Emile Junes - Etude sur la circoncision rituelle en Israël


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Emile Junes - Etude sur la circoncision rituelle en Israël
3 Circoncision et législation rabbinique


Introduction
Introduction Nous avons vu combien sont peu nombreuses les directives que l’on peut demander à la Tora en ce qui concerne la circoncision. Elles ont dû se montrer à elles seules singulièrement insuffisantes, pour peu qu’on imagine la très grande variété de cas qui, depuis la clôture du canon biblique, n’ont certainement pas manqué de se présenter dans la pratique courante. Il n’est donc pas étonnant que, presque aussitôt après, il ait fallu les compléter par toute une série de prescriptions orales qu’un long usage a fini par sanctionner. Comme, le plus souvent, elles n’offraient aucune base apparente dans la Loi Écrite, on s’est trouvé dans l’obligation, afin de les imposer définitivement au peuple, d’établir que le Texte Saint les contenait en germe ou, si l’on préfère, qu’elles y étaient déjà figurées, sinon en termes explicites, du moins en esprit, sous forme d’indices ou d’allusions.

Ce fut là l’oeuvre des Tannaïtes et des Amoraïtes ; savants rabbins qui, pendant près de cinq siècles, de 70 à 500 ans après J. -C., d’abord dans la Mishna, puis dans le Talmud, se sont efforcés, non seulement de rattacher à l’Écriture des lois et des instructions léguées de bouche en bouche, mais encore, grâce à une étude assidue des textes et de la tradition, de répondre par eux-mêmes, sans ambiguïté, à certaines questions auxquelles personne n’avait encore pu donner de solution satisfaisante. Travail gigantesque et méritoire, mais où, précisément, à cause du nombre considérable de ses rédacteurs successifs, et aussi à cause de l’évolution constante des moeurs et des coutumes, les décisions les plus contradictoires se heurtaient sans ordre et sans plan préalablement conçu. Nous comprenons, dès lors, pourquoi, dans la suite, plusieurs savants ont estimé nécessaire d’intervenir et de rédiger, à leur tour, un ouvrage destiné à apporter de l’harmonie et de la méthode là où il n’y avait qu’incohérence et confusion, — ouvrage dans lequel ils introduisaient, en même temps, des décisions nouvelles, conformes à des conditions plus récentes de la vie.

Ainsi firent, au XIIe siècle, Maïmonide (sigle : Rambam), avec son « Mishné-Tora » (Répétition de la Loi), ou « Iad ’hazaqa » (La Main forte) ; — au XIVe siècle, Jacob ben Asher, avec son « Arbaâ Tourim » (Les quatre Rangées) — et, au XVe siècle, Joseph Karo (sigle : Maran), avec son « Shoul’han âroukh » (La Table mise). Cet ouvrage, dont la première édition remonte à 1565, représente un abrégé du « Beit-Iosef » (La Maison de Joseph), commentaire que Karo fit, tout d’abord, des Arbaâ Tourim de ben Asher. Il a été très rapidement adopté comme Code civil et religieux par toutes les communautés de rite séfaraddi. Du vivant de son auteur, Moïse Isserlès (sigle : Moram) y introduisit la « Mappa » (La Nappe), notes additionnelles sur les coutumes spéciales aux communautés de rite ashkénazi. C’est dans la deuxième partie du Shoul’han âroukh, intitulée « Ioré-Déâ » (Enseignement de la connaissance), que l’on trouve les règles (Halakhot)concernant la circoncision. Dans le Mishné-Tora, ces règles sont contenues dans sa première partie intitulée « Iesodot‑ha Tora » (Fondements de la Loi).

L’exposé qui va suivre résulte principalement de notions puisées aussi bien dans le Mishné-Tora de Maïmonide que dans le Shoul’han âroukh de Karo et Isserlès note 2. Abstraction faite d’usages propres à quelques localités isolées et que nous passerons sous silence, il reflète, au point de vue de la circoncision, la législation rabbinique, telle qu’on la trouve actuellement en vigueur auprès de l’immense majorité des Juifs de l’Europe du Centre et de l’Est, de l’Afrique du Nord et du bassin oriental de la Méditerranée. Chemin faisant, nous indiquerons les modifications que les communautés les plus « évoluées » de l’Europe occidentale et de l’Amérique du Nord ont fait subir à cette législation tant de fois séculaire. Nous nous limiterons, dans cette étude, aux questions les plus générales et d’observation la plus courante, nous gardant, notamment, de soulever certains problèmes d’ordre purement religieux, pouvant donner lieu, suivant les circonstances, à des solutions très différentes, si bien .qu’on ne peut guère les trancher qu’en s’adressant, dans chaque cas particulier, aux lumières de quelque savant talmudiste. Il en est ainsi, par exemple, pour la circoncision d’un enfant dont l’un des parents est un non-Juif ; celle d’un Kgraïte, d’un « Mamzer » (bâtard), d’un Prosélyte ; celle de plusieurs enfants en une même séance ; celle qui coïncide avec un jour de jeûne ou de deuil, etc., etc. ...


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