Charles Lucieto - Le secret du Fellah N° 12


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Les coulisses de l’espionnage international

Les merveilleux exploits de James Nobody
Charles Lucieto - Le secret du Fellah N° 12


Où James Nobody est chargé à une bien singulière mission.

Soucieux, les sourcils froncés et les traits crispés par la colère, le Maréchal Lord Addendy, Haut Commissaire du Gouvernement britannique en Égypte, jeta un long coup d’oeil sur cette île de verdure qu’est Ismaïlia et qui, à mi-chemin de Port-Saïd et de Suez, aux confins imprécis de la Civilisation et de la Barbarie, semble lancer au désert, dont les sables calcinés houlent à l’horizon, un perpétuel défi.
Ici, en effet, tout scintille et tout resplendit. Là, tout n’est que silence et que mort...
Tapie au milieu de ses palmiers et de ses fleurs, qu’arrose à profusion, après avoir traversé le pays de Gessen, de biblique mémoire, l’eau du Nil, Ismaïlia, capitale de cette région si spéciale qu’on appelle le « Canal », abrite tout un monde d’ingénieurs, de contremaîtres et d’ouvriers, dont la seule raison d’être est d’entretenir et d’exploiter la grande et magnifique voie d’eau, qui raccourcit de moitié le trajet entre l’Europe et l’Asie.
De tout temps, les hommes avaient rêvé de faire communiquer entre elles ces deux mers que sont la Méditerranée et l’Océan Indien, mais, tant que n’intervint pas ce grand Français qu’était Charles de Lesseps, cette idée demeura à l’état de projet.
En effet, l’Égyptien Néko, qui vivait 600 ans avant Jésus-Christ, tenta le premier de réaliser le canal Nil—Mer Rouge. Puis, en 1671, ce fut au tour de Leibnitz d’intervenir. Chacun connaît le projet qu’il soumit à Louis XIV, et qui comportait le percement de l’isthme de Suez.
Enfin, vint Bonaparte, qui confia à l’ingénieur Lepère le soin de relier les deux mers. Mais Lepère se trompa à ce point dans ses calculs, qu’il fallut renoncer à les réaliser.
C’est en 1854 seulement que, après dix-huit ans d’études sur le terrain, Charles de Lesseps présentait au Khédive un plan rationnel qui fut adopté deux ans plus tard.
Ainsi que le dit René Vaulande dans l’admirable série d’articles qu’il vient de consacrer à l’Égypte, dans le Journal, « ce coup de pioche dans l’isthme allait avoir un retentissement politique immédiat. « De tout son pouvoir, Lord Palmerston s’opposa à l’ouverture de cette voie qui allait dévier le sens traditionnel des courants commerciaux et stratégiques, et poser, sous un jour tout nouveau, la question méditerranéenne.
« Vaines manoeuvres !
« Bientôt, il ne resta plus à l’Angleterre qu’à s’adapter à la situation de fait... et à en tirer parti. « L’achat par elle des 177.000 actions du Khédive, et son occupation de l’Égypte, firent de ce canal tellement honni un des boulevards les plus jalousement gardés de la puissance britannique. »



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