subi dans une mine de fer près de Miliana, avec d?autres français civils ou militaires.[/justify]
Le témoignage écrit ci-dessous correspond tout à fait à ce qu?il avait dit lors de cette conférence.
André Aussignac, 68 ans, appelé du 23e Rima à Alger, a été déclaré disparu le 21 juillet 1962 par l?armée française.

[justify]« Le soir du 21 juillet 1962, j?ai quitté, en uniforme, la Maison carrée (caserne) d?Alger pour aller acheter des cigarettes. Je suis tombé sur un barrage de musulmans en uniforme. Ils m?ont pris ma carte d?identité militaire et l?ont déchirée. Je me suis retrouvé dans une camionnette avec des civils européens, dont le propriétaire du véhicule. On a été conduits dans une briqueterie, déshabillés et jetés dans un four encore tiède. Dans la nuit, d?autres Européens sont arrivés. A la fin, on était 17. Nous sommes restés là, entassés, sans boire ni manger, à redouter qu?ils allument le four. Au bout de quarante-huit heures environ, nous sommes partis en camion bâché. Une fois dans le djebel, on nous a fait descendre et on a entamé une marche forcée de plusieurs semaines pour arriver à la mine de fer de Miliana. Là, on nous a jetés à moitié nus dans une galerie. Dans la mienne, on était environ 60, mais il y avait d?autres galeries avec d?autres Européens. On nous obligeait à creuser avec des petites pioches. On avait droit à un verre d?eau par jour et parfois à un plat de semoule. Pour ne pas mourir de soif, on mettait nos slips dans les parois humides de la mine et on suçait les gouttes d?eau. Quand le plat de semoule arrivait, on se battait comme des chiens entre nous. Certains sont morts d?épuisement, d?autres se sont volontairement tués. Une fois, l?un d?entre nous a planté sa pioche dans la terre et s?est jeté sur la lame.
Un jour, un ministre algérien est venu visiter la galerie. Je ne me suis pas levé pour le saluer. Il m?a balancé un grand coup de pied dans la tête [la cicatrice à l?arcade sourcilière est encore visible]. J?ai essayé de m?évader deux fois sans succès. La première fois, en représailles, on m?a donné de grands coups de bâton sur les chevilles. La deuxième, on m?a assis sur une pierre, ligoté à un pieu et arraché les ongles des orteils avec une pince. La troisième tentative a été la bonne. J?étais avec deux autres copains qui ont été abattus. J?ai marché jusqu?à l?épuisement.
Des pieds-noirs m?ont découvert évanoui et nu dans un fossé. Ils m?ont soigné, puis embarqué dans un chalutier en direction de Marseille. Quand je suis arrivé chez moi, à Bordeaux, ni mes parents ni ma fiancée ne m?ont reconnu. Je pesais moins de 40 kilos [contre 70 avant son départ].
Le 22 juillet 1963, j?ai été arrêté par la gendarmerie de Villeneuve-sur-Lot. C?était pendant mon voyage de noces. On m?a interné au fort du Hâ pour "désertion en temps de paix" ! J?ai été brutalisé. On voulait que je livre les filières qui m?avaient permis de revenir d?Algérie. Je suis resté muet. On m?a ensuite conduit à l?hôpital militaire Robert Piquet. Sur la porte de ma chambre, on avait inscrit : "Individu dangereux, à ne pas mettre en contact avec les autres recrues". Le tribunal militaire de Bordeaux m?a finalement acquitté. Je rends hommage au commissaire du gouvernement qui a plaidé pour ma non culpabilité. Il a ensuite été muté. En novembre 1963, le sénateur Etienne Dailly a évoqué mon cas au Sénat (Journal officiel du 24 novembre 1963, p. 2572). Quelques jours auparavant, la Sécurité militaire m?avait menacé pour que je me taise. Mon histoire gênait. Je me suis tû jusqu?à aujourd?hui. J?offre ce témoignage à la mémoire de mes compagnons qui ont été sacrifiés. »[/justify]
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Riton le Besogneux

Post by Riton le Besogneux »

[large]Aïe, aïe aïe ! Cette information que tout le monde aimerait oublié ...[/large]
La "Securitate" de notre bon Président, lumière incommensurable, Phare inique de nos pensées perverties, Admirable Menteur radieux, n'avait pas eu l'information de ce "happening"[small](1)[/small].
Ce qui est arrivé ? Lisez, c'est monstrueux, la vérité qui jaillit de la bouche d'un inconnu de la scène merdiatique, de la politique. Rendez-vous compte un peu, il dit la vérité historique l'affreux révisionniste. La gauche fulmine, la FNACA colère, l'angoisse du lendemain. Impensable, les associations, les baltringues de toutes sortes, incapable de prévoir ce moment de vérité. Incroyable, un homme seul, discret dans son action a perturbé ce moment de recueillement à la gloire du FLN triomphant sur le sang de nos morts.
Qu'ils se tranquillisent tous, tous le monde s'en fout de ses sacrifices de nos pères, grand-pères. D'ailleurs qui se soucie de ceux de nos arrière-grand-pères en 1870, ou sous Napoléon, tient encore mieux, ceux qui firent l'Europe sous Charlemagne. Et pourtant sans eux serions-nous en vie ?

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[small](1) Une traduction possible en français serait une intervention artistique. Le happening se distingue de la simple performance par son caractère spontané et le fait qu'il exige la participation active du public. Ainsi, pour Allan Kaprow : « Structurellement et philosophiquement, c?est la même chose » mais « la performance est en réalité un évènement artistique, et il se produit devant un public » contrairement au happening qui lui n'a « pas de public. Seulement des intervenants » et qui ne comporte « pas de références à la culture artistique. Pas de références à la musique, au théâtre, à la littérature. »[/small]
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Riton le Besogneux

Post by Riton le Besogneux »

[large]En mémoire de nos camarades morts, blessés, honorés pour que des gros cons rigolards crachent sur eux.[/large]

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Les éléments qui occasionnèrent cette débandade furent multiples. Même s'il est bien commode pour certains milieux, d'en attribuer la responsabilité unique à l'OAS, il apparait que la situation réelle n'était malheureusement pas aussi simple. Si déjà l'année 1961 donna lieu à quelques départs, c'est principalement l'année 1962 après le 18 mars (jour de la signature des accords d'Evian applicables le 19 mars ), le 26 mars (tuerie de la rue d'Isly à Alger), le 20 avril (jour de l'arrestation du général Salan) et surtout lors du 5 juillet à Oran que l'intensité des embarquements fut portée à son maximum. Une véritable hémorragie, une fuite éperdue que l'insécurité porta à son paroxysme. Les accords d'Evian, ne garantirent jamais le salut des européens et des musulmans favorables à la France. Les autorités françaises respectèrent unilatéralement et avec un zèle peu commun, ce chiffon de papier rédigé à la hâte, pour se débarrasser du "caillou dans la godasse", de la "boite à chagrin".

Restait une population désarmée et indésirable. Laissée pour compte d'une histoire de France bien trop riche en forfaitures et en renoncements, qui ne voulut pas s'encombrer d'une "boite à chagrin" et de citoyens de "seconde zone". En Algérie, les émeutes contre des civils, qui ont souvent tourné au carnage, comme le 5 juillet 1962 à Oran (2000 victimes civiles européennes et musulmanes, dont plus de 800 disparus), après l'indépendance, en présence de l'armée française passive, accentuèrent la réalité du sentiment d'abandon. Il fallait donc fuir pour survivre.

Pour ceux qui ont une mémoire défaillante, environ 60 000 à 100 000 Harkis (musulmans fidèles à la France) et 15 000 européens furent massacrés après le 19 mars 1962 (date de la "fin de la guerre d'Algérie"). Cette macabre comptabilité ne tient pas compte des milliers de disparus (3000 environ pour les seuls européens) que le pays des droits de l'homme mit une inertie peu commune pour leur recherche (diplomatie oblige), et conclut par une fin de non recevoir. Ainsi s'accomplit le funeste slogan du FLN :

[center][large]"LA VALISE OU LE CERCUEIL"[/large][/center]

Le Centre des Archives de Nantes (CADN) possède dans la cote" Alger" (consulat), série B (enlèvement des Français, 1962-1970), 15 cartons dont le versement s'est fait à Nantes en février 1991. Nous ne savons pas encore si ces cartons seront ouverts aux chercheurs et nous n'en : connaissons donc pas la teneur... (Guerre d'Algérie magazine, juillet / Aout 2002)

Il fallait être un naïf inconscient ou un monstre sans nom, en ayant connu les débordements de l?épuration en France, avec tout ce qu?elle à comporté de règlements de comptes, exécutions sommaires, de résistants de la dernière heure, pour penser que l?abandon pur et simple de civils désarmés à des algériens survoltés, allait se passer sans encombre. C?est toutefois, la version qui persiste encore aujourd?hui et plus que jamais ?la paix était revenue en Algérie?.

30 août 1959
[center]"MOI VIVANT, JAMAIS LE DRAPEAU VERT ET BLANC DU FLN NE FLOTTERA SUR ALGER !"[/center]
Charles de Gaulle Homme politique Français mort en 1970
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