Les coulisses de l’espionnage international
Les merveilleux exploits de James Nobody
Charles Lucieto - La louve du Cap Spartiventi N° 4
Où James Nobody est prié d’intervenir.
Ce qui devait inéluctablement se produire se produisit...
Les meilleurs agents de la brigade de police politique, — Dieu sait, cependant, s’il en était d’habiles, — ayant fait preuve, en cette affaire, d’une rare incompétence, il fallut bien que Sir Harold Kilney, ministre des Colonies, demandât à James Nobody de bien vouloir l’étudier à son tour.
Encore que n’ayant plus aucune attache officielle avec les services secrets britanniques dont, au cours de la guerre, il avait été l’un des meilleurs agents, le grand détective n’en répondit pas moins avec empressement à l’appel du haut dignitaire, et, toutes affaires cessantes, se mit à son entière disposition.
Les faits, somme toute, étaient d’une simplicité extrême et se pouvaient ainsi énoncer :
Toutes et quantes fois qu’un navire de commerce britannique quittait Hong-Kong pour apporter à Shang-Haï les armes et les munitions qu’y attendaient les représentants du maréchal Tchang‑Tso‑Liu, alors en lutte contre l’armée rouge formée et subventionnée par Moscou, oncques n’en entendait plus jamais parler.
C’est ainsi que, en moins d’un mois, sept splendides cargos, récemment sortis des chantiers de la Clyde et qui, soit comme navires auxiliaires, soit comme transports de troupes comptaient parmi les plus belles unités de l’escadre de réserve que commandait, dans les mers de Chine, le vice-amiral Wood : le « Héros des Falklands », étaient partis qui n’étaient pas rentrés,
L’enquête immédiatement entreprise pour les retrouver n’ayant rien « donné », le mystère qui entourait leur disparition demeurait entier.
Tant et si bien que l’affolement consécutif à cette affaire qui, tout d’abord s’était manifesté à Shang-Haï, avait gagné Hong-Kong, puis Londres et, s’étendant de proche en proche, s’emparait des esprits les plus pondérés, les obnubilait et bouleversait ainsi toutes les classes de la société britannique.
Bien que, en effet, les finances du Royaume-Uni fussent prospères et les équipages des « Royal Marine » pléthoriques, ce n’est pas sans angoisse que le peuple anglais, un des plus ombrageux qui soient, voyait ainsi s’écouler par cette plaie sécrète son or et son sang.
Prompt à s’émouvoir, parce que fier à juste titre de son passé millénaire, il comprenait mal ce nouveau désastre qui, venant s’ajouter aux révoltes incessantes qu’il avait dû réprimer en Irlande, en Égypte, aux Indes et en Chine, lui laissait pressentir que, atteint dans ses œuvres vives, il lui faudrait combattre pour ne pas mourir...
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