Juifs russes - Le bund et le sionisme
Cahier de la quinzaine [small]Sixième cahier de la sixième série[/small]
http://www.histoireebook.com/index.php?post/Eberlin-Elie-Delahache-Georges-Juifs-russes
[right][small]Le Sionisme, pour Mendelssohn et ses adeptes, n'était plus le retour dans la terre des ancêtres.
C'était l'établissement du monothéisme juif, c'était le triomphe de la morale juive, morale de fraternité
et de justice. Loin de se rassembler en un corps de nation, les juifs devaient rester dispersés
parmi les peuples, afin de les amener à la fraternité universelle, au cosmopolitisme idéal.[/small][/right]
[justify]Ou l'on comprend pourquoi le Russe a su, à son époque, réduire la cellule cancérigène que représente cette gangrène pseudo-religieuse, destructrice des peuples d'animaux que nous sommes dans leur réalité pervertie et de la Terre, adorateur du démon, à sa plus simple expression. Mais cela n'a pas suffit tant la haine et la volonté de destruction contenue dans leur doctrine luciférienne les animent.[/justify]
[center]Carte postale anti-tsariste en yiddish (1905)[/center]
A partir de 1897, en Russie et en Pologne, ce mouvement à la fois politique et culturel a lutté contre l?exploitation des ouvriers et contre les pogroms pour l?égalité sociale et le respect de la culture yiddish.
_________________
Les partis juifs en Russie [small](1905)[/small]
[justify][center]__________________[/center][small]Bundistes déportés en Sibérie (1904)
On remarquera qu'ils ont mis(e) le costume du Samedi ...[/small]
Sur les onze millions de Juifs que l'on compte dans le monde entier la Russie en possède plus de cinq : cinq millions dont à peine un dixième épars dans les campagnes et hors de la zone de résidence et quatre millions et demi environ entassés dans les villes et les bourgs du Territoire. Derrière la double muraille de ce ghetto territorial et urbain vit, pense, souffre et s'agite la masse juive, tout un monde, une société complète avec la variété nécessaire de ses éléments, - ouvriers et intellectuels, savants et financiers, dirigeants et man?uvres ... An sommet une bourgeoisie financière, comme en Occident, mais sans aucune influence, plus bas une bourgeoisie moyenne, intellectuelle et commerçante, et enfin un immense prolétariat juif.
Un prolétariat méconnu, s'il en fut ! Car la classe la plus forte, la plus homogène, masse vraiment caractéristique de la nation, - le prolétariat juif a été de tout temps ignoré. On n'a jamais étudié le Juif que dans sa bourgeoisie, dit avec raison M. Bernard-Lazare, et les historiens juifs n'ont jamais fait que l'histoire de la bourgeoisie juive et à l'usage des bourgeois juifs de leur temps.
Le Juif trafiquant, manieur d'argent, la bourgeoisie commerçante juive accaparait à elle seule la scène historique.
Les antisémites l'attaquaient, les historiens juifs plaidaient les circonstances atténuantes. Mais le prolétariat, la masse juive, on se refusait à la voir, on persistait à la méconnaitre.[/justify]
[center]C'est la fête
Bundistes à Odessa avec 3 de leurs militants tués (1905)[/center]
[...]Le Sionisme
[justify]Tandis que, en dehors du « Bund », il n'existe ni en Europe, ni en Amérique, de parti ouvrier israélite militant, il y a dans tons les pays de la dispersion juive des partis et des fédérations sionistes.
Le Sionisme, on le sait, aspire à la création d'un État juif en Palestine. Ce mouvement politique, dont l'initiateur et le chef était le docteur Herzl, récemment décédé, s'achemine à son but par plusieurs voies. Les négociations diplomatiques entamées avec le Sultan et les grandes puissances, la création d'institutions financières (la « Banque coloniale juive » et le « Fonds national »), destinées à l'achat des territoires palestiniens, l'agitation et la propagande en faveur de la cause sioniste dans les milieux juifs et non-juifs, telles sont les différentes manifestations de l'activité sioniste.
Cependant le caractère du mouvement varie suivant les pays. En Russie, où se trouve le gros du peuple juif, le mouvement sioniste est plus intense, plus étendu et plus profond qu'en Occident. Il y a à cela plusieurs raisons.
Le Sionisme, comme l'a dit M. Max Nordau, est une désignation nouvelle d'une chose très ancienne. A l'origine, après la destruction du Second Temple et la conquête romaine, le Sionisme s'est manifesté par des révoltes et des soulèvements. Ce désir naturel à un peuple vaincu, de recouvrer son indépendance, a revêtu après la dispersion, dans les pays d'exil, une forme mystique : le Messianisme. L'attente d'un Messie, qui ramènerait le peuple juif dans sa patrie, était la seule lueur de joie capable d'éclairer l'existence dans les ghettos du moyen-âge.[/justify]