Charles Lucieto - Le courrier du Tzar N° 2


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Les coulisses de l’espionnage international

Les merveilleux exploits de James Nobody
Charles Lucieto - Le courrier du Tzar N° 2


Où James Nobody rappelle de vieux souvenirs.

Sur Nice, déjà, tombait la nuit...
Une nuit de juillet, langoureuse et parfumée, évocatrice de voluptés troublantes ; une nuit d’un calme intense, souverain, contenant en son immensité, toute la poésie et, aussi, tout le rayonnement de ce pays de rêve.
Nonchalamment assis sous là pergola fleurie qui, face à la mer, domine la ville et le port, j’observais James Nobody, dont le masque énergique se détachait en vigueur sur les feuillages voisins, que teintait de vert sombre le crépuscule ambiant.
Sous le front-haut et large, — lourd de pensées, — qu’auréolait l’or des cheveux, ses yeux fixés sur l’infini de la mer regardaient sans voir. A quoi pouvait donc bien songer cet homme extraordinaire qui, tout à la fois diplomate, soldat et policier, assumait, avec une maîtrise et un talent rarement égalés, la direction d’une branche du service anglais de contre espionnage ?
A quelle spéculation pouvait-il bien se livrer et que sortirait-il de nouveau, d’imprévu, de cette méditation ?
Au loin, une cloche tinta, à laquelle d’autres répondirent. Des chiens aboyèrent...
Plus près de nous, dans une villa voisine, quelqu’un se mit à jouer cette œuvre admirable de réalisme et de sensibilité qu’est l’«  Intermezzo  » de Moussorgsky...
Maintenant, j’évoquais le passé prestigieux de James Nobody ; passé fait de calme et d’agitation se succédant par périodes, mais tout entier consacré à la défense des plus nobles causes, et que, jamais, ne domina le goût de l’aventure...
— Quelle soirée exquise, fit-il, soudain et que nous voici loin, cher ami, des vaines agitations de la rue et des mesquins calculs des politiciens...
J’eus un sourire que dut capter le grand détective ; car, il reprit aussitôt :
— Vous pensez, sans doute, que c’est leur faire beaucoup d’honneur que d’évoquer ces grotesques ? Je suis assez de cet avis, car, nul mieux que moi, ne sait à quel point certains d’entre eux peuvent être malfaisants.



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