Louis Beam - La Résistance sans chef


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Louis Beam - La Résistance sans chef
1992

Le concept de Résistance sans chef a été proposé par le colonel Ulius Louis Amoss, qui fut le fondateur de l’ISII (International Service of Information Incorporated, Compagnie de service international de l’information), située à Baltimore dans le Maryland. Le colonel Amoss mourut plus de quinze ans après ; il fut durant sa vie un opposant acharné au communisme, ainsi qu’un officier du renseignement efficace. Le premier écrit du colonel Amoss sur la Résistance sans chef date du 17 avril 1962. Ses théories de l’organisation étaient au départ dirigées contre un éventuel coup d’État communiste aux États-Unis. Le présent auteur, avec l’avantage d’avoir vécu de nombreuses années après le colonel Amoss, a repris ses théories et les a exposées. Amoss redoutait les communistes. Cet auteur-ci craint le gouvernement fédéral. Le communisme ne représente plus un danger pour personne aux États- Unis, alors que la tyrannie fédérale représente une menace pour tous. L’auteur a vécu assez longtemps pour voir avec joie les derniers râles du communisme, mais vivra malheureusement peut-être assez longtemps pour voir disparaître la liberté en Amérique.
Cet essai a été rédigé avec l’espoir que l’Amérique, d’une manière ou d’une autre, puisse encore engendrer les courageux fils et filles nécessaires pour s’opposer aux persécutions toujours grandissantes et à l’oppression. Sincèrement, il est trop tôt pour se prononcer sur ce point. Ceux qui aiment la liberté et qui y croient suffisamment pour se battre pour elle sont rares aujourd’hui, mais dans le sein de chaque grande nation restent sécrétés les germes de la grandeur d’autrefois. Ils sont là. J’ai plongé mes yeux dans leurs yeux illuminés, partageant avec eux de brefs moments autant que mon passage sur terre l’a permis. J’ai apprécié leur amitié, j’ai enduré leur douleur, et eux la mienne. Nous sommes un groupe de frères, enracinés, chacun gagnant de la force grâce aux autres quand nous sommes hardiment partis au combat, alors que tous les faibles, les timorés, nous disaient que nous ne pourrions l’emporter. Peutêtre... mais peut-être que nous pouvons vaincre. Ce ne sera pas terminé tant que le dernier combattant pour la liberté ne sera pas enterré ou emprisonné ou que la même chose soit arrivée à ceux qui veulent détruire notre liberté.
À moins que des événements cataclysmiques ne surviennent, la lutte se poursuivra pendant des années. Avec le temps, il deviendra clair même pour les moins éveillés que le gouvernement est la première menace contre la vie et contre la liberté du peuple. L’oppression actuelle fera figure de travail d’amateur en comparaison de ce qu’ils ont planifié pour le futur. En attendant, nous continuons à espérer que le peu que nous sommes réussira là où tant ont échoué. Nous sommes conscients qu’avant que la situation ne s’améliore, elle empirera à mesure que le gouvernement dévoilera sa volonté d’utiliser des mesures policières toujours plus sévères contre les dissidents. Cette situation changeante montre clairement que ceux qui s’opposent à la répression d’État doivent être préparés à changer, à modifier, à adapter leur comportement, leur stratégie et leurs tactiques en fonction des circonstances. Refuser de prendre en considération les nouvelles méthodes et leur mise en oeuvre comme une nécessité facilitera les efforts de répression du gouvernement. C’est le devoir de chaque patriote de rendre la vie du tyran insupportable. L’échec d’un seul dans cette mission n’est pas seulement l’échec d’une personne, mais l’échec de tout son peuple.
Dans cet esprit, les méthodes actuelles de résistance à la tyrannie employées par ceux qui aiment notre race, notre culture et notre héritage, doivent être examinées et remises en cause. Ces méthodes doivent être mesurées objectivement autant à l’aune de leur efficacité qu’à leur faculté à rendre les intentions répressives du gouvernement plus faciles ou plus difficiles. Celles qui ne contribuent pas à la réalisation de nos objectifs doivent être rejetées ou le gouvernement bénéficiera de notre incapacité à nous en débarrasser.
Les associations ou partis politiques ou religieux regroupant les honnêtes citoyens sont faussement qualifiés de « terroristes de l’intérieur » ou de « sectes » et harcelés, il devient nécessaire d’envisager d’autres méthodes d’organisation ou, plus exactement, de non-organisation. Il faut se souvenir qu’il n’est pas dans l’intérêt du gouvernement d’éliminer tous ces groupes. Quelques-uns doivent être préservés pour continuer à faire illusion, pour que les masses continuent à croire que l’Amérique est un « pays démocratique libre » où la dissidence est autorisée. Par contre, la plupart des organisations qui possèdent le potentiel pour une résistance effective ne seront pas autorisées à continuer à exister. Quiconque est assez naïf pour croire que le plus puissant gouvernement de la terre n’écrasera pas tous ceux qui présentent une menace réelle pour son pouvoir ne doit pas se retrouver sur le terrain, mais plutôt chez lui à étudier l’histoire politique.
La question de savoir ce qui doit être rejeté ou rejeté trouvera sa réponse dans la manière dont les groupes et les individus gèrent différents facteurs tels que : se tenir à l’écart des petits complots, rejeter les faibles d’esprit toujours mécontents, insister sur la qualité des participants, éviter tout contact avec les fers de lance des fédéraux – les nouveaux médiats – et, enfin, la capacité à se camoufler (qui peut être définie comme la capacité à cacher aux yeux de la masse les organisations les plus engagées de la résistance derrière les associations « kosher » qui sont généralement perçues comme inoffensives). La possibilité qu’une organisation soit autorisée à continuer dans le futur sera essentiellement déterminée par l’importance de la menace que ce groupe représente. Non pas une menace en terme de puissance militaire ou de capacité politique, car elle n’existe pas actuellement, mais plutôt menace en terme de potentialité. C’est cette potentialité que les fédéraux craignent le plus. Que ce potentiel existe chez un individu ou dans un groupe est accessoire.
Les fédéraux mesurent une menace potentielle selon ce qui peut arriver si une situation pousse une organisation ou un individu rebelles à l’action. La collecte de renseignements précis leur permet d’évaluer ce potentiel. S’afficher avant que les paris ne soient faits est le meilleur moyen de perdre.
Le mouvement pour la liberté se rapproche rapidement du point où pour beaucoup de gens, l’option de l’adhésion à un groupe ne se posera plus. Pour les autres, l’appartenance à un groupe ne restera une option possible que dans un futur proche. Finalement, et peutêtre bien plus tôt que beaucoup ne le pensent, les désavantages liés à l’appartenance à un groupe seront supérieurs à tout les bénéfices possibles. Mais pour l’instant, certains des groupes qui existent servent souvent un but utile autant pour les nouveaux venus qui peuvent être formés à l’idéologie du combat que pour diffuser de la propagande pour atteindre de potentiels combattants de la liberté. Il est certain que, pour la plupart, ce combat les conduira rapidement à l’action individuelle, chacun, en son for intérieur, pouvant faire personnellement le choix de la résistance, la résistance par tous les moyens nécessaires. Il est difficile de savoir ce que les autres feront, car aucun homme ne peut sonder réellement le coeur d’un autre. Il suffit de savoir ce que soi-même on fera. Un grand maitre a dit : « Connais-toi toi-même ». Peu d’hommes y parviennent vraiment ; mais que chacun de nous se promette de ne pas se laisser mener tranquillement à la fin prévue par nos prétendus maîtres.
Le concept de la Résistance sans chef est une rupture fondamentale avec les théories traditionnelles de l’organisation. Les conceptions d’organisation orthodoxes sont schématiquement représentées par la pyramide, avec la masse à sa base et le chef à son sommet. Ce fondement de l’organisation ne concerne pas seulement l’armée, qui est, bien entendu, la meilleure illustration de structure pyramidale, avec la masse combattante, les soldats, sous la responsabilité de caporaux, à leur tour sous la responsabilité de sergents et ainsi de suite dans la chaîne de commandement jusqu’aux généraux au sommet. Mais la même structure se retrouve dans les entreprises, les clubs de jardinage pour dames et jusque dans notre système politique. Cette organisation orthodoxe de la « pyramide » doit être vue particulièrement dans toutes les structures politiques, sociales et religieuses existantes dans le monde aujourd’hui, depuis le gouvernement fédéral jusqu’à l’Église catholique. La constitution des États-Unis, grâce à la sagesse des Pères fondateurs, a été une tentative de dépassement de la nature essentiellement dictatoriale de l’organisation pyramidale en séparant l’autorité en trois pouvoirs : exécutif, législatif et judiciaire. Mais la pyramide demeure intrinsèquement intacte.
Ce schéma d’organisation, la pyramide, est cependant non seulement inutile, mais extrêmement dangereux pour ceux qui y participent, quand il s’agit d’un mouvement de résistance contre la tyrannie de l’État. Ceci est particulièrement vrai dans les sociétés technologiquement avancées dans lesquelles la surveillance électronique peut souvent pénétrer une structure et en dévoiler la chaîne de commandement. L’expérience a montré maintes et maintes fois que les organisations politiques anti-État utilisant ces méthodes de commandement et de contrôle sont des proies faciles pour le gouvernement qui peut les infiltrer, les piéger et dont il peut aisément éliminer les membres. Cela s’est produit à plusieurs reprises aux États-Unis où des agents infiltrés ou des agents provocateurs ont pénétré les groupes patriotes et les ont détruit de l’intérieur.
Dans le cas d’une organisation pyramidale, un infiltré peut détruire tout ce qui se trouve sous le niveau hiérarchique qu’il a infiltré mais souvent aussi le niveau supérieur. Si le traître s’est infiltré jusqu’au sommet, c’est l’ensemble de l’organisation, du sommet à la base, qui est compromis et peut-être calomnié à volonté.
Une alternative à l’organisation pyramidale est le système des cellules. Dans le passé, de nombreux groupes politiques (de droite comme de gauche) ont utilisé le système des cellules pour servir leurs objectifs. Deux exemples suffiront. Durant la Révolution américaine, des « Comités de correspondance » se formèrent à travers les Treize colonies.
Leur but était de renverser le gouvernement et ainsi aider la cause de l’indépendance. Les « Fils de la liberté », qui se sont faits connaître en jetant le thé surtaxé par le gouvernement britannique dans le port de Boston, étaient le bras armé des Comités de correspondance. Chaque comité était une cellule secrète qui agissait de manière totalement indépendante. Les informations sur le gouvernement se diffusaient de comité en comité, de colonie en colonie et les actions se déroulaient ensuite au plan local. Alors même qu’à cette époque les moyens de communication étaient limités, exigeant des semaines ou des mois pour qu’une lettre soit délivrée, les comités, sans la moindre organisation centrale, utilisèrent des tactiques remarquablement homogènes pour s’opposer à la tyrannie gouvernementale. Il aurait été, comme les premiers patriotes américains le savaient, totalement inutile qu’un ordre général quelconque fut donné. L’information était mise à disposition de chaque comité qui agissait en conséquence comme il l’entendait. Un exemple récent du système de cellules pris à gauche de l’échiquier politique est celui des communistes. Les communistes, afin de contourner les problèmes évidents induits par l’organisation pyramidale, développèrent avec réussite le système de cellules. Ils avaient de nombreuses cellules indépendantes qui fonctionnaient complétement isolément les unes des autres, sans même connaître l’existence des autres cellules, mais dirigées ensemble par un quartier général central. Ainsi, pour la Seconde Guerre mondiale, à Washington, nous connaissons l’existence d’au moins six cellules communistes secrètes opérant à des niveaux élevés dans le gouvernement américain (sans compter tous les communistes agissant à visage découvert qui furent protégés et promus par le président Roosevelt), mais une seule de ces cellules fut découverte et détruite. Il est impossible de savoir combien étaient réellement actives.
Les cellules communistes en activité aux États-Unis jusqu’à la fin de l’année 1991, sous contrôle soviétique, pouvaient avoir à leur tête un chef occupant par ailleurs une position sociale d’apparence très modeste. Il pouvait être, par exemple, serveur dans un restaurant tout en étant, en réalité, colonel ou général des services secrets soviétiques, le KGB. Il pouvait avoir sous ses ordres un certain nombre de cellules et une personne active dans l’une d’elles ne connaissait pas les individus actifs dans une autre. Cela signifie qu’une cellule peut être infiltrée, dévoilée ou détruite, cela n’aura aucun effet sur les autres cellules ; de plus, les membres des autres cellules soutiendront cette cellule attaquée et lui apporteront généralement un vaste soutien par de nombreux moyens. C’est l’une des raisons, sans doute, qui fait que lorsque les communistes ont subi des attaques dans ce pays, des soutiens ont surgi pour eux de nombre d’endroits inattendus.
Le fonctionnement efficace et effectif du système des cellules du modèle communiste dépend, bien entendu, d’une direction centrale, ce qui nécessite une vaste organisation, un financement par le sommet de la hiérarchie, et un soutien à l’étranger, éléments que les communistes possédaient. À l’évidence, les patriotes américains ne disposent d’aucun de ces éléments, ni venant d’une quelconque direction centralisée ni d’ailleurs, ce qui rend l’organisation en cellules fondée sur le modèle soviétique impossible.
Ces développements permettent de clarifier deux points. Premièrement, le fait que l’organisation de type pyramidal puisse être pénétrée aussi facilement montre qu’une telle organisation n’est pas souhaitable dans le cas où le gouvernement a la possibilité et la volonté d’infiltrer cette structure ; c’est la situation de notre pays. Deuxièmement, que les conditions requises pour une structure en cellules fondée sur le modèle communiste n’existent pas aux États- Unis pour les patriotes. Cela déterminé, une question se pose : « quelle méthode reste-t-il pour ceux qui résistent à la tyrannie de l’État ? » La réponse vient du colonel Amoss qui proposa comme mode d’organisation la « cellule fantôme ». Il l’a décrit comme la Résistance sans chef. Ce système d’organisation est fondé sur l’organisation en cellules, mais n’est contrôlé ou dirigé par aucun organe central, à l’image des méthodes utilisées par les Comités de correspondance durant la Révolution américaine. Dans le cadre de la Résistance sans chef, tous les individus et les groupes opèrent indépendamment les uns des autres, et ne se réfèrent jamais à un quartier général centralisé ou un dirigeant national pour l’orientation ou l’instruction, comme le feraient ceux qui appartiennent à une organisation pyramidale typique.
À première vue, un tel type d’organisation semble irréaliste, surtout parce qu’il semble n’y avoir aucune organisation. La question de savoir comment les « cellules fantômes » et les individus travaillent ensemble quand il n’y pas d’intercommunication ou de direction centrale se pose naturellement. La réponse à cette question est que les participants à un programme de Résistance sans chef avec des cellules fantômes ou des actions individuelles doivent savoir exactement ce qu’ils font et comment le faire. Chacun se doit d’acquérir les compétences nécessaires et les informations quant à ce qui doit être fait. Ce n’est pas du tout aussi infaisable qu’il y paraît car il est certain que dans tout mouvement, toutes les personnes engagées ont la même vision générale, partagent la même philosophie et réagissent généralement aux événements de la même façon. L’histoire des Comités de correspondance durant la Révolution américaine montre que cela est vrai.
Puisque le but final de la Résistance sans chef est de vaincre l’État tyrannique (au moins dans le cadre de cet essai), tous les membres des cellules fantômes, comme les individus oeuvrant seuls, tendent à réagir aux évènements en utilisant les mêmes tactiques de résistance. Les organes de diffusion de l’information comme les journaux, les tracts, les ordinateurs, etc., qui sont largement accessibles à tous, tiennent chaque personne informée des événements, permettant une réponse planifiée qui aura de multiples formes. Il n’y a pas besoin d’ordre. Les idéalistes réellement engagés pour la défense de la liberté agiront quand ils sentiront le moment venu, ou s’inspireront de ceux qui les ont précédés. S’il est vrai que beaucoup pourrait être dit contre ce type de structure comme méthode de résistance, il faut garder à l’esprit que la Résistance sans chef est fille de la nécessité. Les alternatives à cette méthode se sont révélées impraticables ou irréalisables. La Résistance sans chef a réussi durant la Révolution américaine, et si ceux qui sont véritablement engagés dans la lutte la mettent en action, elle réussira à nouveau.
Il va sans dire que la Résistance sans chef s’opère avec de très petites cellules de résistance, et même réduite à un seul homme. Ceux qui rejoignent le mouvement pour jouer les "poseurs" ou les "groupies" seront rapidement éliminés. Seuls sont nécessaires ceux qui sont véritablement opposés au despotisme fédéral.
Du point de vue des tyrans et des apprentis dictateurs de la bureaucratie fédérale et dans les services de police, rien n’est plus attendu qu’une UNIFICATION de ceux qui s’opposent à eux dans une structure unique de commandement, et que tous les opposants se regroupent dans une organisation de type pyramidale. Ces groupes et ces organisations sont faciles à détruire. Surtout depuis que le ministère de la Justice (sic) a promis en 1987 qu’il n’y aurait jamais un groupe qui s’oppose à lui dans lequel il n’y aurait au moins un informateur. Ces « amis du gouvernement » sont des agents du renseignement. Ils recueillent des informations qui peuvent être utilisées comme il l’entend par un procureur fédéral pour engager des poursuites. Voilà leur plan de bataille. Les patriotes ont l’obligation en conséquence décider s’ils veulent aider le gouvernement dans son espionnage illégal en persistant dans les vieilles méthodes d’organisation et de résistance, ou de compliquer le travail de l’ennemi en mettant en œuvre les contre-mesures appropriées.
Malgré cela, il restera sans aucun doute des débiles mentaux, dressés face à un podium décoré d’un drapeau américain avec un aigle solitaire planant dans le ciel, qui déclameront, avec leur plus belle voix patriotique : « Que nous importe si le gouvernement nous espionne ? Nous ne violons pas les lois. » Une pensée aussi sclérosée, émise même par des personnes sérieuses, est le meilleur exemple de la nécessité de sessions de formation spécialisées. Une personne qui émet un tel jugement est totalement déconnectée de la réalité politique de ce pays, et plus inapte à tout commandement dans la résistance qu’à conduire des chiens de traîneau dans le désert glacé d’Alaska. Le vieil esprit patriotard qui a tellement influencé la pensée des patriotes américains dans le passé ne le sauvera pas du gouvernement dans l’avenir. La « rééducation » pour ce genre de "penseurs" se fera dans le système carcéral fédéral, là où il n’y a ni drapeau, ni aigle, mais une multitude d’hommes qui affirment eux aussi n’avoir « violé aucune loi ».
Les structures créées par l’"union" de groupes dissemblables ont généralement de courtes vies politiques. C’est pourquoi les dirigeants de ces mouvements, qui appellent constamment à l’unité d’organisation plutôt qu’à l’unité de but – qui est, elle, réellement souhaitable – appartiennent souvent à l’une des trois catégories suivantes.
Certains sont des hommes de bonne volonté, mais ne sont pas d’habiles tacticiens politiques ; ils pensent que l'unité servira leur cause mais ils ne réalisent pas que le gouvernement obtiendra de grands bénéfices de leurs efforts. L’objectif du gouvernement, emprisonner ou détruire ceux qui s’opposent à lui, est facilité par les organisations pyramidales. D’autres ne comprennent pas pleinement le combat dans lequel ils sont impliqués ni que le gouvernement auquel ils s’opposent a décrété l’état de guerre contre ceux qui combattent pour la foi, la patrie, l’indépendance et les libertés constitutionnelles. Le pouvoir utilisera tous les moyens pour se débarrasser de l’opposition. La troisième catégorie de ceux qui appellent à l’unité et dont nous espérons qu’il s’agit de la moins importante, sont les ambitieux, bien plus attirés par le supposé pouvoir que leur apporterait une grande organisation que par l’accomplissement des buts fixés.
Au contraire, la dernière chose que les taupes du gouvernement voudraient, si elles pouvaient choisir, serait de voir face à elles un millier de petites cellules fantômes. Il est facile de comprendre pourquoi. Une telle situation est un cauchemar pour les services de renseignement d’un gouvernement qui veut tout connaître de ceux qui s’opposent à lui. Les fédéraux sont capables d’amasser une énorme quantité de chiffres, de ressources humaines, d’énergie, de collecter du renseignement et peuvent à chaque instant déchaîner leur colère contre un seul point. Une seule infiltration dans une organisation de type pyramidale peut conduire à sa totale destruction. Ce n’est pas le cas dans le cadre de la Résistance sans chef qui ne permet pas aux fédéraux de détruire une part significative de la Résistance.
Avec l’annonce par le ministère de la Justice (sic) que 300 agents du FBI auparavant affectés à la surveillance des espions soviétiques sur le sol américain (contre-espionnage domestique) sont désormais utilisés pour « combattre le crime », le gouvernement se prépare pour une attaque majeure contre ceux qui s’opposent à sa politique. De nombreux groupes anti-gouvernementaux de défense de l’Amérique traditionnelle peuvent s’attendre à subir rapidement les conséquences d’une offensive fédérale contre la liberté.
Il est donc clair que le temps est venu de repenser la stratégie et les tactiques traditionnelles d’opposition face à un État policier moderne. L’Amérique glisse rapidement dans la longue et sombre nuit d’un État policier dans lequel les droits jusque-là considérés comme inaliénables disparaîtront. Faites que la nuit qui vient soit illuminée par mille points de résistance. Comme le brouillard qui apparaît quand les conditions sont propices et disparaît quand elles ne le sont plus, ainsi doit être la résistance face à la tyrannie.

« Si chaque homme a le droit de défendre, même par la force, sa Personne, sa Liberté, sa Propriété, plusieurs hommes ont le Droit de se concerter, de s'entendre, d'organiser une Force commune pour pourvoir régulièrement à cette défense. »

Frédéric Bastiat, La Loi, Paris, 1850.


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