Léon Degrelle - Sire, Vous et moi
Lettre ouverte au Roi des Beiges
En exil, le 15 novembre 1991,
Au Roi Baudouin
en son palais de Bruxelles.
Sire,
Le plus demeuré de vos sujets a certainement fini par se rendre compte, ces mois-ci, de la débâcle finale de ce qui fut l'URSS.
Alors, ne croyez-vous pas qu'il serait temps - et Dieu sait avec quel retard ! - de rendre justice aux garçons intrépides de votre peuple qui, voilà cinquante ans, allèrent à des milliers de kilomètres de leur sol natal, offrir leur jeunesse et leur sang pour épargner à l'Europe le déferlement du communisme ?...
Beaucoup, l'esprit peu agile, n'ont compris que tout récemment le péril que celui-ci avait représenté pendant trois quarts de siècle pour l'humanité entière.
Lénine, puis Staline avaient pu impunément faire périr des dizaines de millions d'êtres humains, en traîner d'autres millions dans des goulags d'infamie. Ils avaient, depuis 1917, esclavagisé vingt peuples. Ils constituaient pour le reste de l'Europe un danger constant d'asservissement.
Tout venant d'eux avait été toléré : les gouvernements dits "démocratiques" avaient avalé leurs millions de crimes comme autant de potions magiques. On se contentait, l'air malin, de prendre pour un "péché de jeunesse" (1929) le Tintin au Pays des Soviets de Hergé, l'inoubliable précurseur.
Quant à nous, Rexistes, qui, dès 1936, avions mené notre combat national au cri de "Rex ou Moscou !", on nous inscrivait dès alors dans le dossier à charge qui nous verrait laminés, en 1945 - sous le marteau pilon de l'antifascisme !
Bêtisant les foules, cent faux intellectuels chantaient, en prose ou en vers, l'excellence des Soviets.
Henri Barbusse écrivait : "La figure de Lénine apparaîtra comme une espèce de Messie."
De Messie !
Messie aussi le successeur ! Barbusse acclamait le "véritable culte que le peuple a pour Staline".
Sous ces deux bienfaiteurs, tout était miraculeux! Même les bébés naissaient plus grands et plus beaux !
"Les nouveau-nés mesuraient en moyenne 42 centimètres de long et pesaient 3.000 grammes. Maintenant, ils ont en moyenne 46 centimètres et pèsent 3.613 grammes" ! (Henri Barbusse).
"En Union soviétique l'acquis est énorme. Surtout l'acquis économique", ajoutait le Secrétaire général du Parti socialiste français, un ahuri nommé Mauroy. Or, économiquement, à ce moment-là, l'URSS laissait trois cents millions de malheureux crever de faim !
La terreur soviétique elle-même était une merveille: "J'appelle la terreur du fond de mes poumons", s'écriait Louis Aragon.
Il la souhaitait aussi à ses compatriotes: "Je chante le Guépéou nécessaire à la France". Et il s'exclamait, étouffant d'enthousiasme: "O grand Staline, ô chef des peuples! Toi qui fais naître l'homme ! Toi qui fécondes la terre ! Toi qui rajeunis les siècles" ! L'hymne atteignait au délire : "Toi qui fais fleurir le printemps ! Toi qui fais vibrer les cordes musicales ! (citations de Pierre Rigoulot, dans Les Paupières lourdes'')
"Staline a rendu sa dignité à l'humanité" concluait le mage André Malraux !
Lénine, en effet, avait nettement établi, sans excès de sensiblerie, son programme dès 1918: "nettoyer la terre russe de tous les insectes nuisibles". "Les insectes français compris!", avait ajouté, la bouche gourmande, le philanthrope Aragon...
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