Ninjutsu


Books




Devenez un assassin :

K. Challant - R. Bonomelli - Le Ninja
Les techniques secrètes, la pratique

Yves Thélen - Ninjutsu La Voie du Ninpo
Progression, technique

Master Hei Long - 21 Techniques of Silent Killing

Louis Beam - La Résistance sans chef

Guerre spéciale : Les caches
Les caches, dissimuler des armes et du matériel en temps de guerre relève d'une véritable technique principalement utilisée en guérilla.

Itô Gingetsu - Ninjutsu to Yôjutsu : Saishin Kenkyû
忍術と妖術 : 最新研究
Ninjutsu et techniques surnaturelles : une approche moderne

Kondô Yoshizô - Genjutsu no Rihô
幻術の理法
Les lois du genjutsu





Une silhouette noire apparaît sur les murs du château. Se déplaçant à la vitesse d'un animal sauvage, la silhouette attaque les gardes qui semblent s'effondrer à sa simple approche. Le dos au mur, le Ninja se retrouve encerclé de samouraïs le menaçant de leurs longues lances ... Une lueur aveuglante, un nuage de fumée, et le mystérieux personnage disparaît. Un rire grinçant révèle sa présence sur le toit du donjon, d'où il s'élance en écartant les pans de sa cape.
C'est ainsi que le Ninja est représenté dans les récits populaires japonais et, aujourd'hui, dans le monde entier. Mais qu'est, ou plus exactement, qu'était un Ninja ? Le Ninja existe-t-il encore aujourd'hui ? Quel est son entraînement, que fait le Ninja moderne ? Nous avons décidé de répondre à toutes ces questions pour faire la lumière sur le sujet et illustrer les caractéristiques d'une discipline voilée de mystère et assaillie de préjugés.
Les espions du Japon féodal étaient surnommés Ninja (celui qui se glisse), ou Shinobi. Ils rentraient dans une catégorie spéciale d'individus : regroupés en clans dans plusieurs régions du Japon, mais surtout à lga et à Koga, les Ninja offraient leurs services aux nombreux petits seigneurs locaux, dans des opérations d'espionnage pur ou dans des missions d'infiltration, de meurtre et de propagande. Uniquement loyaux envers ceux qui les payaient, il n'était pas rare de les voir changer de camp (un fait assez courant, même chez les feudataires les plus célèbres de l'époque), quand ils ne travaillaient pas pour deux camps à la fois.

Il existait dans la société Ninja une hiérarchie stricte organisée sur trois niveaux: les Genin, les exécutants, et les Jonin, les chefs, cerveaux qui en général vivaient en un tout autre lieu et sous l'identité de personnes respectables. Ils se chargeaient de l'organisation et trouvaient des missions pour leurs guerriers. Les Jonin (on ne sait pratiquement rien d'eux, juste le norri de quelques-uns d'entre eux, et certains faits dans lesquels ils furent impliqués) recevaient une éducation particulière pour devenir les chefs, les juges et les cerveaux du clan. On affirme dans certaines légendes que les Jonin étaient tous en contact permanent et qu'ils planifiaient ensemble le déroulement de toutes les opérations ; mais il n'existe aucune preuve de ce fait. Entre les Genin et les Jonin, qui n'entraient jamais en contact, se trouvaient les Chunin, les intermédiaires, d'anciens Genin qui faisaient le lien et s'occupaient de la planification tactique.
Les capacités exigées d'un Ninja de la classe la plus basse étaient nombreuses : il devait être maître dans l'art du déguisement, capable de circuler en territoire ennemi sans éveiller les soupçons ; il devait également pouvoir marcher silencieusement à l'insu des sentinelles et pénétrer dans les châteaux les plus protégés ; enfin, s'il était attaqué, il devait savoir se défendre et fuir sans laisser de traces.
Ces capacités qui, dans les récits populaires, sont souvent exagérées au point de paraître surnaturelles, étaient en partie le résultat d'un entraînement intensif commencé dès l'enfance et ne se terminant qu'avec la mort ; elles reposaient pour le reste sur un grand éventail de stratagèmes, de trucs ainsi que sur la méthode particulière au travail de groupe.

Bien qu'ils ne jouèrent qu'un rôle relativement peu important dans l'histoire japonaise, les Ninja furent l'objet d'une grande célébrité populaire, qui tendait parfois à exagérer leurs capacités en attribuant à celles-ci des pouvoirs surnaturels. Haïs, méprisés, et surtout craints des samouraïs et des seigneurs féodaux, qui pourtant les employaient pour de nombreuses missions, les Ninja vécurent constamment dans le danger, tantôt le fuyant, tantôt le créant, mais toujours fidèles à un seul idéal : le mythe de leurs capacités surnaturelles.
Exclus du gouvernement central qui les ignorait et allait jusqu'à interdire que leur nom soit prononcé, les Ninja firent leur apparition au XIXe siècle dans les nombreux romans de cape et d'épée japonais (il paraîtrait même qu'un Ninja aurait réussi à monter à bord de l'un des nombreux navires du commodore Perry, dont l'arrivée au port de Nagasaki en 1871 mit fin au Moyen Age japonais). Ils sont aujourd'hui présents dans les films et les dessins animés.
Aujourd'hui, les admirateurs et les spécialistes du Ninja préfèrent une interprétation plus romantique : le personnage de l'impitoyable mercenaire prêt à toutes les bassesses est remplacé par celui d'un homme libre vivant au contact de la nature, et tirant son enseignement de la sagesse des ermites et des soldats repentis qui lui transmettent l'art de la défense et du combat, mais surtout le secret de la maîtrise de soi. Pour survivre, le Ninja devait mettre ses capacités au service des hommes puissants de son époque, mais il n'était en réalité intéressé que par le dépassement de ses propres limites qui, parfois, débordaient dans le monde de la magie et du surnaturel.



Ouvrages sur les Arts Martiaux

Ouvrages sur les Armes et Explosifs










LA CHINE

L'origine chinoise du Ninjutsu est surtout littéraire : elle est liée aux enseignements stratégiques de Sun Tzu, premier partisan de l'art de la guérilla, qui consacra des chapitres entiers au sabotage et à l'infiltration, ainsi qu'à des textes postérieurs comme les 36 stratagèmes. Le I-King, le livre des mutations, qui a jeté les bases de l'art de la divination, considérée essentielle pour un bon stratège, n'est pas sans avoir eu une certaine influence sur l'art militaire chinois et japonais.
Comme dans beaucoup d'autres domaines, qu'il s'agisse de porcelaine, d'écriture ou de métallurgie, tout ce qui provenait du continent était considéré comme étant de qualité.
Le meilleur exemple de la réputation des produits chinois se trouve dans la préface d'un livre de 1600, le Yoshitsune Tora no maki (livre du tigre, c'est-à-dire livre secret de Yoshitsune) : l'origine du livre y est décrite comme remontant à Hwang Shi Kung (le vieux de la Pierre Jaune, Koseido en japonais) qui l'aurait remis à Chang Liang, l'un des fondateurs de la dynastie Han (208 av. J.-C.)
Chang Liang avait ramassé la sandale qu'un vieil homme voyageant sur une mule avait perdue ; il lui donna rendez-vous, mais le vieux ne se présenta pas et ce, trois fois de suite. Pour pouvoir se faire pardonner, Hwang Shi Kung lui offrit un "livre secret" qui marqua le début de sa renommée.
Le livre fut amené au Japon par le sage Ritoko à l'époque de l'impératrice Jingu Kogo et serait ensuite arrivé jusque dans les mains de l'empereur Seiwa, dont descend la famille Minamoto, pour finir dans celles de Yoshitsune.
Le contenu de ce livre est extrêmement intéressant et, bien que d'origine chinoise, il fit l'objet d'une "japonisation" et il va sans dire que certaines parties sont exclusivement japonaises. On y parle de pratiques magiques, de divination, de stratégie et de nombreuses "techniques secrètes", telles celle qui permet d'échapper à un feu allumé par des ennemis ou encore celle du remède contre une piqûre de flèche empoisonnée, etc.
L'influence chinoise se retrouve également dans les théories des différentes sectes de bouddhisme ésotérique (principalement Tendai et Shingon), qui influencèrent beaucoup les Yamabushi et jouèrent un rôle important dans la création du Shugendo.
Il y eut ensuite des influences, beaucoup moins évidentes mais plus concrètes, de différents groupes de réfugiés qui à plusieurs reprises émigrèrent au Japon depuis le continent.
La plupart d'entre eux étaient des guerriers d'une faction vaincue, et l'histoire des arts martiaux japonais conserve le nom de quelques-uns d'entre eux, comme celui de certains japonais qui revinrent du continent avec des notions de combat.
La préparation d'un guerrier chinois était peut-être plus complète et certainement plus aisée que celle d'un guerrier japonais car elle incluait l'utilisation de l'arbalète, du feu, des poudres à feu, du sabotage et de l'infiltration ; autant de concepts inacceptables pour les membres de la caste des samouraïs mais qui, de par leur utilité pratique, furent rapidement adoptés.
Il est également possible de dire que certains clans Ninja descendaient de groupes de Chinois émigrés : une théorie qui permettrait d'expliquer la séparation nette paraissant exister entre la société japonaise et la culture Ninja, les seuls points communs demeurant les guerres et l'espionnage. Mais il n'existe aucune preuve concrète de cette hypothèse, pas même dans la tradition des clans.
On retrouve la plupart des "trucs" Ninja en Chine, principalement chez les saltimbanques mais aussi chez certaines catégories de moines itinérants, un peu guérisseurs et magiciens, ou encore dans les contes épiques dont les grandes bandes de brigands sont les principaux protagonistes. Mais le phénomène était loin d'avoir, en Chine, toutes les caractéristiques et surtout la popularité dont il bénéficia au Japon. En Chine, il s'agissait plutôt de simples guerriers dotés de capacités particulières, tandis qu'au Japon on trouvait des groupes organisés s'adonnant au même type d'activité mercenaire. En Chine, ce type de guerrier était en général contraint à une vie de hors-la-loi à cause d'une injustice du souverain ou encore par vocation, alors qu'au Japon, on était Ninja par tradition familiale.



LA CORÉE

La péninsule coréenne est la partie du continent asiatique la plus proche des îles japonaises ; les échanges culturels entre les deux pays étaient par conséquent parfaitement naturels même si, bien souvent, ces relations prenaient l'allure d'expéditions armées.
Le roi de Sylla, une des trois régions de la Corée d'autrefois, créa, suite à un rêve prophétique, le Hwarang : groupe de jeunes guerriers choisis, vivant ensemble et auxquels toutes les techniques de combat étaient enseignées. Le Hwarang-do, c'est-à-dire la voie de l'élite des guerriers, avait deux aspects : Jung-do (la voie du sabre), principe d'adhésion aux idéaux les plus nobles du guerrier, et Am Ja (la voie de l'obscurité), par laquelle l'obtention de la victoire justifiait n'importe quel moyen.
Parmi les Hwarang, les plus qualifiés s'appelaient Sool Sa (les cavaliers de la nuit). Ils pratiquaient le Jung-do mais aussi le Am Ja, ainsi que le Un Shin Bop, art du combat caché, lui-même divisé en plusieurs spécialités : art de la dissimulation, de l'infiltration, du pouvoir de l'esprit et de son utilisation, art de marcher, de grimper et de se déplacer sur n'importe quel terrain. Grâce à ses Hwarang, et en particulier aux Sool Sa, le roi de Sylla parvint à conquérir les royaumes limitrophes de Paecke et de Koguryo. La conclusion de la guerre marqua la fin du groupe d'élite : privé d'action, il perdit toute sa puissance et ses chefs furent impliqués dans des complots politiques qui débouchèrent sur la dissolution des bataillons de Hwarang.
Les techniques Hwarang furent cependant transmises et sont d'ailleurs toujours enseignées aujourd'hui. Le plus célèbre représentant du Hwarang-do moderne était Michael Echanis, célèbre pour avoir écrit des manuels d'entraînement à destination de certains corps militaires américains. En 1978 Echanis, alors "conseiller militaire", disparut dans la jungle du Nicaragua, officiellement tué par une bombe.
Il existe également des légendes plus sinistres encore sur les "tigres de la nuit", corps spécial d'assassins aux ordres de l'empereur de Chine, célèbres pour leur façon de se déplacer sans être vus et pour leur maniement d'armes silencieuses et aussi incroyables que la "guillotine volante"· Ces tueurs seraient originaires d'un village précis de la Corée.
On peut facilement penser que des groupes de Coréens, ou de simples individus, émigrèrent au Japon à différentes époques et qu'ils s'établirent dans des régions peu fréquentées où ils purent se mêler à d'autres groupes pour donner finalement naissance aux Ninja; mais il ne s'agit, évidemment, que d'une hypothèse.







LE JAPON

Les premières traces d'espionnage au Japon remontent au VIIIe siècle, époque du règne du prince Shotoku, même si l'on ne parle pas encore spécifiquement de Ninjutsu. En revanche, il est certain que dans les différentes régions montagneuses du Japon, et en particulier à lga et à Koga, vivaient des groupes de familles, peut-être originaires du continent, farouchement indépendantes et sans contacts avec l'extérieur. Parmi les autres groupes de Ninja célèbres, on compte les Shinshu de Nagano, dits Suppa, les Koshu de Yamanashi, ou singes de montagne, les Rikuzen de Sendai, ou bons noirs, les Joshu de Tochigi, dits Rappa.
Parmi ces groupes en marge de la société, on trouve également les Yamabushi : des moines vivant dans les monastères de montagne qui n'avaient aucun scrupule à intervenir dans la politique de la capitale, et qui descendaient armés du mont Hei. Au cours des nombreuses batailles qui, pendant des décennies, opposèrent les Yamabushi au pouvoir central, on peut imaginer que fuyards et vaincus trouvèrent refuge dans les différents villages cachés dans la montagne et qu'ils y enseignèrent leur art guerrier.
Avant l'an 1000 un moine, dénommé En no Gyoia, fonda le Shugendo à partir de préceptes d'origine chinoise et ceci dans le but d'unifier les différents groupes de Yamabushi. Le Shugendo fusionnait les enseignements du bouddhisme ésotérique et une partie du chamanisme japonais appelé Mikkyo, avec une pratique de vie ascétique dans la montagne qui devait amener l'esprit à transcender le corps. Tous ces enseignements, comme plus tard I'Omyodo, sorte de science de la divination également d'origine chinoise, sont considérés fondamentaux pour la naissance de l'art Ninja.
Un autre élément important et souvent négligé fut les lkki, groupes habitant les campagnes, et en particulier l'lkko lkki, ligue religieuse de la secte Jodo qui était organisée militairement. En 1488, cette ligue conquit la province de Kaga qu'elle conserva jusqu'en 1580 ; elle construisit en outre une énorme cathédrale forteresse à Osaka. Il est fort probable que certains de ses éléments, célèbres pour leur fanatisme, leurs capacités guerrières et leur maniement des armes à feu, soient venus grossir les rangs Ninja ; à moins que ce ne soit le contraire et que les grandes capacités guerrières des lkki dérivent en réalité des enseignements Ninja.
Les Ninja représentent donc un groupe d'individus particuliers, uniquement fidèles à leurs chefs directs, et dont les capacités résultent d'un conditionnement physique et psychologique commencé dès l'enfance et ne s'achevant qu'avec la mort. La plupart ne progressait pas vraiment dans le Ninjutsu, se limitant à survivre et à devenir de bons spécialistes. Par contre, les rares éléments qui montraient une aptitude particulière se voyaient enseigner de nouvelles matières comme l'étude de la nature humaine (Satsujin no jutsu, deviner la nature d'un individu d'après son comportement), et parfois même des matières très nobles où la science Ninja fusionnait avec la magie.
En théorie, seuls ceux qui naissaient Ninja pouvaient devenir membres du clan, mais il arrivait parfois que certains individus trouvant l'hospitalité chez ces guerriers de l'ombre offrent à ces derniers leurs services en retour ; et ce fut ce flux constant de connaissances, filtré par des esprits prêts à accueillir et à exploiter tout ce qu'il y avait de nouveau, qui constitua peu à peu les bases de cette discipline unique qu'est le Ninjutsu.



Six documentaires sur le mensonge holocaustique Satanisme à Agen - Reportage TF1 - 5 juillet 2001