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[justify]Savez-vous que certains produits de consommation, comme les ampoules électriques ou les imprimantes d?ordinateurs ont une durée de vie volontairement limitée pour en augmenter la consommation ? C?est ce qu?on appelle «l?obsolescence programmée», un modèle économique inventé dès 1920. Les partisans de cette théorie affirment «qu?un article qui ne s?abîme pas est une tragédie pour les affaires», mais comme le démontre cette enquête, c?est surtout une tragédie pour les consommateurs et pour l?environnement ![/justify]
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[justify]Prêt à jeter raconte la fascinante histoire de l?obsolescence programmée, un concept largement appliqué par l?industrie et qui consiste à raccourcir délibérément la vie d?un produit pour en augmenter la consommation.
L?Obsolescence Programmée est une idée qui ne date pas d?hier. En 1928, une revue de publicité influente en envisageait le besoin sans détournements : ? Un article qui ne s?abîme pas est une tragédie pour les affaires ?. C?est une tragédie également pour la société moderne de la croissance, laquelle se base sur un cycle de plus en plus accéléré de production, de consommation et de gaspillage. Sur base d?une recherche approfondie de plus de trois ans et d?images d?archive très peu connues, Prêt à jeter raconte l?histoire de l?Obsolescence Programmée depuis ses débuts en 1920 (lorsqu?un cartel fut formé pour limiter la durée de vue utile des ampoules électriques) jusqu?à des cas actuels touchant des produits électroniques de dernière génération (iPods, imprimantes?), en passant par la mystérieuse disparition des bas nylon mis à l?épreuve des échelles. Ce documentaire, tourné en Catalogne, en France, en Allemagne, aux États-Unis et au Ghana recueille les témoignages d?une pratique d?entreprise qui est devenue la base de l?économie moderne et dévoile les terribles conséquences environnementales qui en découlent ? tels que les énormes dépotoirs de ?déchets électroniques? qui émanent aux alentours de villes comme celle d?Accra. Il présente également plusieurs exemples de l?esprit de résistance qui est en train de naître parmi les consommateurs, comme ces deux artistes de New York qui sont parvenus à entreprendre une révolte qui a permis de prolonger la vie de trois millions d?iPods.[/justify]
[center]Paul Lafargue disait déjà en 1880 dans « Le droit à la paresse » :[/center]
[justify]Mais tout est impuissant : bourgeois qui s?empiffrent, classe domestique qui dépasse la classe productive, nations étrangères et barbares que l?on engorge de marchandises européennes ; rien, rien ne peut arriver à écouler les montagnes de produits qui s?entassent plus hautes et plus énormes que les pyramides d?Égypte : la productivité des ouvriers européens défie toute consommation, tout gaspillage. Les fabricants, affolés, ne savent plus où donner de la tête ; ils ne peuvent plus trouver de matière première pour satisfaire la passion désordonnée, dépravée, de leurs ouvriers pour le travail. Dans nos départements lainiers, on effiloche les chiffons souillés et à demi pourris, on en fait des draps dits de renaissance, qui durent ce que durent les promesses électorales ; à Lyon, au lieu de laisser à la fibre soyeuse sa simplicité et sa souplesse naturelle, on la surcharge de sels minéraux qui, en lui ajoutant du poids, la rendent friable et de peu d?usage. Tous nos produits sont adultérés pour en faciliter l?écoulement et en abréger l?existence. Notre époque sera appelée l?âge de la falsification, comme les premières époques de l?humanité ont reçu les noms d?âge de pierre, d?âge de bronze, du caractère de leur production. Des ignorants accusent de fraude nos pieux industriels, tandis qu?en réalité la pensée qui les anime est de fournir du travail aux ouvriers, qui ne peuvent se résigner à vivre les bras croisés. Ces falsifications, qui pour unique mobile ont un sentiment humanitaire, mais qui rapportent de superbes profits aux fabricants qui les pratiquent, si elles sont désastreuses pour la qualité des marchandises, si elles sont une source intarissable de gaspillage du travail humain, prouvent la philanthropique ingéniosité des bourgeois et l?horrible perversion des ouvriers qui, pour assouvir leur vice de travail, obligent les industriels à étouffer les cris de leur conscience et à violer même les lois de l?honnêteté commerciale.[/justify]