Ferdinand Gral - Les guerres de l'Angleterre
Histoire des guerres britanniques dans les cinq parties du monde
Les guerres intérieures de l'Angleterre
Tous les peuples de la terre ont eu des guerres, mais aucun n'a engagé une série aussi ininterrompue de luttes sanglantes dans toutes les parties du monde que l'Angleterre. Depuis la fatidique bataille d'Hastings, le 14 octobre 1066, où les Normands sous la conduite de leur duc Guillaume s'emparèrent de l'Angleterre, et à la suite de laquelle l'élément franco-normand se mêla à l'élément celto-britannique, opérant ainsi peu à peu un métissage sans pareil, créateur d'un peuple d'une ténacité calculatrice et d'une soif de conquêtes que rien n'arrête, l'histoire de l'Angleterre n'a été qu'une seule et unique guerre implacable à ses portes comme au loin. Pendant des siècles ce fut contre le Pays de Galles, l'Irlande et l'Écosse, pendant des siècles ce fut contre la France ou quelqu'autre pays du continent européen aspirant à la grandeur et à la richesse. Puis, ce furent trois siècles, les derniers jusqu'à nos jours, où les guerres se succédèrent contre tous les peuples et toutes les races de toutes les zones de l'univers: voilà ce qu'est en réalité, depuis mille ans, l'histoire «glorieuse» de l'Angleterre !
Cas unique dans l'histoire du monde avec un syndrôme d'égale unicité, le fait psychologique que parmi les peuples victimes il n'en est guère à se rendre compte de quel ennemi mortel de la Liberté et de la Prospérité générale il a subi les lois en ce peuple qui, de toutes les nations et races de l'univers, a le plus guerroyé, le plus répandu de sang, imprimant par ses violences au vif de la chair de presque tous les peuples civilisés d'occident et de tous les peuples «sauvages» ou civilisés d'Afrique, d'Asie, d'Australie et d'Amérique d'ineffaçables cicatrices, peuple ennemi de l'Humanité, le «vigoureux bandit», tel que le chante son poète Kipling.
Nous nous trouvons en présence d'un mystère apparemment inexplicable mais qui s'éclaircit dans la simplicité d'une seule formule. L'Angleterre a su changer d'adversaires et d'alliés ainsi que de théâtres d'hostilités, camouflant toujours ses guerres selon les possibilités, judicieusement calculées du moment, en luttes pour la Religion ou la Culture, la Liberté ou le Progrès, pour les Petites Nations ou contre les grands «Oppresseurs de l'Univers», mais toujours en protagoniste de la Liberté du Monde et des idéaux les plus compréhensifs de l'Humanité, jusqu'à ce que le vaincu lui-même succombât à l'emprise de ces slogans. De nouvelles allia:r{ces valurent l'amitié des ennemis d'hier jusqu'à ce qu'attachés au char de combat de Britannia ils en vinssent à oublier que c'était leur vieil ennemi héréditaire qui les avait abusés pour marcher en commun avec lui, «le grand ami de la Liberté» contre ceux aux côtés desquels il eût été préférable de réduire à l'impuissance l'oppresseur de l'humanité.
La Huitieme croisade
Libres révélations d’un officier d’état-major britannique
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